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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

lundi 4 mars 2013

Australie Tasmanie Penguin- Queenstown du 8 au 22.02.2013



                                Australie


                                                              Tasmanie

Penguin,le 8.02.2013
Etape: 36 kms

                                         Après quasiment 3 semaines de vraies vacances,il est temps de reprendre la route et la plume. J'ai l'âme triste et le coeur lourd en préparant mes valises,heureuse de partir à la découverte de la Tasmanie au guidon de mon bucéphale,mais bien chagrine de quitter mon ami Stéphen et son petit coin de paradis  douillet où j'ai passé tant de merveilleux moments. Peut-être n'est ce qu'un au revoir,pas encore séparés que déjà nous planifions des retrouvailles avant que nous ne quittions la Tasmanie,il suffit juste que tous les trois,nous en ayons suffisamment envie. Je prends congé de la maison,des paysages,je regarde tout bien attentivement afin d'en oublier le moins possible,je commence à bien la connaître,cette traîtresse de mémoire. 


                                         Stéphen,obligeant jusqu'à la dernière minute,nous emmène, par des routes toujours différentes,désireux de nous faire découvrir toujours plus de son île qu'il chérit tant,jusqu'à Devonport,nous accompagne pour nos courses avant que nous ne récupérions  nos bucéphales qui ont pris un sérieux coup de jeunesse,les voilà tout habillés de neuf et prêts à repartir pour une nouvelle tranche de route,personne encore n'en connaît la longueur,pas plus que la durée. Grand moment d'émotion,embrassades,presque la larme à l'oeil,mais je me console en me disant que ce n'est définitivement qu'un au revoir,pas encore partie,que déjà,il me manques.


                                              Dès les premiers coups de pédale,je sens que mon bucéphale n'est plus le même,c'est en le retrouvant si fringuant que je me rends compte à quel point il était fatigué et pourquoi,parfois,tous les deux,nous peinions tant à avaler les kilomètres. Départ,petit coup de stress  rien que de très normal. Les premières grimpettes ne se font pas attendre,mais au guidon de mon bucéphale tout neuf,ce ne sont pas elles qui sont le plus rudes, sans doute l'aurez-vous deviné,c'est le vent,et oui Eole et sa chanson,nous ont suivis jusqu'en Tasmanie,2 semaines sans avoir à y penser,ni subir sont courroux,j'avais presque pensé l'avoir semé quelque part entre le continent australien et l'île de Tasmanie,ce ne fut que du rêve et il ne me reste plus qu'à emmener ce compagnon indésirable qui me rit au nez. Petite route  à travers une campagne tout d'abord agricole,champs et troupeaux avant de se transformer en large autoroute certes spacieuse,mais bien trop circulante,nous nous sommes bien habitués à la tranquillité absolue.


                                                           Ulverstone,grande et plaisante ville dotée de  belles vieilles maisons,nous y retrouvons la côte océanique,le détroit de Bass. Petite route à nouveau,le long de la côte sauvage et son océan hérissé de crêtes blanches.


                                                     Penguin,charmante  bourgade endormie,poubelles et statues en forme de pingouins,une colonie y vit le long de la côte mais les mots,parade,tour,show nous font éviter l'endroit. Un magnifique parc en bord de mer,aire de camping gratuite pour les véhicules tout aménagés,alors pourquoi pas pour nous,aucune raison de perdre nos vieilles habitues. BBQ couverts qui nous protègent du vent,bancs suffisamment larges pour y installer nos couches,retour à notre vie de romano.





















Wynyard,le 9.02.2013
Etape: 45 kms



                                                  Vent sur pied de guerre,météo chagrine,l'été peine à s'installer durablement,un temps qui n'est pas de saison selon les habitants du crue. Lorsque nous décollons de lourds nuages noirs encombrent le ciel et notre étape sera ponctuée par de fréquentes averses et un Eole de face soufflant entre 35 et 40 km/h. Route ondulante qui longe la côte et une voie de chemin de fer(transport de marchandises),collines,cultures(pavots),troupeaux de vaches et de moutons. Burnie,grande ville portuaire et industrielle,nous nous y arrêtons  le temps d'un casse-croûte,envie de nature pas de béton. Retour sur l'autoroute,beaux paysages de bord de mer sauvages, je peine un peu à les apprécier,tête dans le guidon,circulation importante,je tangue et chavire sous les coups de boutoir éoliens.


