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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

dimanche 12 juin 2011

Turquie Anatolie du sud est Dyarbakir-Silvan du 16 au 21.05.2011



Anatolie du sud est

Ferry,le16.05.2011

Etape:52 kms


Les effets dévastateurs du camping se font sentir,au réveil j'ai les yeux gonflés et j'ai l'air d'une grenouille,ce n'est pas beau à voir. Quitter notre verdoyant carré de pelouse au bord de l'autoroute ne pose pas vraiment de problème et on dirait bien que mon monologue avec les dieux du Mont Nemrut aie payé,un magnifique soleil illumine le ciel ce matin,quel bonheur. Reprendre la route m'inquiète un peu,je ne sais comment vont se comporter mes jambes et les 30 premiers kilomètres parcourus hier en voiture me semblent fort pentus. Au cours de ces deux derniers jours nous avons cohabité avec un couple de Suisse de Zurich,je me sentais tout guillerette à l'idée de rencontrer des compatriotes,mais à l'image de la vie dans notre société occidentale nous n'avons guère échangé que quelques mots,chacun dans son monde et apparemment nous ne sommes pas dans le même!!!! Cependant au moment de partir,notre Suissesse nous photographiera sous toutes les coutures,nous les croiserons plus tard sur la route et nous la retrouvons accroupie au bord de la chaussée refaisant des clichés de nos personnes dans l'effort,la légende sous la photo sera-elle animaux rares en voie de disparition????
Il n'y a pas à dire le soleil amène une toute autre dimension aux choses,la nature explose de couleurs et d'odeurs,l'énergie est de retour et le moral suit la même courbe ascendante,je me sens heureuse sur ma bicyclette,même mes jambes sont à nouveau en grande forme plus aucune trace de douleur et ces côtes qui m'apeuraient seront dévorées au rythme tranquille de mes mollets qui s'agitent tels des pistons bien huilés. Une brise impétueuse et sporadique est la bienvenue,rafraîchissante elle atténue la chaleur qui est intense. Les paysages sont magnifiques,champs de blé,de colza,herbes entremêlés de fleurs sauvages de toutes les couleurs,le tout est très vallonné entouré de montagnes volcaniques,au loin je vois scintiller les méandres des eaux bleues de l'Euphrate,avec en toile de fond le vol de quelques cigognes,spectacle grandiose dont nous pouvons jouir en toute sérénité la route étant quasiment complètement désertée par le trafic. La région est fort peu habitée et nous sommes seuls au monde au milieu de toute cette beauté sauvage. En passant un clin d'oeil au Mont Nemrut, chapeauté d'une grosse masse nuageuse noire et menaçante, et à ses dieux versatiles qui dans leur oisiveté oublient bien souvent de préserver le monde des catastrophes naturelles,par moments on dirait bien que les dieux sont tombés sur la tête!!!!



La route se poursuit dans l'allégresse entre grosses montées et petites descentes,mais notre serpentin d'asphalte reste désespérément pourri et n'est pas de tout repos. Présence d'un peu de pétrole dans la région et de temps à autre se matérialise telles de gros oiseaux mécaniques incongrus,des pompes servant à extraire l'or noir des sous-sols.
Sur les derniers kilomètres la route descend de manière abrupte pour nous amener sur les bords de l'Euphrate où nous attend un «ferry»,il n'en n'a que le nom, c'est plutôt sur une barge que nous embarquons afin de traverser le bras du fleuve qui sinue au milieu d'une belle faille rocheuse. C'est magnifique,le tout respire calme et tranquillité et donne envie de s'y poser le temps d'une brève halte. Nous nous proposons de tâter le terrain,un thé bu dans une gargote,l'homme contrairement aux habitudes locales n'est pas des plus sympathiques, et nous abandonnons l'idée de rester là pour la nuit. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur,nous remontons sur nos bicyclettes et décidons d'aller chercher notre bonheur ailleurs. A peine avons-nous parcouru 100 m que d'une autre petite terrasse un homme nous hèle et nous invite à boire un thé,il attend le ferry qui repart dans l'autre sens. Nous y faisons la connaissance de Rachad le fort sympathique gérant de ces lieux qui nous propose la terrasse d'un restaurant abandonné pour passer la nuit,notre rêve se réalise et nous sommes tout heureux de nous installer sur la terrasse dominant les eaux calmes,le silence juste troublé par le va et vient des ferrys et le chant des oiseaux. Nous passons notre soirée à nous délecter de ces paysages bucoliques,l'eau apaisant corps et esprits,je retrouve les joies d'un bivouac avec le ciel comme compagnon!!!!!

















