Ma photo
Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

samedi 17 septembre 2011

Asie Centrale: Le Kazakhstan Aktau-Arals du 5 au 8.09.2011




Asie Centrale: Le Kazakhstan

Aktau-Aralsk du 5 au 8.09.2011

Pas évident de trouver notre chemin jusqu'à la gare,le peu de panneaux indicateurs qui existent dans ce pays sont écrits en russe ou en kazakh,autant dire du chinois pour nous,l'une des langue utilisant l'orthographe cyrillique tandis que l'autre la même mais modifiée,la population ne parle quasiment pas l'anglais!!!

                                            La gare trouvée,rebelote pour déchiffrer notre billet et savoir dans quel wagon nous rendre et puis il y a le souci de nos vélos aucun compartiment prévu pour eux,il va falloir la jouer fine. Le train arrivé,les contrôleurs nous demandent ce que nous comptons faire de nos vélos,il nous font comprendre que pas de place. Nous ne nous affolons pas déchargeons nos sacoches et nous montrons déterminés à embarquer nos montures. La glace est brisée les contrôleurs commencent à se marrer et à s'intéresser d'un peu plus près à notre étrange équipage,l'un d'eux fait signe à Patrick de le suivre,nous sommes dans le wagons de tête et au bout de celui-ci un espace dans lequel nous pouvons caser nos vélos qui devraient pouvoir voyager dans un confort relatif et pour pas un rond.

Nous voyageons bien évidemment,est-il besoin de le préciser en classe économique, la moins chère,mais contre toute attente le train est des plus confortable et peut aisément rivaliser avec la SNCF,la place y est suffisante pour ranger nos nombreuses valoches,un matelas pour recouvrir la dure couche et summum du luxe,chacun reçoit emballés de manière individuelle,deux draps,une taie d'oreiller et une serviette éponge. Le train s'ébranle pile poil à l'heure,tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.



                                                                                Les routes étant apparemment en piteux état ,je pense que nous aurons largement le temps de nous en rendre compte,le train est un moyen de transport des plus prisé au Kazakhstan et celui-ci affiche complet. La population s'organise pour les longues heures de train à venir. Les femmes se mettent en chemises de nuit,plutôt marrant,les nombreuses victuailles toutes plus alléchantes les unes que les autres sortent comme par magie des besaces qui semblent sans fond,de l'eau chaude est en permanence à disposition,je retrouve cette odeur de soupe de nouilles qui pour moi sera éternellement associée aux trains chinois.



                                                     A peine avons-nous décoller,c'est à ce moment là que je prends conscience que la ville d'Aktau est construite en plein milieu du désert,cernée par la mer et la steppe,que je retrouve avec un bonheur intense les grands espaces dont je rêve depuis si longtemps. Depuis le temps que j'entends parler des steppes de l'Asie Centrale,elles sont enfin là qui défilent sous mes yeux,elles s'étendent à l'infini,recouvertes de petites touffes d'épineux,austères,arides,terres assoiffées et inhospitalières mais pas complètement puisqu'y vivent des troupeaux de chèvres,moutons,chevaux, chameaux.


                                                              Le plateau d'Ustyurk et ses formations calcaires colorées posées au milieu de la steppe, comme sculptées par la main de l'Homme a pour moi fière allure,Patrick se moque gentiment de mon engouement pour de tels paysages. Bientôt la nature retrouve toute sa platitude,et je pourrais me demander si nous avançons tant les paysages traversés sont identiques au cours des nombreux kilomètres à venir,j'ouvre grand les yeux bien décidée à ne pas en perdre une miette et ne m'en lasse pas.





















