Népal
Baddichaur,le
6.11.2013
Etape:31
kms
Doux messages de
nos fidèles Amis avant de plier bagages,je les emporte dans mes
valoches,m'accompagneront tout au long de cette nouvelle journée et
ne manqueront pas de m'aider en cas de difficulté,ah la bonne amitié
qui n'est point muette !!!!!!!!
Les montagnes qui nous attendent |
Terminé le
festival de Tihar,la vie reprend son cours
normal,boutiques,échoppes,gargotes sont déjà en cette heure
matinale vibrantes d'animation et nos ventres heureux peuvent enfin
se sustenter à leur faim.
Affiches électorales |
Fraîcheur
matinale ensoleillée,fil rouge des jours à venir et
passés,retrouvons notre ruban de bitume étroit pour un début
d'étape tout en douceur,platitude à travers bourgades et régions
agricoles,avant que ne se présente une furieuse descente à travers
une belle forêts de sals,compagne principale de ce jour. Au fur et à
mesure de la descente la brume s'accrochant joliment aux branches
prend possession de l'espace,rivière gazouillante marquant le début
d'une montée aussi rude que la descente fut raide,virages en épingle
à cheveux(limite poussage de vélos),peu de trafic,la tête dans le
guidon et les nuages,ah mes amis je savais que je pouvais compter sur
vous !!!!!!!
Il est où ce foutu sommet |
Vues se
dégageant en atteignant le sommet,plaines agricoles où les travaux
de labour battent leurs plein,rivière,hameaux,tandis qu'au loin
s'enchevêtrent de superbes vallées. Relief toujours aussi
prononcé,le yoyo continue à travers forêts et patelins. Nouvelle
rampe de lancement pour sauteurs à ski nous emmenant dans le bourg
rustique entouré de hautes montagnes boisées de Baddichaur,échoppes
et gargotes bordant une route poussiéreuse,forte présence militaire
armée,voitures drapeaux flottant au vent,politicards et leurs
tonitruante propagande,devenons malgré tout l'attraction du jour
l'attroupement se crée autour de nous,marmaille touchant à
tout,adultes curieux menant enquête....les sources de divertissement
doivent être plutôt rares dans le coin. Informations sur la suite
à venir difficiles à glaner,cependant une conclusion s'impose le
prochain village est beaucoup trop éloigné,fin de l'étape !!!!
Une certitude également la route retour sera aussi difficile que
celle de l'aller !!!!!!
Bourré le monsieur |
Je le réveille |
Mal au popotin |
Dénichons une
chambre basique,sol en terre battue,planches recouvertes de fines
nattes en guise de lit,l'électricité n'étant pas parvenu en ce
lieux,seuls quelques panneaux solaires assure le minimum d'éclairage.
La douche restera à l'état de rêve et les WC sont introuvables,je
ne peux que sourire en me souvenant de la réponse donnée par un
Népalais il y a plus de 20 ans,le Népal est une grande
toilette!!!!!!Voilà un coin du monde où les choses ne changent
guère !!!!!
Les femmes de
retour,nos conditions s'améliorent quelque peu,une nouvelle chambre
aux lits un peu plus attrayants nous est proposée et les WC sont
enfin trouvés. Confort réduit au strict minimum,mais comme je me
sens heureuse éloignée du bruit et de la fureur urbaine,assise à
regarder les villageois vaquer paisiblement à leurs occupations
quotidiennes. Air embaumant le feu de bois,atmosphère pleine de
sérénité,soleil déclinant à l'horizon laissant s'installer la
fraîcheur nocturne. Famille extrêmement chaleureuse et
accueillante,nous offrant thé et gâteries avant qu'en soirée nos
ventres ne se régalent d'un des meilleur daal baaht jamais mangé au
Népal.
Corvée d'eau |
Notre guest house |
Dumegeswer,le
7.11.2013
Etape :37
kms
Quiétude villageoise,nuit
tour du cadran. Au matin quittons notre sympathique famille,un sac
plein de sels roti(beignets frits népalais) avec la promesse d'un
retour plus ou moins lointain qui ne dépendra pas seulement de
nous,mais également de la viabilité de la route menant à Jumla.
Ramassage des poubelles collectives en vélo!!! |
Apercevons,la montagne que
nous devons franchir et contourner,nous ne sommes donc pas pris en
traître lorsque dès les premiers coups de pédale,notre route
s'envole. Moulinant patiemment,gagnons rapidement en altitude tandis
que les kilomètres défilent à une allure tortuesque à travers
forêts dans la placidité d'une chaussée peu circulante,accompagnée
du gazouillement des oiseaux. De temps à autres,au détour d'un
chemin,apparaît une maison,la marmaille y est nombreuse,et à
l'allure où je progresse,il y a toujours quelques morpions véloces
et jacassant pour me coller aux fesses,plutôt irritant dans l'effort
et je l'avoue,même si ils sont adorables,je peine à garder ma
sérénité,je m'en veux,mais ne peux m'empêcher de pousser une
gueulante qui les fait déguerpir à la vitesse de l'éclair. La
colère autre langage du coeur, ne nécessitant aucun vocabulaire
commun pour être comprise !!!!!
Les Népalais
enclins au mal des transports,bien qu'en nombre bien moins
important,les sacs de vomis jalonnant la route ne font pas exception
à la règle. Kalyan,quelques maisons perchées sur la crête de la
montagne,moments sympathiques en compagnie des chaleureux villageois
du cru,le bout du bout du monde,l'anglais n'y a plus cours,mon
népalais s'étoffant de jour en jour il me permet désormais,une
communication basique,tandis que Patrick,côté langue,nage toujours
autant dans le bonheur,on ne peut pas être bon en tout !!!!!
Le relief du Macadam
est bien souvent,en raison de ses nombreux virages imprévisible,ce
qui laisse place au doux rêve d'une bonne descente peinant à se
concrétiser,attente déçue,espoir renaissant à chaque virage. Je
me console, me disant que le retour n'en sera que plus facile. Après
Kalyan,configuration du terrain et paysages changent,villages et
maisons sont invisibles,mais déforestation massive,cultures en
espaliers s'étalant à flanc de montagne attestent d'une forte
présence humaine. Face à nous,courant le long d'une haute paroi
rocheuse notre impressionnante route revêt des airs
effrayants,surtout s'abstenir de penser pour être capable de
remettre le pied à l'étrier et ne pas s'assoir au bord de la
chaussée dans l'attente d'un miracle !!!!!
Notre route |
Notre route |
Montées
ponctuées de quelques descentes,serpentin de bitume étroit,bordé
d'un précipice vertigineux au fond duquel s'écoule la Karnali,plus
longue rivière népalaise aux eaux couleur d’aigue-marine.
Minuscules points se baladant sur le toit du monde,dans l'infinité
de l'espace contemplons en compagnie de nos bucéphales,les vallées
se superposant et s'enchevêtrant,majestueux,grand moment
d'éternité,nous avons raison d'en profiter,l'extase est sur le
point de se terminer.
La route
commence à montrer des signes de dégradation,éboulements,trous de
plus en plus importants,tandis qu'au loin nous pouvons voir la
poussière volée sous les roues des véhicules. Assaillie de furieux
doutes,je temporise,Patrick,désire tellement que son rêve de
rejoindre Jumla soit encore réalisable,que ceux-ci ne seraient pas
entendables.
Terre,gargotes,échoppes,comme
jetées en bord de route,construites entre les éboulis,affichent à
l'unisson une couleur ocre,même la marmaille craspouille et délurée
en a pris la teinte,l'occasion d'une pause salutaire entourés de la
sympathique et curieuse assemblée des locaux avant que les prémices
de la galère ne se manifestent.
Pont délabré ayant connu
des jours meilleurs,l'eau s'écoule aussi bien dessus que
dessous,marquant la fin de toute voie carrossable. Sol
défoncé,ornières boueuses emplies d'eau,caillasses,éboulements
rocheux empiétant sur l'espace qu'il réduit à peau de
chagrin.......Ma dextérité au guidon de ma monture a ses
limites,elles sont atteintes,poussant mon vélo dans une couche de
poussière tellement haute qu'elle m'arrive à la cheville. Le rêve
d'atteindre un jour Jumla s'éteint définitivement. Une première
crête est atteinte,quelques gargotes jalonnent le bord de la
«piste»,(même ce vocable est bien trop pompeux),l'espoir d'y
trouver une couche pour la nuit est rapidement réduit à néant. Une
seule option se présente désormais à nous rejoindre,à quelques 5
kilomètres,en fond de vallée sur les rives de la Karnali,le village
de Dumegeswer. Patrick réussira tant bien que mal à garder les
fesses sur son yackounet,tandis que j'avance péniblement pataugeant
dans la boue et la poussière,poussant mon bucéphale,le coeur bien
triste de l'emmener dans une telle galère,arrivant malgré tout,je
ne sais comment à m'extasier sur les superbes panoramas que mère
Nature nous offrent.
Rattrappée par la réalité |
Dumegeswer,bric à broc
de maisons poussiéreuses,s'étalant entre piste et rivière,au
milieu d'éboulements effrayants et dangereux pour les villageois.
L'électricité pas plus que la route n'ont atteints ces lieux
abandonnés des dieux. Trouvons une chambre basique dans le guest
tenu,par une charmante et chaleureuse famille d'origine
tibétaine,décrassage grossier,pas grave nous faisons couleur
locale,place à la relaxation.
Balade dans les
environs,écourtée en raison de la nombreuse marmaille piaillante
qui nous collent au train. Soirée sympathique à deviser en
compagnie des jeunes de la famille,s'exprimant dans un très bon
anglais,l'échange est des plus intéressant et permet à tout un
chacun d'agrandir ses horizons. Fin de notre épopée dantesque en
sol majeur sur le toit du monde,demain,nous ne savons pas encore
comment,c'est sûr,nous retournons à la case départ. Jumla restera
à l'état de rêve,aucun regret cependant,la chevauchée fut belle
et nous permit de belles rencontres !!!!!
Baddichaur,le
8.11.2013
Etape:tracteur
et 11 kms
Retourner sur nos
pas avec nos bucéphales serait faisable,mais prendrait un temps
infini et grignoterait toute notre énergie. Rapide conseil de
famille,un tracteur et sa remorque, servant à l'approvisionnement
des villageois, sans doute la meilleure solution. Aidés par notre
famille,trouvons rapidement le véhicule de notre choix,les bagages
sont prestement montés à bord,les vélos attachés de main de
maître par Patrick et en voiture Simone,c'est moi qui tiens le
volant c'est toi qui klaxonne !!!!! Pas vraiment de mots pour décrire
ce raid en tracteur qui confine à l'horreur,ayant pris place à
l'avant,secouée,ballottée,cognant contre les barres de fer,le cul
en miettes,je suis à la torture et n'ose imaginer ce que subit
Patrick dans la remorque à l'arrière tentant de s'accrocher tout en
veillant sur nos bucéphales. Chevauchée sauvage au sein de ce chaos
sismique qui semble vouloir durer éternellement. Kalyan,retrouvons
enfin le macadam de la route,n'en jetez plus la cour est pleine,nous
désembarquons. Si j'ai pu pendant un moment caresser le rêve de me
rendre à Jumla en bus,ce trajet en tracteur m'en a définitivement
guérie. Jumla en bus 180 kms:24 heures de trajet !!!!!!
Meurtris,contusionnés,courbaturés il nous faudra un temps certain
pour retrouver nos esprits.
Nos vélos et sacoches sont dans un
piteux état,mais ne semble pas avoir souffert outre
mesure,reconditionnés,ne nous reste plus qu'à nous remettre en
selle et nous laisser porter sur les 11 kilomètres de descente,le
ciel menace et lâche quelques gouttes de pluie, à destination de
Baddichaur. Nous y retrouvons notre petite famille sympa,notre
chambre.
L'orage éclate en
début de soirée déversant des trombes d'eau,nous l'avons échappé
belle,je n'ose imaginer l'état de la piste !!!!!!! Je m'en fous,je
ne suis pas sous ma moustiquaire,ni sous ma tente et surtout pas sur
la route !!!!!! La décision fut sage !!!!!
Surkhet,du
9 au 10.11.2013
Etape:31
kms
Samosa et paratha miam!!! |
Malgré une bonne
nuit de sommeil,dur dur le réveil,la forme n'est pas olympique,mais
l'appel de la douche et d'un peu de confort sont les plus forts.
L'étape tient
ses promesses est aussi dure au retour qu'à l'aller. Surkhet nous
retrouvons,notre hôtel et notre chambre. Grande lessive et repos
suffiront à notre peine.
Nous venons de là!!! |
m'avez l'air définitivement de doux dingues! surtout changez rien!
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