Diyarbakir,le 17.05.2011

Etape:72 kms

La nuit fut excellente et ses effets récupérateurs,je me lève en pleine forme. Rachad nous apporte le pain,quelle touchante attention!!!! Il se marre en voyant tous nos bagages et se demande bien comment nous faisons pour voyager ainsi. L'endroit nous plaît tellement que c'est un peu un crève coeur que de le quitter,les ferrys continuent leurs allers et venus et à chaque débarquement se trouve quelqu'un pour nous offrir un thé le temps d'une conversation. Nous pourrions y passer la journée et une chose est sûre nous ne mourrions pas de déshydratation!!!!



En guise de petit déjeuner une côté au fort pourcentage de 5,5 kms avec un fort vent dans le nez et une route plus pourrie que jamais,l'effort est rude,un homme ayant sûrement pitié de ma pauvre personne s'arrêtera pour m'offrir sa bouteille d'eau. Surprise et expectation nous attendent toujours au bout de la montée ,sur quoi va-t-elle nous emmener et dans ce coin du monde la réponse est bien souvent sur une nouvelle montée!!!!
Et aujourd'hui ne fait pas exception à la règle,nous débouchons sur une sorte de plateau du Larzac,tout en faux plats et ondulations,paysages pelés,champs pierreux à l'herbe rase ,balayé par les vents où paissent de nombreux troupeaux de moutons gardés par des bergers bien souvent accompagnés,d'un âne, d'un chien (Kangal,race réputée pour sa férocité)je ne me sens d'ailleurs jamais à l'abri d'une attaque canine et quand ceux-ci se précipitent vers nous tous crocs dehors,fort heureusement Patrick est là pour me protéger de sa carcasse et de sa grande gueule,il crie au moins autant qu'eux,ce qui a pour effet de les faire déguerpir interrogatifs. La route est rude, son revêtement qui nous fait tressauter sur nos montures pour le moins fatiguant,j'en ai les bras tout douloureux.


