Ak
Bosogo,le 14-15.10.2011
Etape:40
kms
Malgré une bonne nuit de
sommeil et un excellent petit déjeuner,je ne me sens pas trop en
patte ce matin. Un ciel gris et hivernal,un froid mordant et mal de
tête voilà qui promet une journée un peu difficile. Nous remontons
toujours le cours de la rivière Gulcha aux eaux couleur bleu
glacier,à flanc de collines sont accrochés chevaux,chèvres,ânes.
La vallée se rétrécit pour devenir une gorge,pics rocheux
majestueux recouverts d'un peu de neige,somptueux en même temps
qu'inquiétant. Apparition de collines érodées oranges,vertes,que
l'on dirait sculptées par la main de l'homme,nous sommes sur une
autre planète!!!!
Une montée gigantesque qui ressemble à un
col,petit à petit les collines grandissent pour devenir de petits
montagnes rocheuses,recouvertes de pins. Vent dans le nez,les montées
pentues se succèdent et se ressemblent,dur,dur. Quelques attaques
canines, pour moi effrayantes,ne me laissent pas l'esprit
tranquille,fort heureusement,mon prince est là pour me protéger de
sa grande carcasse et d'une bonne gueulante des plus efficace. Alors
que nous nous octroyons une pause,une famille nous invitera pour un
thé accompagné de pain et de double crème,moment qui réchauffe
l'âme et le corps,nous repartons avec un délicieux pain maison sous
le bras. Nous continuons de prendre de l'altitude,nous sommes de plus
en plus fatigués et le temps devient franchement incertain,de gros
nuages noirs maculent le ciel. Que faire,l'incertitude quant au futur
col culminant à 3615 m d'altitude et la présence de quelques
villages en cours de route nous décident à nous arrêter à Ak
Bosogo,petit village rural et montagnard. Là encore trouver un gîte
nous est facile alors que les premières gouttes de pluie se mettent
à tomber. Une famille vivant dans la plus grande promiscuité nous
accueille,grand-mère,père,deux belle-fille,deux fils et deux petits
enfants, vivent dans l'espace restreint de deux petites chambres,ils
arrivent malgré tout à nous faire une petite place bien au chaud
dans leur home sweet home. Quel soulagement,dehors le temps se
dégrade encore voilà qu'il se met à neiger, c'est l'hiver qui nous
tombe dessus d'un coup,telle la gale sur un pauvre,quelle poisse!!!!
Nous
nous installons bien au chaud et avons tout le loisir d'observer
notre petite famille en action,l'incroyable relation qu'entretient,la
grand-mère de 91 ans avec son petit fils,quelle énergie pour une si
vieille dame,les belles-sœurs s'activent en préparant le repas
avant que les hommes ne rentrent à la maison. Nous faisons
connaissance du père de famille,un homme éminemment sympathique et
fort heureux de nous trouver là.
Dehors,il
fait un froid de canard et la neige continue de tomber
doucettement,et ma foi le lit semble la perspective la plus
intéressante,demain est un autre jour. Tandis que les deux familles
en compagnie de leur enfants respectifs prennent place dans une des
deux pièce,nous prenons place dans l'autre pièce en compagnie de la
grand-mère la seule à dormir dans un lit et du père,je me marre de
me voir dormir là. Impossible de s'endormir,le père qui dort aux
côtés de Patrick est tout excité et ne cesse de se relever dans
son lit avec à chaque fois une question nouvelle,encore des moments
épiques qui resteront bien gravés dans ma mémoire!!!!
Au
matin la nature a revêtu son blanc manteau et semble plonger dans un
calme sidéral. Malgré un timide soleil qui fait son apparition je
fais un peu la grimace à l'idée de partir à l'assaut du col. Le
père calmera rapidement mes inquiétudes en nous demandant de rester
un jour de plus à Ak Bosogo,trop de neige au sommet du col,ce ne
serait pas raisonnable de partir dans ces conditions,la décision de
rester pour moi n'est guère difficile à prendre.
Partons pour une longue balade
en direction du fameux col,cela nous donnera une idée de ce qui nous
attend. Les paysages sont majestueux,collines érodées et pelées
sur fond de hauts pics rocheux,la neige met un bémol à toute
l'austérité ambiante. La route tourne,vire,grimpe dieu que cela me
paraît pentu,au détour d'un virage quelques cadichons,un cheval ou
deux. C'est grandiose,mais c'est encore une fois une beauté
diabolique qu'il faut mériter,la nature se donne vraiment de la
peine pour cacher ses trésors. Au bout de 7 kms les choses se
corsent,c' en est fini du bitume et alors que commencent les lacets
du col proprement dit,la route se transforme en piste.....Nous en
avons assez vu pour aujourd'hui,nous improviserons le moment
venu!!!!!
Une fin de journée passée en
compagnie de notre famille,je ne sais pas comment ils font pour vivre
dans une telle promiscuité,entre un des enfant qui n'arrête pas de
pleurer et un couple qui n'a de cesse de se quereller,pour moi cela
devient vite l'enfer, eux ils y sont tout simplement habitués,tandis
que les uns rigolent,les autres pleurent et tout est pour le mieux
dans le meilleur des mondes!!!!!!!!!
Bonjour les amoureux,
RépondreSupprimereh bien je suis désolée, un peu en retard pour vous souhaiter une bonne traversée du désert. Mais la penser est là.
Par contre vous me semblez fatigué... Alors pensez à prendre le temps de vous reposer et d'écouter votre corps.
En tout cas je vois que vous êtes toujours bien accueillis, avec chaleur ! Elle est belle l'humanité.
Et merci pour ces belles description de paysages, ces couleurs et sentiments.
Que la route continue...
Et quelle vous soit belle