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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mardi 12 juillet 2011

Pays du Caucase La Géorgie Akhaltsikhe-Sapara 03 au 04.07.2011

Pays du Caucase:La Géorgie


Akhaltsikhe,le 03.07.2011
Etape: 34 kms

Presque le tour du cadran,mais le réveil est difficile,le temps quant à lui est revenu à de meilleures dispositions et le soleil luit sur ces magnifiques paysages montagneux. Inutile d'imaginer rester un jour de plus en ces lieux luxueux et idylliques nous n'avons plus un sou turc en poche,il est temps de rejoindre la frontière géorgienne. Après un petit déjeuner copieux,nous remontons en selle pour amorcer la journée en guise de dessert une belle et énorme patate,la terre est certes ronde mais en tous cas,pour notre plus grand désespoir par moments,pas plate!!!!!!!!
L'étape de la veille a laissé quelques traces et mes gambettes renâclent devant l'effort. Nous nous élevons toujours plus hauts à travers paysages alpins,pâturages,vergers,champs de patates et autres cultures avant de plonger et de débouler vers la frontière turque de Turközü,ne serai jamais arrivée aussi rapidement à un poste frontière. L'endroit est complètement inanimé,on ne peut pas dire que cela se bouscule au portillon pour se rendre en Géorgie!!!!! Passage de la douane turc,pour Patrick comme une lettre à la poste de mon côté,regards suspicieux et interrogateurs de la part des douaniers,ceux-ci n'arrivent pas à faire le lien entre la photo de mon passeport et ma tête du jour. Conciliabule de courte durée avant d'appliquer le tampon de sortie,pas de fouille en route vers la douane géorgienne,un simple algeco. Les formalités sont d'une simplicité déconcertante,on nous tire le portrait à l'aide d'une petite caméra,le tampon est appliqué aussi sec,bienvenus en Géorgie,l'affaire est dans le sac. Pas d'agitation,pas de marché noir pour le change de l'argent,mais un autre algeco et celui-ci et bien c'est la liberty bank!!!!! L'argent,le lari géorgien(GEL) est changé au taux du jour,1€ est l'équivalent de 2,36 GEL. Nos sous en poche,nous sommes dirigés vers un vétuste hangar où trône la machine à rayons X entourée
de fonctionnaires apathiques,qui,tout à coup débordés et déconcertés par notre apparition,ne semblent avoir que la force de lever la main afin de nous laisser passer. WELCOME TO GEORGIA!!!!! petit pays MONTAGNEUX de 4,7 millions d'habitants.






La montre est avancée d'une heure,moment de ma vie qui s'envole en fumée,déjà que je la trouve bien courte!!!!! C'est à ce moment là que je réalise pleinement que j'ai définitivement quitté la Turquie,chapitre qui se clos avec un petit pincement de coeur,tant de belles rencontres,de bons moments,de magnifiques paysages et d'endroit à y découvrir encore,même après tout ce temps passé en Anatolie,je reste sur ma faim et je viens juste de quitter ce magnifique pays que déjà je songe au moment où j'y reviendrai,quand vais-je donc songer à arrêter mes pérégrinations?????
Paysages montagneux,forêts tout cela est bien beau et continue surtout de grimper magnifiquement,aucun doute n'est permis,nos mollets vont encore une fois être mis à rude contribution. Une des première excellente surprise et non des moindre la route est en excellent état,flambant neuve et quasiment exempte de tout trafic et je ne peux que m'en réjouir car le peu de véhicules rencontrés émettent une fumée tellement noire et nauséabonde que c'en est à peine croyable,rarement expérimenté une telle chose jusqu'à présent.
Nous ne tarderons pas à rencontrer notre première petite bourgade géorgienne,Vale, sa partie rurale est composée de grandes fermes en pierre,tandis que le centre urbain est une grande avenue,bordée de massives bâtisses grises datant de l'ère communiste dans un état de décrépitude plus ou moins avancé. Visite au passage de la magnifique petite église datant du 7 ème siècle où le service dominicale vient de s'achever. Dimanche et heures chaudes de la journée, pas de grande agitation,seuls quelques badauds en famille flânent dans les rues. La route se poursuit au rythme lent de nos mollets et personnes fatigués.















