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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

samedi 21 janvier 2012

Laos Pakmong-Luang Prabang du 14 au 15.01.2012


                                   Laos

Pakmong,le 14.01.2012
Etape:65 kms


                                                                           Malgré une nuit qui ne fut guère reposante,nous ne regrettons pas d'avoir décliné l'invitation à prendre place dans la pièce communautaire,notre hôte ayant un peu trop forcé sur le lao lao s'est levé plusieurs fois au cours de la nuit pour gerber copieusement. De notre côté,attaques en règle des moustiques, qui ont fait leur retour en force dans ces régions tropicales,flot ininterrompu de camions qui roulent de préférence la nuit et pluies diluviennes pour parachever le tout. Le matin nous trouve un peu humides et la tête dans le cul,rien de très inhabituel en somme. Le ciel quant à lui est toujours d'humeur maussade,grisaille,brume s'accrochant à la cime des arbres,vent(cela faisait longtemps),imposante masse nuageuse qui ne me dit rien qui vaille,mais il ne fait pas froid c'est déjà pas mal,après avoir connu ce qui semble être le pire je me contente désormais de peu.
                                                           Notre ingrate route toujours aussi véreuse entonne la même chanson que la veille et commence par une énorme patate,elle chantera le même refrain tout au long de cette étape,mettant peu de bémol dans ces côtes aux pourcentages frisant parfois la piste noire,pour y mettre un peu de piment un Eole certes pas bien méchant mais dans le nez qui ne nous avantage guère dans notre progression. Notre nationale,car quoi que l'on puisse en penser c'est une nationale,nous emmènera à travers de denses forêts équatoriales,nombreux petits villages où précarité et pauvreté riment malgré tout avec propreté,grouillant d'un nombre hallucinant de lardons,tous plus sympas les uns que les autres,les incontournables petits marchés,petites échoppes vendant tristement magnifiques oiseaux et autres mammifères comestibles,les Laotiens ont quelques tendances à manger tout ce qui bouge!!!








                                                  
                                    La pluie est de plus en plus menaçante,le vent inconstant et persistant,il fait froid par moments. Arrêt le temps d'un café dans une pauvre petite famille avec laquelle nous partagerons un beau moment,nos clopes et nos gâteaux. La maison qui ressemble à une hutte en bambou est dotée d'une seule pièce,une partie surélevée où mangent,dorment,s'entassent les 9 membres de la famille avec juste l'espace suffisant pour faire le feu qui sert à réchauffer,faire à manger,difficile d'imaginer conditions plus précaires. Mais tout ce petit monde semble heureux,le père rêvasse au près du feu et sourit en regardant ses enfants qui s'amusent de tout et d'un rien,tandis que la maman s'occupe à quelques travaux de lessive. Point n'est besoin de paroles,nous ne partageons aucun langage commun à part celui du coeur,et nous resterons là assis muettement et simplement à profiter de cet instant de bonheur tranquille et paisible.




















                                                                                La pluie choisit le moment où nous nous remettons en selle pour se mettre à tomber de manière drue,et là c'est la galère qui commence vraiment. Sur cette route vérolée des travaux de remblaiement à l'aide de pierres et de terre glaise ont été effectués,par temps de pluie,la route devient carrément dangereuse,grasse,terreuse elle se transforme en une véritable patinoire. Une première chute sans gravité pour Patrick,tandis que de mon côté je réussis par je ne sais quel miracle à l'éviter de justesse,mais ce n'est que partie remise,mon tour viendra 15 kms plus loin. Voilà que maintenant la route descend,notre progression est des plus périlleuse,mettons pied à terre à chaque fois que cela s'avère nécessaire à peu près tous les 100 m.......tout à coup tous les saa-baai-dii qui continuent de fuser autour de nous deviennent quelque peu irritants,difficile voir impossible de jouer les équilibristes sur le point de chuter à chaque coup de pédale et de répondre avec le sourire à toutes ces amicales salutations,j'avoue avoir à ce moment là perdu tout sens des convenances et n'en ai même plus rien à faire de ma dignité,la seule chose qui m'importe étant d'arriver entière dans un lieu à l'abri de toute cette abominable flotte.
                                                               Il fait nuit lorsqu'enfin atteinte d'une fatigue incommensurable,trempée jusqu'aux os,crottée jusqu'aux yeux,genoux et mains écorchés,je déboule sous une pluie battante à Pakmong,bourgade carrefour à la population mercantile majoritairement chinoise qui n'a rien de sympathique,tout y est fait pour le chaland de passage,boutiques,échoppes,restaurants....nous y trouverons cependant une piaule monacale dotée d'une douche chaude des plus basique dans un petit guest aux tenanciers peu amènes. Un repas frugale,une bonne douche avant de nous affaler et de nous endormir comme des troncs bercés par le tambourinement de la pluie sur les toits de tôle!!!





















Luang Prabang,le 15.01.2012
Etape: 108 kms

                                                     Malgré une bonne nuit de sommeil le matin nous retrouvera plutôt fourbus,mais notre moral est d'acier et c'est sans tirer de plans que nous nous embarquons pour cette nouvelle étape. La pluie de la veille a nettoyé le ciel de ses mauvaises prédispositions,et c'est sous un beau ciel azuré que nous nous élançons vers notre destin. Nos vêtements enfilés mouillés,beurk,auront vite fait de sécher sur la bête. Nous retrouvons notre nationale 13,un asphalte en bonne santé,des dénivelés moins agressifs,le relief s'est arrondi,au cours des 20 premiers kilomètres avant de s'accentuer à nouveau,montagnes russes permanentes,ponctuées de pentes sévères par endroits. Une étape aux paysages diversifiés,rizières en préparation,forêts de tek,pics karstiques,forêts tropicales,petits villages à l'abondante marmaille avant de longer la grande et splendide Nam Ou rivière sur laquelle nous avons de magnifiques points de vue. C'est accompagnés par le chant des oiseaux,le vol des papillons,les incontournables saa-baai-dii auxquels il m'est plus facile de répondre joyeusement en ce jour que les kilomètres défilent.
                                                                        Au gré des patates la fatigue commence de mon côté à se faire lourdement sentir,il ne me déplairait pas de faire halte avant la ville de Luang Prabang,mais point de guest à l'horizon,je poursuis donc vaillamment tentant de supporter l'inconfort en me ressourçant à la beauté des paysages alentours,un magnifique coucher de soleil sur le Mékong retrouvé me redonne du coeur au ventre. Les derniers kilomètres s'avèrent particulièrement difficiles,le flot des véhicules s'intensifient,motos,camions,voitures,bus,bruit,pollution.
                                                                     C'est les panards en charpie,le cul en compote,les épaules douloureuses.....encore une fois la liste des doléances est longue que nous mettrons fin à cette étape à 3 kilomètres de la ville de Luang Prabang,où nous trouvons une chambre impeccable dans un petit guest tranquille pour la somme de 40'000 Kips (4 €). Une petite gargote dans laquelle nous nous restaurons d'un plat pimenté au goût et au nom inconnu et de riz gluant,une douche (froide),une lessive qui gigote dans son jus pour la nuit,un bon café,un prince charmant à mes côtés,une bonne couche ...que la vie peut-être belle!!!!



































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