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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

dimanche 18 septembre 2011

Asie Centrale:Le kazakhstan Baïkonour du 9 au 11.09.2011





Asie Centrale:Le Kazakhstan

Sur la route de Baïkonour:du 9 au 11.09.2011
1ère étape: 82 kms
Voilà un mois que nous n'avons plus pédalé de manière sérieuse et c'est chargés comme des bourricots que ce matin nous reprenons la route en direction des fameuses steppes de l'Asie Centrale,je m'en sens tout guillerette!!!!Une énorme pensée pour ma didi qui fête en ce jour son anniversaire ne manque pas de m'accompagner dès mon réveil,et oui tu me manques ma didi et je trinquerais bien un petit coup en ta compagnie!!!!
Un dernier bon petit déjeuner en compagnie de Colette et José avant que ces derniers nous guident à travers les rues défoncées de la ville. La croisée des chemins se présentent bien trop tôt,celle-ci sonne l'heure de la séparation,nous empruntons chacun la route effectuée par l'autre jusqu'à ce jour,peu de chance que nous ne nous rencontrions à nouveau prochainement!!!! Dernières embrassades,derniers signes de la main,hasta luego et bonne route les Amis et merci encore pour ces merveilleux moments passés en votre compagnie!!!!!! 
Nous entrons de suite dans le vif du sujet,la route ,je le savais, n'est que lambeaux,dédale de trous,bosses,ornières à travers lesquels il faut jongler,sans parler de la poussière que nous ne tardons pas à manger,la douche de toutes manières n'est déjà qu'un lointain souvenir,voilà 4 jours que nous ne nous sommes pas réellement lavés,qu'est-ce que nous pouvons être crades tout de même!!!! Mais je m'en fous car me voilà au sein de ces immenses espaces désertiques et qui donc pourrait se soucier que je sente bon ou pas. La steppe est là ,à perte de vue,sableuse et couverte de petits épineux,un calme intense,rien que mon poussin,nos deux bucéphales et moi-même,le sentiment d'être seuls au monde,deux petits points minuscules voguant sur le dos de notre vaste planète,je voudrais que ceci ne s'arrête jamais. De temps à autres des petites dunettes de sable,grand nombre de troupeaux de chameaux,je les trouve marrant avec leurs bosses poilues et leurs têtes d'autruche,ils nous regardent passer en ruminant nonchalamment, quelques troupeaux de biquettes,moutons et chevaux.





La route est en réfection sur toute sa longueur,mais j'avoue ne pas bien comprendre le système,chacun y va de son petit bout,bien souvent fort éloigné l'un de l'autre et une question se pose à moi,comment vont-ils faire pour arriver à joindre correctement tous ces divers bouts?????? Lors de travaux,la route est déviée et nous devons alors emprunter des bouts de piste plus ou moins en bon état et plus ou moins longs,l'occasion à chaque fois de remanger un peu plus de poussière lorsque nous croisons un véhicule,ce qui fort heureusement est plutôt rare,la circulation est quasiment inexistante sur cette portion de trajet. Ce n'est certes pas de tout repos,mais je dirais que ceci est plus une épreuve d'endurance que de véritables efforts physiques,mais mes fesses et mes bras ne tardent pas à devenir douloureux tant je suis secouée comme un prunier,sur cette chaussée scabreuse.







Alors que nous sommes en train d'effectuer une pause casse-croûte sur le bord de la chaussée,une voiture s'arrête,à son bord un homme obèse qui peine à s'extirper de son véhicule afin de venir nous voir, après les quelques questions rituelles de rigueur il tend à chacun de nous un billet de 2'000 Tenge(équivalent de 20 €) avant de regagner sa voiture et de repartir sur les chapeaux de roue,nous en restons comme deux ronds de flan,que signifie ce geste,avons-nous l'air de véritables cloches,est-il en train de nous récompenser de nos efforts,nous ne le saurons jamais,mais je me sens profondément émue par ce geste. Plusieurs fois au cours de la journée d'autres voitures s'arrêteront s'enquérant de savoir si nous avons quelque problème,un autre nous offrira une bouteille de 5 l d'eau. La plus grande surprise de la journée nous est réservée lorsqu'une voiture s'arrête brusquement,au loin nous voyons deux petits points s'en extraire tels deux polichinelles,ce sont Andrei et Macha,qui parcourt le pays en stop,cela fait 7 jours qu'ils sont sur la route sans avoir dormi. Les retrouvailles sont brèves,mais le bonheur en est intense!!!!
La rudesse de l'environnement,le manque d'eau, n'incite pas franchement la population à s'installer dans ses régions,malgré tout, de temps à autres nous pouvons apercevoir au loin,toujours éloignés de l'axe principale,quelques petits hameaux isolés.













La journée touche à sa fin et nous commençons à en avoir plein les bottes,cela tombe bien une maison se présente à nous, y vit une petite famille grands-parents,enfants et petits enfants,pas une seconde d'hésitation lorsque nous demandons à pouvoir nous installer là pour la nuit. Un petit balcon devant la maison avec vue sur le ciel étoilé sera notre chambre pour cette nuit. Très accueillants et hospitaliers les kazakh sont généreux sans être envahissants,ce qui est fort appréciable lorsque la fatigue est présente!!!!!
































