Chine
Province
du Gansu
Linxia,le
26.11.2011
Etape:bus
et auto stop
Voyager en bus
couchette,chauffé me paraît être d'un luxe quasiment dévergondé
après les dernières étapes effectuées sur nos bucéphales à
travers le désert et ses steppes au froid sibérien,je serai bien la
dernière à m'en plaindre. Toute une histoire que d'installer nos
vélos et sacoches dans la soute à bagages,mais une fois ceci
effectué nous pouvons prendre place à bord sans plus nous
préoccuper du vent,du froid ni des routes qui montent ou qui
descendent.
20 heures de
trajet somnolent où les paysages,dans l'ensemble un grand plateau
désertique,un peu de montagne et du sable,ne me parlent pas de la
même manière. Il en va de même pour le contact,inexistant chacun
dans son petit monde. Patrick est vraiment par moments l'hôpital qui
se fout de la charité,il se plaint de manière véhémente de
l'odeur de pied qui règne dans le bus mais ne dira rien sur l'odeur
qu'il dégage en pétant sans scrupule, copieusement et durablement.
Au petit matin
dans le brouillard et la pollution se dessine la ville de
Lanzhou,capitale de la province du Gansu,plus de 4 millions
d'habitants qui détient la triste palme de la ville la plus polluée
du monde,autant dire que nous n'avons aucune envie de nous y
attarder. A peine débarqués du bus nous partons à la chasse aux
renseignements,première déconfiture de la journée,la gare routière
où nous nous trouvons ne vend pas de billets de bus aux
étrangers!!!!! On nous envoie dans une deuxième gare routière et
là pas de billets pour la destination où nous voulons nous rendre.
Tempête cérébrale et réflexion,nous tentons le train qui se rend
là où nous voulons,mais il n'accepte pas les bicyclettes!!! Quelle
poisse!!! Nous sillonnons cette ville tentaculaire située au fond
d'une cuvette montagneuse,pour nous rendre dans une troisième gare
routière où nous sommes obligés de nous rendre à l'évidence,nous
serons obligés d'avancer par saut de puce,aucun bus direct n'existe
sur de grandes distances dans cette région et surtout pas de bus
avant demain. Définitivement aucune envie de chercher une piaule
dans cette mégapole,nous nous décidons,même si l'envie n'est pas
vraiment au rendez-vous à sortir un peu de la ville et faire de
l'auto stop. A notre grande surprise nous n'attendrons guère avant
qu'un camion avec à son bord un Chinois et sa copine ne nous
embarquent,nous ne savons pas très bien où nous allons car notre
Chinois semble aller à chaque destination mentionnée,nous verrons
bien,pour l'heure le plus important étant d'avoir pu quitter la
ville. Nous retrouvons rapidement la vraie campagne,une route qui
monte furieusement suivant le cours d'une petite rivière,elle
sillonne au milieu de champs travaillés en terrasse,avant de plonger
dans une plaine jalonnée d'immenses briqueteries sises au milieu
des champs de maïs,principale culture de la région,tout cela me
paraît bien luxuriant après toutes ces semaines de traversées
désertiques. Finalement il nous lâchera quelques 100 kms plus
loin,dans la ville de Linxia, juste avant le péage de
l'autoroute,que nous passerons sur la selle de nos bucéphales sous
l'oeil éberlué des employés.
Forts de notre bonne
expérience,nous nous postons à nouveau sur le bord de la chaussée
dans l'attente d'un nouveau véhicule,mais là nous passerons
l'après-midi à manger poussière et gaz d'échappement sans succès
aucun. A la nuit tombée partons en quête d'un logis pour la nuit,et
trouverons sans difficulté un petit binguan un peu pouilleux mais à
l'accueil fort sympathique où j'expérimente pour la première fois
les délices de la couverture chauffante,que du bonheur!!!!!
Luqu,le
27.11.2011
Etape:
bus et auto stop
Linxia,petite ville de
quelques 250'000 habitants fut en son temps un important terminus sur
la route de la soie. A l'heure actuelle,la communauté musulmane Hui
y est majoritaire et les nombreuses mosquées qui jalonnent la ville
et ses environs en sont la preuve vivante.
