Thaïlande
Bangkok
du 7 au 9.04.2012
Etape:77
kms
Surtout ne pas penser à la
destination du jour en enfourchant ce matin mon
bucéphale,Bangkok,mégapole de quelques 8 millions d'habitants,qui a
laissé dans ma tête le souvenir d'un trafic infernal,vision
cauchemardesque que j'arrive à tenir à distance,qui vivra
verra!!!!Depuis que nous sommes en Thaïlande,inversion du sens de la
circulation,nous roulons à gauche,non que cela change grand chose
pour moi qui ne sais jamais vraiment bien dans quelle direction
j'erre,mais cela ne va peut-être pas me faciliter les choses dans la
jungle urbaine à venir!!!
La
route n'offre guère de surprise,large,plate,circulante,une
végétation luxuriante,une chaleur qui n'est pas en reste,un ciel
chargé et menaçant,un décor qui depuis quelques jours ne varie
guère. Une population toujours aussi sympathique qui n'a de cesse de
nous encourager,de nous féliciter,un homme nous offrira une
bouteille d'eau tandis que dans une gargote une femme nous offrira un
plat supplémentaire,qu'il est bon de retrouver le goût de la
générosité humaine!!!!!!!
A
peine avons-nous roulé une trentaine de kilomètres que déjà nous
abordons les faubourgs tentaculaires de Bangkok,des panneaux dans
tous les sens,des routes en hauteur,qui se croisent s'enchevêtrent,se
chevauchent,véritables périphériques qui ne semblent jamais
vouloir en finir,je me sens un peu perdue devant le vaste choix qui
se présente à moi et comme toujours dans ces situations là je m'en
réfère à mon poussin,véritable boussole et bouée de sauvetage,je
m'accroche à ses roues tentant de ne pas le perdre de vue une
seconde,ce dernier fort obligeamment baissera sa cadence pour se
mettre à ma portée,je me sens si petite au milieu du flot de
véhicules motorisés. Et pourtant tout se passe dans le calme et la
bienséance,pas un coup de klaxon et des chauffeurs qui se montrent
prévenants vis à vis de nos montures à pédales. Nous sommes
samedi et la circulation est moindre,malgré tout les embouteillages
sont bien présents,slalom géant entre les voitures
bloquées,changements de file,je zigzague,je tangue,je vire et
surtout m'accroche plus que jamais aux basques de Patrick,qui évolue
comme une ballerine au milieu du balai des véhicules. Un violent
orage nous freinera dans notre progression finalement aisée jusqu'au
coeur de Bangkok,je ne me sens pas peu soulagée et contente d'être
parvenue à bon port,il ne nous reste plus qu'à trouver de quoi nous
y amarrer le temps de notre séjour. Patrick parti à la recherche de
notre logis,un nouvel et violent orage accompagné de pluies
diluviennes s'abat à nouveau sur nous. Tandis que je patiente,je
vois débarquer en vélo chargé de bric et de broc, un homme
jubilant de me rencontrer,mais non ce n'est pas un éboueur chargé
de la récupération de bouteilles et de cartons,mais bien comme nous
un cycliste,Indien de Singapour qui s'apprête à suivre en sens
inverse la même route que nous avec à sa traîne un Chinois de
Malaisie,excités par la rencontre ils nous prendront en photo sous
toutes les coutures avant que nos chemins ne se séparent. Patrick
quant à lui s'en revient porteur d'une merveilleuse nouvelle,il a
dégoté la perle rare de Bangkok,dans un petit quartier sympathique
aux vieilles maisons de tek,animé d'une vie encore toute locale,une
belle et grande chambre spacieuse,air conditionné,wi-fi,eau chaude
et tranquille pour le prix plus que raisonnable de 250 Bath=~6
€,véritable exploit pour la capitale. De plus notre petit guest se
trouve juste à côté du magasin de vélo où nous nous proposons
d'emmener nos bucéphales pour révision.
Le temps de retrouver
nos esprits,petit café et douche revigorante,nous emmenons nos
compagnons de route à la clinique des bucéphales. Nous y sommes
reçus par un personnel apathique,pas vraiment enthousiaste qui à
part nous annoncer des prix raisonnables????? Nous y laissons nos
vélos pour nettoyage et révision les récupérerons demain,à notre
tour de quitter les lieux peu enthousiastes.
Une journée à traîner
mollement nos fatigues dans une moiteur étouffante,à nous balader
dans le dédale des rues où malgré l'afflux touristique se
cantonnant principalement dans Kao San Road et ses alentours
immédiats,j'y redécouvre avec bonheur le grouillement de la vie
locale,temples,marchés,stands de nourriture.......J'avais oublié à
quel point j'aime cette ville,qui a peu changé depuis notre dernier
passage,nous pouvons y retourné sans difficulté sur les traces de
notre passé. Un quartier touristique toujours aussi animé,vendeurs
de fringues,boutiques souvenirs,restaurants,bars,les masseuses ont
envahi les rues de leurs chaises,les touristes s'y entassent,se
faisant triturer,malaxer,dorloter,le massage thaïlandais a toujours
le vent en poupe,mais les modes évoluent et c'est je l'avoue quelque
peu stupéfaite que je découvre d'autres bipèdes,les panards
trempant dans des aquariums remplis de petits poissons qui les
picorent????
Récupérons nos vélos,à
nouveau rutilants je pourrais presque les croire neufs. Pour mon
bucéphale apparemment tout est nickel et rien à changer,du côté
de celui de Patrick,câbles de frein et de dérailleurs seront
changés,impossible de savoir ce qu'il en est du bruit qui fait
couiner son yackounet depuis quelques temps. Nous avons beau attirer
leur attention sur ce qui nous paraît clocher et poser des
questions,les réponses restes évasives et l'envie d'y jeter un coup
d'oeil inexistante. Nous repartons un peu frustré et surtout avec le
sentiment que rien ne fut fait sérieusement et qu'une nouvelle
révision s'imposera avant que nous ne rejoignions l'Australie,les
boules tout ce chemin rien que pour cela.
Lâchons en ce jour
vélos, kilomètres encore à parcourir et toutes autres
préoccupations pour nous adonner aux plaisirs d'une belle balade sur
la Chao Praya(l'immense rivière qui traverse la ville de
Bangkok),flânons dans les rues,partons à la rencontre de cette
ville pleine de charme et de surprises. Retrouvailles heureuses qui
pour un instant oblitèrent le temps.
Le soir venu,un
orage plus violent que jamais déchire la capitale,les forges de
Vulcain sont en pleine effervescence,quelques moments de frayeur
lorsque la foudre semble tomber non loin de moi,les canalisations
saturées n'arrivent pas à suivre,de l'eau à mi-mollet nous devrons
patauger pour regagner notre chaumière.
Sentiment de tristesse à
l'idée de déjà quitter la ville demain,j'aurais aimé y flâner
plus longuement,y prendre mon temps,ce temps,qui
presse,file,passe,que l'on attrape,tue, rattrape...... mot éternel et
magique synonyme pour moi de toutes les libertés et de tous les
possibles,quand cesserons-nous de te courir après????
les buildings et coca-cola ont l'air de bouffer à grands coups de grues ces tôles et bâches plastiques au bord de l'eau! sera-ce mieux après?
RépondreSupprimer