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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mercredi 1 février 2012

Laos Vang Vieng-Phon Hong- Vientiane du 25.o& au 1.02.2012


                                                          Laos

Vang Vieng,du 25 au 27.01.2012
Etape: 59 kms


                                                    C'est le bruit de la pluie sur les toits de tôle qui joue les troublions nocturnes,et nous réveille avant que nous ne replongions instantanément dans le sommeil. La fatigue nous colle à la peau,le matin nous trouve sans entrain et même le café ne réussit pas à nous faire retrouver quelque vivacité,plutôt mutiques,seuls nos yeux parlent et laissent entrevoir le rêve que tout bientôt les montagnes du nord seront derrière nous!!!!
                                                               L'approvisionnement se fera au petit marché local, fort sympathique au premier abord,il dévoile peu à peu son côté pour nous,barbare,sur les étals gisent,chauve-souris,chat sauvage,ragondin,rats,oiseaux,loir......les Laotiens semblent trouver comestibles toute bestiole qui foule notre planète et bien que je ne soie pas encore Brigitte Bardot,la vue de toutes cette faune à poil et à plume prête à la consommation me serre le coeur. Possibilité pour chacun d'y trouver son bonheur sans doute,pour nous ce sera celui de bonnes baguettes fraîches et croustillantes et d'oeufs omelette(dans la coquille de l'oeuf est pratiqué un trou,celui-ci est vidé de son contenu,préparé en omelette qui sera ensuite réintroduite dans l'oeuf par le petit trou,travail de patience si il en est,mais le résultat est succulent).
















                                             Sur fond de brouillard matinal,notre route se dessine en faux plat ascendant,laissant entrevoir,cultures en terrasses(choux,salades,riz...),bétail,vaches et buffles d'eau,le tout entouré par une multitude de pics karstiques poilus aux formes arrondies,un décors de rêve auquel les photos prises dans cette luminosité laiteuse ne rendent pas justice,dommage!!!!
                                                                Nous poursuivons sur notre route en yoyo qui se dégrade franchement au fil des kilomètres,avant de nous trouver au pied de la dernière patate de 5 kms(info glanée en cours de route,je me méfie!!!),contre toute attente,malgré notre fatigue,il y aura bien quelques ahanement et gros soupirs,celle-ci s'avère beaucoup plus facile qu'escomptée. Le soulagement est grand lorsque nous amorçons notre douce descente et même la route franchement miteuse n'arrive pas à gâcher ma joie de savoir les montagnes du nord derrière moi. Depuis Kunming cela commençait à être long toutes ces montagnes à escalader,trouver la motivation pour me conditionner quotidiennement à des étapes ardues devenait presque mission impossible!!!! Le dernier casse-croûte de cette étape sur les rives de la Nam Song rivière avant de pédaler tranquillement,encore pendant une heure, dans la poussière et la pollution,les convois de touristes chinois toujours présents en grand nombre,camions,tük tük transportant des hordes de jeunes touristes,à moitié à poil et hurlant de tout leurs poumons, en quête de frissons, ils s'adonnent à la pratique du tubing(chambre à air de camion utilisée comme bouée pour effectuer la descente de la Nam Song rivière),tout en s'octroyant de nombreux arrêts dans les bars jalonnant leurs parcours!!!!!!
                                                       Vang Vieng,petite bourgade qui n'a de Laotien plus que le nom, a la réputation,d'une ville bruyante envahie par les bipèdes de tous poils venus là pour fumer,boire,manger à l'européenne..... pas vraiment notre tasse de thé,nous réussissons à trouver un petit guest familial des plus sympathique,une chambre basique et tranquille pour la somme de 4 €. Un petit café tout en rêvant au futures étapes plates qui nous attendent,mais avant cela au programme 2 jours de repos farniente que nous estimons avoir amplement mérités.
                                                                      Deux jours de vrai farniente,où entre deux siestes nécessaires et bénéfiques nous nous baladerons mollement et sans conviction dans la petite bourgade de Vang Vieng,qui jadis était si agréable. A l'heure actuelle le spectacle en est plutôt affligeant,les guest houses,hôtels,bungalows ont poussé comme des champignons,obstruant les beaux points de vue que nous pouvions avoir sur la rivière dont l'accès est désormais payant. Tout n'est que boutiques,bars,restaurants, affichant les mêmes menus de bouffes européennes,les touristes y sont affalés dans des tenues proches de celles de Eve,ruminant leur nourriture l'oeil rivé sur le petit écran!!!!! Le contact avec la population locale s'en ressent forcément,indifférente,nous sommes des numéros de plus susceptibles de rapporter quelques espèces sonnantes et trébuchantes,impossible de leur en vouloir,je serais plutôt gagnée par la gêne d'appartenir à la même race que mes congénères,honteuse de leurs comportement. Nous limiterons nos balades citadines et seul Patrick se rendra dans une des rare petite échoppe de rue qui y subsiste encore pour nous approvisionner en nourriture.



































