Laos
Vang
Vieng,du 25 au 27.01.2012
Etape:
59 kms
C'est
le bruit de la pluie sur les toits de tôle qui joue les troublions
nocturnes,et nous réveille avant que nous ne replongions
instantanément dans le sommeil. La fatigue nous colle à la peau,le
matin nous trouve sans entrain et même le café ne réussit pas à
nous faire retrouver quelque vivacité,plutôt mutiques,seuls nos
yeux parlent et laissent entrevoir le rêve que tout bientôt les
montagnes du nord seront derrière nous!!!!
L'approvisionnement se fera au
petit marché local, fort sympathique au premier abord,il dévoile
peu à peu son côté pour nous,barbare,sur les étals
gisent,chauve-souris,chat sauvage,ragondin,rats,oiseaux,loir......les
Laotiens semblent trouver comestibles toute bestiole qui foule notre
planète et bien que je ne soie pas encore Brigitte Bardot,la vue de
toutes cette faune à poil et à plume prête à la consommation me
serre le coeur. Possibilité pour chacun d'y trouver son bonheur sans
doute,pour nous ce sera celui de bonnes baguettes fraîches et
croustillantes et d'oeufs omelette(dans la coquille de l'oeuf est
pratiqué un trou,celui-ci est vidé de son contenu,préparé en
omelette qui sera ensuite réintroduite dans l'oeuf par le petit
trou,travail de patience si il en est,mais le résultat est
succulent).
Sur fond de brouillard matinal,notre route se dessine en
faux plat ascendant,laissant entrevoir,cultures en
terrasses(choux,salades,riz...),bétail,vaches et buffles d'eau,le
tout entouré par une multitude de pics karstiques poilus aux formes
arrondies,un décors de rêve auquel les photos prises dans cette
luminosité laiteuse ne rendent pas justice,dommage!!!!
Nous
poursuivons sur notre route en yoyo qui se dégrade franchement au
fil des kilomètres,avant de nous trouver au pied de la dernière
patate de 5 kms(info glanée en cours de route,je me méfie!!!),contre
toute attente,malgré notre fatigue,il y aura bien quelques ahanement
et gros soupirs,celle-ci s'avère beaucoup plus facile qu'escomptée.
Le soulagement est grand lorsque nous amorçons notre douce descente
et même la route franchement miteuse n'arrive pas à gâcher ma joie
de savoir les montagnes du nord derrière moi. Depuis Kunming cela
commençait à être long toutes ces montagnes à escalader,trouver
la motivation pour me conditionner quotidiennement à des étapes
ardues devenait presque mission impossible!!!! Le dernier
casse-croûte de cette étape sur les rives de la Nam Song rivière
avant de pédaler tranquillement,encore pendant une heure, dans la
poussière et la pollution,les convois de touristes chinois toujours
présents en grand nombre,camions,tük tük transportant des hordes
de jeunes touristes,à moitié à poil et hurlant de tout leurs
poumons, en quête de frissons, ils s'adonnent à la pratique du
tubing(chambre à air de camion utilisée comme bouée pour effectuer
la descente de la Nam Song rivière),tout en s'octroyant de nombreux
arrêts dans les bars jalonnant leurs parcours!!!!!!
Vang
Vieng,petite bourgade qui n'a de Laotien plus que le nom, a la
réputation,d'une ville bruyante envahie par les bipèdes de tous
poils venus là pour fumer,boire,manger à l'européenne..... pas
vraiment notre tasse de thé,nous réussissons à trouver un petit
guest familial des plus sympathique,une chambre basique et tranquille
pour la somme de 4 €. Un petit café tout en rêvant au futures
étapes plates qui nous attendent,mais avant cela au programme 2
jours de repos farniente que nous estimons avoir amplement mérités.
Deux jours de vrai
farniente,où entre deux siestes nécessaires et bénéfiques nous
nous baladerons mollement et sans conviction dans la petite bourgade
de Vang Vieng,qui jadis était si agréable. A l'heure actuelle le
spectacle en est plutôt affligeant,les guest houses,hôtels,bungalows
ont poussé comme des champignons,obstruant les beaux points de vue
que nous pouvions avoir sur la rivière dont l'accès est désormais
payant. Tout n'est que boutiques,bars,restaurants, affichant les
mêmes menus de bouffes européennes,les touristes y sont affalés
dans des tenues proches de celles de Eve,ruminant leur nourriture
l'oeil rivé sur le petit écran!!!!! Le contact avec la population
locale s'en ressent forcément,indifférente,nous sommes des numéros
de plus susceptibles de rapporter quelques espèces sonnantes et
trébuchantes,impossible de leur en vouloir,je serais plutôt gagnée
par la gêne d'appartenir à la même race que mes
congénères,honteuse de leurs comportement. Nous limiterons nos
balades citadines et seul Patrick se rendra dans une des rare petite
échoppe de rue qui y subsiste encore pour nous approvisionner en
nourriture.
