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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

jeudi 5 janvier 2012

Chine Daheishan-Jiangcheng du 28 au 31.12.2011


Chine

Province du Yunan

Daheishan,le 29.12.2011
Etape: 107 kms

                                          Le jour de repos fut des plus bénéfique,mais j'avoue ne pas me sentir complètement sereine à l'aube de cette étape,les deux dernières furent tellement éprouvantes que je crains le pire. Patrick est toujours fortement étonné que j'ai des doutes quant à mes capacités après 17 mois de déambulation en compagnie de mon bucéphale,mais voilà,on ne change pas une équipe qui gagne!!!!!!

                                               La ville de Lüshun est très étendue et sortie de la partie nouvelle et bien chinoise,la vieille ville est plaisante et dotée d'un beau marché animé. Je ne pouvais rêver d'un début d'étape aussi relaxe,après quelques petits kilomètres de grimpette,notre route,peu circulante, longera entre faux plat et descente le lit d'une petite rivière,les bananeraies ont cédé la place aux rizières,plantations de thé et divers légumes,la végétation tropicale a tendance à se raréfier en raison du nombre important de cultures mais les lieux restent sauvages et magnifiques,respirant calme et sérénité.
                                      Depuis que nous sommes en Chine toujours le même souci de carte imprécise,impossible de connaître le nombre de kms,pas de panneau indicateur,les distances qui semblent bien petites sur notre carte sont trompeuses,peu de noms de villages y apparaissent nous sommes sans cesse en train de demander notre route. Après une quarantaine de kilomètres à un rythme de dilettante,c'est l'horrible montée sans concession de 20 kms qui refait son apparition,dans ces régions il ne faut pas se leurrer cela finit toujours par remonter et lorsque la route en décide ainsi inutile de compter sur l'aide hypothétique d'une quelconque descente,il faut boire la coupe jusqu'à la lie. Bien épuisée lorsque nous arrivons au terme de notre ascension et mon pied me fait toujours souffrir,bien que la route descende à nouveau,nous songeons à mettre gentiment un terme à cette étape. La région est peu habitée,de temps à autres un patelin constitué de quelques maisons mais pas de quoi nous loger. Le temps tourne,les kilomètres défilent, nos recherches en matière de logement sont toujours aussi vaines,la nuit commence franchement à tomber et nous n'y croyons plus trop même si les locaux semblent nous affirmer qu'il y a des binguan plus loin sur la route,mais plus loin c'est dans combien de kilomètres,nous avons beau chercher un lieu pour notre tente,mais là cela semble mission impossible comment planter notre guitoune dans un précipice. Il fait nuit quand enfin apparaissent les lumières d'une petite ville,nous n'en découvrirons le nom que le lendemain matin et serons d'ailleurs fort déçus de constater que nous n'avons pas avancé autant que nous l'avions imaginé. J'embrasserais la petite famille sympathique et accueillante du petit guest dans lequel nous atterrissons,pour une fois pas de problème de pédigrée!!!!! Une chambre simple,confortable pour la modique somme de 30 Yuan(3,8 €),mais j'avoue que je me sens tellement fatiguée,que même au bord de la route j'aurais pu dormir!!!!Contente de cette étape cependant qui nous a offert de beaux paysages et qui ne fut pas dans les plus dure que j'aie vécue!!!





























