Asie
Centrale:Le Kirghizstan
Nura,le
17.10.2011
Etape:69
kms
Une nuit de repos
quasiment sans sommeil,une cervelle qui turbine à plein rendement
l'impossibilité de rejoindre les bras de Morphée,j'y suis habituée
c'est l'effet qu'a l'altitude sur ma personne. Mais de manière
étonnante je me sens tout de même reposée.
Magnifique soleil et froid
sec nous attendent lorsque nous mettons le nez dehors. La
route,superbe bande de bitume rectiligne vallonnée,flambant neuve
construite par les Chinois, que l'on voit courir au loin est un vrai
régal,tout au long de la journée quasiment pas un véhicule pour
troubler la quiétude des vastes espaces vierges et sauvages. Les
mots me manquent pour décrire tous les sentiments qui m'assaillent
en ce jour,plénitude,bonheur,jouissance...... où que je pose les
yeux la nature m'offre un spectacle féerique. Bordant un plateau
vallonnée où court une petite rivière,les Pamir Alley,chaîne de
montagne aux pics hérissés et découpés habillés de leur blanc
manteau de neige se dresse fièrement au sein de ces espaces
intouchés. La nature a revêtu ses plus beaux attours pour se
défendre des attaques de l'homme,aux alentours pas âme qui
vive,tout au long de cette étape aucun village,tout juste de temps à
autres une petite bergerie. Comment ne pas se sentir tout petit au
milieu de tant de grandeur,je me sens tellement seule au milieu de
tout cela que je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée émue pour
le créateur qui a façonné toutes ces superbes choses,rien que pour
moi,bon aussi un peu pour mon poussin!!!! Les paysages semblent figés
depuis des millénaires,témoins de toute la folie et des
débordements de l'Humanité depuis sa création,le temps ne semble
pas avoir de prise sur de tels lieux et point n'est besoin de
l'arrêter,il le fait de lui-même!!!!!! La route n'est pas
facile,elle monte,descend joue les capricieuses,le froid par moments
me transperce les os et mes mains sont
congelées et pourtant j'en
voudrais des milliers de kilomètres comme cela!!!!
Au fil des
kilomètres la plaine se rétrécit et nous sommes bientôt entourés
de toutes parts par des parois rocheuses,la route ne cesse de monter
mais de manière régulière avant de replonger en une longue
descente décoiffante qui débouche près du lit d'une rivière et
d'un check point militaire. Le jeune militaire de faction parle un
fort bon anglais et est tout excité par notre venue nous posant
maintes questions,sa vie lui paraît tellement insignifiante,perdu au
milieu de ce nos mans land,c'est comme un chapitre du magnifique
livre «Le désert des Tartares» de Dino Buzzati qui s'ouvre devant
nous. Une dernière grimpette plutôt raide avant que nous
n'apercevions en contre-bas le village de Nura qui nous fait penser à
un lotissement avec ses maisons de couleur bleue toutes construites
sur le même moule,plutôt moche et pour le moins incongru. Nous en
comprendrons la raison plus tard,en 2'008 un tremblement de terre
avait rayé de la carte le village de Nura.
A la demande de
Patrick,un jeune nous accueillera dans sa maison,sa femme sur le
point d'accoucher n'est pas présente et c'est le long défilé de
ses amis qui débute,pour nos personnes peu d'intimité,c'est la
rançon de la gloire. Nous sommes sauvés par le gong lorsqu'en début
de nuit un appel téléphonique urgent requière la présence du
jeune homme au près de son épouse sur le point d'accoucher à 250
kms de là. Branle bas de combat nous déménageons toutes nos
affaires dans la maison des voisins qui nous réserve un accueil des
plus chaleureux.
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