Laos
Petit
village,le 13.01.2012
Etape:
70 kms
Lao PDR ,république populaire
démocratique du Laos,cela veut tout dire ou à peu près. Après une
superbe et calme nuit de sommeil,réveil en fanfare pour
Patrick(tandis que je dors comme un sonneur),une voix nasillarde de
femme amplifiée par un mégaphone,semble dispenser à qui doit bien
l'entendre,une propagande qui même sans la comprendre à des relents
de communisme!!!!!
Ciel chargé et nuages bas,
menaçants au menu du jour météorologique,mais les températures
restent clémentes. Notre route splendide,rien que pour nous tout
seuls se poursuit, à travers une dense forêt équatoriale à la
folle végétation exubérante,les montées et les descentes bien
plus accentuées que la veille se poursuivent sans répit. Difficile
de rester dignes et présentables en passant au travers des petits
villages montagnards bien souvent situés au sommet des crêtes,rouge
et le souffle court il faut rassembler bien du courage pour coller un
sourire sur mes lèvres et répondre de manière joyeuse à toutes
les salutations,véritable exercice de style et de self contrôle!!!!
Ici aussi la vie villageoise est rythmée par les petits marchés où
les étals en disent long sur la richesse des habitants,alors qu'en
Chine les marchés débordaient de fruits,légumes,vêtements,matériel
en tous genres,ici ce sont de pauvres petits étals au choix peu
varié de fruits et de légumes,quelques produits de première
nécessité,pas de place pour le superflu,seul le nécessaire est en
vente. Pour nous cela complique un peu les choses lorsqu'il s'agit de
se sustenter,difficile de trouver autre chose que des soupes de
nouilles,certes très bonnes,mais qui laisse rapidement place à la
faim,il est tout aussi compliqué de savoir qu'acheter en guise de
casse-croûte, une petite inquiétude se fait jour dans nos
esprits,devrons-nous errer telles des âmes en peine et le ventre
creux à la recherche de notre pitance quotidienne????Quelle
différence par rapport à la Chine où la bonne nourriture était
omniprésente même dans le bled le plus paumé.
Au bout de 50
kilomètres nous arrivons à Oudomxai,la plus grande ville du nord
Laos,qui reste cependant bien petite,pas vraiment belle,construite de
bric et de broc,elle donne le sentiment d'avoir poussé n'importe
comment au gré des envies de chacun. Ville carrefour , lieu de
passage de tous les routiers de la région,lieu réputé pour sa
forte concentration de prostitution. Présence d'une importante
communauté chinoise qui tient le haut du pavé,et semble posséder
tout ce qui existe comme boutiques,restaurants,hôtels. Le ventre
affamé c'est dans un restaurant chinois,tandis que le ciel déverse
sur nous sa première ondée laotienne,que nous nous ruerons afin de
contenter nos estomacs qui crient famine.
Un peu tôt pour s'arrêter en
si bon chemin,le ciel s'est calmé,nous décidons de poursuivre notre
route sur quelques kilomètres,et la surprise qui nous attend n'est
pas forcément des plus agréable,tel le carrosse de Cendrillon qui
s'est transformé en citrouille à minuit,notre route s'est
franchement détériorée,le beau revêtement lisse et flambant neuf
a cédé la place à un bitume lézardé rempli de nids
d'autruche,des bout de route ont disparu et ne sont plus que piste et
pour courronner le tout,les montées se veulent désormais
furieuses,afin de se rappeler à notre bon souvenir,qui ne date
guère. Au bout de 20 kms de ce régime la fatigue physique est
vraiment présente,pas de guest en vue et nous retournons à notre
bon vieux principe du bivouac en demandant à une famille la
possibilité d'installer nos couches sous leur maison montée sur
pilotis. L'accueil y est des plus chaleureux et la réponse positive
est instinctive,on nous y bichonne,nous apportant sièges,eau
chaude,nous suscitons curiosité et intérêt mais la population ne
se montre point intrusive et n'envahit pas notre espace. Un repas
composé de nos sempiternelles soupes de nouilles chinoises,avant que
nous ne soyons invités à rejoindre nos hôtes,qui font ripaille en
compagnie d'amis,tous réunis dans la seule pièce de vie que
comporte la maison,le lao lao coule à flot accompagné d'un repas
des plus simple composé de riz gluant, pousses de bambou et quelques
verdures. Malgré promiscuité et pauvreté les Laotiens sont des
êtres fondamentalement joyeux qui rient et plaisantent volontiers.
Nous passerons un excellent moment en leur compagnie avant de
rejoindre nos couches à côté des poules et des canards.
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