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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mardi 25 octobre 2011

Asie Centrale;Le Kirghizstan Chyiyrchyk-Gagarin du 12 au 13.10.2011


Asie Centrale:Le Kirghizstan

Chyiyrchyk,le 12.10.2011
Etape:60 kms
Un de ces matin où j'ai le sentiment d'enfiler mon bleu de travail en m'habillant,je ne peux pas dire que je me sente sereine à l'idée de cette étape à venir. Je suis assaillie par les doutes et les interrogations. L'hiver à venir,les routes escarpées,les hauts cols jalonnant notre parcours,je me fais un film empli de difficultés à venir toutes plus infranchissables les unes que les autres. Ce n'est qu'une fois les fesses posées sur la selle de mon bucéphale que je retrouve une certaine lucidité et tranquillité d'esprit,j'aviserai le moment venu!!!!!
Gazés dès les premiers coups de pédale,point n'est besoin d'attendre pour être d'emblée dans le vif du sujet. Les 20 premiers kilomètres de cette étape seront des plus pénibles et pas franchement agréables,une route belle et large toute en montée qui elle aussi annonce d'emblée la couleur des étapes à venir,mais un trafic important,une pollution à son paroxysme(l'essence ne doit sans doute pas être de bonne qualité). Étonnamment,alors que le pays est bien plus pauvre,les voitures y circulant y sont bien plus grosses,les chauffeurs quant à eux sont extrêmement impatients et ont la main agile sur le klaxon.
Le sol est pauvre et la terre aride,les cultures sont peu nombreuses et ce sont principalement des fruitiers affichant de magnifiques couleurs automnales qui jalonnent notre route.
Je jubile encore une fois je suis au royaume des cadichons. L'environnement est de plus en plus désertique,seuls quelques arbres côtoient les lits de rivières complètement asséchés en cette saison. Dieu que cela monte,nous n'y sommes plus vraiment habitués,un thé pris dans une gargote en compagnie de chauffeurs chinois,nous parle de l'ambiance à venir,pas franchement engageant les rapports. Nous poursuivons vaillamment notre route,traversons quelques petits villages à la marmaille super sympa et souriante. Les kirghize me semblent beaucoup plus discrets
distants et moins intéressés par nos personnes,cela nous fait quelques vacances après l'Ouzbékistan,nous profitons pleinement de cette tranquillité retrouvée. Lors d'un arrêt casse-croûte,un homme qui pendant un temps certain nous observera depuis l'autre côté de la route,finira par s'approcher en compagnie de sa petite fille pour nous offrir un plein sac de pommes,profondément émus et touchés par ce geste,de plus les pommes sont délicieuses.
Les contre forts d'une chaîne montagneuse commencent franchement à se rapprocher,c'est aussi superbe qu'inquiétant,dire qu'il va falloir traverser tout cela,rien que l'idée me fait frémir!!!!!! Nous nous retrouvons bientôt au pied d'une rude grimpette qui semble annoncer un col. L'après-midi étant déjà bien avancée,nous hésitons à poursuivre ne sachant pas le nombre de kilomètres et la configuration des lieux.
En contre-bas de la route,une masure sise au bord d'un petit ruisCseau nous semble bien tentante. Nous nous y engageons,et là une vieille dame toute souriante, nous y accueille et nous fait comprendre par le langage des mains que nous pouvons planter notre tente. L'affaire est rondement menée,notre guitoune plantée nous pouvons nous intéresser à ce qui se passe autour de nous. Notre vieille dame vit en compagnie de son petit fils,d'une multitude de poules,de chiens dans une crouille petite maison de rien du tout,une petite chambre munie d'un lit et d'un poêle qu'elle partage avec l'enfant,sans doute ne possède-t-elle rien du tout,mais la bonté peut se lire sur son visage tavelé par le temps et la rudesse de la vie. Elle nous offre du pain et de l'eau afin que nous puissions consacrer au rituel de notre café,signe que l'étape du jour,qui fut des plus sportive est terminée,tandis que l'enfant se régale des petits gâteaux que nous lui offrons. Une fois le soleil couché,il commence vraiment à faire froid,signe que nous avons sans aucun doute gagner en altitude. Une bonne soupe de nouilles revigorante,avant que nous nous réfugions bien au chaud dans notre petite maison,la seule que nous possédons.


























Gagarin,le 13.10.2011
Etape: 65 kms



La nuit de sommeil fut excellente et réparatrice,et nous sommes une fois de plus franchement émus et touchés lorsque notre vieille dame nous amènera un bol de plov en guise de petit déjeuner. Paquetage en ordre dernier signe de la main,avant de s'attaquer à ce qui sera effectivement un col,5 kms de rude mais régulière montée jusqu'au Chyiyrchyk,culminant à 2389 m. Nous plongeons en roue libre,cheveux au vent,jusqu'au village de Gulcha. Longue descente qui me laisse transie de froid,difficile de gérer les températures,lors de la montée du col j'aurais pu pédaler en bikini et voilà que désormais j'aurais presque besoin d'une combinaison de survie!!! La route est magnifique,bordée de collines arides et pelées,quelques arbres aux magnifiques couleurs automnales,c'est toujours le royaume des ânes,troupeaux de chèvres,moutons et peu de circulation. Gulcha,grand bourg sur les bords de la rivière du même nom,bazars animés et population rurale,sentiment d'un retour en arrière dans le temps. L'opportunité de quelques achats en prévision... avant de remonter en selle. Nous remontons le cour de la rivière le long d'une route exempte de circulation,bordée de collines aux douces formes arrondies,nous retrouvons la solitude des grands espaces,quel bonheur!!!! La route est cependant fortement vallonnée,peu à peu les collines se resserrent autour de nous,la nature affiche sa plus belle austérité. Un fort vent glacial se met à souffler,mais nous ne lui en voulons pas trop,car pour une fois c'est dans les fesses qu'il donne de la voix. Notre route serpentine longe quelques cours d'eau bordées de bouleaux,peuplier,paysages qui ne sont pas sans me rappeler le Ladakh,Zanskar,Pakistan. Nous atteignons bientôt le petit village de Gagarin,et trouvons aisément une famille d'accueil,qui dès notre arrivée s'active pour nous restaurer,pain et confitures maison à tomber par terre. Bien que tous très attentionnés,le contact est beaucoup plus discret,la communication moins aisée,notre jargon russo khirgize semble ici incompréhensible,mais qu'à cela ne tienne la chaleur de l'accueil est bien présente. Une succulente soupe en guise de dîner avant que nous nous glissions dans nos couches.





















 










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