                                                       Wynyard,charmante petite ville située sur les berges de la rivière Inglis qui s'y jette dans l'océan,magnifiques forêts surplombant le front de mer superbement aménagé,pluie,vent froid,le temps n'est pas à la balade et le coeur n'y est pas pour poursuivre notre étape. Trouver un endroit où se poser pas une mince affaire,tournons,virons avant de jeter notre dévolu sur le Lions Park,tables et BBQ,le long d'une superbe plage sauvage,nous ne pouvons faire l'économie de planter notre tente,un carré de verdure attrayant,un homme sympathique,permission demandée et accordée sans l'ombre d'une hésitation,notre guitoune est plantée,voilà qui me redonne le sourire,vent et pluie m'avaient mise d'humeur un peu grognonne.



































Sisters Beach,le 10.02.2013
Etape: 23 kms








                                  Couchée avant les poules,levée après le coq,nuit parfaite. Soleil de retour,vent peu présent un dimanche qui s'annonce bien,l'océan a retrouvé ses belles couleurs turquoises. Sauvage petite route côtière très ondulante nous emmenant à travers fermes d'élevage bovin,champs de pavot,cultures de blé et autres céréales,vergers(cerisiers),région horticole. La récompense est au bout de chaque rude grimpette lorsqu'à perte de vue le regard embrasse l'océan et ses caps rocheux. Il n'y a malheureusement pas que le vent qui nous a accompagnés en Tasmanie,mouches et taons font aussi partie du voyage. Petite route qui bifurque,détour à destination de la côte,majestueuse elle nous attire tel un aimant,le chemin qui y mène est rude,montées abruptes,descentes vertigineuse qui défrisent,paysage mirifiques,forêts d'eucalyptus,pin,lac...accompagnée par l'odeur suave de la nature et le chant des oiseaux. Mon bucéphale et moi étions tellement fatigués à la fin du continent australien que je peinais à trouver plaisir au cours d'étapes qui se transformaient toutes rapidement et inexorablement en chemin de croix,ayant été l'objet de soins attentionnés de la part de personnes extraordinaires,que je ne remercierai jamais assez,profondément reposée,j'exulte au guidon de ma monture qui a retrouvé tout le fringuant de sa jeunesse.

















                                                     Sisters Beach,nous sommes cloués sur place par la beauté inouïe des paysages. Décor de carte postale,plage de sable fin et blanc,un océan bleu turquoise délimité au loin par les formations rocheuses du Rocky Cape,une rivière aux eaux claires teintées de brun,couleur engendrée par le tanin des feuilles d'arbres  la bordant. Superbe parc aménagé et son panneau NO CAMPING,suffisamment d'espace,coins et recoins pour y planter notre guitoune en tout discrétion. Peu importe le nombre de kilomètres,fin de l'étape. 

                                                  Sisters Beach,quelques maisons beaucoup sont à vendre,cela permet de rêver,la maigre agitation est suscitée par les badauds dominicaux. Douche revigorante,balade en bord de mer,le soir nous trouve bien trop rapidement,nous sommes quasiment les seuls hôtes de ces lieux. Plantons notre guitoune dans une clairière de conifères. Rires des kookabooras,cris rauques des cacatoès noirs à queue jaune,ressac océanique sont les seuls bruits perturbant la quiétude nocturne absolue.






