2ème étape: 72 kms,le 10.09.2011
La nuit fut douce et le sommeil réparateur et mon poussin est le plus heureux des hommes,il peut boire son café dès le saut du lit.
Le Kazakhstan est un pays des plus venté. La chance d'avoir été jusque là épargnés par les furies d'Eole ne pouvait pas durer,dès notre réveil il nous annonce la couleur et n'aura de cesse de faire part de sa présence tout au cours de cette journée et bien évidemment pas dans les fesses cela aurait été trop beau!!!!!! La steppe quant à elle n'est plus aussi plate que la veille,successions de faux plats toujours sur la même «route» accidentée,les portions de piste sont encore plus importantes que la veille je devrai par moments pousser mon vélocipède,mais je me sens bien et rien ne peut entamer mon moral qui est beau fixe.









 Les kilomètres défilent,jalonnés par une infinité de poteaux électriques seuls reliefs au milieu de toute cette immensité. Peu à peu le sable cède la place à une terre ingrate et poussiéreuse,présence de quelques étendues d'eau,où s'ébrouent troupeaux de chevaux,chameaux,moutons,biquettes qui sont quasiment les seuls habitants de ces lieux, amenant une touche de gaieté au sein de toute cette aridité. Encore une fois les bipèdes que nous sommes se sentent bien petits.







En fin d'après-midi,le vent se renforce,il devient de plus en plus dur d'avancer,quand comme par miracle apparaît un algeco investi par des travailleurs de la route tous sont turcs de la région de Trabzon. Fidèles à leur traditionnel sens de l'hospitalité,ils nous accueillent à bras ouverts,nous offrant thé et eau fraîche revigorants et nous permettent de planter la tente au près de leur algeco. Nous sommes samedi et tous s'apprêtent à partir pour leur jour de congé hebdomadaire,tout en laissant à notre disposition un thermos d'eau chaude et de nombreuses victuailles,pain,fromage,tomates,olives...... nous restons en compagnie du gardien kazakh qui dormira au près des machines de chantier.
Monter notre tente avec le vent infernal qui se déchaîne sur nous est un véritable exercice de style que nous finissons par accomplir avec succès. Nous n'attendrons même pas le coucher du soleil pour nous effondrer sur nos couches repus de fatigue!!!!!


Baïkonour,le 11.09.2011
Etape: 70 kms
Le vent qui s'était endormi au cours de la nuit se réveille à nouveau dès potron minet,cela annonce une nouvelle journée des plus sportive. Les paysages ne varient guère de ceux de la veille,juste un peu plus désertiques et oui cela est possible,même la présence animale y est désormais inexistante. La route est fidèle à elle-même toujours aussi ingrate,un thé partagé en compagnie des travailleurs de la route et ma foi je me sens toujours aussi heureuse au milieu de tout cela!!!!!



Nous ne sommes pas mécontents lorsque nous apercevons la ville de Baïkonour et son cosmodrome,c'est tout de même un bonheur fatiguant. Pour la petite histoire,le cosmodrome de Baïkonour fut le site de lancement de toutes les équipes soviétiques se rendant sur la lune. C'est de là que partit Yury Gagarin le premier homme à se rendre dans l'espace en 1961. Les lieux sont sous haute surveillance et pas question de s'en approcher à moins de rechercher les emmerdes et comme nous en avons eu notre comptant,nous nous abstenons!!!!! Apercevoir ce lieu où ce sont déroulés certains des hauts faits de l'Histoire de l'Humanité ne laisse pas complètement indifférent.

La petite ville est construite de bric et de broc,poussiéreuse et peu entretenue,la population n'a pas l'air bien riche dans le coin. Le propriétaire du petit magasin dans lequel nous effectuons notre approvisionnement mettra un petit local bien frais à notre disposition dans lequel nous pouvons installer nos couches pour la nuit. Une toute petite maison dans laquelle s'entassent 4 personnes est plantée dans la cour,tous sont aux petits soins pour nous,et la cerise sur le gâteau nous avons même la possibilité de prendre une douche,il était temps,cela faisait une semaine!!!!!



























1 commentaire:

  1. Bonjour les amis,
    Nous venons de parcourir les premiers épisodes de la traversée du Kazakhstan; nous sommes heureux de voir que vous vous plaisez bien dans ce pays, l'hospitalité, il est vrai, de nos amis kazakhs,est exceptionnelle. Pour la route, nous n'avions pas trop insisté, et nous voyons que malgré les difficultés, le moral est au beau fixe.
    Connaissant cette route, bravo pour votre courage et votre volonté !
    Et pour le visa chinois, OK ? Etes-vous toujours à Tachkent ?
    Bonne continuation sur les routes du monde,
    nous pensons bien à vous après ces trois jours passés ensemble à Aral, c'était super !
    pensées affectueuses.
    Coco et José

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