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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

samedi 18 juin 2011

Iran Tabriz-Téhéran-Esfahan du 3 au 13.06.2011



Tabriz,du 3 au 5.06.2011


Aujourd'hui 4 juin,date anniversaire de la mort de l'Ayatollah Khomeini (il y a 22 ans),la ville de 1 million et demi d'habitants est aussi morte que son révéré barbichu et tandis que le pays pleure le cher disparu,il ne nous reste plus qu'à crever la dalle,magasins et restaurants affichent portes closes. Boulevards et avenues sont totalement désertés par la population et c'est en compagnie du fantôme de Khomeini (ses photos envahissent une grande partie de l'espace)que nous déambulons,âmes en peine à la recherche de quelque chose à nous mettre sous la dent!!!! En Iran,bien souvent les petites gargotes de rue ont complètement disparu pour céder la place à des fast food à l'américaine,hamburger,coca,frite....paradoxe d'une société qui se veut ultra anti-américaine!!!! Pour Patrick toujours aussi amoureux des grandes villes,la situation est idéale et bien évidemment en homme galant il me propose en ce jour de faire du shopping certain qu'il ne va pas se ruiner!!!
La journée se déroule au rythme du repos,de la sieste qui devient presque obligatoire tant le climat est chaud ,d'ailleurs le pays entier y sacrifie,l'après-midi voit tous les magasins se fermer,les rues se vident,vers 17 h
la vie reprend gentiment ses droits jusqu'à tard le soir.






Une visite à la mosquée bleue,monument dont la population de Tabriz est particulièrement fière,construite en 1465,25 ans furent nécessaires pour couvrir la moindre surface du bâtiment de petites mosaïques bleues,elle fut malheureusement détruite au cours d' un tremblement de terre et à l'heure actuelle il ne reste que peu de trace de toutes ces petites mosaïques qui furent à l'origine de son nom,reste que la structure est belle et gracieuse,et l'endroit entouré d'un magnifique petit parc des plus agréable.
A notre grand désappointement la journée suivante est elle aussi fériée et c'est devant une ambassade d'Azerbaïdjan fermée que nous atterrissons après avoir traversé presque toute la ville en vélo. Mais fort heureusement Golnaz, l'amie de Nihal que nous devons retrouver en ce jour habite juste à côté. Nous y sommes accueillis par la maman de Golnaz et en entrant dans l'appartement les bras nous en tombent,tellement grand(je mettrai 2 jours à correctement localiser les toilettes) et luxueux. L'accueil y est des plus chaleureux,Golnaz et sa maman extrêmement prévenante,ce qui me permet de me détendre et oublier tout le luxe dont je suis entourée. Nous passerons l'après-midi à papoter et faire connaissance.
Debout de bonne heure,nous redirigeons nos pas en direction de l'ambassade d'Azerbaïdjan,nous y sommes accueillis sur le trottoir par un homme des plus antipathique,il n'arrivera pas même après plusieurs minutes d'attention concentrée à déterminer notre nationalité, il parle difficilement l'anglais et la seule question qu'il me pose est de savoir si nous avons de l'éducation????? Il semble rapidement lassé de tout cela et sans un mot nous plante là et disparaît????? Au bout d'un certain temps d'attente nous comprenons que l'homme ne reviendra pas et nous entrons dans l'ambassade,là il s'ingénie à faire comme si nous n'existions pas,sollicité par les Iraniens présents désireux de nous aider,il nous répond en nous réitérant la question de l'éducation tout en nous renvoyant sur Téhéran avant de nous planter là comme de vieilles chaussettes et disparaître définitivement. C'est complètement dépités que nous reprenons le chemin de la maison,où Golnaz et sa maman nous consolerons en nous offrant de délicieuses friandises qui font la réputation de la ville de Tabriz. Nous n'avons pas le choix et aucunement envie de perdre du temps et après rapide réflexion,nous décidons de laisser nos vélos à Tabriz (nous pouvons les laisser chez Golnaz), et de prendre un bus de nuit dès ce soir à destination de Tabriz. Je n'y crois pas trop mais me lance tout de même dans une recherche couch surfing et définitivement incroyable ces Iraniens,une réponse presque instantanée,nous avons trouvé un couple chez qui loger dans la capitale.
Golnaz et sa maman auront en plus la gentillesse de nous emmener jusqu'à l'arrêt de bus non sans nous avoir offert une boîte de gâteaux à grignoter en cours de route!!!!!












Téhéran,du 6 au 10.06.2011

La valse hésitation des ambassades,reprise

C'est complètement hirsutes que le bus nous dépose dans l'immense terminal, fort heureusement encore relativement tranquille en ce petit matin,de la gare de Téhéran. Fidèle à mes habitudes,j'ai pu piquer un roupillon au cours de la nuit,tandis que Patrick n'a quasiment pas fermé l'oeil.

