Nouvelle Zélande
Ile
du Sud
Glynn
Wye Station,le 22.03.2013
Etape:
37 kms
Nuit
en demie teinte,cela caille dur,notre guitoune dégouline et le sol
est détrempé. Le soleil va nous gâter de sa présence,mais il faut
que nous usions d'un peu de patience avant que nous puissions
profiter de sa chaleur,pas de précipitation,pas envie de mourir
gelée,c'est bien le seul avantage de ce climat,je peux traînasser
un peu à bords de mon plumard et même si il ne se montre pas aussi
hospitalier que de coutume,je l'aime toujours autant.
Les 10 kilomètres pour
retrouver la nationale,quasiment en roues libres,ah bon,nous étions
montés tant que cela??? Une fois la bifurcation atteinte,les choses
sérieuses se présentent,route circulante,ondulante,patates super
agressives,descentes bien trop courtes,mes guibolles se demandent ce
qui leurs arrivent,elles renâclent et ne semblent pas vraiment
heureuses du traitement infligé. Notre bande de bitume serpente et
se faufile au sein d'une vallée bordée de chaque côté par des
chaînes montagneuses,tantôt austères et pelées tantôt revêtues
de forêts,rivières qui semblent un peu perdues dans leurs lit bien
trop spacieux après quelques mois de sécheresse. Nouvelle Zélande
rurale de gigantesques fermes,troupeaux de moutons et de vaches
jalonnent notre parcours. Je n'ai que 37 kms au compteur,mais la
fatigue commence à se faire sentir sérieusement et nous n'hésitons
pas une seconde lorsque se présente à nous un terrain plat à
l'herbe sèche avec vue plongeante sur rivière et montagnes,vent
dans le nez un encouragement supplémentaire pour mettre un terme à
cette étape. Notre tente est promptement installée afin qu'elle
aussi puisse profiter des bienfaits du soleil et de la chaleur. Nous
somme en train de déguster notre café bien mérité,lorsque la
fermière débarque à bord de son 4 X 4,le ton est rapidement donné.
L'endroit n'est pas un terrain de camping,où allons-nous faire nos
besoins,ben avec les moutons,il y en a des centaines qui caguent
copieusement et allègrement dans les terrains environnants. La ferme
est au moins à 800 m,cachée derrière un bosquet d'arbres,notre
bave fermière,nous accuse de ne pas respecter son intimité,n'a pas
envie d'avoir notre tente orange devant le nez. Nous avons beau
regarder,pas de panneau interdiction de camper,nous sommes décidés
à ne pas bouger,attendons,nous verrons bien!!!! Notre fermière s'en
va sans un mot de plus. J'avoue que cet interlude gâche un peu mon
après-midi,me donnant à réfléchir sur le comportement de tout un
chacun,y compris le mien,qui a tort qui a raison,je ne saurais le
dire,mais une chose est sure,plus l'Humain possède et moins il est
enclin à partager et plus il tend à protéger farouchement son
bien. Constat et paroles peut-être facile de ma part,moi qui ne
possède rien.
Il n'y a pas que notre
fermière pour gâcher notre après-midi et oui,il est temps de
parler de nos ennemies jurées,pire que tous ceux que nous avons
connus jusqu'à présent,j'ai nommé les sandflies,connues sous
différents noms en fonction des lieux où elles sévissent,no
no,jejenes,microscopiques mouches noires carnivores,qui lorsqu'elles
piquent provoquent pendant des jours et des jours des démangeaisons
à n'en plus finir et malheur à celui qui se gratte
furieusement,l'infection le guette. Nous sommes ravis d'apprendre que
la côte ouest en est infestées et à part se couvrir,pas vraiment
de moyens préventifs efficaces,alors à nous la gratte!!!!!
Contente de voir le soir se
pointer afin de pouvoir rejoindre le chaud relatif de ma couche et
échapper aux infâmes sandflies.
Springs
Junction (Lewis pass),le 23.03.2013
Etape:
60 kms
Pas de
nouvelles de notre fermière. Climat des plus instable,vent,ciel
bouché et menaçant. Nous quittons sans nous faire prier notre lieu
de camping improvisé,il ne faudrait tout de même pas exagérer.
Etape sportive qui s'amorce par une montée des plus ardue,la
circulation reste beaucoup plus importante que ce que nous aurions pu
rêver ou espérer. Les paysages principalement composés de
montagnes et forêts sont magnifiques,route serpentine qui se faufile
au sein d'une gorge où les montagnes recouvertes de denses forêts
se superposent et se chevauchent,suivant par intermittence la Maruia
River,le cadre est somptueux,mais me donne le sentiment d'étouffer.
La pluie se met de la partie,les dernières grimpettes s'effectuent
dans la brouillasse,aucun panneau ne signalant notre arrivée à bon
port,la Lewis pass,seul un magnifique oiseau peu farouche semble
avoir envie de fêter la réussite de l'entreprise en notre
compagnie.
