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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

vendredi 16 novembre 2012

Australie Bonney Well-Alice Springs du 7 au 13.11.2012


                                   Australie

                               Territoires du Nord

Bonney Well,le 7.11.2012
Etape: 93 kms


                                   Rempaquetons notre barda sous l'oeil interrogateur et intéressé de Brad. Ciel couvert et températures des plus clémentes après les pluies de la veille.


        

                                                          Heureuse de quitter Tennant Creek,je n'ai franchement pas aimé. Avec la pluie,la nature a retrouvé un peu de pep et distille dans l'air,de suaves odeurs.



                                                                           Etape rapidement décrite,lignes droites,platitude,savane africaine. A midi nous sommes arrivés à destination. Bonney Well,en bord de route une aire de repos aménagée un peu cra cra,rien d'extraordinaire juste de quoi nous poser et nous reposer.




                                                               En fin d'après-midi,débarque un van,je n'ai même plus besoin de consulter ma boule de cristal pour deviner que les 3 passagers qui sont à bord,sont Français,hallucinant,le nombre de Français qui sillonnent l'Australie. Nous faisons rapidement la connaissance de Cindy,Cindy et Chekib,nous passerons une longue et excellente soirée en leurs compagnie,arrosée d'un ou deux petits verres de blancs qui même chaud a un rudement bon goût. Par la même occasion,ils nous offriront boîtes de conserve et fruits,franchement sympa.


















                                                Malgré l'heure tardive,il est plus de minuit,nous ne pouvons résister au plaisir d'une bonne douche avant de nous coucher.


Taylor Creek,le 8.11.2012
Etape: 100 kms



                                                     Impossible de fermer l'oeil malgré la fatigue et l'heure tardive,le bush résonne de bruits étranges ce soir. Couchés sous un magnifique ciel étoilé,Patrick me réveille à 5 h du matin,dieu que la nuit fut courte,dans une ambiance de fin du monde,bourrasques de vent,ciel nuageux,éclairs,coups de tonnerre,ce ne sera pas encore pour maintenant. Nos nouveaux potes nous offrent un dernier café avant que nous ne nous séparions. Bonne route les amis et merci pour les excellents moments passés en votre compagnie et votre incroyable générosité.







                                                   Eole baisse de ton pour ne devenir qu'une brise qui souffle là où elle ne devrait pas. A une quinzaine de kilomètres endroit étrange,paysages insolites qui ne ressemblent aucunement à ceux des environs. Devils Marbles(les billes du diable),plaine sur laquelle ont été comme semés,peut-être par une main diabolique,de grands rochers granitiques roses,oranges le plus souvent de forme arrondie. Je me plais à Dieu et Lucifer y jouant aux quilles,l'endroit est superbe,dommage que toute la végétation aie brûlé.

















                                                                          Lignes droites à l'infini,maquis clairsemé,herbes jaunies,sols caillouteux,arbres maigrichons une route qui me conte une histoire simple et prévisible sur des dizaines de kilomètres,j'aime.



                                                                   Wy Cliff Well,une road house,insolite paumée au milieu de nulle part le lieu d'où l'on aurait aperçu grande quantité d'Ovni. Circulation très éparse,quelques road trains,mais principalement composée d'étrangers à bord de véhicules de location. A plusieurs reprises,un de ces camping car,ralentit franchement à ma hauteur,je me plais à rêver d'un conducteur généreux et bien intentionné m'offrant coca cola ou autres boissons fraîches et bien pas du tout,c'est un bras armé d'un appareil photo qui sort promptement par la vitre brièvement ouverte,faut déconner il y a la climatisation tout de même,sans un bonjour ni un signe,on me tire le portrait avant de redémarrer comme pris en faute sur les chapeaux de roue. Nous serons sans doute rangés dans l'album animaux exotiques une fois de retour au pays.


                                                            

                                                 Taylor Creek,aire de repos aménagé au milieu du bush entourée d'une chaîne de collines pierreuses rougeâtre,l'endroit est joli. Je n'ai pas le temps de mettre pied à terre et encore moins celui de respirer qu'un Suédois vivant en Australie depuis fort longtemps me saute sur le le poil pour me dévider l'histoire de sa vie et ses projets d'expériences mystiques en compagnie de sa femme et de la terre,super,exactement ce dont je rêvais après 100 kms de route. Pas fâchée lorsqu'il embarque sa femme et qu'il redémarre au volant de sa voiture tellement blindée que son cul en touche le sol. Il y a des moments comme ceux-ci où je me dis qu'à voyager ainsi en compagnie de mon bucéphale la route se montre très généreuse et m'apporte beaucoup,superbes rencontres et cadeaux jalonnent régulièrement mon parcours. Pas de carapace protectrice cependant,ni de lieux où me retirer en cas de besoin,je me sens à la merci de tout et de tout le monde. Une façon de voyager intrigante qui semble parfois donner le droit à tout un chacun de s'approprier sans vergogne,ni considération pour mes états d'âme ou de fatigue,mon temps et mon espace. En règle générale,je me prête volontiers au jeu des questions,je ne peux pas que recevoir et je me dis que c'est aussi ma façon de donner et je me rends compte que parfois il est plus difficile de donner de son attention,temps,espace qu'une bouteille d'eau ou une boîte de thon.


                                                                                    Patrick en ce jour,a envie de s'organiser et de prendre un peu d'avance sur la préparation de notre bivouac,la courte nuit de sommeil se fait sentir. Tout est prêt bien avant le coucher du soleil et nous pensons pouvoir profiter paisiblement de cette fin d'après-midi,mais le ciel en décidera tout autrement. Nuages noirs s'amoncelant à une vitesse vertigineuse,grondements de tonnerre,éclairs,signes précurseurs d'un orage qui cette fois-ci ne nous épargnera pas. Bourrasques de vent d'une violence inouïe,en même temps que des trombes d''eau s'abattent sur nous,les coups de tonnerre sont assourdissants,nous luttons pour rassembler nos affaires et sauver l'insauvable enfermant nos couches dans des bâches. En moins d'une minute,nous sommes trempés jusqu'aux os et transis de froid. Tremblant tout ce que nous pouvons,c'est impuissants,effarés et effrayés que nous assistons au spectacle d'une nature que je n'avais encore jamais vue aussi violemment déchaînée,angoissant. Pendant ce temps,3 véhicules sont présents sur les lieux,les occupants bien à l'abri dans leurs habitacle prennent des photos de l'effroyable orage,par un pour nous demander si nous avons besoin de quelque chose ou nous proposer un petit espace au sec,chacun son histoire,dur,je me sens seule au monde avec mon poussin,deux tout petits t'es rien s'accrochant l'un à l'autre,tout à coup l'avenir de l'Humanité me paraît bien sombre et désespéré . Petite accalmie qui nous permet de revêtir des vêtements secs et de manger une soupe de nouilles. L'état des lieux est pour le moins déprimant,nos couches sont irrémédiablement trempées et boueuses,inutilisables. L'orage pour l'heure terminé,nous enfilons nos vêtements de pluie et nous nous couchons sur les tables et nos matelas trempés. Tellement fatigués que nous nous endormons même dans ces conditions précaires pour nous réveiller transis de froid ,l'orage fait à nouveau rage,il pleut. Moins violent et moins long. Patrick a eu la superbe idée de suspendre nos effets trempés,nos duvets bien qu'encore humides sont utilisables,nous nous y glissons sans nous faire prier.

















Barrow Creek,le 9.11.2011
Etape: 41 kms



                                                                   Vent et pluie nous réveillent à 5 h du matin,youpi!!!! La nuit de sommeil ne fut pas vraiment terrible,mais la table un matelas bien meilleur que ce que j'aurais imaginé. Les températures ont chuté,le choc thermique est de taille,ça caille. Cela nous prend un certain temps pour faire de l'ordre dans notre campement e romano,quel foutoir. Nos voisins tout à coup sont des plus souriants,nous avons même droit à des bonjours tonitruants,il y a même une bonne femme qui rigole et constate toute heureuse que nous avons survécu à la nuit,franchement pas d'humeur,je l'ignore superbement à mes yeux elle ne vaut même pas l'énergie nécessaire pour l'envoyer bouler.



                                           En ce matin,il n'y a que l'air qui est frais,je me sens épuisée et pas beaucoup de force pour lutter contre un Eole trompetant tout ce qu'il peut de travers et de face. Notre route continue de dessiner ses longues lignes droites ascendantes ou descendantes les seuls écarts qu'elle se permet dans sa rectitude. La nature est toute ragaillardie,les oiseaux gazouillent,les paysages sont superbes,maquis aride et clairsemé où trônent majestueux des eucalyptus aux troncs blancs scintillants,filao,quelques fleurs sauvages avec en toile de fond de superbes collines rocheuses ocres aux formes étranges.



                                          Barrow Creek,une station essence,épicerie,un vieil hôtel datant de 1932,un pub,une éolienne entouré de collines rougeoyantes,petit lieu de bush typique tel que tout un chacun se l'imagine et tel que je l'aime,il a comme des airs de Bagdad Café. Nous nous traînons tels de véritables escargots au fil des kilomètres qui n'avancent guère,l'énergie qu'il nous reste ne fait pas le poids face à celle du vent,nous décidons de nous arrêter là pour aujourd'hui. Barrow Creek,attention site historique,la station de télégraphe datant de 1906,plusieurs bâtiments,un hangar ,une belle vue,l'endroit est plaisant,nous décidons de l'investir,nous verrons bien. L'endroit est parfait,pas âme qui vive aux alentours,un après-midi à se reposer à l'ombre du hangar. Le soir venu nous installons nos couches dans la cour sous un magnifique ciel étoilé,elle est pas belle la vie!!!!!!!























Mt Stuart,le 10.11.2012
Etape: 70 kms



                                                   Désormais en descendant vers le sud,les écarts de températures diurnes et nocturnes sont importantes,les nuits sont carrément fraîche,fini le sommeil les fesses à l'air et les premiers coups de pédales se font en compagnie d'une petite laine,ce qui n'est pas pour me déplaire,moins dur ainsi. Moins fatiguée que la veille mais ce n'est pas encore la forme olympique,ciel d'azur,fort vent clairement établi à l'est,pas de miracle par le travers ou dans le nez. Lignes droites,collinnettes,maquis épineux,petits arbustes,sol sans doute trop pauvre pour mes beaux eucalyptus,décor plaisant.



                                                            Mt Stuart,un mémorial qui ne casse pas 3 pattes à un canard,les Australiens ne sont franchement pas doués pour ce genre de choses. Aire de repos aménagée,endroit plaisant,place à la paresse. Après les mouches au tour des fourmis de nous empoisonner la vie,il y en a des milliers qui s'agitent en tous sens,montent à l'assaut de nos personnes,un brin énervant et franchement impressionnant. En règle générale,les choses s'arrangent à la nuit tombée lorsqu'elles se pieutent,mais là,nous patientons et ces foutues bestioles ne semblent pas vouloir mettre un terme à leurs frénétiques activités. Aux grands maux les grands moyens, nous installons nos couches en hauteur sur les tables,pas pire au final que les toilettes publiques de la côte ouest. Chacun sa table,nous faisons chambre à part,nous ne pouvons même pas nous parler,trop éloignés l'un de l'autre.






Ryans Well,le 11.11.2012
Etape: 93 kms



                                                         La fraîche nuit superbement étoilée,juchée sur ma table fut des meilleure,les fourmis sont toujours aussi agitées,mais quand est-ce qu'elles dorment,à moins qu'elles ne fassent les trois 8.



                                                          Vent plus ou moins constant de travers ou dans le nez,route toujours aussi peu circulante,bosselée qui nous fait jouer à saute mouton. Longues lignes droites au sein d'une nature qui se décline principalement en route,sol,petites chaînes montagneuses à l'horizon,collines pierreuses,ponde minéral et lunaire. Bush changeant,petits arbustes et herbes folles qui cèdent la place à des conifères genre filao.



                                                     Ti Tree,quelques bicoques,une road house,un camping,il faut vraiment être désespéré pour avoir envie de s'arrêter dans le coin,saleté partout,le sol jonché de détritus,tout y bat la déglingue. Pas d'eau potable,le vieux bonhomme du road house,aussi sympathique qu'une porte de grange nous renvoie vers un robinet d'eau,cassé. La chaleur est toujours présente mais bien plus supportable.


Aileron,une galerie d'art,fermée,une road house épicerie,une station essence(2,11 $ le litre),l'homme sympathique cette fois-ci,nous remplira gracieusement nos bouteilles d'eau.




                                                                     Ryans Well,bonjour l'aire de repos,2 poubelles et un parking en plein cagnard. De l'autre côté de la route,le Glenn Maggie Homstead,bâtiment datant de 1918,dont il ne reste que les 4 murs,servit d'épicerie et de station de télégraphe,fut abandonné en 1935. L'endroit est vraiment beau et le décor pas sans me rappeler le sud de la France. Site historique donc pour le bivouac de ce soir. Le ciel est tellement lumineux qu'il semble compter plus d'étoiles que de coutume.


                 Calme parfait je m'endors avec l'orchestre symphonique des grillons.






























Tropic of Capricorn,le 12.11.2012
Etape:97 kms




                    Réveil en fanfare avec l'orchestre philharmonique éolien,le fourbe donne du poumon et sera à n'en pas douter l'invité inopportun de cette étape qui s'annonce sportive. Etape toute en lignes droites,rectitude qui a quelques tendances à saper le moral de mon poussin,il est vrai qu'à avancer sur cette route des plus prévisible on peut parfois avoir le sentiment de reculer. Patrick toujours beaucoup plus rapide que moi,se transforme promptement en un petit point noir qui semble suspendu pour un temps à l'horizon avant de disparaître complètement. Lorsqu'il m'attend après 15-20 kms;il redevient ce petit point noir accessible à portée de roues et pourtant je mets un temps infini à le rejoindre,tout ne semble être qu'illusions!!!!



                                                        Vastes étendues herbeuses,dense maquis de conifères,fleurs sauvages,vols de perroquets colorés,quelques pistes menant à de lointaines fermes ou communautés aborigènes,elles sont nombreuses dans la région. Un bush qui se clairsème et devient plus sec. Des paysages qui font toujours mon bonheur,malgré la fatigue qui s'installe au fil des kilomètres,l'étape est physique.



                                                       Tropic of Capricorn,nous l'avions passé en remontant le long de la côté ouest ,nous y revoilà,une aire de repos joliment aménagée,Alice Springs,nous arrivons mais pas avant d'avoir pris une douche et passé la nuit au tropique du capricorne. En soirée,nous faisons la connaissance de Clémence et Thomas,couple de Français(étonnant)de Grenoble,passons une excellente soirée en leurs compagnie,accompagnée d'un petit coup de rouge. On a beau dire les Français sont peut-être râleur,mais ils ont ce petit côté festif des plus appréciable. Ce soir encore la voûte céleste compte tellement d'étoiles,qu'elle peine à toutes les contenir. Illusion d'optique ou est-ce la situation géographique.




Alice Springs,le 13.11.2012
Etape:38 kms


                         
                                                                                       Debout dès potron minet,nous écarquillons les yeux,aujourd'hui est un grand jour celui de l'éclipse solaire dont tout le monde parle depuis un certain temps déjà,le soleil est là bien présent mais pas une ombre pour venir obscurcir sa bonne bouille ronde. Pour la petite histoire,en fait l'éclipse n'était pas le 13 mais le 14,nous ne la verrons pas plus d'ailleurs.



                                                                                                                 Eole comme à son habitude,clame son existence haut et fort guère de chance pour que nous l'oubliions. La route bosselée perd de son obsédante droiture,elle virevolte de droite à gauche,monte,descend,se vallonne fortement au sein de spectaculaires paysages montagneux,les Mac Donnell range,ses gorges et ses canyons,nous avons débarqué en plein far west,ne manque plus que les cow boys et les indiens. Les gracieux bourrelets montagneux se succèdent cachant à ma vue la ville d'Alice Springs qui apparaît tout à coup mine de rien au détour du chemin,la ville est étendue,zone industrielle,quartier de banlieue avant d'arriver dans le centre,supermarchés,boutiques,restaurants,hôtels...je suis en ville une vraie comme il y a longtemps que je n'en n'avais plus vue. Je me sens un peu déphasée,mais à première vue l'endroit me plaît bien.



                                                                                                      Première étape,le supermarché,affamée,j'avais composé le menu de mon petit déjeuner dans ma tête,mon ami Coles saura se montrer à la hauteur de mes exigences à des prix défiant toute concurrence. Rassasiée en route vers le Macdonald,pour le connections internet gratuites,il n'y a pas mieux. Réponse d'hébergement,positive,youpi. Petit coup de fil à Emrys,il bosse jusqu'en fin d'après-midi,nous patientons tranquillement dans un jardin public à l'ombre d'arbres débonnaires.













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