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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

dimanche 10 novembre 2013

Népal Baddichaur - Surkhet du 6 au 10.11.201

                                                   Népal


Baddichaur,le 6.11.2013
Etape:31 kms


                                Doux messages de nos fidèles Amis avant de plier bagages,je les emporte dans mes valoches,m'accompagneront tout au long de cette nouvelle journée et ne manqueront pas de m'aider en cas de difficulté,ah la bonne amitié qui n'est point muette !!!!!!!!

Les montagnes qui nous attendent





                                      Terminé le festival de Tihar,la vie reprend son cours normal,boutiques,échoppes,gargotes sont déjà en cette heure matinale vibrantes d'animation et nos ventres heureux peuvent enfin se sustenter à leur faim.

Affiches électorales


                                           Fraîcheur matinale ensoleillée,fil rouge des jours à venir et passés,retrouvons notre ruban de bitume étroit pour un début d'étape tout en douceur,platitude à travers bourgades et régions agricoles,avant que ne se présente une furieuse descente à travers une belle forêts de sals,compagne principale de ce jour. Au fur et à mesure de la descente la brume s'accrochant joliment aux branches prend possession de l'espace,rivière gazouillante marquant le début d'une montée aussi rude que la descente fut raide,virages en épingle à cheveux(limite poussage de vélos),peu de trafic,la tête dans le guidon et les nuages,ah mes amis je savais que je pouvais compter sur vous !!!!!!!



Il est où ce foutu sommet


                                                      Vues se dégageant en atteignant le sommet,plaines agricoles où les travaux de labour battent leurs plein,rivière,hameaux,tandis qu'au loin s'enchevêtrent de superbes vallées. Relief toujours aussi prononcé,le yoyo continue à travers forêts et patelins. Nouvelle rampe de lancement pour sauteurs à ski nous emmenant dans le bourg rustique entouré de hautes montagnes boisées de Baddichaur,échoppes et gargotes bordant une route poussiéreuse,forte présence militaire armée,voitures drapeaux flottant au vent,politicards et leurs tonitruante propagande,devenons malgré tout l'attraction du jour l'attroupement se crée autour de nous,marmaille touchant à tout,adultes curieux menant enquête....les sources de divertissement doivent être plutôt rares dans le coin. Informations sur la suite à venir difficiles à glaner,cependant une conclusion s'impose le prochain village est beaucoup trop éloigné,fin de l'étape !!!! Une certitude également la route retour sera aussi difficile que celle de l'aller !!!!!!




Bourré le monsieur

Je le réveille




Mal au popotin








                                  Dénichons une chambre basique,sol en terre battue,planches recouvertes de fines nattes en guise de lit,l'électricité n'étant pas parvenu en ce lieux,seuls quelques panneaux solaires assure le minimum d'éclairage. La douche restera à l'état de rêve et les WC sont introuvables,je ne peux que sourire en me souvenant de la réponse donnée par un Népalais il y a plus de 20 ans,le Népal est une grande toilette!!!!!!Voilà un coin du monde où les choses ne changent guère !!!!!


                                                 Les femmes de retour,nos conditions s'améliorent quelque peu,une nouvelle chambre aux lits un peu plus attrayants nous est proposée et les WC sont enfin trouvés. Confort réduit au strict minimum,mais comme je me sens heureuse éloignée du bruit et de la fureur urbaine,assise à regarder les villageois vaquer paisiblement à leurs occupations quotidiennes. Air embaumant le feu de bois,atmosphère pleine de sérénité,soleil déclinant à l'horizon laissant s'installer la fraîcheur nocturne. Famille extrêmement chaleureuse et accueillante,nous offrant thé et gâteries avant qu'en soirée nos ventres ne se régalent d'un des meilleur daal baaht jamais mangé au Népal.












Corvée d'eau

Notre guest house















Dumegeswer,le 7.11.2013
Etape :37 kms

                                                                        Quiétude villageoise,nuit tour du cadran. Au matin quittons notre sympathique famille,un sac plein de sels roti(beignets frits népalais) avec la promesse d'un retour plus ou moins lointain qui ne dépendra pas seulement de nous,mais également de la viabilité de la route menant à Jumla.



Ramassage des poubelles collectives en vélo!!!