Inutile de s'attarder plus que de raison en ces lieux
inhospitaliers. Descente frigorifiante en roues libres sous une pluie
battante jusqu'à Springs Junction,même pas un bled une station
essence et un motel. Trempés,frigorifiés,fatigués,plus aucune
visibilité,inutile de poursuivre plus avant. Le sympathique homme de
la station essence nous permet de planter notre tente sous un
gigantesque pin qui nous protège du mieux qu'il peut de la pluie,le
lieu n'est pas terrible mais cela dépanne!!!!
Reefton,le
24.03.2013
Etape:
45 kms
Reefton,la première
ville de Nouvelle Zélande ayant bénéficié de l'électricité en
1888,petite bourgade tranquille et mignonne,les rues sont désertée
en ce dimanche,quelques bâtiments anciens,située sur les berges
d'une rivière dont j'ai oublié le nom. L'endroit nous plaît bien
et je me sens bien fatiguée. Un parc public où nous pourrons dès
la nuit tombée planter notre guitoune sans nous attirer je l'espère
les ires de la population locale.
Gros coup de blues dans
l'après-midi,l'endroit n'est pas si confortable que cela,les
sandflies effectuent des raids répétitifs sur nos personnes et
surtout aucune rencontre sympathique,je me sens bien seule et me
demande une fois de plus ce que je fous là. Pas toujours facile
après des étapes bien souvent fatigantes,de ne même pas avoir le
minimum de confort et si en plus le mauvais temps s'y met. Il y a des
jours comme cela où rien ne semble aller où je me laisse juste un
peu dériver sur le fleuve du désespoir en sachant que demain sera
un autre jour.
Westport,le
25-27.03.2013
Etape:
82 kms
Nuit qui ne fut pas
trop mauvaise,un moral qui est en hausse,un peu plus rose que le ciel
qui fait toujours la gueule.
Route dès le départ
infiniment vallonnée,étroite elle s'enfile à travers de denses
forêts pluviales,suivant la rivière inangahua. Route qui se
pacifie,plate voir descendante,la Buller Gorge,parois
rocheuses,forêts,la rivière Buller que nous suivrons longuement.
Hautes montagnes,forêts,une nature sauvage et peu habitée,une route
peu circulante,étape des plus agréable.
Nous
retrouvons plaines et fermes en arrivant sous une pluie battante dans
la ville de Wesport,qui fit sa fortune grâce aux mines de charbon.
Il pleut des cordes,nous avons été beaucoup plus rapide que prévu
et avons rendez-vous avec Martin de couch surfing seulement dans
quelques jours. La librairie locale offre la connection internet
gratuite,avec un peu de chance.... et cela marche,Martin est à son
ordinateur,il nous a en fait vus passer dans la rue,nous sommes les
bienvenus,ouf nous respirons.
Dès mon arrivée dans la
maison de Martin je me sens comme à la maison,extrêmement
chaleureux,il nous met tout de suite à l'aise et semble vraiment
ravi de rencontrer de nouvelles personnes,4 autres couch
surfeuse(France,Allemagne,Hong Kong) sont déjà présentes,et
pourtant Martin est en pleine effervescence,médecin il va ouvrir son
propre cabinet médical la semaine prochaine.
Excellent
séjour,vraiment fatigués nous pourrons largement nous
reposer,Martin nous emmènera à la plage,une vie communautaire qui
s'organise à merveille,chacun y mettant du sien,partageant nos
histoires de vie et de voyage,voilà qui me fait du bien,je ne sais
pourquoi mais bien souvent depuis que je suis en Nouvelle Zélande,je
me sens un peu trop seule. Un brin de tristesse en quittant Martin et
sa chaleureuse maison,mais ai retrouvé l'énergie nécessaire pour
poursuivre ma route.
Irimahuwhero(Paparoa
N.P),le 28.03.2013
Etape
: 52 kms
Quittons Westport
sous un magnifique soleil. 20 premiers kilomètres plats à travers
bush,avant que la route ne commence à se tortiller,monter,descendre
à travers de magnifiques montagnes arborées,moins de
circulation,peu de sandflies,vent fort dans le nez. Récompense
suprême à la fin d'une montée plutôt longue et ardue lorsque le
regard embrasse la mer de Tasmanie avant que notre serpent de bitume
ne plonge en direction de la côté sublime et mirifique,côte
rocheuse et découpée,formation de lime stone. Le yoyo devient plus
important et accentué,notre route tortueuse continue sa course
bordée d'un côté par la mer de Tasmanie et ses eaux bleues
turquoises et de l'autre collines plantées de bush,tandis qu'en
arrière plan on distingue le relief acéré de hautes chaînes
montagneuses. 3 kilomètres de vicieuse grimpette plutôt rude nous
emmène sur le toit du monde. Irimahuwhero view point,endroit
dominant la mer de Tasmanie, d'une beauté sauvage à couper le
souffle. Nous pourrions continuer un peu,mais j'aurais comme tendance
à me sentir la reine du monde du haut de mon promontoire. Bruit de
l'océan,carré de verdure,c'est pour nous.