Akhaltsikhe( qui signifie nouveau château en géorgien),22'000 habitants,la plus grande ville de la région,dominée par une forteresse qui n'a rien de nouveau puisqu'elle date du 12 ème siècle. Là aussi immenses bâtisses grises et imposantes(architecture typiquement russe)beaucoup d'entre elles ont connu des jours meilleurs,état de décrépitude plus ou moins avancées ou complètement abandonnées,il émane d'elles comme un air de tristesse et de désolation,le communisme y a laissé son empreinte toute de grisaille et d'austérité. Habituée à naviguer depuis de nombreux mois en terre musulmane,le choc culturel est d'importance,les femmes sont vêtues de cours,seins proéminents épaules nues,maquillées,l'impression que derrière chacune d'elle se cache une prostituée,l'alcool est présent partout et semble couler à flot,nous ne tardons pas à rencontrer nos premiers poivrots,j'ai tout à coup le sentiment d'avoir fait mon entrée dans un vaste lupanar!!!! Vision des choses que je sais totalement faussée par ma longue immersion en culture islamique. Géorgie une inconnue totale et un immense point d'interrogation,appréhension d'une nouvelle réalité,de nouveaux repères sont à mettre en place,l'excitation de nouvelles découvertes est à son point culminant. Pour reposer notre fatigue du jour,l'hôtel Meshketi,architecture typiquement communiste,grand bloc de béton de couleur grise,de longs couloirs , un nombre de chambres hallucinant,il y aurait sans doute de quoi loger une partie de l'armée russe.... Notre home sweet home est plus que correcte,la chambre dotée d'un très haut plafond est propre,la literie,certes, un peu défoncée mais cela fera largement l'affaire pour la nuit!!!!
L'accueil y est des plus chaleureux,malgré la difficulté de communication,pour le moment depuis que nous sommes en Géorgie par rencontré âme qui vive qui parle un mot d'anglais ou autre langue connue de ma personne et ce n'est pas mes 3 mots de russe(vague réminiscence de quelques cours pris il y a fort longtemps) qui vont pouvoir venir à mon secours,mais le langage universel des mains fonctionne parfaitement bien et fait des merveilles puisque j'arrive à négocier le prix de la chambre il passera de 30 GEL à 20 GEL!!!!!! Il n'y a plus qu'à nous installer dans notre datcha russe,même le P.Q semble être une relique de l'ère communiste,d'une couleur grise peu engageante,il arrache les fesses telle de la toile émeri,une excellente douche chaude me remettra d'aplomb avant de prendre la température des lieux,tout me paraît tellement étrange en ce jour.
Un géorgien fort bien intentionné emmènera Patrick à la recherche d'une carte routière du pays,impossible à trouver en ces lieux,nous nous en passerons ,de toutes manières il n'y a guère le choix de route pour le trajet que nous nous proposons d'effectuer. Ce même géorgien nous emmènera dans sa vieille Lada brinquebalante pour un tour gratuit de la ville,à chaque fois qu'il passe devant une église(et la ville en compte un certain nombre) il se signe frénétiquement 3 fois consécutivement,avant de nous déposer devant notre hôtel et de disparaître à jamais de notre vie. Au terme de cette première journée géorgienne,riche en découvertes l'impression générale est plus que favorable,je suis sûre que ce petit pays et ses habitants sauront trouver le chemin de mon coeur!!!!




Akhaltsikhe- Sapara - Akhaltsikhe,le 04.07.2011
Etape: 22 kms

L' attroupement se crée autour de nous et c'est sous l'oeil des plus intéressé de la population locale que nous préparons nos vélos sur le trottoir,difficile de répondre aux questions qui fusent de partout nous n'y comprenons que dalle et définitivement personne ne parle l'anglais. Visite au joli petit marché local pour le réapprovisionnement,les produits y sont frais et artisanaux,fruits et légumes magnifiques,c'est le temps des cerises ,des abricots et des pêches,le fromage artisanale extrêmement salé afin de permettre sa conservation se vend par motte de 1 kg. L'occasion de goûter à de délicieux Khatchapuri(sorte de feuilletés au fromage) tout frais et tout chaud.







