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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

dimanche 12 juin 2011

Anatolie du sud-est Baykan-Van du 22 au 25.05.2011


Anatolie du sud est




Baykan,le 22.05.2011

Etape:86 kms



Un superbe soleil nous accueille dès le réveil,la journée promet d'être chaude,nous sommes passés de l'hiver en été en l'espace de deux jours et pas un seul nuage pour ternir la limpidité du ciel,voilà qui me donnerait presque des ailes.
Notre petit trio s'en va gaiement,moi me demandant si je vais arriver à suivre le rythme de mes mâles compagnons,tandis qu'eux deux supputent sur la tournure que va prendre la route,va-t-elle monter,descendre,ils étudient la carte,font des pronostics et papotent comme de vraies nanas,de mon côté je me cale à l'arrière,prends mon allure de croisière tout en m'installant confortablement dans mon petit monde.
La route monte,descend tournicote à chacun des virages dans l'expectative de la grosse montée qui tue,mais notre serpent bitumeux mal en point et rapiécé s'obstine à monter franchement pour redescendre petitement,rien de nouveau sous le soleil,la chaleur sera d'ailleurs écrasante tout au long de la journée,et je ne m'en plaindrai pas. Le trafic routier est des plus important,nombreux camions,beaucoup en provenance d'Iran,transport de moutons,béton …....assourdissant et asphyxiant par moments, pas d'autre choix que de fermer les écoutilles et rester sur ses gardes. Les paysages quant à eux se transforment petit à petit, reprennent des formes,les cultures disparaissent pour laisser la place à des pâturages peuplés de troupeaux de moutons,où coulent de joyeuses rivières. Région volcanique,la terre ici semble avoir souffert,des failles telles des cicatrices font leur apparition,petites dans un premier temps elles s'agrandissent pour devenir de véritables vallées au fur et à mesure de notre avancée,bientôt nous sommes entourés par des petites montagnes aux douces formes arrondies,quelques arbres ont survécu à la folie destructive de l'Homme,jadis toutes ces régions devaient être extrêmement boisées,mais cela fait désormais partie de l'histoire ancienne. En route quelques thés et belles rencontres.
Les kilomètres et la fatigue commencent à se faire sentir,ne reste plus qu'à trouver la station essence du jour,ce n'est pas ce qui manque dans ce pays et le premier essai sera le bon. A ses côtés une petite lokanta (petite gargote en général peu chère) pour routiers,l'accueil y est une fois de plus extrêmement chaleureux,un bâtiment est en construction à côté du restaurant,un toit et une dalle c'est là que nous nous installons ,nous sommes aux premières loges,vue imprenable sur l'intérieur du restaurant d'où les consommateurs peuvent nous observer!!!!! L'endroit est des plus bruyants,on pourrait s'attendre à ne pas fermer l'oeil de la nuit mais il faut croire que la fatigue est bien présente car tous les trois nous dormirons comme des troncs à peine la tête posée sur l'oreiller.