 Un coup de fil à Hamid,l'homme apparemment fort sympathique qui nous accueille dans le cadre de couch surfing,il nous attend devant son immeuble. En cette heure de la journée le trafic est encore fluide et il ne nous faudra pas beaucoup de temps pour faire la connaissance de Maral et Hamid,au premier contact je ressens un fort élan de sympathie envers ce jeune couple souriant,lui est ingénieur,elle,femme à la maison moderne,elle prend des cours de peinture,d'aérobic et autres,ils sont tout heureux de nous annoncer sa grossesse toute neuve. Un excellent petit déjeuner,un coup de débarbouillage et nous partons à l'assaut de la capitale.
Iran,ou république islamique d'Iran,pays de 75 millions d'habitants,sa capitale Téhéran en compte 15 millions,le double de ma petite Suisse,de quoi me donner le tournis.
La chaleur ici est accablante et l'air rendu irrespirable par les gaz d'échappement recrachés par les quelques 3 millions de véhicules qui sillonnent la capitale, qui serait une des villes les plus polluée du monde. Premier objectif,l'ambassade d'Azerbaïdjan,bien évidemment celle-ci se trouve à l'autre bout de la ville et en trouver son chemin n'est pas de la tarte. Lorsqu'enfin nous arrivons à destination,la file d'attente est déjà longue devant l'ambassade,en discutant avec les gens qui nous entourent il semblerait que le visa ne soie pas impossible à obtenir,alors que nous attendons depuis un temps certain déjà,un Iranien prévenant nous demande où se trouvent nos formulaires,n'ayant pas encore pénétrés dans les lieux,nous n'en n'avons pas,c'est alors que nous apprenons que nous devons nous rendre à quelques distances de là et qu'une femme s'occupe de les remplir. Là nous trouvons une autre longue file d'attente,poireautage,la femme ne s'étonne pas de notre présence remplit nos formulaires(c'est bon signe)et de plus gratuitement pour les étrangers que nous sommes,les Iraniens payent????? Retour à la file de l'ambassade,celle-ci n'a fait que grandir entre temps,fort heureusement nos noms avaient été inscrits tout en haut de la liste. L'attente se fait dehors en plein cagnard,nous ne pouvons rentrer que les uns derrière les autres au sein du bâtiment,la porte étant ouverte et refermée précautionneusement entre chaque entrée et sortie. Notre tour arrive enfin,je me marre de constater que la secrétaire chargée de recevoir les demandes se présentent cheveux au vent et petites bretelles , sa poitrine proéminente n'aurait pas beaucoup d'effort à faire pour sortir totalement de son corsage,sans doute se venge-t-elle de toutes ces heures de déambulations emmaillotée dans les rues de la capitale. Le dossier est accepté,mais il faut tout d'abord que nous nous acquittions du coût du visa, 60€ pour Patrick et 40 $ pour moi et pour se faire nous devons nous rendre dans une banque située à l'autre bout de la ville,le temps tourne,l'ambassade ferme à midi. L'aller ne pose pas vraiment de problème,à la banque nous y retrouvons tous nos congénères de l'ambassade,tous un peu stressé par l'attente qui ne semble pas vouloir en finir. Une fois les transactions effectuées,les choses se corsent. Trouver un transport pour retourner à l'ambassade prend rapidement des allures de cauchemar. Pas de service de bus dans ce coin de la ville,en principe un système de taxis collectifs,qui fonctionne bien et est économique,mais voilà nous sommes deux petits blancs en goguette....... A Téhéran,chômage oblige,tout véhicule est susceptible d'être un taxi,et ce n'est pas le nombre de véhicules désireux de nous emmener à la destination de notre choix qui pose problème mais les prix assassins que l'on nous annonce. Nous sommes proches de la crise de nerf,quand finalement un brave chauffeur nous emmène pour un prix décent mais voilà notre homme ne connaît pas vraiment sa route et se perd dans le dédale des rues,nous passons par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel,grâce au bon sens d'orientation de Patrick, nous arrivons sur les chapeaux de roue alors que la pendule annonce 11 h 58,la file d'attente est toujours aussi longue,la nervosité y est palpable et la tension monte il ne suffirait de pas grand chose pour que toute cette foule explose,elle frappe à la porte,s'impatiente.... Cette fois-ci notre statut de blanc nous sert de sésame et nous permet d'entrer dans l'ambassade où l'on nous annonce que notre visa sera prêt à 17 h!!!!!!! Nous ne pouvons que pousser un ouf de soulagement,nous sommes épuisés par le manque de sommeil et l'idée de cette longue attente nous désespère un peu,mais voilà qu'à notre sortie nous rencontrons Sogol en compagnie d'un couple franco hongrois,voyageant en vélo et pris dans les mêmes affres administratives que nous. Elle habite juste en face de l'ambassade et nous invite chez-elle pour un petit rafraîchissement,nous ne nous faisons pas prier. Nous finirons par passer notre après-midi en leur compagnie. L'entreprise fut certes rude,mais le souvenir en est adouci lorsque nous pouvons reprendre nos passeports agrémenté d'un tout nouveau visa.