Il n'est pas tard mais déjà la chaleur nous recouvre de sa chape de plomb,pour la première fois depuis fort longtemps je peux me mettre à l'aise,gambettes et épaules nues,plus habituée du tout à être aussi « légèrement » vêtue j'en ressens tout d'abord comme un sentiment de gêne,l'impression d'être indécente!!!!!! Incroyable comme nous pouvons être conditionné par le milieu dans lequel nous évoluons!!!!!
Je suis consternée,lorsque nous bifurquons pour prendre la route du monastère de Sapara de constater que celle-ci se résume en une infâme piste caillouteuse et ascendante ,il nous faudra un temps infini pour parvenir à destination,bien souvent obligés de mettre pied à terre afin de pousser nos vélos sur ce sentier impraticable. Je soupçonne une manœuvre du fourbe Belzébuth afin de nous décourager,mais nous avons la dent dure et malgré la difficulté nous nous accrochons,les paysages sont superbes et sauvages,une vallée de champs cultivés entourée des montagnes pelées du Caucase, de temps à autres un paysan,un troupeau de vaches... ne m'empêche pas de me demander si vraiment toute cette débauche d'énergie vaut bien la peine,la réponse arrivera d'elle-même lorsqu'au détour de la piste apparaissent juchés sur un aplomb rocheux et entourés d'une dense forêt une vieille forteresse et le complexe monastique de Sapara. L'endroit me semble magique et tout droit sorti d'un comte de fée,peuplé de moines aux longs cheveux et barbes tout vêtus de noir,qui respirent une certaine austérité. Je ne peux pas dire que l'accueil est des plus chaleureux,notre arrivée se passe plutôt dans l'indifférence et chacun continue à vaquer silencieusement à ses occupations.
Datant du 9 ème siècle,de nombreux moines ayant eu une importance considérable dans l'histoire ecclésiastique géorgienne,y ont résidé au cours du temps. Magnifiques fresques et reliefs,l'endroit dégage cette énergie toute particulière émanant de tous ces lieux qui au fil des siècles ont vu se réunir tant d'humains unis dans un même élan de piété et de prières. Moi même qui ne suis pas croyante au sens strict du terme,m'adonnerai au rituel de la bougie(ici elles s'allument par 3). Moments forts en émotion,petite flamme vacillante trait d'union entre tous les mondes abolissant les notions de temps et de distances qui continuera de briller après mon départ. En ce jour une pensée tout particulière pour Jeanine et Jean,qui possèdent cette âme pure et généreuse des personnes de la campagne,m'accompagne,je sais Jeanine que tu suis régulièrement nos aventures sur le blog et je voudrais par ce petit mot t'assurer de mon amitié et surtout te dire que malgré la distance je ne t'oublie et espère bien te retrouver en pleine forme lors de mon retour!!!!!! Je compte sur toi pour la photo du retour accompagné du bon verre de cidre servi par mon ami Jean!!!!
Le chemin du retour sera aussi ardu que celui de l'aller,et la décision est rapidement prise de retourner dans notre datcha russe d'Akhaltsikhe pour la nuit,je suis rétamée. Une bonne bouteille de rouge,et oui le vin géorgien est fameusement réputé,sera notre gâterie de cette dure journée,à votre santé cela faisait longtemps!!!





















































2 commentaires:

  1. partir sur la piste abrupte et rocailleuse de la spiritualité, pour revenir ventre à terre se bercer dans les bras d'une bouteille!! ah ces dopés du vélo!!!

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  2. Je me prépare à un nouveau voyage cette fois en vélo. Mais dans ce domaine j'ai peu d'expérience. Je veux parler en vélo. J'ai voyagé à pieds.
    Je table sur 70 à 80 km par jour. Ceci est il un bon rythme ?
    En tout cas ce que vous faites est super. Bravo et bon voyage

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