Chine
Région
autonome du Xinjiang
Topa,le
21.10.2011
Etape:
75 kms
Fortement incommodée par les
odeurs de biquette,la nuit sera en demi-teinte,odeur qui me
poursuivra longuement au cours de cette journée. Malgré tout,je ne
me sens pas en mauvaise forme et je suis toute ragaillardie par
l'idée d'arriver à Kashgar. Ce début d'étape laisse présager du
pire,une piste des plus pourrie,poussiéreuse,cassante à souhait,un
vrai challenge que de s'y faufiler sans chuter,la question reste
toujours de savoir si nous avons bien passé tous ces cols à 3'000
m. Retrouver une bande de bitume même complètement vérolée me
procure un soulagement sans nom,slalomer au milieu des bosses et des
trous devient presque un plaisir,d'autant plus que notre route après
des jours de grimpette descend,incroyable mais vrai,il n'y a plus
qu'à se laisser porter et admirer les paysages,toujours empreints de
cette
mystérieuse beauté diabolique qui m' enserre jusqu'à
l'oppression.
La glaciale descente effrénée
est amorcée,les montagnes s'éloignent petit à petit, cette fois
c'est sûr ,les cols sont derrière nous et peut me chaud si je suis
transie jusqu'aux os,la seule chose qui m'importe étant le peu
d'effort à fournir. Après des jours de solitude minérale,nous
retrouvons la vie rurale et végétale,un petit hameau et ses étals
de fruits,légumes,échoppes vendant de tout et de rien et les
villageois qui vaquent à leur tâches matinales,un peu comme si je
renaissais à la vie. Pourtant que la montagne est belle,mais en
cette saison les conditions sont un peu trop rudes à mon goût,je
rêve d'un peu plus de chaleur. Après notre frugale repas de la
veille,un bon plat de légumes à la viande chaud est le bienvenu et
nous remet du coeur au ventre. Les paysages sont toujours
grandioses,allées de peupliers sur fond de chaînes montagneuses aux
pics hérissés et enneigés,un grand lit de rivière quasiment
asséché,quelques cultures,troupeaux. Retrouver soudainement toute
cette vie,me fait prendre conscience de l'isolement dans lequel nous
avons vécu au cours de ces derniers jours,cela n'était cependant
pas pour me déplaire,ce furent des moments de bonheur intense que de
me sentir seule au monde en compagnie de mon poussin. En même temps
que la civilisation,nous retrouvons le trafic
routier,voitures,tracteurs mais surtout un grand nombre de motos.
Notre route continue de
descendre en suivant le lit de la rivière,bientôt bordé de
collines roses,orangées,j'ai les mirettes qui s'écarquillent devant
tant de splendeur.
Topa,ville carrefour où
notre route est rejointe par celle du col du Torugart. Quelques
gargotes et échoppes,un arrêt thé,une ambiance sympathique qui
nous donnera,même si nous aurions l'énergie pour poursuivre plus
avant,envie de nous y poser,certains jours,il suffirait presque
d'émettre un souhait pour que celui-ci se concrétise,de manière
inespéré,en retrait de la route,un binguan(guest house),une chambre
presque douillette,et oh miracle une douche chaude,après 9 jours de
crasse accumulée!!!!!! La surprise est magnifique et de
taille,Kashgar pourra bien attendre un jour de plus.
Des jours de privation
donnent à toutes ces choses simples de la vie un goût de Bonheur
absolu!!!!!
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