Phon Hong,le 28.01.2012
Etape: 89 kms

                                                                Je repars contente de mon séjour récupérateur à Vang Vieng,mais le coeur un peu lourd de cette triste réalité effleurée du bout du doigt,le cerveau assailli de maintes questions,le sens que prend le voyage dans de telles conditions,qu'y cherche-t-on,qu'en retire-t-on........ pour finalement en arriver à la conclusion que chaque pays possède son Vang Vieng,Bangkok Kao San road,l'Inde Manali......et la concentration de touristes plutôt stupides dans un seul lieu,permet peut-être d'en préserver les autres???? Mal nécessaire de nos sociétés en déroute?????
                                                     Au tour de Patrick de se sentir patraque au réveil,le scénario connu,estomac en vrac et intestins en déroute,malaise qu'il traînera tout au cours de cette étape qui ne s'avèrera pas franchement sympathique. En ce jour ce n'est pas le relief,certes bien vallonnée qui est la cause de nos maux,mais l'état de la route,complètement pourrie,elle alterne,environ tous les 500 m, des bandes de bitumes fatiguées avec des bouts de piste poussiéreuses et difficilement praticables ,immanquablement au bout d'une descente,des nids de poule qui nous obligent à freiner,nous empêchant de profiter de l'élan pour amorcer la nouvelle montée. Très circulante,camions,4X4,bus,vacanciers chinois,motos,vans,charters de backpackers.....la poussière soulevée sera notre tasse tout au cours de la journée. Difficile d'apprécier notre environnement tant il faut rester vigilants. Soubresauts et vibrations générés par les nids de poule ont à nouveau déglingué le porte bagage de Patrick,la vis s'est fait la malle une fois de plus,la réparation de fortune sera aisée,la force de l'habitude???? Une nature plus sèche,rizières,cultures,présence de quelques maigres bovins et caprins. Rencontre avec un cycliste danois,filant en sens inverse,qui nous indique une petite route beaucoup plus sympa et en meilleur état pour rejoindre la capitale.                Ce n'est pas sans soulagement que nous arrivons enfin à Phon Hong,le cul bien évidemment en compote,où nous rencontrons un nouveau et sympathique cycliste hollandais,guère plus frais que nous,la seule différence,il brille comme un sou neuf et sent le propre,tandis que nous sommes plutôt puants et recouverts de poussière.
                                                Phon Hong,bourgade carrefour insignifiante,un guest correcte pour la somme de 4 €!!!!!
Vientiane,du 29.01 au 1.02.2012
Etape: 114 kms
                                       Malgré la fatigue difficulté à trouver le sommeil, parsemé de rêves étranges et agités,je me retournerai comme une crêpe tout en parlant et grognant, sur mon matelas aux ressorts affleurant,et oui nous ne sommes pas au Ritz!!!! Au réveil,la tête de Patrick est toute aussi éloquente,une mauvaise nuit,suivie d'une belle courante et nausées pour entamer cette journée.
                                             Au vue des infos récoltées,nous ne nous mettons pas martèle en tête,l'étape devrait être facile,petite route en bon état et plate,malgré notre fatigue,c'est donc confiants,nous en avons vu d'autres, que nous nous élançons sur la route menant à la capitale. Dès le départ,nos guitares se montrent capricieuses,fatiguées elles ont quelques peines à répondre. Nous tâtonnons afin de trouver notre petite route,pas vraiment aisé. Patrick qui demandera son chemin une multitude de fois alors que la chaussée est unique et ne laisse pas place aux doutes,continue tout droit sans se préoccuper de la bifurcation qui se présente à nous. Je suis toujours aussi peu douée en orientation mais mon instinct féroce me dit que ce n'est pas le bon chemin,lorsque nous débouchons sur une route des plus vallonnée,large comme une autoroute et flambant neuve,toujours prête à faire confiance à mon poussin qui continue sur sa lancée,je continuerai de le suivre pendant un certain temps,avant que n'y tenant plus je mette pied à terre pour m'enquérir de notre route,dans le mille,nous nous enquillons dans la mauvaise direction. J'appelle Patrick de toutes mes forces lui faisant signe de s'arrêter,et c'est complètement dépitée que je suis obligée de le voir foncer tête baissée tel un bolide appuyant férocement sur les pédales. Inutile de dire que je le maudis de toutes mes forces à ce moment là,j'attendrai pendant un temps certain sur le bord de la route me disant qu'il va bien finir par se rendre compte de son erreur et surtout de mon absence,le temps passant,je remonte à l'insu de mon plein gré sur mon bucéphale afin d'aller récupérer mon coq en déroute,les boules de devoir se farcir toutes ces grimpettes pour des prunes. Je le retrouverai quelques kilomètres plus loin,de mauvaise humeur comme il se doit,m'engueulant presque ça c'est le pompon. Résultat des courses 10 kilomètres de trop!!!!