                                        Apercevons,la montagne que nous devons franchir et contourner,nous ne sommes donc pas pris en traître lorsque dès les premiers coups de pédale,notre route s'envole. Moulinant patiemment,gagnons rapidement en altitude tandis que les kilomètres défilent à une allure tortuesque à travers forêts dans la placidité d'une chaussée peu circulante,accompagnée du gazouillement des oiseaux. De temps à autres,au détour d'un chemin,apparaît une maison,la marmaille y est nombreuse,et à l'allure où je progresse,il y a toujours quelques morpions véloces et jacassant pour me coller aux fesses,plutôt irritant dans l'effort et je l'avoue,même si ils sont adorables,je peine à garder ma sérénité,je m'en veux,mais ne peux m'empêcher de pousser une gueulante qui les fait déguerpir à la vitesse de l'éclair. La colère autre langage du coeur, ne nécessitant aucun vocabulaire commun pour être comprise !!!!!


                                                   Les Népalais enclins au mal des transports,bien qu'en nombre bien moins important,les sacs de vomis jalonnant la route ne font pas exception à la règle. Kalyan,quelques maisons perchées sur la crête de la montagne,moments sympathiques en compagnie des chaleureux villageois du cru,le bout du bout du monde,l'anglais n'y a plus cours,mon népalais s'étoffant de jour en jour il me permet désormais,une communication basique,tandis que Patrick,côté langue,nage toujours autant dans le bonheur,on ne peut pas être bon en tout !!!!!









                                          Le relief du Macadam est bien souvent,en raison de ses nombreux virages imprévisible,ce qui laisse place au doux rêve d'une bonne descente peinant à se concrétiser,attente déçue,espoir renaissant à chaque virage. Je me console, me disant que le retour n'en sera que plus facile. Après Kalyan,configuration du terrain et paysages changent,villages et maisons sont invisibles,mais déforestation massive,cultures en espaliers s'étalant à flanc de montagne attestent d'une forte présence humaine. Face à nous,courant le long d'une haute paroi rocheuse notre impressionnante route revêt des airs effrayants,surtout s'abstenir de penser pour être capable de remettre le pied à l'étrier et ne pas s'assoir au bord de la chaussée dans l'attente d'un miracle !!!!!






Notre route

Notre route


                                                     Montées ponctuées de quelques descentes,serpentin de bitume étroit,bordé d'un précipice vertigineux au fond duquel s'écoule la Karnali,plus longue rivière népalaise aux eaux couleur d’aigue-marine. Minuscules points se baladant sur le toit du monde,dans l'infinité de l'espace contemplons en compagnie de nos bucéphales,les vallées se superposant et s'enchevêtrant,majestueux,grand moment d'éternité,nous avons raison d'en profiter,l'extase est sur le point de se terminer.


                                               La route commence à montrer des signes de dégradation,éboulements,trous de plus en plus importants,tandis qu'au loin nous pouvons voir la poussière volée sous les roues des véhicules. Assaillie de furieux doutes,je temporise,Patrick,désire tellement que son rêve de rejoindre Jumla soit encore réalisable,que ceux-ci ne seraient pas entendables.

                                              Terre,gargotes,échoppes,comme jetées en bord de route,construites entre les éboulis,affichent à l'unisson une couleur ocre,même la marmaille craspouille et délurée en a pris la teinte,l'occasion d'une pause salutaire entourés de la sympathique et curieuse assemblée des locaux avant que les prémices de la galère ne se manifestent.










                                                                               Pont délabré ayant connu des jours meilleurs,l'eau s'écoule aussi bien dessus que dessous,marquant la fin de toute voie carrossable. Sol défoncé,ornières boueuses emplies d'eau,caillasses,éboulements rocheux empiétant sur l'espace qu'il réduit à peau de chagrin.......Ma dextérité au guidon de ma monture a ses limites,elles sont atteintes,poussant mon vélo dans une couche de poussière tellement haute qu'elle m'arrive à la cheville. Le rêve d'atteindre un jour Jumla s'éteint définitivement. Une première crête est atteinte,quelques gargotes jalonnent le bord de la «piste»,(même ce vocable est bien trop pompeux),l'espoir d'y trouver une couche pour la nuit est rapidement réduit à néant. Une seule option se présente désormais à nous rejoindre,à quelques 5 kilomètres,en fond de vallée sur les rives de la Karnali,le village de Dumegeswer. Patrick réussira tant bien que mal à garder les fesses sur son yackounet,tandis que j'avance péniblement pataugeant dans la boue et la poussière,poussant mon bucéphale,le coeur bien triste de l'emmener dans une telle galère,arrivant malgré tout,je ne sais comment à m'extasier sur les superbes panoramas que mère Nature nous offrent.


