Chine
Province
du Gansu
Langmusi,du
28 au 30.11.2011
Etape:bus
Dans un cadre aussi luxueux,par
rapport au standing dont nous avons l'habitude,nous ne pouvions que
passer une excellente nuit. C'est frais(je devrais plutôt dire
congelés)et dispos que nous abordons cette nouvelle journée qui
commence par une première mise à l'épreuve. Nous n'avons quasiment
plus de liquidité et trouver une banque qui pratique le change un
véritable challenge,nous en effectuons systématiquement le
tour,pour à chaque fois faire chou blanc,jusqu'au moment où nous
rencontrons un Chinois en costard délabré qui nous emmène dans sa
banque nous proposant un taux de change qui nous apparaît quelque
peu frauduleux d'autant plus qu'en retour il ne nous donne même pas
de reçu,nous avons bien conscience de nous faire empapaouter,mais
n'avons guère le choix. Chiffonnés par cet état de fait Patrick se
rendra dans la seule banque où nous n'avons pas encore été,la
réponse est toujours aussi négative quant au change,par contre il y
rencontre une jeune Tibétaine qui lui fait signe de la suivre,elle
l'emmènera d'abord chez une de ses compatriotes,qui après de
multiples tergiversations,doutant de la véracité de notre billet
refusera l'opération. Notre jeune Tibétaine désappointée
proposera à Patrick un billet de 100 Yuans afin de nous dépanner
avant de l'emmener chez un autre de ses amis,professeur d'anglais
dans une école de la ville de Luqu,qui en faisant ses fonds de
tiroir arrivera à nous procurer les billets qui vont nous permettre
de poursuivre notre route. Notre Chinois au costard délabré rendra
tout tremblotant le billet changé auparavant quand Patrick le menace
de se rendre à la police pour signaler ses agissements frauduleux.
Tandis que Patrick effectue bravement toutes ces opérations
bancaires,pour moi des heures de poireautage à surveiller nos
bucéphales et à battre le pavé afin de ne pas mourir congelée,mais
tout cela n'est pas grave puisque la finalité est atteinte!!!!
A nouveau pleins aux
as,il ne nous reste plus qu'à nous rendre à la gare routière où
la bonne surprise d'un bus à destination de Langmusi nous attend.
Notre jeune sauveur tibétain s'y pointera quelques instants plus
tard afin de s'assurer avant son cours que nous puissions prendre
place en compagnie de nos vélos à bord du bus. Magnifique
rencontre,dommage elle fut bien trop courte.
Le chauffeur de bus,pour
une fois, se montrera lui aussi d'une gentillesse exceptionnelle,nous
aidant à installer tout notre barda dans le bus,pas d'arnaque au
niveau et transport gratuit pour nos vélos,la surprise est de
taille.
Une route qui monte
au travers de paysages vallonnés,montagnes déchiquetées et
enneigées,un vent qui fait onduler les drapeaux de prière colorés
et omniprésents,le ciel ici me paraît tellement près que j'ai
l'impression qu'il me suffirait de tendre la main pour le toucher,et
où que mon regard porte des troupeaux de chevaux,yacks,moutons. Je
me sens heureuse de cette incursion qui au vu des conditions
climatiques sera bien trop brève à notre goût, dans le monde
bouddhiste tibétain. Nous avons décidé de faire une concession au
froid en nous posant durant trois jours dans la petite bourgade de
Langmusi(3'500 m d'alt.),qui nous a laissé un merveilleux souvenir
lors de notre précédent passage.
C'est avec beaucoup
d'émotion que nous redécouvrons ce lieu, qui n'a quasiment pas
changé,retour en arrière dans le temps,chaque endroit nous ramenant
à d'heureux souvenirs. Je reprends mon statut de poireau tandis que
Patrick tourne afin de trouver le toit qui nous abritera au cours de
ce séjour,un petit guest tibétain tout ce qu'il y a de plus basique
il y fait aussi froid à l'intérieur qu'à l'extérieur,mais
l'accueil y est fort sympathique et les lits sont parés de ces
merveilleuses couvertures chauffantes(suis-je en train de devenir un
vieux croûton pour les apprécier autant),une véranda toute vitrée
qui permet de se chauffer les plumes au soleil lorsque ce dernier est
décidé à faire acte de présence. 2 jours de farniente avec de
belles balades en perspective,il ne m'en faut pas plus pour me sentir
heureuse.
Langmusi,une rue principale
bordée d'échoppes et de gargotes,un mélange ethnique des plus
intéressant,une population majoritairement tibétaine,une
concentration assez importante de musulman Hui et quelques Chinois
Han (le chinois commun jaune et bridé que nous connaissons tous),de
pauvres bougres qui semblent s'être perdus au sein de ces montagnes
froides et inhospitalières pour qui n'est pas né là et pour
compléter cette population civile des dizaines de moines qui
déambulent,le portable collé à l'oreille, dans leurs robes de
couleurs bordeaux ou lie de vin.
A
l'extérieur de la ville,le Dacanglang,immense complexe monastique,où
vivent quelques 700 moines dans leurs maisons de bois aux cheminées
fumantes,un air rupestre qui n'est pas sans me rappeler nos
villages alpins. Avec ses nombreux temples colorés,ses drapeaux de
prière flottant au vent,une petite rivière où les troupeaux de
yacks viennent s'abreuver,l'endroit est grandiose et respire une
certaine sérénité céleste. Nous prenons un plaisir infini à nous
balader au milieu de toutes ces merveilles. Chemin faisant,nous
rencontrerons quelques pèlerins,certains effectuant leurs devoirs
religieux avec dévotion,tandis que d'autres accomplissent leur tour
de monastère au pas de charge le portable collé à l'oreille!!!!
Un peu excentré et
sis sur une petite colline le site des Sky Burrials(enterrement
céleste),un endroit que l'on pourrait juger macabre mais qui respire
paix et tranquillité. Pour les bouddhistes le corps n'est qu'une
enveloppe qui ne sert que lors de notre passage terrestre,l'âme
l'ayant quitté celui-ci n'a plus aucune valeur et n'est plus
d'aucune utilité. Ils ont pour coutume de brûler leur mort,mais
dans ces endroits où le bois est denrée rare,ils procèdent de
manière quelque peu différente: un moine muni d'un crochet et d'un
couteau dépèce le cadavre qui est ensuite donné en pâture aux
vautours,lorsqu'il ne reste plus que le squelette celui-ci est
concassé à l'aide d'un marteau et mélangé à de la farine d'orge
également distribué aux vautours. Le procédé peut paraître
quelque peu barbare mais il est en complète adéquation avec leur
croyance. Pas de Sky Burrials en ce jour,je ne m'en plaindrai
pas,nous avions eu l'occasion d'y assister une fois au cours de notre
séjour au Tibet et j'avais bien failli tourné de l'oeil,mais des
moutons qui paissent tranquillement sur le site.
Peu de contact avec la
population locale au cours de ce séjour,les Tibétains étant des
personnes plutôt en retrait,mais un monde où modernité et
technologie modernes ont définitivement pris place,nous serons
stupéfaits en nous rendant dans un cyber café de découvrir tout un
bataillon de moines,s'adonner sur le net à des jeux de guerre?????
De quoi donner des cheveux blancs au Dalaïlama,mais peut-être
est-ce ainsi que va le monde désormais!!!!! Une chose est
sûre,moines et bouddhistes peut-être,mais comme nous tous Etre
Humain avant tout!!!!
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