Chine
Province
du Yunan
Daheishan,le
29.12.2011
Etape:
107 kms
Le
jour de repos fut des plus bénéfique,mais j'avoue ne pas me sentir
complètement sereine à l'aube de cette étape,les deux dernières
furent tellement éprouvantes que je crains le pire. Patrick est
toujours fortement étonné que j'ai des doutes quant à mes
capacités après 17 mois de déambulation en compagnie de mon
bucéphale,mais voilà,on ne change pas une équipe qui gagne!!!!!!
La
ville de Lüshun est très étendue et sortie de la partie nouvelle
et bien chinoise,la vieille ville est plaisante et dotée d'un beau
marché animé. Je ne pouvais rêver d'un début d'étape aussi
relaxe,après quelques petits kilomètres de grimpette,notre
route,peu circulante, longera entre faux plat et descente le lit
d'une petite rivière,les bananeraies ont cédé la place aux
rizières,plantations de thé et divers légumes,la végétation
tropicale a tendance à se raréfier en raison du nombre important de
cultures mais les lieux restent sauvages et magnifiques,respirant
calme et sérénité.
Depuis que nous sommes en
Chine toujours le même souci de carte imprécise,impossible de
connaître le nombre de kms,pas de panneau indicateur,les distances
qui semblent bien petites sur notre carte sont trompeuses,peu de noms
de villages y apparaissent nous sommes sans cesse en train de
demander notre route. Après une quarantaine de kilomètres à un
rythme de dilettante,c'est l'horrible montée sans concession de 20
kms qui refait son apparition,dans ces régions il ne faut pas se
leurrer cela finit toujours par remonter et lorsque la route en
décide ainsi inutile de compter sur l'aide hypothétique d'une
quelconque descente,il faut boire la coupe jusqu'à la lie. Bien
épuisée lorsque nous arrivons au terme de notre ascension et mon
pied me fait toujours souffrir,bien que la route descende à
nouveau,nous songeons à mettre gentiment un terme à cette étape.
La région est peu habitée,de temps à autres un patelin constitué
de quelques maisons mais pas de quoi nous loger. Le temps tourne,les
kilomètres défilent, nos recherches en matière de logement sont
toujours aussi vaines,la nuit commence franchement à tomber et nous
n'y croyons plus trop même si les locaux semblent nous affirmer
qu'il y a des binguan plus loin sur la route,mais plus loin c'est
dans combien de kilomètres,nous avons beau chercher un lieu pour
notre tente,mais là cela semble mission impossible comment planter
notre guitoune dans un précipice. Il fait nuit quand enfin
apparaissent les lumières d'une petite ville,nous n'en découvrirons
le nom que le lendemain matin et serons d'ailleurs fort déçus de
constater que nous n'avons pas avancé autant que nous l'avions
imaginé. J'embrasserais la petite famille sympathique et
accueillante du petit guest dans lequel nous atterrissons,pour une
fois pas de problème de pédigrée!!!!! Une chambre
simple,confortable pour la modique somme de 30 Yuan(3,8 €),mais
j'avoue que je me sens tellement fatiguée,que même au bord de la
route j'aurais pu dormir!!!!Contente de cette étape cependant qui
nous a offert de beaux paysages et qui ne fut pas dans les plus dure
que j'aie vécue!!!
Daheishan,le
30.12.2011
Etape:59
kms
Réveillés
avant l'aurore,des coqs crèchent à 10 m de nos fenêtres et ces
foutues bestioles n'ont rien de mieux à faire que de s'égosiller
dans la nuit noire et profonde pour mieux se taire une fois que le
jour se lève,un petit coq au vin dans mon assiette serait loin de me
déplaire!!!!
Une
route qui ne sait pas bien ce qu'elle se veut,montée,descente,faux
plat avant de se transformer en piste,longeant une belle et grande
rivière bordée de montagnes aux flancs recouverts d'une dense et
magnifique végétation tropicale sur laquelle la brume matinale
s'accroche de fort jolie façon. Dans ces vallées étroites seuls
les bords de route offrent un espace pour y construire sa maison et
c'est là que toute la vie villageoise prend place,pas d'eau
courante,celle-ci arrive en direct de la montagne via de simples
tuyaux,vaisselle,lessive,toilette tout se passe sur le bord de la
chaussée,peu de place pour l'intimité. Chaque foyer possède au
minimum un chien,le plus souvent attaché,nous déclenchons sur notre
passage les aboiements furieux de toutes ces bêtes hargneuses qui
tirent sur leur chaîne de manière effrénée,il m'arrivera plus
d'une fois de prier pour ne pas que celle-ci casse,ces bestioles ont
l'air tellement furieuse que je ne donnerais pas cher de ma peau si
l'un d'eux arrivait à se libérer,plus d'une fois nous serons
coursés par un de ces clebs en liberté,quelle galère,je sens mes
tripes qui se nouent à l'approche de chaque lieu habité.
