Chine
Province
du Gansu
Dunuhang,du
21 au 24.11.2011
Etape
en camion
Le
froid glacial rencontré lors de notre lever nous confirme dans notre
décision de regagner au plus vite des climats plus cléments,plus
question de monter sur nos bicyclettes dans de tels conditions. Pas
de transports publics dans la région,les bus qui passent par là
sont bondés et impossible d'y faire monter tout notre équipage,nous
n'avons plus qu'à nous poster au bord de la route,bien conscients de
la difficulté que représente nos bucéphales, en attendant une
bonne âme qui veuille bien nous embarquer,mais le moral est au beau
fixe et nous y croyons dur comme fer. L'attente sera des plus
longue,mais payante au bout de quelques 5 heures,un camion plateau
vide à l'arrière,avec à son bord un Chinois tibétain et un
Chinois kazakh des plus sympathiques,un jeu d'enfant d'installer nos
vélos à l'arrière tandis que nous prenons place dans la cabine
avant. D'emblée l'ambiance est des plus chaleureuse,Chang Bin,notre
nouvel ami tibétain baragouine quelques mots d'anglais et à chaque
fois qu'il s'exprime il part d'un grand éclat de rire tonitruant
tandis que ses yeux se plissent de rire.
La route poursuit sa folle
ascension,cela ne fait pas le même effet lorsque je n'ai pas besoin
de pédaler, les paysages qui défilent devant mes yeux sont d'une
beauté à couper le souffle,gigantesques dunes de sable de couleur
fauve,modelées par le vent,
avec en
toile de fond une haute chaîne de montagnes enneigée. Paysages
lunaires complètement intouchés par la main de l'Homme,aux
alentours nulle âme qui vive,qui pourrait survivre au sein d'une
nature millénaire aussi dépouillée,celle-ci me ramène une fois de
plus à la brièveté de notre passage terrestre. En ce moment
bousculée par la vie dans mes sentiments,suicide d'un homme qui un
jour fut mon ami,au sein d'une telle nature,pas de place pour les
faux semblants,les émotions ressortent à l'état brut, je me sens
complètement désemparée,elle me ramène à la fragilité des êtres
que nous sommes,à notre incapacité à pouvoir par moments nous
entraider,la question du sens de notre vie se pose une fois de plus à
moi,le trouverai-je un jour??? Une chose est sûre,nos personnes se
construisent à partir des multiples rencontres effectuées sur notre
route et même si parfois les relations se distendent au fil du
temps,celles qui ont profondément existé continuent de nous habiter
pleinement et totalement,rien ne peut effacer ces liens. Je pense à
ma famille à tous mes amis qui me semblent si loin en ce jour et je
voudrais à tous leur dire oh combien je les aime!!!! J'ai le ventre
lourd et les yeux gonflés de larmes en même temps que je me sens
profondément émue par tous ces paysages.
La route continue de
grimper,nous n'avançons pas rapidement,jusqu'à atteindre un plateau
pierreux plutôt monotone suite à toutes les envolées lyriques de
mère Nature. Le plateau rocheux cède la place à une vaste plaine
sableuse de couleur orangée bordée de la haute chaîne montagneuse
aux sommets enneigés, des Altun Shan qui domine de sa hauteur
céleste une chaîne de montagnette de couleur orange,quel
spectacle!!!!!! Avec Patrick nous ne pouvons que regretter
l'impossibilité d'avoir pu effectuer cette route sur nos vélos et
dans nos têtes déjà se forme le rêve fou d'y revenir à la bonne
saison,que cela doit être grandiose!!!!
Nos amis pris d'une grande
fringale nous invitent dans une petite gargote pour un gargantuesque
et succulent plat de laghman,incroyable en plus de nous voiturer,les
voilà qui nous offrent le couvert,encore une de ces rencontre
ineffable faite de tant de chaleur humaine!!!! La nuit commence
gentiment à tomber lorsque nous reprenons la route qui une fois de
plus prend la direction du ciel,nous amorçons la longue ascension du
col Dagün Shankou (3'519 m),la route est enneigée et complètement
verglacée,jamais nous n'aurions pu l'effectuer sur nos vélos.
Pourparlers que nous ne
comprenons pas très bien à bord de la cabine,Chang Bin nous parle
d'un lieu où nous allons dormir,nos amis semblent le chercher sans
le trouver et tandis que se présente à nous l'intersection de deux
routes,sans plus se poser de question ils nous emmènent là où eux
se rendent,ce qui malheureusement ne correspond pas à notre
destination. Consternés dans un premier temps,nous ne pouvons
qu'appréhender cette nouvelle situation de manière
philosophique,demain il fera jour et il sera bien temps de revoir nos
plans.
Une longue
descente effrénée de plus de 50 kms,nous emmène directement dans
la ville de Dunuhang,dans un immense parking de camions sis à côté
d'un hôtel. La nuit est bien installée et Chang Bin s'en va de
suite s'enquérir d'un lit pour la nuit,il reviendra fortement
déçu,l'hôtel n'accepte pas,pour leur sécurité nous dira-t-il,les
étrangers!!!!!!! Nous sommes quitte pour une fin de nuit dans la
cabine de notre camion tandis que nos amis prennent place à l'hôtel.
Pliés en quatre,nous
réussirons tant bien que mal à passer une fin nuit correcte. Je
pensais qu'ici nous retrouverions un peu de chaleur,mais je me
retrouve complètement désenchantée,le matin nous retrouve
complètement transis de froid,nos bucéphales gelés à l'arrière
du camion. Chang Bin et son ami nous inviteront pour le petit
déjeuner avant que nous ne nous quittions sur une dernière photo
rituelle.
Dunuhang,nous l'avions connu
en son temps,mais ne la reconnaissons pas, fait devenu habituel nous
y sommes désormais préparés dans nos têtes,y déloger une chambre
requiert encore une fois beaucoup d'énergie,trouver son chemin dans
toutes ces rues,un vrai casse-tête chinois. Nous finirons par
atterrir au Dunuhang youth hostel
où de
confortables petits dortoirs,sexes séparés(nous prenons de manière
certaine le chemin de l'ascétisme)nous attendent,douche chaude et
machine à laver nous font perdre pour un temps nos statuts de
yacks!!!!
Rien ne ressemble plus à
une ville chinoise qu'une autre ville chinoise,mais Dunuhang est de
taille raisonnable, un sympathique marché de nuit où nous pouvons
contenter pleinement nos ventres et l'occasion d'y faire la
connaissance de Gilles,Français vivant en Nouvelle Zélande avec qui
nous passerons de forts agréables moments,d'autant plus appréciable
que les rencontres avec nos congénères en goguette sont
exceptionnelles!!!!
L'idée reste toujours de
rejoindre le plus rapidement le sud ouest plus clément,mais
voilà,nous sommes très au nord et les choix de route qui s'offrent
à nous sont plutôt limités et la seule option qui nous semble
valable est celle de prendre un bus couchette(les distances sont
tellement longues)en direction de Lanzhou.
Ces 3 jours de repos
glandouille à Dunuhang auront été plus que les bienvenus,malgré
le froid qui sévit toujours et nous auront permis de nous refaire
une santé!!!!!!
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