Après 35 kms de ce régime,nous atterrissons à Civerek,bourgade de 30'000 habitants,l'accueil y est dithyrambique,nous nous y arrêtons le temps de quelques thés,un casse-croûte et quelques courses,nous créons l'attroupement,les questions fusent,on nous y offre du pain,du coca,des paroles de bienvenue,des sourires,autant de choses qui font un bien fou au coeur et à l'âme. Un endroit où il ferait sans doute bon s'arrêter,il y en a tant dans ce pays que si nous devions nous y arrêter à chaque fois nous n'avancerions guère et il est encore tôt,nous nous sentons bien en pattes et décidons de poursuivre notre chemin. Nous avions prévu de prendre une petite route nord,d'après les dires de la population,la route est difficile,nous reprendrions de l'altitude et retrouverions le froid,la route de Diyarbakir est beaucoup plus facile,plate(toujours aux dires de la population) et moins élevée en altitude. Un rapide conseil de famille nous fait changer d'avis et nous optons pour Diyarbakir,ville que j'ai toujours eu envie de visiter.
Nous retrouvons malheureusement la route nationale,dont l'état n'est pas meilleur que les petites routes,son trafic intense,son bruit et sa pollution,on ne peut pas gagner sur tous les tableaux!!!!
Si pour la population la route de Diyarbakir est plate,je n'ose imaginer comment devait être l'autre,à peine sommes-nous arrivés au bout d'une patate que nous voyons la prochaine se profiler à l'horizon et cela semble sans fin. Nous sommes toujours au Larzac et les troupeaux de moutons sont légion. Contrairement à ce que nous pensions aucun village le long de la route. Fatigués nous faisons halte dans une station essence,nous y sommes fort sympathiquement accueillis et cela ne pose aucun problème pour que nous y passions la nuit,le seul inconvénient,l'endroit est pourri et pas vraiment de lieu pour y planter notre guitoune. Rassemblons l'énergie qu'il nous reste afin de poursuivre un peu,les kilomètres défilent et rien en vue,alors que nous commençons sérieusement à nous interroger,un camion s'arrête sur le bord de la chaussée,c'est le chauffeur avec qui nous avons bu le thé ce matin et qui se propose de nous emmener jusqu'à Diyarbakir. Contre toute attente,Patrick accepte,nos vélos sont chargés à bord, et sans que je n'ai rien compris,je me retrouve assise sur le siège du camion qui file bon train,tout cela est un peu trop rapide pour moi et je mets un certain temps à m'adapter à cette nouvelle situation. Alors que je commence sérieusement à rêver aux délices d'un bon lit et surtout d'une bonne douche,notre chauffeur s'arrête,c'est là que se trouvent ses entrepôts,il nous dépose à quelques 10 kms de la ville en nous souhaitant bonne route. Ce n'était pas vraiment prévu non plus,nous n'aurons pas le temps de rejoindre la ville avant la nuit tombée,l'entreprise nous semble trop dangereuse,il faut que nous trouvions de quoi nous loger le plus rapidement possible. Une nouvelle station essence,pour le thé pas de problème,on nous l'offre mais aucune possibilité de pouvoir y dormir. Juste à côté,une petite maison qui semble contenir des bureaux,Patrick va tâter le terrain et s'en revient victorieux. On nous étend un tapis dans la petite cuisinette et nous pouvons nous y installer,cela nous paraît presque inespéré,nous sommes rétamés. Mehmet le gardien de nuit nous concocte un petit thé et notre repas du soir englouti nous nous précipitons dans nos duvets,tout est bien qui finit bien. Je ferme les yeux en disant un grand merci à ce pays qui jamais ne nous laisse à la rue!!!!




Diyarbakir,le 18-19.05.2011

Etape:13 kms
Ciel un peu couvert et nuageux,le temps me paraît orageux,les dieux se relâcheraient-ils déjà???? Pas fâchés de n'avoir que quelques kilomètres à parcourir en ce jour,la route au trafic intense n'est pas vraiment intéressante et nous emmène à travers les sempiternelles zones industrielles,apanage de toute ville moderne qui se respecte. Là il faut que nous usions de toute notre ingéniosité pour éviter les nids de poule tout en slalomant entre voitures et piétons qui traversent la route de manière intempestive,on ne peut pas dire que la discipline règne. C'est le moment que choisit ma tente de camping,attachée à l'arrière de mon vélo,pour se faire la malle sur la chaussée,fort heureusement,aucune voiture ne passe à ce moment là. Épreuve de dextérité, dont je sors victorieuse,qui requière toute mon attention. Je peux me relâcher et respirer un grand coup lorsqu'enfin je vois se profiler à l'horizon les remparts de la vieille ville de Diyarbakir,nous sacrifions au rituel d'un petit thé,la bienvenue est toujours présente et le récit de notre périple fait le tour des tablées. Nous quittons tout ce petit monde,il s'agit de trouver un toit à mettre sur nos têtes,douche et grosses lessives nous attendent.
A priori les hôtels sont plutôt chers,mais nous finirons par trouver le Van Palas,vieille bâtisse désuète,munie d'une cours intérieure où poussent de vieux et énormes figuiers,le tout recouvert d'une bâche et au bord de l'effondrement!!!! La chambre est des plus basique mais le charme suranné des lieux et l'accueil sympathique nous plaît et nous décidons d'y poser nos valises et nos fatigues. Incroyable en Turquie ce sont les hôtels les plus pourris qui toujours portent le nom de palace,nous ne devons pas avoir la même notion de la chose!!!! Une chose est sûre,nous ne serons pas dérangés par les voisins,à part quelques locataires qui doivent y vivre à l'année,nous en sommes les seuls occupants,étonnant!!!!!
La douche est merveilleuse,et nous mettons nos fringues, qui sitôt plongés dans l'eau lui donne une couleur noirâtre peu ragoûtante, à tremper. Nous nous occupons de remplir nos panses affamés avant une bonne petite sieste,puis il faut bien jouer les mères Denis et oui la lessive ne se fait pas toute seule et ce n'est pas une mince affaire!!!!! Mais nous voilà parés d'une garde-robe qui fleure bon la lessive ce n'était franchement pas du luxe. Et malheureusement sans que je ne l'aie vue passer la journée est déjà quasiment terminée,la fatigue est toujours présente et nous nous coucherons avec grand bonheur comme des poules avec la douce pensée que demain matin je peux dormir tout mon saoul!!!!