Rattrappée par la réalité
























                                                        Dumegeswer,bric à broc de maisons poussiéreuses,s'étalant entre piste et rivière,au milieu d'éboulements effrayants et dangereux pour les villageois. L'électricité pas plus que la route n'ont atteints ces lieux abandonnés des dieux. Trouvons une chambre basique dans le guest tenu,par une charmante et chaleureuse famille d'origine tibétaine,décrassage grossier,pas grave nous faisons couleur locale,place à la relaxation.


                                                                Balade dans les environs,écourtée en raison de la nombreuse marmaille piaillante qui nous collent au train. Soirée sympathique à deviser en compagnie des jeunes de la famille,s'exprimant dans un très bon anglais,l'échange est des plus intéressant et permet à tout un chacun d'agrandir ses horizons. Fin de notre épopée dantesque en sol majeur sur le toit du monde,demain,nous ne savons pas encore comment,c'est sûr,nous retournons à la case départ. Jumla restera à l'état de rêve,aucun regret cependant,la chevauchée fut belle et nous permit de belles rencontres !!!!!
























Baddichaur,le 8.11.2013
Etape:tracteur et 11 kms












                                                               Retourner sur nos pas avec nos bucéphales serait faisable,mais prendrait un temps infini et grignoterait toute notre énergie. Rapide conseil de famille,un tracteur et sa remorque, servant à l'approvisionnement des villageois, sans doute la meilleure solution. Aidés par notre famille,trouvons rapidement le véhicule de notre choix,les bagages sont prestement montés à bord,les vélos attachés de main de maître par Patrick et en voiture Simone,c'est moi qui tiens le volant c'est toi qui klaxonne !!!!! Pas vraiment de mots pour décrire ce raid en tracteur qui confine à l'horreur,ayant pris place à l'avant,secouée,ballottée,cognant contre les barres de fer,le cul en miettes,je suis à la torture et n'ose imaginer ce que subit Patrick dans la remorque à l'arrière tentant de s'accrocher tout en veillant sur nos bucéphales. Chevauchée sauvage au sein de ce chaos sismique qui semble vouloir durer éternellement. Kalyan,retrouvons enfin le macadam de la route,n'en jetez plus la cour est pleine,nous désembarquons. Si j'ai pu pendant un moment caresser le rêve de me rendre à Jumla en bus,ce trajet en tracteur m'en a définitivement guérie. Jumla en bus 180 kms:24 heures de trajet !!!!!! Meurtris,contusionnés,courbaturés il nous faudra un temps certain pour retrouver nos esprits. 




                                                      Nos vélos et sacoches sont dans un piteux état,mais ne semble pas avoir souffert outre mesure,reconditionnés,ne nous reste plus qu'à nous remettre en selle et nous laisser porter sur les 11 kilomètres de descente,le ciel menace et lâche quelques gouttes de pluie, à destination de Baddichaur. Nous y retrouvons notre petite famille sympa,notre chambre.

                                                          L'orage éclate en début de soirée déversant des trombes d'eau,nous l'avons échappé belle,je n'ose imaginer l'état de la piste !!!!!!! Je m'en fous,je ne suis pas sous ma moustiquaire,ni sous ma tente et surtout pas sur la route !!!!!! La décision fut sage !!!!!


Surkhet,du 9 au 10.11.2013
Etape:31 kms
Samosa et paratha miam!!!

     
                           Malgré une bonne nuit de sommeil,dur dur le réveil,la forme n'est pas olympique,mais l'appel de la douche et d'un peu de confort sont les plus forts.

                                                     L'étape tient ses promesses est aussi dure au retour qu'à l'aller. Surkhet nous retrouvons,notre hôtel et notre chambre. Grande lessive et repos suffiront à notre peine.





Nous venons de là!!!




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