Phon Hong,le 28.01.2012
Etape:
89 kms
Je repars contente de mon
séjour récupérateur à Vang Vieng,mais le coeur un peu lourd de
cette triste réalité effleurée du bout du doigt,le cerveau
assailli de maintes questions,le sens que prend le voyage dans de
telles conditions,qu'y cherche-t-on,qu'en retire-t-on........ pour
finalement en arriver à la conclusion que chaque pays possède son
Vang Vieng,Bangkok Kao San road,l'Inde Manali......et la
concentration de touristes plutôt stupides dans un seul lieu,permet
peut-être d'en préserver les autres???? Mal nécessaire de nos
sociétés en déroute?????
Au tour de Patrick de se
sentir patraque au réveil,le scénario connu,estomac en vrac et
intestins en déroute,malaise qu'il traînera tout au cours de cette
étape qui ne s'avèrera pas franchement sympathique. En ce jour ce
n'est pas le relief,certes bien vallonnée qui est la cause de nos
maux,mais l'état de la route,complètement pourrie,elle
alterne,environ tous les 500 m, des bandes de bitumes fatiguées avec
des bouts de piste poussiéreuses et difficilement praticables
,immanquablement au bout d'une descente,des nids de poule qui nous
obligent à freiner,nous empêchant de profiter de l'élan pour
amorcer la nouvelle montée. Très
circulante,camions,4X4,bus,vacanciers chinois,motos,vans,charters de
backpackers.....la poussière soulevée sera notre tasse tout au
cours de la journée. Difficile d'apprécier notre environnement tant
il faut rester vigilants. Soubresauts et vibrations générés par
les nids de poule ont à nouveau déglingué le porte bagage de
Patrick,la vis s'est fait la malle une fois de plus,la réparation de
fortune sera aisée,la force de l'habitude???? Une nature plus
sèche,rizières,cultures,présence de quelques maigres bovins et
caprins. Rencontre avec un cycliste danois,filant en sens inverse,qui
nous indique une petite route beaucoup plus sympa et en meilleur état
pour rejoindre la capitale. Ce n'est pas sans soulagement que nous
arrivons enfin à Phon Hong,le cul bien évidemment en compote,où
nous rencontrons un nouveau et sympathique cycliste hollandais,guère
plus frais que nous,la seule différence,il brille comme un sou neuf
et sent le propre,tandis que nous sommes plutôt puants et recouverts
de poussière.
Phon Hong,bourgade
carrefour insignifiante,un guest correcte pour la somme de 4 €!!!!!
Vientiane,du
29.01 au 1.02.2012
Etape:
114 kms
Malgré la fatigue difficulté
à trouver le sommeil, parsemé de rêves étranges et agités,je me
retournerai comme une crêpe tout en parlant et grognant, sur mon
matelas aux ressorts affleurant,et oui nous ne sommes pas au Ritz!!!!
Au réveil,la tête de Patrick est toute aussi éloquente,une
mauvaise nuit,suivie d'une belle courante et nausées pour entamer
cette journée.
Au vue des infos récoltées,nous
ne nous mettons pas martèle en tête,l'étape devrait être
facile,petite route en bon état et plate,malgré notre fatigue,c'est
donc confiants,nous en avons vu d'autres, que nous nous élançons
sur la route menant à la capitale. Dès le départ,nos guitares se
montrent capricieuses,fatiguées elles ont quelques peines à
répondre. Nous tâtonnons afin de trouver notre petite route,pas
vraiment aisé. Patrick qui demandera son chemin une multitude de
fois alors que la chaussée est unique et ne laisse pas place aux
doutes,continue tout droit sans se préoccuper de la bifurcation qui
se présente à nous. Je suis toujours aussi peu douée en
orientation mais mon instinct féroce me dit que ce n'est pas le bon
chemin,lorsque nous débouchons sur une route des plus
vallonnée,large comme une autoroute et flambant neuve,toujours prête
à faire confiance à mon poussin qui continue sur sa lancée,je
continuerai de le suivre pendant un certain temps,avant que n'y
tenant plus je mette pied à terre pour m'enquérir de notre
route,dans le mille,nous nous enquillons dans la mauvaise direction.
J'appelle Patrick de toutes mes forces lui faisant signe de
s'arrêter,et c'est complètement dépitée que je suis obligée de
le voir foncer tête baissée tel un bolide appuyant férocement sur
les pédales. Inutile de dire que je le maudis de toutes mes forces à
ce moment là,j'attendrai pendant un temps certain sur le bord de la
route me disant qu'il va bien finir par se rendre compte de son
erreur et surtout de mon absence,le temps passant,je remonte à
l'insu de mon plein gré sur mon bucéphale afin d'aller récupérer
mon coq en déroute,les boules de devoir se farcir toutes ces
grimpettes pour des prunes. Je le retrouverai quelques kilomètres
plus loin,de mauvaise humeur comme il se doit,m'engueulant presque ça
c'est le pompon. Résultat des courses 10 kilomètres de trop!!!!
Retrouvons notre route qui
effectivement est petite mais n'a rien de plat,faux plats
ascendants,raidillons corsés pas vraiment préparés à l'épreuve
le moral en prend un coup et nous trainons notre peine sous une
chaleur accablante. Tandis que nous nous attaquons à la côte qui
sera la dernière de cette étape,en pleine montée et virage Patrick
retrouvera dans le talus,un cycliste d'un club laotien,qui sans doute
pris de vitesse n'a pu amorcer le virage,enfoui dans la
broussaille,recouvert par son vélo,le pauvre gémit de douleurs,une
épaule salement amochée,couvert d'égratignures et de
contusions,nous tentons de le soulager comme nous le pouvons avant
qu'il ne soit rejoint par ses camarades qui prendront le relai.
Au bout de 30 kms nous
trouvons enfin la platitude tant attendue,les conditions idéales
sont enfin réunies lorsque le vent se rappelle à nous à vive et
forte voix et tant qu'à faire dans le nez c'est mieux!!!!! Patrick
se sent toujours aussi patraque et peine de plus en plus,les beaux
paysages qui défilent sous nos yeux égayent cependant nos têtes
des jours durailles au moral un peu ébranlé,belle rivière que nous
longeons,superbes rizières qui affichent un beau vert
tendre,troupeaux de vaches,petits villages. Les kilomètres défilent
et toujours pas trace de la capitale,nous avons déjà parcouru plus
d'une soixantaine de kilomètres lorsque l'on nous annonce qu'il en
reste encore une fois autant à parcourir!!! La RN 13 est sans aucun
doute pourrie mais là ce sont 40 kms de rab. Finalement par vraiment
un bon plan notre petite route,il ne nous reste plus qu'à appuyer
sur le champignon afin d'espérer arriver avant la nuit. En
approchant de la capitale la circulation s'intensifie rendant l'air
irrespirable de pollution que nous respirerons à plein poumon au
cours des 30 derniers kilomètres.
La nuit est tombée depuis
peu,lorsque nous déboulons enfin devant le palais présidentiel et
son quartier plutôt huppé. Tandis que nous sommes en quête d'un
guest en rapport avec notre bourse,c'est pour une fois mon oeil de
lynx qui dégottera,la perle du soir,chambre simple et basique,douche
froide pour la somme de 5 €,véritable challenge dans une
capitale!!!!!!
Arrivés à bon
port,fatigués mais heureux,notre barda déposé,le rituel du café
de l'arrivée avant de partir en quête du marché de nuit. Un repas
gargantuesque,un ventre plus que rondelet,une douche salvatrice,les
meilleures conditions sont réunies pour une nuit de rêve!!!!!!!!!!
Vientiane,234'000
habitants,revêt des airs de bourgade provinciale plutôt que ceux
d'une capitale. Construite sur un méandre du Mékong,le long duquel
elle s'étire,elle est constituée de tout un bric à broc de
construction de styles hétéroclites, bâtiments coloniaux,anciennes
maisons de négoce sino-vietnamienne,structures massives inspirées
du réalisme socialiste,temples,stupas avoisinant quelques bâtiments
ultra modernes. Comme dans le reste du pays douceur de vivre et
indolence sont au rendez-vous,trafic routier et pollution sont bien
présents mais de manière fort étonnante pour un pays asiatique
sans un coup de klaxon.
Une population éminemment
avenante,un lieu tranquille dans lequel il n'est pas désagréable
d'évoluer.
Nous en profiterons pour
effectuer comme qui rigole nos visas vietnamien et cambodgien. Nos
visas en poche et en forme reprenons demain la route vers le sud,vers
cet inconnu qui toujours ne cesse de nous attirer vers de nouvelles
aventures et son lot de surprises!!!!
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