Bitlis,le 23.05.2011

Etape:74 kms

Cette nouvelle journée commence en fanfare,Patrick se retrouve enfermé dans les WC sans possibilité de pouvoir en sortir,partie chercher de l'aide je me retrouve avec un sac de tournevis inutiles à la main,c'est finalement à l'aide d'une pince et au bout d'une demie-heure que Patrick pourra être rendu à l'air libre et pur.
Un bon thé afin de nous remettre de nos émotions avant de reprendre la route,sous un soleil éclatant malheureusement accompagnés de notre ami Eole. Rapidement nous entrons dans une étroite vallée,terrain de jeu privilégié pour le vent qui y tournoie follement,prend de l'assurance et de l'importance,il semble s'amuser comme un petit fou tandis que je peine à avancer, la route monte,zigzague,les montagnes se font plus grandes et majestueuses,de grandes parois verticales,tout n'est que monde minérale. Tout au long de cette journée nous suivrons cette vallée au milieu de laquelle coule une rivière au débit parfois important. Une des charmantes habitantes des nombreuses ruches jalonnant la route ne trouvera rien de mieux que de me piquer au front.
Journée à marquer d'une pierre blanche,le compteur de mon bucéphale affiche en pleine grimpette le nombre de 10'000 kms,je n'en reviens pas,cela mérite bien un petit thé pour fêter l'événement!!!!
L'étape ne sera qu'une longue et interminable grimpette assez régulière,mais au bout d'un certain temps,les gambettes commencent à demander grâce,et les fesses me chauffent dangereusement. A l'entrée de Bitlis,je ne suis aucunement étonnée de constater que nous nous trouvons à nouveau à une altitude de plus de 1'500 m. Plusieurs tentatives infructueuses afin d'y trouver un couchage pour la nuit,n'avons pas d'autres choix que de passer notre chemin et dépasser la petite ville,cela nous demande un certain courage,la route s'obstine toujours à grimper et oh surprise au bout de quelques kilomètres un tunnel de 2 kms de long se présente à nous. Nous n'avons pas de lumière,le tunnel est peu éclairé,le trafic est intense,il est hors de question que nous prenions le risque de le traverser sur nos vélos. Nous nous postons au bord de la route dans l'espoir de trouver un pick up qui puisse charger nos bicyclettes à son bord afin de nous faire passer ce dangereux obstacle. L'attente sera longue,mais un pick up providentiel se présente charge nos montures et sera bon pour deux allers retours(pas suffisamment de place pour nos 3 vélos),nous sommes sauvés!!!!!Tandis que Patrick attend seul le retour de nos chauffeurs,il se fera caillasser par d'insolents garnements,dans tous pays poussent de la mauvaise graine!!!!
Nous sommes bien évidemment à la recherche d'une station essence,et il nous faudra rouler sur plus de 10 kms avant de trouver notre bonheur. Accueil des plus sympathique,est-il encore besoin de le préciser,nous pouvons nous installer,mais pas de bivouac,l'air est saturé d'humidité,il fait un froid de canard,ce soir nous dormons à la maison,nous rassemblons le dernier courage qu'il nous reste pour monter la tente,que je suis finalement toute heureuse de retrouver. Je n'aurai pas besoin de berceuse pour m'endormir!!!!!













Tatvan,le 24.05.2011

Etape:20 kms
L'effort fut intense et continu au cours de ces derniers jours,mais la récompense se présente à nous sous la forme d'une toute petite étape ce qui me laisse le loisir de dormir un tout petit peu plus longtemps,il faut dire que Patrick et Nino sont tous deux des lève très tôt,la majorité faisant force........ une vraie torture......
On nous l'avait annoncée plate,mais c'est sans grande surprise que nous la trouvons ascendante,mais qu'importe,elle est courte et se termine par la perspective de prendre un ferry à destination de Van. Cheveux au vent c'est toute guillerette que je pédale gaillardement à destination du port,où le ferry vient de larguer les amarres,les bateaux n'ont pas d'horaire bien défini et s'en vont quand bon leur semble,nous nous retrouvons le bec dans l'eau, les aléas du voyage,ils n'ont plus vraiment de secret pour nous. Un autre bateau part dans le courant de la soirée,dieu seul sait à quelle heure,pas vraiment motivés par une traversée de nuit,synonyme de nuit blanche et d'arrivée bien avant le petit matin. C'est Nino qui détient la solution,grâce à couch surfing,a la possibilité de dormir chez Siphan,si il y a de la place pour une personne peut-être y en a-t-il pour trois. Un coup de fil c'est si facile,si nous ne voyons pas d'inconvénient à partager une même chambre cela ne pose aucun problème pour que nous soyons hébergés tous les trois. Siphan nous rejoint nous donne les clés de son appartement,tandis qu'elle retourne travailler,nous n'avons plus qu'à nous y rendre,il n'y a pas à dire la vie est parfois vraiment bien faite!!!!! Douche et repos devront se mériter,il faut tout d'abord que nous transportions armes et bagages jusqu'au 4ème étage de l'immeuble sans ascenseur, véritable et épuisante corvée.
Tatvan,petite bourgade de 30'000 habitants,une rue principale,où pullulent les commerces,les supermarchés Pinar,la Migros,Carrefour.... les petites échoppes de thé, ici sont réunies toutes les attractions que la ville à offrir et en ce jour pour moi c'est amplement suffisant,je n'aspire qu'à un peu de repos et de tranquillité.
Siphan rentrera tard de sa journée de travail,nous aurons juste le temps de faire brièvement connaissance,de partager un pide avant qu'il ne soie l'heure de se coucher.,je frémis déjà à l'idée de devoir me lever dès potron minet,il ne manquerait plus que nous ne loupions le bateau!!!!!!