Heureusement,mon poussin,mon héros sans peur et sans reproche
toujours devant moi est là pour me protéger à coup de pompes ou de
caillasses en cas de réel danger. La piste pas trop mauvaise dans un
premier se détériorera gravement par la
suite,trous,ornières,cailloux,bourbier...... secoués comme des
pruniers par moments à d'autre nous devrons descendre de selle pour
pousser nos monture,vraiment cassant tout cela. Toujours ce même
problème de carte et de route et peu de monde à qui poser la
question,nous profitons d'un de nos arrêts pour nous enquérir une
énième fois de la situation et là catastrophe,nous frôlons la
crise cardiaque lorsque nous comprenons que nous ne sommes pas sur la
bonne piste,nous avons parcouru une trentaine de kilomètres et la
bonne route se trouve à 15 kilomètres de là,au fameux endroit où
Patrick saisi d'un doute sur la direction à prendre avait posé la
question à un homme en compagnie de son âne,ce dernier n'a pas du
comprendre et répondre au hasard,résultat des courses,nous devons
retourner sur nos pas et bien évidemment sur le tronçon de piste le
plus merdeux,le moral en prend un coup. C'est plutôt moroses que
nous entreprenons le chemin retour,à nouveau secoués,les pieds dans
la boue pestant contre cet abruti d'ânier,au final nous sommes
presque au point de départ,bilan de l'opération nous avons parcouru
45 bornes dont 30 dans le mauvais sens,il nous en reste entre 40 et
60 à parcourir,là aussi les avis divergent,la route semble monter
rudement que faire??????????????
Nous nous postons mollement au
bord de la route des fois que le stop marcherait,mais le trafic est
inexistant et le seul bus qui passera fera fi de nos personnes. Après
avoir grillés une bonne heure au soleil,nous nous décidons à
retourner au bercail, case départ,Daheishan, 60 bornes et quelles
bornes,nous sommes complètement épuisés, dans le vide!!!!!!!
Les proprios du guest seront
plutôt éberlués de nous voir revenir si vite,mais fort contents de
nous accueillir à nouveau.
Un bon
repas pour nous remettre du coeur au ventre avant de nous écrouler
et végéter sur nos couches en attendant que les coqs nous
réveillent à nouveau dès potron minet!!!
Jiangcheng ,le 30.12.2011
Etape:64 kms
Pas
besoin de réveil les coqs étaient bien là fidèles au rendez-vous.
C'est raisonnablement frais et dispos après une bonne nuit de
sommeil que nous remontons en selle en ce dernier jour de l'année.
Déjà parcourus la veille à l'insu de notre plein gré les 15
premiers kilomètres n'offrent pas vraiment de surprise,cette fois-ci
nous prenons bien garde de traverser le pont afin de ne pas louper
la bonne piste de pierres,une véritable horreur,les pavés en
comparaison de la rigolade,qui fort heureusement cèdera la place à
une magnifique route lisse,entrecoupée par endroits de morceaux de
piste tout de même, au bout de quelques kilomètres.
C'est sur fond de forêts
tropicales,plantations de thé,bananeraies,forêts d'hévéa,champs
d'ananas,rizières que nous progresserons péniblement tout au long
de cette journée. Ce seront 50 kilomètres de rudes montées sans
concession durant laquelle nous nous effritons progressivement au fil
des kilomètres. C'est complètement épuisés,vidés,affamés que
nous nous jetons sur la première gargote venue la ville de
Jiangcheng enfin atteinte. Tandis que partout dans le monde les gens
se pomponnent et se bichonnent pour fêter en grandes pompes la fin
de cette année,nous montons péniblement nos valoches jusqu'au 4ème
étage(la vraie cerise sur le gâteau) de l'hôtel de la gare où
nous avons trouvé une chambre des plus basique,je m'en souviendrai
du dernier jour de l'année 2011,le cul vissé sur la selle de mon
bucéphale et juste suffisamment d'énergie pour m'écrouler sur mon
lit et oui la douche était en option dans cet hôtel!! La seule
bonne résolution que nous prenons en ce dernier jour de l'année est
de monter dès le lendemain matin dans un bus pour rejoindre Jinghong
sur les bords du Mékong!!!!
Mais
pourquoi me plaindrais-je,ne sommes-nous pas les pèlerins de notre
propre route????
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