                                                            Nous passerons 36 heures dans ce train en compagnie d'une population kazakh tranquille,qui bien souvent nous observe du coin de l'oeil sans vraiment entrer en contact avec nous,ce n'est que vers la fin de notre voyage que les langues se délient un peu et que l'on nous pose les questions rituelles qui ne varient guère d'un pays à un autre. Sans doute beaucoup trop de temps pour réfléchir et penser,je me sens prise tout à coup d'un immense coup de blues,toute la tension accumulée au cours des dernières semaines semble céder et j'ai le sentiment de me dégonfler comme une baudruche,la suite du voyage m'inquiète et je me demande ce que je fous là,je cherche un sens à la vie que je mène,de plus il faut que je me prépare à une nouvelle nuit blanche l'arrivée à Aralsk est prévue pour 0 h 40. Les contrôleurs viennent nous prévenir, il est temps de rassembler nos bagages et d'être prêts à débarquer,le train ne s'arrête que 5 minutes en gare,après le coup de blues,l'occasion pour moi d'un grand coup de stress,heureusement Patrick est là pour me soutenir moralement. Tout se passera finalement du mieux du monde,plusieurs personnes nous ayant fort obligeamment prêté main forte nous nous retrouvons bientôt avec armes et bagages sur les quais de la gare d'Aralsk.



                                                          La gare d'Aralsk semble plutôt mal famée,quelques noctambules imbibés d'humeur agressive,ne nous donnent guère envie d'y passer la nuit. En face de la gare un parc semble tout indiqué comme lieu de repos,et là une magnifique surprise qui manque de me faire pleurer,c'est la cerise sur le gâteau:le camion de Colette et José est là stationné bien en vue qui nous attend. Colette et José,couple français que nous avions rencontré en Turquie et avec qui nous sommes toujours restés en contact,les sachant dans le coin, je leur avais envoyé un petit mot pour leur indiquer notre point de chute et notre heure d'arrivée. Mon coeur se gonfle d'émotions,l'impossible qui devient réalité,être attendue par quelqu'un dans ce coin paumé du monde,voilà qui redonne un sens à cette merveilleuse aventure humaine qu'est le voyage,les questions n'ont plus lieu d'être,je sais pourquoi je mène cette vie là!!!!!



                                                                        Un vent glacial nous transperce jusqu'aux os, nous passerons le reste de la nuit à nous les geler copieusement sur un banc,tandis que nos potes dorment tranquillement à bord de leur camion. Je suis impatiente de les revoir,mais ne peux décemment les réveiller à une heure aussi indue. A signaler que durant notre trajet en train sans que nous nous en rendions compte nous avons changé de fuseau horaire,le pays est tellement grand et nous devons avancer nos montres(que nous n'avons pas) d'1 heure.
A 8 h nous n'y tenons plus et réveillons nos amis,joie et bonheur intense des retrouvailles,nous avons tant de choses à nous dire. Tous deux nous bichonnent café,brioches un vrai petit déjeuner,oubliées toutes les fatigues de la nuit.







                                                                  Aralsk,ville de quelques 40'000 habitants située jadis sur les rives de la défunte mer d'Aral,victime des schémas d'irrigation soviétiques. Cependant grâce à l'aide d'agences internationales et de la banque mondiale,le coin nord séparé de sa partie sud est en voie d'être sauvé. Grâce à la construction dans un premier temps d'une digue en terre(qui s'est effondrée) avant d'être remplacée par une digue en béton,empêchant l'eau de s'écouler vers le sud,la petite mer d'Aral a commencé à se remplir à nouveau,permettant ainsi à quelques pêcheurs de pouvoir à nouveau opérer et l'ouverture d'une poissonnerie employant quelques 60 ouvriers. Si quelques espoirs sont permis du côté de la petite mer d'Aral,celle située au sud semblerait définitivement condamnée. Du port d'Aralsk ne subsiste qu'une ou deux épaves rouillées baignant dans des eaux glauques et marécageuses,bien triste spectacle!!!!!
Nous trouverons à planter notre tente dans la cour d'une petite maison et passerons les deux jours suivants en compagnie de Colette et José,purs moments de Bonheur qui m'ont fait tant de bien à l'âme et au coeur. Un pincement au coeur au moment de la séparation,mais tellement reconnaissante de ces instants que je l'accepte bien volontiers.
























Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire