Vietnam
Nha
Trang,le 27.02.2012
Etape:89
kms
Nuit réparatrice,lever matinal
et certaine frustration de ne pouvoir rester plus longuement ici,
luxe de notre hôtel et tranquillité de la vie n'encouragent en rien
l'idée de pédaler toute la journée,mais rattrapés par la réalité
du temps qui tourne et nous est imparti. Nous le prenons sur nous et
c'est guilleretement que nous enfourchons nos montures.
En ce jour la route sera
quasiment plate,agrémentée de temps à autres de petites bosses qui
s'avalent sans difficultés,heureusement mon bucéphale n'est pas au
mieux de sa forme et reste rétif aux changements de vitesses. Une
petite brise par le travers,juste ce qu'il faut pour nous rafraîchir,
beaucoup moins de circulation,des chauffeurs moins impatients et
hardis sur le klaxon,rendent notre trajet plus agréable. Une
certaine douceur de vivre s'installe gentiment tandis que nous
avançons vers le sud,le contact avec la population est spontané et
les sourires moins intéressés. A nos côtés,à l'ouest collines et
montagnes qui semblent observer notre joyeuse progression,tandis qu'à
l'est, s'étalent une petite plaine côtière,rizières se nuançant
vigoureusement de jaune,cocoteraies,pandanus,marais
salant,eucalyptus,manguiers,bassins de crevettes.
Le
macadam devient nettement moins paisible,nous approchons de Nha
Trang(320'000 habitants),ville balnéaire très étendue qui attire
les foules aussi bien vietnamiennes qu'étrangères. Le trafic y est
dense,trouver sa place dans la jungle urbaine vrombissante,un vrai
jeu d'adresse qui n'a rien d'une partie de plaisir. La concurrence
hôtelière est tellement phénoménal(250 hôtels,motels,guest
houses....peut-être plus) que trouver une chambre ne posera aucun
problème,les rabatteurs de tous poils y abondent,ils possèdent tous
un hôtel,ben voyons, s'accrochent à nous comme de vraies sangsues
,le seul moyen de les faire déguerpir est de les envoyer au
diable,pour Patrick pas de problème il sait y faire et sans mettre
de gants. Chambre confortable,eau chaude,balcon,T.V le tout pour 4,5
€,le seul hic,monter nos valoches jusqu'au 4ème étage,une vraie
tannée.
Nha
Trang,une situation somptueuse,montagnes émergeant derrière la
ville,des plages à perte de vue qui s'étirent le long d'une mer
bleue turquoise tachetée d'îles et îlots,un front de mer
superbement aménagé,arbres tropicaux,cocotiers,jardins,fleurs,de
grandes avenues bordées d'hôtel et boutiques
luxueux,restaurants,bars,un paradis pour gens nantis. Certes cela a
de la gueule,mais un peu trop aseptisé à mon goût et plus grand
chose de vietnamien dans tout cela,je pourrais me trouver à Nice ce
serait pareil. La foule qui hante trottoirs et refuge pour touriste
est impressionnante et cosmopolite,mais nous sommes,dans un premier
temps fortement étonnés ,de constater qu'un pourcentage important
de celle-ci est composé de Russes,bien souvent ventripotents,leurs
donzelles sur leur 31,gros culs, gros nichons(à côté j'arbore des
airs d'anorexique),moulées dans des fringues limite vulgaires.
Enseignes publicitaires,menus de restaurants..... tous sont écrits
dans la langue de Lénine,nous en comprendrons la raison un peu plus
tard. La baie de Can Ranh est considérée comme le port naturel le
plus profond de l'Asie. La flotte russe y fit son port d'attache en
1905 à la fin de la guerre russo japonaise. Après la réunification
du Vietnam,les Russes en firent leur plus grande base navale en
dehors de l'URSS. Après 1991,l'effondrement de l'union soviétique,la
fin de la guerre froide,problèmes économiques ont contraint la
Russie à restreindre leur présence militaire à l'étranger,alors
que leurs contrat courrait jusqu'en 2004,ils l'évacuèrent dès
2002.
Véritable tour de force et
longue balade avant de trouver une des rare gargote qui subsiste
encore en ces lieux. Nha Trang,l'affluence touristique est synonyme
d'inflation galopante,les prix s'envolent et sont multipliés par
quatre voir cinq!!! Il est clair que nous n'allons pas faire de vieux
os dans les parages. En attendant,une petite bière pour trinquer à
nos 20'000 kms et célébrer la fin de cette excellente
journée,toutes les raisons sont bonnes pour se rincer la glotte !!!!
Minh
Phuoc,le 28.02.2012
Etape:122
kms
Nuit trop courte,4 étages à
se farcir pour descendre nos valoches,une ville et son trafic
infernal qui n'en finit pas à traverser avant de tomber sur un
immense supermarché,quelle aubaine,la négociation des prix est un
tel fléau dans ce pays,que hanter les rayons de supermarché nous
donne le sentiment d'être en vacances!!!! Nous nous en donnons
tellement à coeur joie que nous peinons à fermer nos sacoches
bondées. Baguette fraîche et vache qui rit en guise de petit
déjeuner avant de filer toujours plus sud. Une route plate mais
trafiquante et un vent amicale,des paysages qui imperceptiblement
changent. Une nature qui se déshydrate,des rizières franchement
jaunes,des collines moins boisées et plus pierreuses,champs de
cannes à sucre(la cheminée d'une usine dernier cri distille dans
l'air son écoeurante odeur),troupeaux de vaches et zébus(bien
souvent faméliques)présents en plus grand nombre. Dans
l'ouest,chaines de montagne sur le flanc desquelles aucun hameau ne
s'accroche toujours présentes.
Sous la chaleur torride les
kilomètres défilent aisément,en fin de matinée,apparition de
marais salant,la terre s'appauvrit et les terrains deviennent
sablonneux,cactus aux épines acérées,tandis que les cocotiers se
raréfient,le débit des rivières diminue pour ne former que de
maigres ruisseaux,troupeaux de chèvres et de moutons. Région
habitée principalement par des Cham(descendant de l'ancien royaume
de Champa),ethnie de confession hindouiste au départ qui s'est peu à
peu convertie à l'islam,d'où apparition dans la mosaïque
religieuse de mosquées.
Phan
Rang(160'000 habitants),ville attrayante aux rues bordées
d'arbres,un beau marché coloré et animé,une population locale
sympathique,l'envie de s'y poser,nous sillonnerons la ville aux
quatre points cardinaux,mais les tentatives pour trouver un hôtel
resteront vaines. Peu de concurrence et des prix inabordables. Une
petite glace pour nous remettre de nos émotions avant de reprendre
la route un peu à contre coeur.
10 kms
plus loin,la petite bourgade de Minh Phuoc arrive à point nommé,mes
plateaux ne passent plus et je patine dans la choucroute,nous y
trouvons un petit guest luxueux,chambre style VIP( 4,5 €),nous
faisons définitivement dans le luxe en ce moment!!!!!
Il fait nuit et la fatigue
est trop présente pour se pencher sur le problème de mon
bucéphale,demain il fera jour. Une petite gargote sympa,sourires et
bon repas nous font du bien au ventre et à la tête.
Après la douche pas vraiment le
temps de cogiter,juste celui de s'effondrer dans le sommeil.
Cho
Lau,le 29.02.2012
Etape:
78 kms
Patrick
après s'être essayé à la bricole sur mon bucéphale malade est
bien obligé de se rendre à l'évidence,il n'y arrive pas,ne reste
plus qu'à trouver,dans ce petit bled,un bricoleur vélo,mais ce
n'est pas gagné car au Vietnam certes beaucoup de vélos mais tous
ont un pignon fixe et pas de vitesse. Après différents essais,il
tombera sur une famille très sympa vendant des cycles, qui se
décarcassera afin de trouver une solution,téléphone pour trouver
le mécano providentiel qui sied à la situation,gars sympa qui ne
tardera pas à arriver,tous ensemble pendant une heure et demie,ils
s'attèleront à la tâche,pour un résultat plus que mitigé. Mes
plateaux passent,mais mutinerie du côté des vitesses qui sont
devenues complètement anarchiques,il ne me reste plus qu'à composer
avec dans l'espoir de trouver une solution rapidement. La petite
famille de mécano,enfin une belle rencontre,nous invitera à boire
un thé,aimerait absolument nous garder pour manger(ils nous trouvent
trop maigres,marrant pourtant les Vietnamiens ne sont pas
enflés),gonflent les pneus de nos montures,une prévenance que nous
n'avons plus connu depuis fort longtemps,j'en suis profondément émue
et touchée. Passons un moment en leur compagnie,mais déclinons
l'offre du repas,il est déjà tard plus de 11 h,il fait chaud et le
vent de travers a déjà pris ses aises et est bien installé.
Une route plutôt
merdique,bosselée,vallonnée au sein d'une région moins habitée à
la triste végétation rabougrie,collines rocheuses et
désertiques,cactus,marais salant,flamboyants,troupeaux de
chèvres,moutons,élevages de canard. Le coeur n'y est pas vraiment
le moral de Patrick est un peu touché,il se fait du souci pour
moi,même si à chacun de nos arrêts je tente de le rassurer. Certes
je patine bien un peu dans la semoule,à mouliner comme une malade
lorsque c'est plat et à pédaler dans le dur lorsque cela
grimpe,mais suis en forme et le moral au beau fixe.
Nous retrouvons la mer d'un
bleu un peu laiteux,ses îles et îlots,un petit village de pêcheurs
et sa plage de sable blanc. Nous traversons,sur plusieurs
kilomètres,une zone réputée dans tout le Vietnam pour sa
production de Nioc Man,boutiques,grossistes et leur odeur qui n'a
rien d'enivrant. Après 40 kms d'une route vallonnée nous retrouvons
la platitude, une région désertique,hérissée d'éoliennes qui
balayent l'air de leurs hélices géantes.
Patrick toujours aussi
soucieux et fatigué,préfère mettre fin à l'étape après 80
bornes dans la bourgade relativement étendue de Cho Lau. Peu de
guest dans ce patelin,un jeune en moto, nous montrera fort
obligeamment, le chemin de l'un d'eux,malheureusement les étrangers
y sont personnes non gratta!!!!! Deuxième et dernière
possibilité,le Sato,un accueil par vraiment sympa,une chambre
correcte mais sans plus(4,5 €) après négociations très serrées.
Soupe de nouilles,seul choix qui
s'offrait à nous, petite bière partagés en compagnie d'un poussin
fatigué qui ne rêve plus que d'un coin de plage où tremper et
poser son cul!!!!
En raison d'une luminosité trop ardente peu de clichés au cours de ces dernières étapes.
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