Diyarbakir le 19-20.05.2011
Le soleil est toujours de la partie et les températures sont montées en flèche,je crois que nous tenons le bon bout et que le printemps a définitivement fait son entrée en Turquie. Bardée de mon appareil photo en bandoulière aujourd'hui,j'oublie vélo et pédalage pour jouer les vraies touristes.
Diyarbakir grande cité de plus d'un million d'habitants,la ville kurde par excellence,fière de son identité,elle fût dans les années 1980,le centre de la résistance kurde,et siège du PKK. Bien qu'apparemment la situation se soie nettement améliorée,elle est toujours de temps à autres le théâtre de violentes manifestations. Je dois avouer humblement que nous ne suivons guère les actualités,mais il y a quelques jours de cela des événements violents dont je ne connais pas la teneur ont coûté la vie à quelques 12 personnes. Impossible ici de débattre de la situation actuelle du Kurdistan par rapport au gouvernement turc,la population se montre des plus craintive lorsqu'au détour d'une conversation,de tels sujets pourraient être effleurés,un homme nous a même fait comprendre qu'il n'osait pas en parler. Et ce n'est pas moi qui vais mettre le bâton dans la fourmilière.
Le vieux Diyarbakir est entouré de remparts en basalte(pierre volcanique noire) longs de plusieurs kilomètres. A l'intérieur de cette enceinte,la vieille ville est un lacis de petites ruelles intriquées les unes dans les autres,petits commerces,échoppes de thé, y tiennent le haut du pavé,quelques bazars chacun ayant sa propre spécialité,le tout grouille d'une agitation tranquille,les hommes palabrent à la terrasse des gargotes tandis que les femmes font du shopping,bien souvent accompagnée d'une nuée d'enfants accrochées à leur jupe, au Kurdistan les familles sont nombreuses. Ici comme dans toutes grandes villes la pauvreté est bien présente,nombreux mendiants et une multitude d'enfants livrés à eux-mêmes qui survivent de petits boulots,récupération de déchets principalement et accessoirement d'après ce que j'ai cru comprendre de rapine. L'endroit ne manque pas de monuments historiques à visiter,malheureusement à l'heure actuelle beaucoup d'entre eux sont en réfection,la ville est en train de réaliser son potentiel touristique et fait peau neuve afin de mieux les y accueillir.
En ce jour nous visiterons diverses mosquées,toutes construites dans la fameuse pierre de lave noire et blanche,typique de la région,du plus bel effet sous ce soleil éclatant,mais que d'austérité lorsque le ciel a décidé de faire grise mine. A une époque Diyarbakir comptait de nombreuses familles catholiques,principalement arméniennes et chaldéennes,mais la plupart ont été chassées ou périrent durant les troubles survenus au début du 20 ème siècle. Seuls quelques églises leur ont survécu. Nous visiterons entre autres la petite Keldani Kelisi,église chaldéenne de pierre volcanique noire,toute en simplicité mais d'une grande beauté,je ne manquerai pas de sacrifier au rituel d'une petite bougie en pensant à tous les êtres que j'aime sur cette terre et dans l'autre monde.
Entre deux visites petits moments privilégiés durant lesquels j'aime à m'assoir à une terrasse en sirotant un thé en observant toute l'agitation qui règne autour de moi. Cette journée passant encore une fois bien trop rapidement à mon goût,j'aime l'ambiance de cet endroit et sa population,j'insiste un peu au près de Patrick afin d'en rajouter une supplémentaire, il se plie de bonne grâce à mes désirs. Cette journée sera faite d'une balade sur les remparts,d'où je peux apercevoir le Tigre,autre fleuve mythique,je m'en faisais tout un film et suis un peu déçue par la vision de ce petit filet d'eau boueux qui court au milieu de grands champs cultivés. De ce côté-ci la vieille ville n'offre plus le même aspect policée,les bâtisses sont pour la plupart dans un état de délabrement avancé,la pauvreté est encore plus présente et les familles doivent y vivre dans des conditions proches de l'insalubrité,triste réalité!!!
Quoi que je fasse je ne peux malheureusement pas arrêter le cours du temps,la journée est déjà plus que très entamée et je commence à songer à refaire mes sacoches,on dirait qu'une tornade est passée dans ma chambre,et à la route qui m'attend demain, toujours plus à l'est en direction du lac de Van. Je ne sais comment va être la route,mais je me sens très excitée de retourner vers ces lieux dotés d'une beauté sauvage et parfois austère que j'avais tant aimés lors d'un précédent 