Kumara
junction,le 29.03.2013
Etape:72
kms
Nuit excellente et
tranquille,en compagnie de 2 weka qui vaquent sans discontinuer à
leurs occupation,marrantes comme bestioles. Au matin,le soleil nous a
complètement abandonnés,le ciel est à la grisaille,les nuages ont
envahi tout l'espace,les températures sont cléments,les carnivores
sandflies déjà à pied d'oeuvre. Un kilomètre de grimpette
raidos,histoire de se mettre en pattes,avant que notre petite route
serpentant au sein d'un magnifique couloir de végétation
tropicale,ne plonge(je me sens comme un sauteur à ski sur sa rampe
de lancement) à destination de Punakaiki,bourgade qui n'est que
touristique,motels,hôtels,camping caravaning,cafés,restaurants....
hantée par une quantité phénoménale de touristes de tous poils à
bord de camper vans,motor home,caravanes......Marche en bord de côte
et ses impressionnants pancakes rocks,formations rocheuses composées
de lime stone,roche friable que le temps et les éléments ont
façonné en formes biscornues,les fines couches de roche s'empilant
telles des crêpes les unes sur les autres,de toute beauté.
Poursuivons le long de
notre route yoyo toboggan,principalement empruntée par des touristes
en goguette à bord de véhicules de location(impressionnante la
quantité)montées et descentes se succédant sans répit le long de
la côte,magnifiques points de vue sur la mer de Tasmanie et sa côte
par endroits déchiquetée. Terrain plat,circulation s'intensifiant à
l'approche de Greymouth,ville de 10'000 habitants située à
l'embouchure de la rivière Grey,complètement désertée ,tous les
commerces sont fermés en ce vendredi de Pâques,rien qui ne nous
donne envie de nous y arrêter encore suffisamment d'énergie
poursuivre un peu. Route plate et très circulante à travers une
campagne plus fermière,quelques troupeaux de moutons et de vaches.
Visibilité qui s'amoindrit,dense flot de véhicules(nous ne faisons
guère confiance aux chauffeurs néo zélandais,qui pour nous ne
conduisent pas très bien),nous nous arrêtons en bord de route dans
une aire de pique nique,collines d'arbres brocoli d'un côté et mer
de Tasmanie de l'autre,pas moche,mais pas terrible tout de même,bien
trop bruyant,plus qu'à croiser les doigts pour que le trafic se
calme!!!!!
Hokitika,le
30-31.03.2013
Etape:
22 kms
La nuit a tenu
ses promesses,pourrie à souhait,circulation qui ne se calme pas
vraiment et nous avons la bonne surprise de constater que nous sommes
pris en sandwich entre la route et la ligne de chemin de fer,lorsque
la micheline et ses wagonnets se présentent c'est tout notre logis
qui tremble d'effroi.
Œil
glauque et ciel gris,mais pas grave l'étape de ce jour est
courte,nous avons rendez-vous à Hokitika avec Kevin(warm showers) et
un bon lit. Route plate à travers plaine fermière bordée par
chaînes de montagnes et mer de Tasmanie jusqu'à Hokitika,ville de
3'000 habitants,des rues aussi larges que des boulevards,une avenue
commerçante endormie en ce long weekend de Pâques,mines d'or,de
jade,grande usine de produits laitiers,l'activité économique de la
région. Nous sommes accueillis fort chaleureusement par
Kevin,scientifique à la retraite qui vit seul dans sa grande maison
à la périphérie de la ville,endroit des plus tranquille et une
chambre pour nous tous seuls,que demande le peuple.
Courses,lessive,organisation
de base pour la suite avant de pouvoir prendre quelque repos. Une vie
communautaire tranquille et sans heurt,chacun vaque à ses
occupations. Dans l'après-midi, balade en forêt jusqu'au lac de
Raniere,en compagnie de Kevin,tandis que Patrick s'octroie une sieste
de derrière les fagots. Les repas,l'occasion d'intéressantes
conversations,Kevin est doté de beaucoup de culture et se passionne
pour de nombreux sujets. Partir ou ne pas partir,la question ne se
pose pas en ce dimanche de Pâques,la météo est
apocalyptique,bourrasques de vent et trombes d'eau qui dévalent des
cieux en colère. Patrick,parti solitairement pour une balade
matinale reviendra en fort piteux état. Profitons d'une accalmie
dans l'après-midi pour effectuer une marche à travers de
magnifiques paysages de mangroves et forêts jusqu'au lac
Mahinapua,exercice revigorant qui nous change du pédalage. Temps un
peu plus clément en soirée,mais que je suis heureuse de me coucher
dans un vrai lit avec un toit sur la tête. Bonheur simple d'une vie
confortable.
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