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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

lundi 24 octobre 2011

Asie Centrale:Le Kazakhstan Kyzylorda-Turkistan du 12 au 14.09.2011


Asie Centrale: Le Kazakhstan

Kyzylorda,le 12.09.2011
Etape: 20 kms le reste en camion
Le vent a encore redoublé de force en ce jour et ce n'est franchement pas de la tarte que d'avancer le long de la piste toujours aussi pourrie,nous peinons à atteindre les 10 km/h,la poussière nous envahit et en devient presque suffocante. Patrick commence à évoquer l'idée de faire du stop,de mon côté je n'en n'ai guère envie et renâcle à lâcher ma bicyclette,je me sens tellement bien au sein de cette nature sauvage. Patrick n'insiste pas trop et nous continuons vaillamment notre route,au bout de quelques autres kms du même acabit,je commence à mon tour à cogiter,le nombre de kilomètres encore à parcourir est monstrueux et à l'allure où nous allons nous ne serons pas rendus avant la saint-glinglin.....et comme à l'impossible nul n'est tenu autant se résoudre avant d'être totalement épuisés à prendre les mesures qui s'imposent. Nous nous postons sur les bas-côtés et n'auront guère longtemps à attendre avant que le premier camion qui se pointe ne s'arrête,Valiéran chauffeur routier russe d'Almaty, arrime solidement nos montures à l'arrière de son camion vide,tandis que nous prenons place dans la cabine avant. Notre seul langage commun est celui des mains,il part d'un grand éclat de rire et sourit de toutes ses dents en or,lorsque nous lui racontons la route et le nombre de kilomètres effectués jusqu'à ce jour,il n'en revient pas et nous fait comprendre que nous sommes complètement fous.
Au cours de cette journée nous n'échangerons que peu de mots,il semble être heureux de notre seule présence. Tandis que les kms défilent au rythme des secousses impressionnantes,les paysages petit à petit se transforment,la steppe cède la place à des paysages marécageux où poussent quelques petits buissons,le vert refait son apparition sous la forme de quelques herbettes et maigres arbustes. Et si il y a bien une chose qui me console de ne pas effectuer ce bout de parcours sur mon vélo,c'est bien celle d'éviter les attaques des voraces moustiques qui abondent dans le coin. La chaleur est intense et nous suons à grosses gouttes dans le cockpit du camion,le moteur est assoiffé et un problème de radiateur sans doute oblige Valiéran à s'arrêter fréquemment pour abreuver son engin,il faut dire que ce dernier est loin d'être neuf et pour la tranquillité de nos âmes il vaut mieux ne pas y regarder de trop près,les pneus sont à l'agonie et nous frémissons en constatant qu'il ne possède même pas une roue de secours digne de ce nom, mais comme ils disent dans tous ces pays Inch Allah!!!!
Tandis que nous nous accrochons comme nous pouvons,ballotés et bousculés,Valiéran,le regard figé sur la route dans une concentration extrême,tente avec plus ou moins de bonheur d'éviter tous les chausse trappes de la chaussée,avalant les kilomètres à une allure moyenne de 20 km/h levant les mains au ciel en signe d'impuissance lorsque sa manœuvre a échoué. Une brève halte le temps de déguster une pastèque à l'abri sous son camion,sera le seul repos qu'il s'octroiera au cours de cette journée. Il a hâte de retrouver sa femme et ses deux enfants qui se trouvent à Almaty distant de quelques 1'400 kms.
Nous arrivons à Kyzylorda en même temps que le soleil se couche,grande ville industrielle qui n'a vraiment rien d'attrayant. Au vu de l'état de la route et des kilomètres restants,après un rapide conseil de famille,nous décidons de continuer notre route en compagnie de Valiéran jusqu'à la ville de Turkistan,il s'en montre ravi et ne verrait aucun inconvénient de nous emmener jusqu'à Almaty.
Valiéran ne roule pas une fois la nuit tombée,il stoppe son camion sur le bas-côté de la route c'est là que nous allons pouvoir reposer nos fatigues. Valiéran sort tout son matériel de cuisine,nous concocte un bon thé et une soupe de nouilles,nous mettons en commun toutes nos victuailles que nous partageons dans un grand moment de convivialité.
L'heure de se coucher est arrivée,je prends place dans la cabine avant en un clic une couchette se dégage au-dessus de celle de Valiéran,l'espace y est tellement restreint que j'arrive tout juste à m'y glisser et s'y retourner est un véritable exercice de contorsion,il y règne une chaleur tropicale et étouffante. Patrick quant à lui arrange sa petite couche à l'arrière,à l'intérieur du camion. Je peine à trouver le sommeil, je m'inquiète pour mon poussin tout seul dans la nuit noire et profonde. De son côté,il se fait du souci pour moi,qui suis enfermée dans la cabine en compagnie de Valiéran,certes notre ami a l'air bien inoffensif,mais nous ne le connaissons pas vraiment,et à mon tour de m'inquiéter légèrement lorsqu'après avoir tourné et viré,il s'assied en slip afin de tailler une bavette. La nuit se passera finalement sans incident.

Turkistan,le 13.09.2011

Couchée dans une serre tropicale,je me réveille dans un congélateur,je retrouve un Patrick tout aussi transi battant le pavé dans l'attente de son café matinal,qui restera à l'état de rêve. A peine l'oeil ouvert,pas de temps à perdre,notre ami saute derrière son volant et en route Simone c'est toi qui conduit c'est moi qui klaxonne!!!!!! Même pas eu le temps de pisser!!!!!!
Une nouvelle journée à faire des bonds infernaux sur la route plus pourrie que jamais. Valiéran quant à lui s'accroche à son volant sans jamais faillir ne s'arrêtant que le temps d'abreuver son bahut de plus en plus souvent assoiffé. De mon côté,il y a bien des moments où je me demande si il ne serait préférable de me trouver sur mon bucéphale quitte à en baver,au moins je peux m'arrêter quand je veux et choisir les bosses sur lesquelles j'ai envie de sauter. Quel soulagement quand nous arrivons à Turkistan en milieu d'après-midi,nous n'en pouvons plus mourons de faim et de soif et c'est sans hésitation que nous déclinons l'offre de Valiéran de continuer un bout de route en sa compagnie. Tandis que nous reprenons nos esprits,nous regardons Valiéran et son camion qui ne seront bientôt plus qu'un petit point minuscule et tressautant,mais au final n'est-ce pas ce que nous sommes tous!!!
Trouver notre route dans le dédale des rues,bien souvent à sens unique,où rien n'est clairement indiqué ressemble un peu à un jeu de piste où arriver au but fixé peut prendre beaucoup plus de temps que prévu. Nous finissons par arriver à l'hôtel Sabina,petit guest house sans prétention aux chambres propres,qui n'est pas envahi par la clientèle,la chambre est annoncée à 8'000 Tenge pour terminer au prix de 2'000 Tenge(10€) prix sans aucun doute beaucoup plus adapté au niveau de vie en vigueur dans le pays. Bonheur de pouvoir enfin se poser dans un lieu confortable,il nous faudra cependant patienter longuement avant de pouvoir se décrasser:apparemment des problèmes d'eau importants sévissent dans la région,la consommation en est restreinte et limitée à certaines heures de la journée. Notre épopée nous a tout de même bien fatigués et en cette fin de journée une seule envie après une bonne douche,un bon repas et au pieu,demain est un autre jour.
Turkistan,le 14.09.2011
Petite ville de 100'000 habitants,située dans la vallée de Syr-Darya,languissante dans la chaleur estivale encore bien présente. Site de pèlerinage le plus important et lieu où est érigé le plus grand monument architectural du pays: le mausolée Yasaui,tombeau construit à la fin du 14 ème siècle, du premier grand saint musulman turc Khoza Akhmed Yasaui,qui a fondé l'ordre suffi Yasaui et se serait retiré dans une cellule souterraine à l'âge de 63 ans pour le reste de sa vie,âge auquel le prophète Mohamed serait mort. Les locaux disent que 3 pèlerinages à Turkistan valent un pèlerinage à la Mecque. Magnifique et grandiose monument de briquettes,décoré de délicates céramiques coiffé de superbes dômes bleus,malheureusement ou heureusement des travaux de restauration sont en cours et nous empêchent d'apprécier pleinement toute la beauté des lieux,beaucoup de salles sont fermées pour cette raison,mais les lieux valaient vraiment le détour.













Petite journée qui se déroule sous le signe de la tranquillité,lieu agréable où nous pouvons nous occuper de nous et en soirée,Patrick se fait grand seigneur, m'invitant dans un délicieux restaurant,avec au menu shashlyk (brochette de bœuf) et purée maison!!!!! 

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