                                                   Retrouvons notre route qui effectivement est petite mais n'a rien de plat,faux plats ascendants,raidillons corsés pas vraiment préparés à l'épreuve le moral en prend un coup et nous trainons notre peine sous une chaleur accablante. Tandis que nous nous attaquons à la côte qui sera la dernière de cette étape,en pleine montée et virage Patrick retrouvera dans le talus,un cycliste d'un club laotien,qui sans doute pris de vitesse n'a pu amorcer le virage,enfoui dans la broussaille,recouvert par son vélo,le pauvre gémit de douleurs,une épaule salement amochée,couvert d'égratignures et de contusions,nous tentons de le soulager comme nous le pouvons avant qu'il ne soit rejoint par ses camarades qui prendront le relai.
                                          Au bout de 30 kms nous trouvons enfin la platitude tant attendue,les conditions idéales sont enfin réunies lorsque le vent se rappelle à nous à vive et forte voix et tant qu'à faire dans le nez c'est mieux!!!!! Patrick se sent toujours aussi patraque et peine de plus en plus,les beaux paysages qui défilent sous nos yeux égayent cependant nos têtes des jours durailles au moral un peu ébranlé,belle rivière que nous longeons,superbes rizières qui affichent un beau vert tendre,troupeaux de vaches,petits villages. Les kilomètres défilent et toujours pas trace de la capitale,nous avons déjà parcouru plus d'une soixantaine de kilomètres lorsque l'on nous annonce qu'il en reste encore une fois autant à parcourir!!! La RN 13 est sans aucun doute pourrie mais là ce sont 40 kms de rab. Finalement par vraiment un bon plan notre petite route,il ne nous reste plus qu'à appuyer sur le champignon afin d'espérer arriver avant la nuit. En approchant de la capitale la circulation s'intensifie rendant l'air irrespirable de pollution que nous respirerons à plein poumon au cours des 30 derniers kilomètres.
La nuit est tombée depuis peu,lorsque nous déboulons enfin devant le palais présidentiel et son quartier plutôt huppé. Tandis que nous sommes en quête d'un guest en rapport avec notre bourse,c'est pour une fois mon oeil de lynx qui dégottera,la perle du soir,chambre simple et basique,douche froide pour la somme de 5 €,véritable challenge dans une capitale!!!!!!
Arrivés à bon port,fatigués mais heureux,notre barda déposé,le rituel du café de l'arrivée avant de partir en quête du marché de nuit. Un repas gargantuesque,un ventre plus que rondelet,une douche salvatrice,les meilleures conditions sont réunies pour une nuit de rêve!!!!!!!!!!

































                                           Vientiane,234'000 habitants,revêt des airs de bourgade provinciale plutôt que ceux d'une capitale. Construite sur un méandre du Mékong,le long duquel elle s'étire,elle est constituée de tout un bric à broc de construction de styles hétéroclites, bâtiments coloniaux,anciennes maisons de négoce sino-vietnamienne,structures massives inspirées du réalisme socialiste,temples,stupas avoisinant quelques bâtiments ultra modernes. Comme dans le reste du pays douceur de vivre et indolence sont au rendez-vous,trafic routier et pollution sont bien présents mais de manière fort étonnante pour un pays asiatique sans un coup de klaxon.
Une population éminemment avenante,un lieu tranquille dans lequel il n'est pas désagréable d'évoluer.
Nous en profiterons pour effectuer comme qui rigole nos visas vietnamien et cambodgien. Nos visas en poche et en forme reprenons demain la route vers le sud,vers cet inconnu qui toujours ne cesse de nous attirer vers de nouvelles aventures et son lot de surprises!!!!































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