Silvan,le 21.05.2011

Etape:70 kms


Ces deux jours de repos furent les bienvenus,la ville de Diyarbakir et ces belles rencontres me laisseront un bon souvenir,et même si le patron de notre guest nous annonce des orages ce matin,je n'en n'ai cure,je me sens en grande forme et pour l'heure le soleil brille,je me sens toute excitée par la route.
Sortir de la ville nous prendra un certain temps,on nous indique une direction,puis une autre nous tournons un peu en rond avant de trouver notre chemin. Dès le départ la route s'avère vallonnée,une succession de toboggans tournés dans le sens le plus pentu.
Alors que nous venons de casse-croûter et sommes sur le point de partir,nous voyons au loin une petite forme qui ressemblerait bien à un cycliste,nous attendons un peu et en effet l'image se précise et c'est Nino un jeune cycliste suisse allemand(difficile de ne pas savoir d'où il vient,un drapeau suisse en travers de sa sacoche,ses bidons sont habillés de la même façon,montre et j'en passe,mon pays est présent partout cela me fait chaud au coeur),qui fait son apparition. Un franc sourire,un accent bien du terroir,le personnage est fort sympathique,parti de Suisse,il a suivi la route des pays de l'est,Slovénie,Hongrie,Roumanie....et voilà maintenant 2 mois qu'il «byciclette» en Turquie. Parti en compagnie d'un ami,ils se sont séparés à Istanbul chacun suivant sa propre route,il trouve par moments un peu difficile de voyager tout seul et nous demande si il peut se joindre à nous pour un bout de route. Nous n'y voyons aucun inconvénient bien au contraire,l'idée de partager un bout de chemin,nos expériences et le présent en compagnie d'une autre personne n'est pas déplaisante,nous avons rencontré si peu de cyclistes au cours de ce voyage.


L'état de la route reste médiocre,les dos d'âne ne nous laisseront aucun répit tout au long de cette étape qui nous emmène à travers des paysages uniformes et monotones de champs et de culture,seuls quelques magnifiques champs de coquelicot et fleurs sauvages égayent un peu cette vision qui pour moi se situe à la limite de l'ennui,la Beauce en plus vallonnée.
Depuis que nous sommes en Turquie,les stations services sont devenues notre terrain de chasse favori lorsqu'il s'agit de trouver un toit pour la nuit , justement,nous commençons sérieusement à fatiguer, il y en a une toute petite qui nous semble fort sympathique. Accueil des plus chaleureux,thé,papotage et une petit plate-forme dotée d'un toit où nous pouvons nous installer tous les trois sans souci pour la nuit. Le beau temps semble définitivement de la partie,quelques nuages en cours de journée et le grondement du tonnerre mais qui n'était pas pour nous!!!
Moments super sympa avec les mômes du coin,on nous abreuve de thé,on nous sert même un plat de poivrons grillés accompagnés de pain et de yoghourt, que demandez de plus,la vie est belle. Rencontre vraiment émouvante avec tout un groupe de personnes handicapées qui fait partie d'une équipe de basket ball,s'en reviennent d'un match perdu à Diyarbakir,ils nous invitent à boire le thé et je passe un merveilleux moment en leur compagnie,nul besoin de paroles ou de gestes,pour moi grande leçon de vie et d'humilité!!!!! Ce soir en me couchant,je me sens chanceuse de pouvoir avoir les gambettes fatiguées de tant de pédalage!!!!

































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