Ma photo
Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

lundi 24 octobre 2011

Asie Centrale: L'Ouzbékistan Tachkent-Bukhara du 20 au 24.09.2011



Asie Centrale: L'Ouzbékistan
Tachkent,le 20.09.2011
Etape: 71 kms
En ce jour je rajoute une perle sur le collier de ma vie,encore un anniversaire loin des miens,pas que cela aie réellement d'importance j'y suis habituée,mais par la force des choses mes pensées vont traîner du côté des êtres chers et aimés que j'ai quittés depuis plus d'un an déjà,un brin de nostalgie à l'idée du petit coup de fil qui fait plaisir,du gâteau de ma maman et de toutes ces petites choses qui rendent la vie si belle et que je ne peux pour l'heure que vivre en pensées et en souvenirs. Patrick,mon fidèle compagnon de vie et de route est là bien présent,m'entourant comme à son habitude depuis de nombreuses années de tout son amour et sa chaleur et cela n'a pas de prix!!!!!! Même que pour marquer l’évènement il m'offrira un bon petit déjeuner,oeufs sur le plat et saucisse,il n'y a pas à dire c'est bien jour de fête!!!






Fort heureusement plus vaillante que la veille la route en ce jour ne me posera guère de difficulté,pourtant patates et descentes se succèdent au sein de collines herbeuses aux douces formes arrondies,paysages plaisants et bucoliques. La frontière ne tardera pas à se matérialiser,une foule compacte s'y presse,cela grouille,la population n'est pas très disciplinée,l'attente afin d'obtenir le tampon nous permettant de quitter le Kazakhstan est plutôt longue,les formalités ne posent aucune difficulté. Il faudra cependant que nous désossions tous nos vélos afin que nos bagages puissent passer aux rayons X sous l'oeil fort peu intéressé des douaniers. Côté ouzbek,le chaos semble total, des formulaires de douane sont à remplir et pas de bol,nous avons le choix entre les langues russe et ouzbek,l'anglais n'est pas de mise,les formalités de douane sont aussi aisées et nous sommes bons pour recommencer le même scénario avec nos valoches repassées aux rayons X sous le même regard aussi peu intéressé de douaniers ouzbek cette fois-ci. Au bout de quelques 2 heures nous voilà enfin libérés,bienvenue en Ouzbékistan,non sans avoir oublié de reculer notre montre d'une heure!!!!!!

L'Ouzbékistan,capitale Tachkent,pays 6 x plus petit que le Kazakhstan(15 millions d'habitants),mais beaucoup plus densément peuplé: 25,2 millions d'habitants. Sa monnaie le SOUM,1 € = 3'300 SOUM(au marché noir). Bien que la majorité des Ouzbek clame leur appartenance à l'islam,seuls 5 à 15 % d'entre eux sont pratiquants.
Dès le passage de frontière la différence entre les deux pays est palpable,il est d'ores et déjà clair que l'Ouzbékistan est plus pauvre que son voisin,des familles de mendiants tendent la main sur notre passage. Les faces sont plus rondes et les yeux moins bridés,les hommes portent le petit chapeau typique des peuples musulmans et les femmes sont vêtues de larges pantalons sur lesquels tombent de grandes tuniques le tout fait de velours colorés(un peu genre rideau),bien souvent en chaussons elles donnent le sentiment de sortir tout droit de leur lit.
A peine avons-nous parcouru une dizaine de kilomètres, sur une route flambant neuve, que nous abordons déjà la banlieue de Tachkent(2,1 millions d'habitants),étonnant que la capitale se trouve aussi proche de la frontière. Grands et larges boulevards arborés,barres d'immeubles décaties de style soviétique,la ville affiche des airs populaires. Point n'est besoin de paniquer au guidon de mon bucéphale,je ne manque pas de place pour circuler et les Ouzbek semblent plutôt respectueux de mon attelage. Nous avons rendez-vous avec Gairat(couch surfing) et sa petite famille,les trouver sera étonnament aisé.
Avant de les rencontrer nous nous offrons le plaisir d'un bon petit café et étonnament,tous kazakh rencontrés nous avaient prévenu contre le mercantilisme ambiant en Ouzbékistan,celui-ci nous est gracieusement offert,en voilà une bonne entrée en matière!!!!!!
Nous sommes reçus fort chaleureusement par Gairat,qui ne tarde pas à prendre la situation en main quant à l'application de notre visa chinois que nous prévoyant d'entreprendre dès le lendemain. Un petit coup de fil à l'ambassade nous apprendra que celle-ci sera fermée pour le reste de la semaine: visite d'une quelconque délégation,c'est bien notre veine,il n'y a plus qu'à repenser notre programme. En attendant,une soirée des plus agréable passée en compagnie de Gairat,son épouse et ses deux charmantes petites filles qui tous sont aux petits soins pour nous. Non contents de nous héberger ,ils nous mitonnent une délicieuse plâtrée de pâtes,une tarte aux pommes et charmante attention je recevrai même un cadeau pour mon anniversaire,incroyable le sens de l'hospitalité de toutes ces populations.




