Chine
Région
autonome du Xinjiang
Bergerie au milieu de
nulle part,le 20.10.2011
Etape: 61 kms
Une nuit en demi
teinte,réveillée à plusieurs reprises par un mal de tête
insoutenable,l'altitude est sans aucun doute la cause de tous mes
maux. Ce matin au réveil,je ne peux pas dire que la grande forme
soit revenue,mais je me sens tout de même un peu mieux que la
veille. En guise de petit déjeuner notre petit famille nous servira
une sorte de brouet qui,rien qu'à le voir me soulève le coeur,nous
avons encore droit à une hospitalité toute musulmane dans cette
Chine de l'ouest qui n'est pas vraiment la Chine,les Ouïgours
habitants de cette région se battent depuis fort longtemps déjà
pour conserver culture et traditions,beaucoup plus vindicatifs que
les Tibétains peut-être auront-ils plus de succès dans leur
entreprise.
En regardant les
panneaux routiers difficile de savoir où nous devons diriger nos
roues.
La piste est dure,cassante et poussiéreuse elle nous fait
encore moins de cadeau que durant la journée précédente,la nature
en compensation nous offre toute sa grandiose et sauvage beauté. De
toutes parts par des masses rocheuses compactes et colorées,d' une
beauté par moment oppressante, inquiétante,captivante qui revêt
des airs diaboliques,au détour de la piste,lorsque les montagnes se
resserrent autour de moi,je ne serais guère étonnée de déboucher
directement dans l'antichambre de l'enfer. Aucun village ne jalonnera
notre route en ce jour,qui voudrait de son plein gré vivre en
enfer???? Nous croiserons cependant quelques bergers et bergères en
compagnie de leurs immenses troupeaux de moutons et de biquettes.
Les
montées et faux plats se succèdent ne nous laissant guère le temps
de respirer,les descentes quant à elles sont presque aussi ardues
tant nous sommes secoués et tressautons sur nos braves montures qui
elles aussi demanderaient presque grâce. C'est au tour de mon
poussin de se sentir patraque,mal de bide et sentiment de malaise
générale,il faut dire que tout cela est bien éprouvant
physiquement. Les kilomètres se gagnent à la force du mollet et de
la volonté,par moments l'allure est tellement lente que j'aurais
presque l'impression de reculer. Les panneaux sont inexistants sur
cette route en réfection mais la carte nous indique le passage de
deux cols à 3'000 m,nous n'en sommes pas bien sûrs,mais lorsque
l'après-midi touche à sa fin,nous pensons que c'est mission
accomplie,nous avons franchi ces deux obstacles supplémentaires.
Le vent se met à
souffler plus violemment,de gros nuages noirs font leur apparition,le
mauvais temps n'est pas loin et nous nous sentons vraiment fatigués.
Aucun village à l'horizon et encore moins de familles sympathiques
susceptibles de nous accueillir. La chance nous sourit lorsque
qu'apparaît au détour de la piste,une immense bergerie qui semble
complètement désertée,seule une petite pièce y est ouverte,c'est
là à l'abri du vent que nous trouvons refuge pour la nuit. Notre
réchaud est toujours en panne et nos provisions un peu maigres,nous
ne pouvons nous empêcher d'avoir une pensée émue pour notre Amie
Iroda et ses filles lorsque nous engloutissons les dernières et
succulentes victuailles si gentiment offertes.
C'est dans les relents de
crottes et d'urine de biques que nous nous couchons comme des poules
bien fatigués!!!!
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