Après conseil de
famille,nous nous rendons à la gare routière afin de voir ce
qu'elle nous propose au menu du jour. Impossible de nous rendre plus
loin que la ville de Hezuo (80 kms),c'est mieux que rien. Après une
négociation serrée des prix,embarquement à bord de notre
équipage,tout un bordel,mais nous commençons à être rodés. La
route est flambant neuve et nous emmène à travers de vastes steppes
herbeuses bordées de montagnes où paissent de nombreux troupeaux de
chevaux,c'est un peu comme cela que j'imagine les paysages de
Mongolie.
Hezuo,il est encore
tôt et pas de bus avant le lendemain. Je n'y crois pas plus que je
n'en n'ai envie,mais nous nous rendons dans la périphérie de la
ville et nous postons à nouveau sur le bord de la route dans
l'espoir d'un véhicule. Des heures d'attente polluée avant qu'un
pick up et son chauffeur tibétain,je crie presque au miracle,ne nous
embarque à destination de Langmusi 180 kms,je m'installe
confortablement et remercierais presque mon poussin pour son
opiniâtreté!!!! Mais voilà nous ne sommes pas au bout de nos
surprises!!!
Tandis que nous
reprenons de l'altitude,défilent sous nos yeux de magnifiques
paysages montagneux,collines herbeuses,chaînes de montagnes
découpées et enneigées,petites rivières,gigantesques troupeaux de
moutons,chevaux et nos cousins les dzos (animal issu du croisement
d'une vache et d'un yack),je retrouve toute la magie de ces paysages
féeriques que j'avais tant aimé lors de mon premier passage dans
cette région. Notre chauffeur égraine son chapelet en récitant
consciencieusement ses mantras,lorsque tout à coup il nous annonce
que sa route bifurque à 80 kms de Langmusi,nous en restons comme
deux ronds de flan,fort mécontents,mais il en rajoute une couche en
nous demandant de l'argent,la cerise sur le gâteau!!! Vous imaginez
bien qu'il a pu aller se brosser!!!! En attendant nous sommes tout de
même dans la merdouille,plantés au milieu de nulle part alors que
la nuit est sur le point de tomber. Nous faisons contre mauvaise
fortune bon coeur et nous plantons à nouveau sans conviction aucune
sur le bord de la route alors que le froid est plus mordant que
jamais,les camions passent,nous n'essuyons que refus,un chauffeur à
bord de son pick up aura l'outrecuidance de nous demander la somme de
500 Yuans (60 €) pour nous emmener,il ne partira pas sans avoir
droit au doigt d'honneur de Patrick,tandis que de mon côté je
maudis Chinois,Tibétain,Huis et pourquoi pas l'humanité entière!!!!
Non loin de là se trouve ce qui semble être une ville,mais Patrick
s'obstine et je dois me fâcher pour que nous ne mettions pas racine
sur cette foutue route. C'est dans la nuit noire qu'enfin nous ré
enfourchons nos montures,nous n'y voyons goutte,la route est gelée
et je vois voltiger dans les airs mon Patrick qui a glissé sur une
plaque de verglas,aucun mal fort heureusement pour sa personne,par
contre l'attache d'une de ses sacoche s'est cassée dans la chute,ce
n'est qu'un moindre mal.
Un vieux quartier
tibétain noyé dans la pénombre avant que nous ne faisions notre
entrée sur les Champs Elysées,immense et large boulevard bordé de
bâtiments flambant neufs éclairé comme en plein jour,c'est Noël
avant l'heure,j'adore!!! Spectacle qui nous laisse un peu pessimistes
quant à nos chances de trouver un logement à la hauteur de notre
bourse. Une première tentative soldée par un échec à cause de
notre pédigrée d'étranger avant qu'un sympathique Tibétain ne
nous accompagne dans un hôtel plutôt luxueux,la chambre y est des
plus confortable, mais qui nous annonce des prix tout à fait
abordables,un accueil extrêmement sympathique,nous n'en revenons pas
de notre chance,une journée de M... qui se termine en beauté!!!
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