Stanley,le 11-12.02.2013
Etape: 60 kms

                                                   Au réveil ciel noir et pluie sont de retour,il fait froid,les jours  se suivent mais ne se ressemblent pas. La route retour est aussi dure qu'à l'aller,les paysages toujours aussi beaux et je suis rapidement réchauffée par la première côte. Retour sur la nationale très circulante,voitures,caravanes,campings cars,nombreux camions de transport en tous genres,marchandises,bois,pas toujours des plus bienveillants,cela gâche parfois  le plaisir. Le soleil joue à cache cache avec les nuages avant de s'installer. Yoyos importants,collines à perte de vue,forêts,fermes,troupeaux de vaches,quelques lamas,champs de pavot,blé,pommes-de-terre,carottes,embouchures de rivière couleur aigue-marine,se mélangeant à l'immensité océanique,beauté sauvage qui toute entière occuper le regard et l'esprit tandis que les jambes moulinent. Au fur et à mesure des kilomètres qui défilent,le relief s'aplanit,notre serpent de bitume n'est plus que gentiment et agréablement vallonné,terre assoiffée,forêts se clairsemant,l'environnement se désertifie,le brun devient couleur dominante. Route qui bifurque cap sur la côte,détour,c'est pour nous,d'autant plus que la destination d'arrivée se nomme Stanley,comment pourrions-nous l'esquiver.





















                                                            Stanley,doigt de terre,cerné par les eaux bleues turquoises du détroit de Bass,ancien village de pêcheurs,dominé par le Nut,sentinelle rocheuse imposante qui semble veiller sur la baie et ses habitants,au pied de la paroi rocheuse,un joli cimetière entouré de quelques conifères. Tout comme l'Australie la Tasmanie sait veiller sur le confort de ses visiteurs. Godfreys Beach,superbe parc aménagé le long du front de mer,doté de WC,BBQ,douches adjacent à une longue bande de verdure plantée de quelques arbres,aire de camping gratuite,nous y élisons domicile,notre guitoune frétille de Bonheur dans la douce brise océane. Patrick ne perd pas le nord,puisque nous nous trouvons à Stanley,autant fêter dignement l'événement,avec un cubi de rouge au nom éponyme,mais notre pote est introuvable et comme nous n'allons pas ressortir les mains vides,Bortoli fera l'affaire. Heureuse soirée festive,saucisses au BBQ(après tout ce temps passé au pays des kangourous,les Australiens auraient-ils déteints sur nous?)petits coups de rouge,c'est rieurs et un peu pompettes que nous rejoignons nos couches,pas grave,demain,repos,envie de profiter de ces lieux enchanteurs!!!!


















                                              Réveil en douceur sous un ciel d'azur limpide,que la vie est belle. Longue balade dans les environs. Stanley,n'est plus le village de pêcheur d'antan,il a mis sa destinée entre les mains de l'industrie touristique,ses rues sont jalonnées de vieilles maisons délicieusement restaurées et arrangées avec goût(beaucoup sont à vendre)superbes jardins fleuris. Nombreux sont les bed and breakfast,boutiques,restaurants,pas d'agitation frénétique,un endroit charmant où il doit faire bon vivre. Tandis que j'écris face à l'océan,Patrick effectue l'ascension du Nut,de mon banc,j'aperçois,le sentier abrupte qui mène au sommet,rien que sa vision réussit à me faire mal aux jambes.

                                                             Le long de la côte vit une colonie de petits pingouins,nous aimerions bien revoir ces sympathiques  animaux,qui rentrent une fois la nuit tombée après avoir passé la journée en mer,nous nous postons sur leurs lieux d'arrivée,nous serons comme ma soeur Anne,attendrons,mais ne verrons rien venir,ils ont dû faire un crochet par le bar,ne nous reste plus qu'à nous pieuter!!!!
























Marrawah,le 13.02.2013
Etape: 75 kms


                                             Bon anniversaire Anaïs,notre première pensée en ouvrant l'oeil est pour toi,un brin tristounets de ne pas avoir la perspective de te voir en compagnie de ta petite famille au cours des prochains mois. Il nous est difficile de quitter ces lieux enchanteurs,la perspective de découvrir de nouveaux paysages rend la chose moins difficile. Vent important qui ne laisse rien augurer de bon,mais qui au final ne nous gênera en rien,lourde masse nuageuse,qui fera des vas et viens tout au long de la journée. Retour sur la nationale toujours bien trop circulante. Rencontre avec deux sympathiques cyclistes australiens qui s'offrent une petite escapade en Tasmanie. Nous quittons les bords de mer,route plate à travers campagnes fermières et agricoles.


                                                     Smithon,grande bourgade moderne,la dernière opportunité de pouvoir faire correctement le plein de victuailles,la route ouest que nous avons choisie est sauvage et peu habitée,bucéphale et yackounet sont à nouveau transformés en véritables road trains. Quittons la nationale pour emprunter une petite route toujours aussi plate à travers une campagne toujours aussi fermière et agricole,mais désertée par la circulation,jusqu'à Montagu,patelin composé de quelques fermes gigantesques,avant d'emprunter pour les 25 derniers kilomètres,une piste dans un état acceptable,fermes,champs,vaches,quelques forêts,la chaleur est bien présente,balade sympathique et agréable. Quelques rudes grimpettes inattendues et oui pourquoi faut-il toujours se farcir ces infâmes raidillons lorsque l'on se rend en bord de mer,superbes vues plongeantes sur l'océan turquoise avant d'arriver à bon port.


                                                           Marrawah,bled mortibus doté de quelques bicoques et pas âme qui vive aux alentours. Une furieuse descente,bienvenue en ce jour,mais pas de la tarte au moment du retour. Green Point,longue plage de sable blanc,hérissée de rochers colorés,au loin le Grim Cape et son champ d'éoliennes,magnifique et sauvage. BBQ,WC,douches,aire de camping gratuite,l'endroit est bondé,l'ambiance est bon enfant et nous y trouvons un petit coin de verdure pour y planter notre guitoune. Ne nous reste plus qu'à nous laver et profiter de cette fin de journée qui fut excellente.

































Arthur River,le 14.02.2013
Etape: 21 kms


                                                               Les sites sont tellement beaux en Tasmanie qu'il est toujours difficile,le matin venu de lever l'ancre et larguer les amarres. Le beau temps se maintient. Comme prévu le retour est ardu et nous devons pousser nos montures pour arriver à bout de cette côte à 12 %. Retour sur le bitume,une route toue en vague,le relief s'accentue,paysages sauvages,maquis clairsemé et ras de bord de mer,wallabies et kangourous sautillant traversant la route,cela nous change de tous les cadavres de bestioles en tous genres,serpents,wallabies,opossums..... qui jalonnent les routes. 


                                       Arthur River,nouveau lieu magique à la beauté envoûtante qui nous stoppe net dans note élan du jour. Quelques maisons,un univers quasiment vierge,la rivière Arthur d'un bleu profond qui se jettent dans les eaux bleues turquoises de l'océan. Edge of the World,collinnettes dominant la grande bleue,côte rugueuse hérissée de rochers colorés,au milieu de l'immensité liquide,un rocher solitaire assailli par le ressac perpétuel de l'océan éternel,qui jamais ne s'endormira. Une cabane renfermant un BBQ,deviendra pour ce jour,fête des amoureux tout de même,la parfaite maison de tous mes rêves!!!!Coucher de soleil sur la plage encombrée d'une multitude de troncs charriés par les eaux du détroit de Bass et de la rivière Arthur,impressionnant,océan furieux et rougeoyant,parfait moment d'éternité,que ce lieu est magique!!!!














































Lyndsay River,le 15.02.2013
Etape: 54 kms (piste)

                                                          Fracas assourdissant de l'océan et moustiques ont perturbé notre nuit de sommeil,nous nous sommes bien habitués au confort de notre guitoune. Superbe lever de soleil sur notre rocher solitaire avant de prendre la piste,qui sera d'une qualité des plus variable au cours de cette étape,tout comme les paysages qui n'auront de cesse de changer. Soleil,chaleur importante, mouches bourdonnantes enquiquineuses parfois piqueuses,une constante. Forêts d'arbres brocoli,bush ras de bord de mer,nous apercevons furtivement la grande bleue que nous avons quittée pour un temps. Embranchement de la piste complètement pourrie,caillasses,graviers,ça ripe et dérape,garder l'équilibre devient un exercice de style, trapèzes douloureux à force de maintenir mon pesant bucéphale sur le droit chemin,l'esprit se fatigue à force d'attention. D'un côté,platitude et bush,de l'autre relief qui se dessine clairement,montagnes,piste ascendante,c'est pour nous. Nature rugueuse,sauvage inhabitée,herbes brunes,magnifiques,forêts mélangeant les essences exhalant d'exquises odeurs,oiseaux chanteurs,wallabies sauteurs,serpents venimeux tout l'univers de ce jour. Coup de coeur en apercevant la Lyndsay, rivière aux eaux brunes et tannique bordée d'élégants eucalyptus longilignes et autres arbustes. La tranquillité de ces berges et sa chanson cristalline sont une invitation au repos et à la fin de cette étape. Le sol est un peu dur et notre guitoune pas facile à planter,mais avec un peu de volonté!!!!! Bain dans la rivière pour nous débarrasser de la poussière de la piste,feu de camps pour le bonheur des yeux et de l'âme. Façon parfaite de mettre un point final à cette journée,mon corps déjà ne se souvient plus de ses maux et peines,mon esprit n'ayant gardé que les belles images.





































Savage River,le 16.02.2013
Etape : 55 kms (piste)
                                   Prenons le temps de roucouler devant le feu amoureusement rallumé par Patrick pour mon plaisir,bigrement bien inspirés. Dès les premiers coups de pédale,nous sommes dans le vif du sujet et il n'est plus l'heure de se conter fleurette. A nous la Western Explorer Highway,continuité de la piste empruntée la veille,rapidement son état se détériore et la déclivité devient alarmante,patates agressives qu'il nous est impossible de grimper à dos de bucéphale,première poussette d'une longue série qui se succèdera inlassablement et frénétiquement tout au long de cette étape au cours de laquelle nous jouerons et rejouerons jusqu'à plus soif le même scénario,Patrick,toujours  devant comme à son habitude,pousse comme il peut son yackounet jusqu'au sommet,avant de venir diligemment me récupérer et m'aider à pousser mon bucéphale. Pour moi le dénivelé est tellement important que je n'arrive à faire progresser ma monture bien trop lourde qu'au prix d'efforts surhumains,le long de la piste glissante. Par endroits la pente est tellement abrupte,que des bouts de piste ont été goudronné pour en permettre l'accès aux véhicules normaux dans ces cas là,nous ne sommes pas trop de deux pour pousser à tour de rôle chacun de nos vélos. Les descentes ne sont guère plus faciles,la piste est tellement sableuse et pierreuse,les freins sont mis à rude contribution,je glisse,dérape,n'ai pas droit à l'erreur,le risque de chute est extrême. Les paysages sont paradisiaques,mais je suis en enfer et ce n'est pas la chaleur torride,ni les essaims de mouches qui démentiront cette impression. Autour de nous,tout n'est que succession de chaînes montagneuses,se dessinant clairement sur l'horizon,relief acéré pour certaines,plus arrondi pour d'autres,chaque grimpette l'opportunité de magnifiques vues plongeantes sur ces paysages spectaculaires à la beauté sauvage et solitaire,notre parcours sera jalonné par de superbes forêts,une partie a tristement brûlé,sans doute il y a fort longtemps et même si quelques arbres ont survécu au sinistre,beaucoup d'entre eux sont morts,toujours aussi triste la vision de la nature blessée. Croisons la rivière Donaldson qui me nargue avec ses eaux et son chant cristallin n'offrant aucune possibilité d'accès. Tout au long de la piste nous avons beau écarquiller l'oeil,la configuration est telle,qu'aucun endroit n'est susceptible de nous accueillir en compagnie de notre guitoune,nous ne pouvons que persévérer dans notre effort et poursuivre notre route.
Fort heureusement le trafic est erratique,pour nous le passage de chaque véhicule,l'occasion de manger de la poussière. Nous n'avons pas perdu nos bonnes habitudes australiennes et ferons avec tout autant de succès la quête d'eau en bord de route,deux aimables dames nous offriront 2 coca cola divins. En fin de journée,nous ne sommes plus très éloignés de Corinna,destination ultime de cette épopée infernale,lorsque se présente à nous la Savage River, rivière guillerette,lit gravillonneux encombré d'une multitude de troncs parlant d'une nature qui,par moments doit s'y montrer tumultueuse,cernée de toutes parts par une dense et somptueuse forêt pluviale au sein de laquelle règne une atmosphère étrange,lumière diaphane,les arbres sont comme dotés de vie et d'âmes et je ne serais pas étonnée si ils se mettaient à me parler ou à marcher. Non loin de ses rives,un espace parfait pour y planter notre guitoune,pas besoin de conseil de famille pour décider de mettre un terme à cette étape,les lieux sont tout simplement magiques et il y a fort à parier pour que nous y jouissions d'une tranquillité absolue. Café,récompense suprême de tous nos efforts,installation de notre campement,bain de rivière,luxe d'un bon dépoussiérage,soupes de nouilles,nous ne nous en lassons jamais lorsque nous sommes affamés,feu de camps,cerise sur le gâteau,pur moment de Bonheur et d’Éternité. Ce soir je me sens particulièrement reconnaissante par rapport à Patrick,sans qui je ne serais jamais arrivée jusque là,je n'ai pourtant pas manqué de courage et si pour moi l'épreuve fut rude,pour lui à m'aider aussi constamment  en ne rechignant à aucun instant,elle fut pire,en de tels instants,je ne peux qu'être admirative devant tant de volonté et même après 24 ans de vie commune,il m'épate toujours autant,quel HOMME !!!














