Daheishan,le 30.12.2011
Etape:59 kms

                                                                Réveillés avant l'aurore,des coqs crèchent à 10 m de nos fenêtres et ces foutues bestioles n'ont rien de mieux à faire que de s'égosiller dans la nuit noire et profonde pour mieux se taire une fois que le jour se lève,un petit coq au vin dans mon assiette serait loin de me déplaire!!!!
Une route qui ne sait pas bien ce qu'elle se veut,montée,descente,faux plat avant de se transformer en piste,longeant une belle et grande rivière bordée de montagnes aux flancs recouverts d'une dense et magnifique végétation tropicale sur laquelle la brume matinale s'accroche de fort jolie façon. Dans ces vallées étroites seuls les bords de route offrent un espace pour y construire sa maison et c'est là que toute la vie villageoise prend place,pas d'eau courante,celle-ci arrive en direct de la montagne via de simples tuyaux,vaisselle,lessive,toilette tout se passe sur le bord de la chaussée,peu de place pour l'intimité. Chaque foyer possède au minimum un chien,le plus souvent attaché,nous déclenchons sur notre passage les aboiements furieux de toutes ces bêtes hargneuses qui tirent sur leur chaîne de manière effrénée,il m'arrivera plus d'une fois de prier pour ne pas que celle-ci casse,ces bestioles ont l'air tellement furieuse que je ne donnerais pas cher de ma peau si l'un d'eux arrivait à se libérer,plus d'une fois nous serons coursés par un de ces clebs en liberté,quelle galère,je sens mes tripes qui se nouent à l'approche de chaque lieu habité. Heureusement,mon poussin,mon héros sans peur et sans reproche toujours devant moi est là pour me protéger à coup de pompes ou de caillasses en cas de réel danger. La piste pas trop mauvaise dans un premier se détériorera gravement par la suite,trous,ornières,cailloux,bourbier...... secoués comme des pruniers par moments à d'autre nous devrons descendre de selle pour pousser nos monture,vraiment cassant tout cela. Toujours ce même problème de carte et de route et peu de monde à qui poser la question,nous profitons d'un de nos arrêts pour nous enquérir une énième fois de la situation et là catastrophe,nous frôlons la crise cardiaque lorsque nous comprenons que nous ne sommes pas sur la bonne piste,nous avons parcouru une trentaine de kilomètres et la bonne route se trouve à 15 kilomètres de là,au fameux endroit où Patrick saisi d'un doute sur la direction à prendre avait posé la question à un homme en compagnie de son âne,ce dernier n'a pas du comprendre et répondre au hasard,résultat des courses,nous devons retourner sur nos pas et bien évidemment sur le tronçon de piste le plus merdeux,le moral en prend un coup. C'est plutôt moroses que nous entreprenons le chemin retour,à nouveau secoués,les pieds dans la boue pestant contre cet abruti d'ânier,au final nous sommes presque au point de départ,bilan de l'opération nous avons parcouru 45 bornes dont 30 dans le mauvais sens,il nous en reste entre 40 et 60 à parcourir,là aussi les avis divergent,la route semble monter rudement que faire??????????????
Nous nous postons mollement au bord de la route des fois que le stop marcherait,mais le trafic est inexistant et le seul bus qui passera fera fi de nos personnes. Après avoir grillés une bonne heure au soleil,nous nous décidons à retourner au bercail, case départ,Daheishan, 60 bornes et quelles bornes,nous sommes complètement épuisés, dans le vide!!!!!!!
Les proprios du guest seront plutôt éberlués de nous voir revenir si vite,mais fort contents de nous accueillir à nouveau.
Un bon repas pour nous remettre du coeur au ventre avant de nous écrouler et végéter sur nos couches en attendant que les coqs nous réveillent à nouveau dès potron minet!!!



  







Jiangcheng ,le 30.12.2011
Etape:64 kms

                                                   Pas besoin de réveil les coqs étaient bien là fidèles au rendez-vous. C'est raisonnablement frais et dispos après une bonne nuit de sommeil que nous remontons en selle en ce dernier jour de l'année. Déjà parcourus la veille à l'insu de notre plein gré les 15 premiers kilomètres n'offrent pas vraiment de surprise,cette fois-ci nous prenons bien garde de traverser le pont afin de ne pas louper la bonne piste de pierres,une véritable horreur,les pavés en comparaison de la rigolade,qui fort heureusement cèdera la place à une magnifique route lisse,entrecoupée par endroits de morceaux de piste tout de même, au bout de quelques kilomètres.
                                            C'est sur fond de forêts tropicales,plantations de thé,bananeraies,forêts d'hévéa,champs d'ananas,rizières que nous progresserons péniblement tout au long de cette journée. Ce seront 50 kilomètres de rudes montées sans concession durant laquelle nous nous effritons progressivement au fil des kilomètres. C'est complètement épuisés,vidés,affamés que nous nous jetons sur la première gargote venue la ville de Jiangcheng enfin atteinte. Tandis que partout dans le monde les gens se pomponnent et se bichonnent pour fêter en grandes pompes la fin de cette année,nous montons péniblement nos valoches jusqu'au 4ème étage(la vraie cerise sur le gâteau) de l'hôtel de la gare où nous avons trouvé une chambre des plus basique,je m'en souviendrai du dernier jour de l'année 2011,le cul vissé sur la selle de mon bucéphale et juste suffisamment d'énergie pour m'écrouler sur mon lit et oui la douche était en option dans cet hôtel!! La seule bonne résolution que nous prenons en ce dernier jour de l'année est de monter dès le lendemain matin dans un bus pour rejoindre Jinghong sur les bords du Mékong!!!!
                                                   Mais pourquoi me plaindrais-je,ne sommes-nous pas les pèlerins de notre propre route????





















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