Tachkent,le 21.09.2011
Une journée passée à déambuler à la découverte de Tachkent,ses bazars animés,une foule colorée qui semble bien loin de l'agitation de nos villes européennes. La ville n'est pas franchement belle,mais il fait bon flâner au milieu de cette douce agitation tranquille.
Inflation et corruption galopantes à tous les niveaux,les salaires sont misérables,et il en va de la survie de tout un chacun. Pour le change des devises, le marché noir,pas si noir que cela,il a pignon sur rue et tout se passe au nez et à la barbe des autorités,il offre des taux de change de 40% supérieur aux banques. La monnaie le SOUM,une véritable monnaie de singe, 1€=3'300 SOUM,les plus gros billets sont de 1'000,puis 500,200 et 100 SOUM autant dire qu'il faut quasiment une brouette lorsque l'on change ne serait-ce qu'un billet de 100€. La vie est peu chère,pour nous,dans ce pays,mais tant de zéros dans les prix que j'ai toujours le sentiment de me faire avoir lorsque j'achète quelque chose. Par exemple trajet de bus pour se rendre à Bukhara quelques 650 kms entre 8 et 9 heures de bus, 20'000 SOUM par personne,la somme paraît monstrueuse,(les contrôleurs se baladent avec de gros sacs plastics pour collecter le prix des tickets)mais représente en fait l'équivalent de 6 €!!!!!
Un pain 1'000 SOUM= 0,30 € etc!!!!! Rien d'étonnant à ce que tout le monde porte de grands sacs dans ce pays.
Soirée coocooning dans la famille de Gairat,contents de nous mettre au lit,nous sommes bien nases après avoir cavalé toute la journée dans la capitale.




Bukhara,du 22 au 24.09.2011
En attendant que les Chinois veuillent bien recommencer à s'activer,nous décidons d'une petite escapade sans nos bucéphales et bagages que nous pouvons laisser chez Gairat,du côté des villes mythiques de la route de la soie.
Comme au Kazakhstan la flotte de bus ouzbek n'est composée que de vieux bus touristiques européens,principalement en provenance de France et d'Allemagne et il est plutôt drôle de prendre place à bord d'un bus affichant clairement ses origines gauloises.



Comme bien souvent,en tant qu'étrangers nous fleurons bon l'argent gagné facilement,et le prix des transports est largement majoré,les locaux questionnés,n'ont guère envie de nous annoncer le juste prix et nous retrouvons nos vieux réflexes de baroudeurs âpres à la négociation. Nous retrouvons les heures d'attente,le bus qui tourne en rond pendant des plombes avant de décoller lorsqu'il affiche complet. Dès la ville quittée,nous retrouvons la vaste plaine du désert de Kyzylkum,ses vergers,champs de maïs,tournesols,quelques vignes et principalement ceux de coton où la cueillette bat son plein,le tout est tellement sec et aride que toute cette verdure tient presque du miracle.
Des paysages que je ne verrai cependant que par intermittence,le bus ayant sur moi un effet hautement soporifique,je ne tarderai pas à tomber dans un sommeil aussi sporadique qu'irrésistible.
Bukhara,ville de 260'000 habitants est la ville la plus sainte d'Asie Centrale. Elle fut durant le 9 ème et 10 ème siècle la capitale des Samanides,un des pilier de l'islam,coeur de la vie artistique et religieuse d'Asie Centrale. Après avoir été durant deux siècles sous le contrôle des dynasties Kazakhanid et Karakitay,Bukhara succomba en 1220 à Jenghiz Khan et en 1370 passa à l'ombre de Samarkand. Un second sursaut de vie lui revint durant le 16 ème siècle lorsque l'ouzbek Shaybanids en fit la capitale qui fut connue sous le nom de Bukhara Khanate,une vaste place de marché avec des dizaines de bazars spécialisés,des caravansérails,plus de 100 medressas (écoles religieuses)et ses 10'000 étudiants et plus de 300 mosquées. L'époque de la fameuse route de la soie.
La nuit est déjà bien présente lorsque nous atteignons la vieille ville et une chose est sûre à cette heure nocturne elle ne déborde pas d'activité et semble désertée de toute vie. Les hôtels ne manquent pas et nous n'avons que l'embarras du choix,par flemme nous jetons notre dévolu sur le premier venu,une fatigue bien présente et une chambre correcte,20 $ petit déjeuner inclus, auront raison de nos velléités de recherches,nous aurions pu trouver moins cher,c'est certain,mais bon c'est un peu les vacances alors au diable l'avarice!!!!
La ville est un peu surfaite et semble inanimée,la vie locale a dû cédé la place aux dieux touristes et dollars. On y trouve les sempiternelles échoppes et étals d'artisanat autour desquels se pressent de nombreux groupes de touristes,principalement d'origine française. La beauté architecturale des lieux est indéniable et les photos en parleront bien mieux que moi,un véritable bonheur que de s'assoir au pied de ces édifices majestueux en admirant le coucher du soleil.
Nous passerons deux jours à musarder entre les splendeurs du temps passé et la ville nouvelle,architecture à prédominance soviétique,bazars colorés et animés. Les prémices de l'automne à venir,commencent à se faire sentir,les feuilles se teintent de couleurs dorées,la lumière se fait plus douce et si les températures diurnes sont encore élevées,les nuits fraîchissent sensiblement.

































Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire