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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

lundi 24 octobre 2011

Asie Centre:Le Kazakhstan EK Pindi-Shymkent-Sur la route de Tachkent du 15 au 19.09.2011


Asie Centrale: Le Kazakhstan

Ek Pindi,le 15.09.2011
Etape:104 kms
C'est un ciel noir et une chaleur orageuse qui nous accueillent ce matin au réveil. Alors que je prépare mon vélo pour le départ,il tombe quelques gouttes de pluie,je me prépare au pire??? Quitter la ville s'avère aussi compliqué que d'y pénétrer,on nous envoie dans tous les sens avant que nous ne trouvions enfin la bonne route. Celle-ci n'est pas vraiment en bon état mais au cours de ces dernières étapes,nous avons connu tellement pire qu'elle en paraît presque belle. Axe principale du pays,elle est très circulante et n'est guère large,il faut encore une fois que nous fassions gaffe à nos miches,les kazakh n'étant pas non plus des chauffeurs émérites,dépassement intempestifs et impatience les caractérisant bien souvent. Paysages de grande plaine à perte de vue,troupeaux de moutons,chèvres,vaches efflanquées,chevaux qui pâturent dans les maigres prairies. Champs de coton,culture qui fut le dada du gouvernement soviétique au moment de sa suprématie, pastèques et autres céréales,le tout en faux plat ponctué par quelques petits bleds poussiéreux. En pleine forme après cette excellente journée de repos,nous avalons les kilomètres comme qui rigole. Une petite halte dans un cay khana (échoppe de thé)où la fort sympathique famille nous offre le thé est aux petits soins et nous aurait offert bien plus.
Petit à petit le terrain retrouve du relief et commence à jouer les montagnes russes. Le ciel maintient pour une grande partie de la journée son humeur maussade sans vraiment nous importuner,jusqu'au moment où le vent décide de faire son entrée en scène déchaînant une véritable tempête de poussière et de sable,la visibilité devient des plus réduite ,un peu inquiétant avec tous les véhicules qui nous collent aux fesses,nous pédalons comme des dératés,avec pour une fois le vent dans les fesses, afin de trouver un lieu d'ancrage pour la nuit à venir. Nous arrivons à un carrefour routier,sur le bord de la route nombreux étals et gargotes où l'on nous offre le thé et le gîte si nous le désirons,mais cela nous paraît bien trop bruyant,nous poussons un tout petit peu plus loin dans le petit village d'Ek Pindi où une adorable famille,nous accueille à bras ouvert,mettant à notre disposition une pièce dûment nettoyée pour y installer nos couches. Là encore on nous offre à manger,un bon cognac et un grand moment de chaleur humaine,le peuple kazakh est définitivement des plus accueillant.













Shymkent,le 16.09.2011
Etape: 71 kms
Le ciel a retrouvé toute sa limpidité et après la fraîcheur matinale,la chaleur retrouve toute son intensité. Une étape pas vraiment sympathique,une route plutôt pourrie,par moments en travaux,beaucoup de circulation et peu d'espace,de bonnes grimpettes qui succèdent à de petites descentes,des paysages toujours identiques sur lesquels je n'ai pas vraiment loisir de me pencher. En cours de route quelques contrôles policiers,ils vérifient la vitesse mais ne se penchent guère sur l'état des véhicules,nous serons arrêtés à deux reprises,par pure curiosité. Une de ces étapes où le seul plaisir est celui d'arriver.
Shymkent,ville de 500'000 habitants qui a la réputation d'être l'une des plus corrompue du pays,de grands boulevards,d'imposants bâtiments en béton de style soviétique,de grandes places aux monuments kitsch,rien de vraiment très beau où qui respire la joie de vivre. Nous avons une fois de plus fait appel à couch surfing et nous avons rendez-vous avec Eugenette,Québécoise professeur d'anglais dans une des université privée de la ville. Petit bout de bonne femme incroyablement chaleureuse et d'un naturel craquant,partant pour une excursion dans les montagnes en compagnie de ses élèves,elle nous cède son appartement pour le weekend,je suis époustouflée par une telle confiance dans la nature humaine,elle ne nous connaît même pas!!!

Shymkent,le 17-18.09.2011
Pas grand chose à dire de Shymkent,quelques bazars fort sympathiques mais à part cela une ville qui doit être bien ennuyeuse à vivre. Nous passons le weekend à nous la jouer comme si nous étions à la maison,nous nous cuisinons quelques petits plats et nous bichonnons,avant que ne revienne Eugenette avec qui nous passons une soirée fort agréable et intéressante avec le sentiment d'être en compagnie d'une amie de longue date,parfois les choses peuvent être si simple!!!!

Sur la route de Tachkent,le 19.09.2011
Etape: 75 kms
A peine ai-je enfourché mon bucéphale,que je sens que cela sera une journée sans,et au bout de 10 kms je pourrais me coucher au bord de la route et dormir,je ne comprends pas vraiment après ce super weekend de glandouille,toute la journée je serai à la ramasse et peinerai le long de cette route fort heureusement à double voie,qui nous fait jouer à saute mouton, jalonnée de belles et longues patates. Des paysages sans grande surprise,champs d'herbe sèche,quelques cultures et troupeaux. Je déplore la perte de mes grands espaces sauvages et inhabités,des troupeaux de chameaux.....tout ce cocon de solitude qui m'entourait,le sentiment que le monde est définitivement trop peuplé!!!!
Une maison entourée d'un vaste terrain plutôt crade,une batterie de 2'000 poules,Alik,un kazakh sympathique et débonnaire,nous fait une petite place dans sa maison pour la nuit. En fin de journée une fois sa tâche terminée,heureux de nous savoir là,Alik s'en va au magasin pour en revenir muni d'une bouteille de vodka et de limonade,il sort un plat de pâtes, tout ému de trinquer en notre compagnie,s'exprimant dans un langage des plus expressif,nul n'est besoin de savoir le russe ou le kazakh pour se comprendre,et ma foi le langage du coeur semble bien être universel!!!!! Décidément la vodka est toujours aussi dégueulasse!!!!!!
Aussi incroyable que cela puisse me paraître je suis en train de vivre ma dernière nuit au Kazakhstan,pays que je n'aurai effleuré que du bout du doigt et de mes roues. Je reste vraiment sur ma faim, tellement vaste et immense il aurait sans aucun doute mérité bien plus que ces 3 misérables semaines!!!!





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