Van,le 25.05.2011

Etape:13 kms

5 h 30 du matin en voilà une heure indécente pour se lever et dire que je suis à ce régime depuis bientôt une semaine!!!!!! Nos bagages si durement hissés jusqu'au 4ème étage prennent le chemin de la descente,moins ardu,mais tout de même pas une sinécure!!!
A 7 h tapante nous sommes au port,et le moins que je puisse dire est qu'il ne grouille pas d'activité,pas âme qui vive à l'horizon,nous avons le temps de prendre notre petit déjeuner,de faire quelques parties de yatzee,avant qu'un semblant d'activité ne se fasse sentir. Enfin un ferry pointe le bout de son étrave avec à son bord des wagons de marchandise,
il faudra encore un certain temps avant que des employés nonchalants se présentent afin de décharger et recharger le bateau. Heureusement que Patrick est à l'affût,sans que personne ne nous est prévenu,le rafiot est en train de larguer les amarres,il est plus de 9 h,nous avons juste le temps d'y emmener et installer nos bucéphales.
Le lac de Van,vaste étendue d'eau 3'750 kms de superficie, qui s'est formé suite à l'éruption volcanique du Mont Nemrut se trouvant au nord de Tatvan,entourée d'un grand cirque montagneux bien souvent d'origine volcanique. Parmi toutes ces montagnes,le fameux Mont Ararat,plus haute montagne de Turquie(5137 m)qui figure dans les légendes depuis la nuit des temps,ce serait là que se serait échoué l'arche de Noé. Des recherches infructueuses ont bien souvent été entreprises. Légende ou réalité???? Le temps est des plus ensoleillé,mais d'énormes cumulus aux formes farfelues chapeautent toutes ces hautes montagnes qui comme un écrin semblent veiller jalousement sur les eaux aux couleurs tantôt bleu turquoise,tantôt aigue-marine. Véritable bonheur que de voguer paisiblement sur ses eaux calmes et plates,sans doute une des première surface plane que je rencontre en Turquie,et je ne peux que me réjouir d'avoir choisi ce moyen de locomotion qui m'évite, en plus d'être agréable,un certain nombre de kilomètres et de grimpette. Je pourrais presque me croire en vacances!!!!! Nous sommes invités à prendre le thé dans le ventre du bateau en compagnie des mécaniciens,je les trouve bien courageux tous ces hommes à travailler dans un bruit et une chaleur qui se situent presque aux portes de l'enfer!!!!!
Nous mettrons quelques 5 heures pour rejoindre Van. De là,il ne nous reste plus qu'à rejoindre le centre ville,l'étape est vraiment des plus cool en ce jour. Alors que je roule tranquillement sur la route plate et pour une fois en très bon état,tout à coup un homme ouvre violemment la portière de sa voiture alors que je passe à côté,et bada boum l'inévitable chute,je me retrouve les quatre fers en l'air sur la chaussée,mon bucéphale me heurtant le tibia. J'en ressors avec un hématome au fameux tibia,une bosse sur le coup de pied et le genou,fort heureusement rien de trop grave. L'homme et la femme sont désolés se proposent de m'emmener à l'hôpital,ce qui n'est franchement pas nécessaire. Pour mon vélo,suspicion d'une roue voilée,nous irons de conserve chez le mécano du coin, qui réajustera les freins,l'occasion de se rendre compte que mes plaquettes avant sont bouffées jusqu'à la corde,au moins cela aura été utile à quelque chose. Tout est bien,qui finit bien,quelques petites douleurs qui se passeront avec un peu de temps,grand soigneur de tous les maux devant l'éternel!!!!!
Van,grande ville de 400'000 habitants,qui semble avoir explosé depuis notre dernier passage,elle s'est fortement étendue,nouveaux immeubles,nouvelles infrastructures,il y règne une agitation chaotique,rues en travaux,immeubles en construction......L'ambiance est différente du reste de la Turquie,comme un avant goût de l'Iran. Nous trouvons à nous loger à l'hôtel Aslan, et là oh horreur et désespoir notre chambre se trouve au cinquième étage et nous sommes obligés de nous coltiner à nouveau la fatigante épreuve de tous ces foutus escaliers à monter en compagnie de toutes nos valoches!!!!!!! J'en arrive à croire qu'il est plus facile de faire du vélo!!!!!
En soirée un orage impressionnant s'abattra sur la ville,pluie torrentielle,coups de tonnerre,un vent à décorner les bœufs,je ne peux qu'être heureuse de ne pas dormir sous ma petite guitoune!!!

















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