Hongrie
Meszesidunapart,le
25.09.2014
Etape:78
km
Ciel
brouillé,petit matin suintant d'humidité,l'automne commence à
prendre ses aises,une grisaille tristounette enveloppe nature et
paysages. Après quelques petits coups de pédale café inattendu et
bienvenu.
Début
d'étape,sur une piste cyclable,une vraie,la première depuis bien
longtemps,bande de bitume se faufilant au sein d'une nature
verdoyante,maisons colorées où sèchent bouquets de piments,meules
de foin joliment enroulées,bosquets d'arbres et forêts d'où
s'échappent pour notre plus grand bonheur quelques biches
sautillantes,pas un bruit ne vient troubler le silence et la
tranquillité des lieux. De temps à autres retrouvons le Danube sur
lequel transitent de gigantesques barges transportant matériel et
dans lequel se reflètent les hameaux serbes de la rive opposée.
L'asphalte disparaît au gré des kilomètres pour céder la place à
un sol sableux où l'attention est de rigueur.
Etape
bucolique jalonnée de petites bourgades paisibles, berges
superbement aménagées autour de parcs et petit port de plaisance où
prennent place quelques cafés et leurs terrasse. Sérénité et
douceur nous accompagneront tout au long de cette journée,malgré un
vent forcissant,un ciel s'assombrissant et une pluie de plus en plus
menaçante.
Meszesidunapart,situé sur
les rives danubiennes,un camping et sa pelouse verdoyante,l'envie d'y
jeter un œil sans trop y croire. Un accueil des plus
chaleureux,l'endroit est magnifique,joliment arrangé,des douches,une
cuisine pour la modique somme de 6 €,qui dit mieux,l'hésitation
n'est pas de mise. Le propriétaire du camping nous propose de
planter notre guitoune à l'intérieur d'une grande tente,à l'abri
du vent,protégé du froid,nous sommes comme des coqs en pâte.
Szentgyorgypuszta,le
26.09.2014
Etape:97
km
Fort
vent friquet et contraire annonçant la couleur dès le réveil,les
couches s'empilent,les gants sont de sortie.
Petit
détour par la bourgade de Kalocsa pour entamer cette étape,quelques
beaux bâtiments cossus,musée du piment...l'endroit est fort joli
mais manque quelque peu de vie. Il est étrange de constater que les
villes hongroises ne comportent pas vraiment de centre
ville,commerces et cafés s'y faisant plutôt rares,nous sommes bien
loin des machines à café qui,en Bulgarie,faisaient nos délices à
tous les coins de rues. La population,bien que discrète et parlant
une langue impossible,jamais rien entendu de tel auparavant,se montre
bienveillante et accueillante.
Piste
cyclable à travers verts pâturages,où paissent troupeaux de
vaches,cadichons,moutons.....Éole nous malmène rendant notre
avancée laborieuse,les choses se corsent définitivement lorsque
notre bande de bitume disparaît pour céder la place à un
pré,chemin mal dessiné jalonné de trous,disparaissant par endroits
sous les touffes d'herbe fort heureusement fauchées de près.
Progression chaotique et malaisée,les kilomètres défilent à une
allure tortuesque. Valoches vides,détour nécessaire dans la
première bourgade à portée de main,estomacs rassasiés,partons à
la recherche d'un camping inexistant et pourtant noté sur notre
carte de fortune,tombons sur un motel qui n'est point à la portée
de notre bourse,nous commençons à râler de tous ces kilomètres
supplémentaires et pas loin d'être superflus et il faut faire
preuve de courage pour poursuivre et partir en quête d'un logis dans
la nuit tombante,il y a bien ce berger nous proposant son champ pour
y planter notre tente et un café pour nous réchauffer,plus guère
envie en ce jour de nous lancer dans des «public relations»,passons
notre chemin.
Szentgyorgypuszta,petit
hameau au nom impossible,quelques maisons bordant les rives d'une
belle rivière,chiens hurlant dans chaque bicoque,nous ne poussons
pas plus loin nos investigations et nous arrêtons dans la première
maison de l'allée,la propriétaire des lieux nous donne sans
hésitation la permission de planter notre guitoune dans le carré
d'herbe en face de chez-elle,elle nous offrira un café réconfortant
tandis que nous nous affairons à monter notre campement.
Après
une journée aussi difficile,se retrouver dans l'humidité,les fesses
posées sur un sac plastic à manger notre frugal repas tandis que
les moustiques nous boulottent,n'a rien d'agréable. Fatigue
aidant,je suis grognon et ne peux m'empêcher de râler. La mauvaise
humeur latente n'attendait que cela pour s'exprimer,soupe à la
grimace,hôtel des culs tournés pour clore cette dure journée.
Budapest,du
27 au 30.09.2014
Etape:72
km
La
bonne humeur est de retour,Éole a mis pour un temps un terme à ses
facéties,seul le ciel reste taciturne. Nos voisins font leur
apparition,avec en main pour madame,un succulent café et pour
monsieur,la bouteille de schnaps dont il nous sert un généreux
verre. D'une politesse à toutes épreuves,nous ne saurions
refuser,plutôt décoiffant le verre de tord boyau à 7 h du
matin,Patrick avale le sien d'une seule traite,le mien finira dans le
gazon après le petit gorgeon que je m'octroie.
Piste cyclable des
plus agréable,le Danube sera notre fidèle compagnon tout au long
de cette journée,de bourgades en bourgades,marchés populaires,une
nature sereine et luxuriante,les kilomètres sont d'une facilité
déconcertante, notre sympathique routelette,nous emmène jusqu'aux
portes de Budapest sans que nous n'ayons à tailler notre chemin au
sein de la circulation urbaine.
Budapest(1,7 millions
d'habitants)capitale et plus grande ville hongroise,nous séduit dès
le premier coup d’œil,pas d'agitation,atterrissage en
douceur,avons rendez-vous avec Zoltan(warm showers)en début de
soirée,prenons le temps de sentir l'atmosphère de la cité et pour
la première fois depuis longtemps,le sentiment de respirer le même
air que chez-moi,la réalité de mon «imminent»retour se fait
tellement présente qu'il me faudra un certain temps pour m'en
remettre. Bâtiments colorés,petites cours intérieures,cafés aux
terrasses joliment arrangées.........fêtons en compagnie d'une
délicieuse bière artisanale notre arrivée en ces lieux
enchanteurs.
Zoltan fait son
apparition en début de soirée,et la surprise est de taille en
découvrant qu'il vit dans un vieil immeuble magnifique,
classé,ayant comme particularité deux gigantesques cours
intérieures,en plein cœur de la vieille ville. Contact simple et
chaleureux,un vieil appartement dont je n'oserais rêvé,le décor
des jours à venir est planté.
Trois jours de
bonheur,sous un soleil éclatant, à jouer les touristes dans cette
ville qui mériterait visite beaucoup plus longue,il y a tant à y
découvrir,bâtiments colorés à l'architecture d'une rare
finesse,églises en
pagaille,parlement,château,basilique,ponts......sur les rives d'un
Danube qui se veut de plus en plus majestueux au fil des kilomètres
qui défilent.
Nous y ferons la
connaissance d'Adrien,colocataire franco hongrois de
Zoltan,travaillant dans une «bicycle kitchen»,concept dont nous
avions fait la connaissance à Novisad. Cyclomania,un énorme espace
empli de vélos,pièces,outils....une cotisation de 10 € par
an,pour en devenir membre,donnant ainsi la possibilité de se servir
du matériel pour y réparer sa bicyclette gratuitement. Petit souci
avec mon axe de pédalier,Adrien aura la gentillesse de nous procurer
la pièce,aidés par ses conseils éclairés,en compagnie de
Patrick,nous réparerons mon bucéphale comme des grands,nous ne
sommes pas peu fiers du résultat.
Pilis
Marot,le 1.10.2014
Etape:78
km
C'est avec une
certaine tristesse sous un ciel des plus mitigé que nous quittons
Budapest,prenons notre temps,lambinons,nous fourvoyons, avant de
retrouver le droit chemin et la piste cyclable de bonne facture,nous
emmenant tout en longeant le Danube,à travers une forêt qui
commence à revêtir sa tenue aux couleurs automnales,sur la rive
opposé petits villages serbes.......nature emprunte de sérénité
propice à la réflexion,je philosophe pesant encore et toujours le
pour et le contre de ce retour qui me réjouit tout autant qu'il
m'inquiète,j'en prends mon partie,sachant désormais que les
questions s'arrêteront d'elles-mêmes une fois arrivée à bon port.
Nous nous
apprêtions à emprunter un ferry afin de traverser le Danube,le prix
exorbitant,pour nous,de 5 € pour 3 minutes de traversée nous fera
rebrousser chemin et poursuivre sur la même rive. Le manque de
visibilité,la pluie qui timidement commence à faire son
apparition,nous feront mettre un terme à cette étape. Jetons notre
dévolu sur un vaste terrain herbeux en retrait de la
civilisation,pour planter notre guitoune encore toute humide de ses
dernières nuitées. Le temps de nous installer avant que la pluie ne
se décide vraiment à tomber,mangerons notre casse-croûte sous le
auvent de notre guitoune en nous faisant,comme de coutume,boulotter
par les moustiques.
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