Corinna,le 17-18.02.2013
Etape: 6 kms(piste)

                                       Nuit de rêve et pourtant l'oeil est difficile à ouvrir mon corps ankylosé garde les stigmates de l'âpre combat de la veille,savoir l'étape courte me donne le courage nécessaire pour lever le camp. Même moins pourrie,je ne saute pas vraiment de joie,en retrouvant la piste qui tournicote,monte,descend,pourquoi varierait-elle sa chanson, à travers cette toujours aussi superbe forêt pluviale,même sur une aussi courte distance,je ne réussirai pas à échapper à l'exercice revigorant d'une poussette matinale. 



                                        Corinna enfin nous voilà,située sur les berges de la rivière Pieman,a connu au 19 ème siècle,au moment de la ruée vers l'or, son heure de gloire,6,6 kgs poids de la plus grosse pépite d'or extraite des eaux providentielles,jadis ville dotée d'une école,poste,bar,commerces.... à l'heure actuelle,un hôtel et ses multiples bungalows,une superbe aire de camping au milieu de la forêt. Tandis que Patrick,cherche un lieu interdit où planter notre tente,nous retrouvons nos 2 cyclistes australiens,Rob et Reece,qui en ont bavé autant que nous en mettant le même temps. Montures beaucoup plus légères,n'ayant emporté que le strict minimum,les pauvres ont manqué de nourriture au cours du dernier jour. Reece ne demanderait pas mieux que de jeter son vélo aux orties. Nous sommes ravis de nous revoir et de nous conter nos palpitantes aventures,qui nous laissent tout bien épuisés. Rob insiste,il tient absolument à nous offrir notre nuit de camping,20$,cela nous gêne,mais il insiste tellement que nous finissons par accepter,il me donnera 50$ et que nous nous fassions plaisir avec l'excédent. Profondément émus et touchés par ce geste!!!!! Notre planète abrite des êtres incroyables,tous les espoirs sont permis. Une fois posés,la fatigue s'abat sur nous. Après-midi paisible de récupération. Balade le long de la majestueuse Pieman River,rejointe par la Whyte River,à travers la forêt enchantée,lumière opaque,atmosphère d'un autre monde,leatherwood,eucalyptus,myrtle,sasafres,pin huon,fougères géantes,troncs moussus sur lesquels poussent des champignons,arbres tellement vieux qu'ils sont morts et même ainsi vidés de leurs substance et secs,ils s'obstinent et résistent,leurs majestueuse  cime s'érigeant toujours vers les hauteurs du firmament,tellement haut,que même ainsi,ils paraissent  vouloir attraper les étoiles de leurs bras griffus,rêve,qui à jamais restera inachevé. Il y aurait encore tant à dire sur ces lieux fascinants et envoûtants qui à eux seuls semblent renfermer tous les mystères et l'Histoire de l'Univers. Oiseaux chanteurs,wallabies timides qui s'effrayent sur notre passage,plate forme d'observation pour les platypus que nous ne verrons point,serait-ce des sortes de yéti,tout le monde en parle sans jamais les voir,sans doute nous manquons juste de la patience suffisante pour les apercevoir,nous ne perdons pas espoir,un jour.


                                                               23 h boucan d'enfer à l'entrée de notre tente,un énorme opossum s'y est frayé un passage et tente de s'attaquer aux sacs de pain négligemment posés là,Patrick le chasse,j'emmène le pain à l'intérieur. 4 h coups de boutoir de l'extérieur qui fait trembler notre demeure,Patrick sort, 3 fourbes opossums qui par tous les moyens veulent s'emparer de nos précieuses victuailles,pas peureuses les bestioles,Patrick se verra obligé de les chasser à coups de pierre. Tandis que je dors encore,Patrick offre un café à Rob et Reece qui reprennent la route,désormais pressés par le temps leurs plan ont changé,ils refont route vers le nord et Devonport,nos chemins se séparent dommage.













Nuit pourrie,yeux bouffis,sols jonchés de détritus,les opossums se sont attaqués à toutes les poubelles du campement,depuis Arthur River,nous sommes obligés de les traîner avec nous aucun lieu pour les déposer,réserve naturelle oblige. Patrick,homme courageux toujours prêt à partir au combat,moi fainéante fatiguée qui n'aspire qu'à une journée de repos,la balance penche de mon côté,largement le temps de me préparer psychologiquement pour la suite des événement,je sais d'ores et déjà que la route ne sera pas de la tarte!!!


















Zeehan,le 19.02.2013
Etape:50 kms

                                                              Nourriture barricadée dans nos valoches pour éviter la visite impromptue des opossums,ce ne sont pas eux qui joueront les troubles fête,réveillés par le tambourinement de la pluie sur le toit de notre guitoune,cela faisait longtemps,impressionnant la rapidité avec laquelle le temps peut changer,pas vraiment gênant puisque nous sommes bien à l'abri. Matin chagrin,ciel gris,petite bruine fine et désagréable,il fait très sombre dans notre forêt qui,plus que jamais semble habitée d'esprits. Rencontre sympa avec un couple de Hollandais,j'en profite pour leur refiler nos poubelles. Pas de pont pour la traversée de la rivière Pieman,une barge assure le service,ils ne s'emmerdent pas,5 minutes,10 $ par personne. Le batelier,peine à sortir de son pieu,nous 
devons  poireauter jusqu'à 9 h 30 avant de pouvoir décoller. 

                                               Pas le temps de se chauffer les pattes que la première patate nous les nique,4 kms de furieuse déclivité que nous avalons tant bien que mal,poussant et pédalant,6 kms de piste un peu moins sauvage,mais qu'il faut aborder avec prudence,sable mouillé qui colle aux roues,nous freine,ça glisse et dérape. 
















Enfin nous retrouvons définitivement le bitume,c'en est fini de la piste. Retour sur la route principale qui reste très peu circulante,fort vent de face,gros raidillons et descentes vertigineuses se succèdent sans répit,certes pas facile mais n'ai besoin de personne,c'est déjà ça. Tout n'est que forêts,collines boisées ou déplumées,quelques montagnes se dessinant à l'horizon,environnement sauvage,le cul du diable jusqu'à Zeehan,la silver city,ville qui de 1883 à 1960 fut la troisième plus grande cité de Tasmanie grâce à son activité minière(argent) florissante,activité qui même si elle subsiste s'est grandement réduite,la ville n'est plus qu'un bourg renfermant quelques vestiges des temps glorieux,théâtre,école des mines transformée en musée à côté duquel se reposent quelques vieilles locomotives à la retraite,baraquements de mineurs abandonnés,l'endroit ne déborde pas d'activité; Un espace BBQ couvert,repos du guerrier,nous sommes justement fatigués,voilà qui fera l'affaire pour la nuit,un homme nous y offre quelques côtes d'agneau à faire griller sur le BBQ,merci,Monsieur,c'est sympa.


























Queenstown,le 20-22.02.2013
Etape: 40 kms

                                                        Nuit fraîche en demie teinte,petit matin caillant,malgré un soleil éclatant. Pieds et mains gelés au cours des premiers kilomètres malgré les grimpettes qui ne tardent pas à me réchauffer. Etape sportive,relief très accentué,longues montées et descentes se succèderont tout au long de notre parcours,à travers de denses et magnifiques forêts aux essences variées,odeurs de pins,eucalyptus habitées d'oiseaux chanteurs que nous n'apercevrons guère wallabies que nous entendons bondir,serpents qui se chauffent au soleil. Hautes sont les montagnes autour de nous,paysages alpestres qui ne sont pas sans me rappeler la Suisse ou certains coins de France,rus et rivières qui m'enchantent de leurs chanson guillerette,l'étape n'est pas facile,certaines montées sont longues,je prends mon temps,pose pied à terre lorsqu'il le faut et peux ainsi,admirer tout à loisir les paysages,pas si dur puisqu'à aucun moment,je ne devrai pousser ma monture. Un couple de personnes âgées me proposera d'emmener mes bagages pour me faciliter la tâche,très touchée par la délicate attention,mais je peux me débrouiller toute seule,désolés de ne pouvoir me venir en aide,ils pousseront la gentillesse jusqu'à se rendre au somme de la côte,préviendront Patrick de mon arrivée imminente,avant de revenir me voir,m'encourager et me dire que je suis presque arrivée au bout de mes peine,une fois de plus des êtres incroyablement bons. Circulation éparse,quelques camions,caravanes,camping cars,mais surtout beaucoup de motos,les routes de Tasmanie semblent faire le bonheur de ces «aventuriers»vrombissant à deux roues. Aux abords de Queenstown,les paysages se désertifient,les montagnes se déplument,la reforestation est en marche,mais on peut toujours apercevoir les ravages occasionnés par les gigantesques mines de cuivre d'antan. Nous y sommes venus en compagnie de Stéphen,mais le fait d'y arriver en vélo et surtout sous un soleil éclatant change complètement la donne,la ville semble revivre,les vieux bâtiments superbement restaurés brillent de tous leurs feux,impressionnant le cirque montagneux entourant la ville qui en ce jour se dessine  sur l'azur limpide du ciel. Un terrain de sport,aire de stationnement gratuit,nous y installons notre guitoune,toute contente de sécher ses plumes au soleil,nous verrons bien. Une superbe bibliothèque municipale flambant neuve,connection internet gratuite,enfin. Un mot de notre ami Stéphen nous y attend,il est prêt à venir nous récupérer où que nous soyons,voilà qui en une seconde change les perspectives futures de notre séjour. Envie de revoir notre ami et passer quelques jours supplémentaires en sa compagnie dans sa maison,tout en ressentant une certaine frustration à l'idée de ne pas parcourir la Tasmanie en compagnie de nos bucéphales. Résultat des courses d'une manière comme d'une autre nous manquons de temps pour mener à bien nos plans,alors autant profiter de quelques vacances supplémentaires,et de toutes manières,la Tasmanie,nous y reviendrons. Nous n'avons plus qu'à attendre la venue de notre ami!!!!!







































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