Pour le retour nous rejoignons la cohorte des travailleurs épuisés et faisons la connaissance du métro chinois de Téhéran,bien plus pratique que les bus et autres taxis mais d'une lenteur parfois crispante,heureusement leur déodorants semblent efficaces dans ce pays!!!!!!
Nous sommes complètement explosés lors de notre retour,mais entourés de toute la prévenance et sollicitude de Maral et Hamid qui nous concoctent un délicieux repas,nous arrivons à nous relaxer et passer une bonne soirée.
Réveil à nouveau matinal,nous reprenons le chemin du métro,qui bientôt n'aura plus de secret pour nous,heure d'affluence ce dernier est bondé et me mêler à la foule de tous ces travailleurs,me rappelle oh combien je suis chanceuse de vivre la vie que je mène. Je suis fatiguée et aimerais me trouver partout ailleurs dans le monde plutôt qu'ici,mais je me console en me disant que ceci n'est que temporaire pour moi. Après plus d'une heure de trajet et divers changement,un mini bus pour nous rendre tout d'abord pour nous rendre à l'ambassade de Chine où le planton de service nous demande de revenir demain,l'ambassade est fermée,fête chinoise. La journée ne se présente pas sous ses meilleurs hospices. Fort heureusement l'ambassade du Kirghizistan n'est guère éloignée et surtout complètement déserte,à l'instar des autres ambassades,apparemment personne n'a envie de se rendre dans ce pays.
L'accueil y est des plus chaleureux et l'homme qui nous reçoit prendre le temps de discuter avec nous. Obtenir un visa pour ce pays ne pose aucun problème,il suffit d'avoir une lettre de recommandation de nos ambassades respectives et de s'acquitter du montant de ce dernier(65$) dans une banque. L'ambassade fermant à midi,nous n'aurons pas le temps d'effectuer toutes les démarches et de déposer nos dossiers aujourd'hui,il faudra revenir demain!!!!
En route pour l'ambassade de Suisse qui se trouve à l'autre bout de la ville,pas de bus et galère pour trouver un taxi,après un certain temps de poireautage,nous trouvons enfin l'homme de la situation,mais il n'est pas au point,ne sait pas où il va ,se perd, et au bout de plus d'une heure de temps dans l'habitacle surchauffé,nous le remercions pour ces bons services et tentons de trouver notre chemin à pied,ce qui nous prendra un temps précieux. Ambassade suisse une queue impressionnante d'Iraniens désireux de se rendre dans notre belle Suisse. Le régime actuelle fait le malheur d'une grande partie de la population,une grande partie de celle-ci,principalement les jeunes tentent par tous les moyens d'émigrer et peu importe le pays celui qui est d'accord de les accueillir sera le bon!!! J'ai la bonne surprise de constater que la lettre de recommandation va me coûter 40 CHF(plus cher que le visa) et qu'il faut payer ce montant en rials(monnaie du pays). Il est 11 h 55,l'ambassade ferme dans 5 minutes et nous n'avons plus suffisamment de rials,la secrétaire en bougonnant est d'accord d'attendre 5 minutes. Patrick en vrai magicien dans un sprint effréné réussira à revenir avant que la secrétaire ne pète le plomb.
Ambassade de France,à l'autre bout de la ville,métro,taxi,longue file d'attente. L'entrée en est fermée comme un vrai coffre-fort et après avoir passé les différents contrôle,une femme fort peu sympathique nous y accueille,nous demande pourquoi nous n'avons pas pris de rendez-vous avant de nous annoncer que la personne qui s'occupe de rédiger et traduire les lettres de recommandation est absente cet après-midi et qu'il faut que nous revenions demain!!!!!! Nous avons les boules mais ne pouvons qu'obtempérer. Le payement des visas à la banque,là encore nous arrivons juste avant la fermeture et cette fois-ci c'est en dollars qu'il faut que nous payions,nous n'avons pas de dollars et la banque ne les change pas,il faut que nous nous rendions à l'extérieur pour effectuer la transaction,la banque va fermer on nous demande de repasser le lendemain. Je prends mon air suppliant tandis que Patrick pique un nouveau sprint pour aller changer du dollar ce coup-ci,il revient 2 minutes avant la fermeture et l'homme de bonne grâce accepte d'effectuer l'opération!!!!!! Un vrai parcours du combattant!!!!!
Taxi,métro de retour chez Maral et Hamid,toujours aussi prévenants,ce soir ils nous emmènent manger au restaurant. A l'extérieur de la ville,un peu en altitude,l'air est beaucoup plus respirable et frais,des restaurants très prisés par la population de la capitale désireuse de pouvoir respirer un peu. Une excellente soirée,un repas pantagruélique nous permettent de mettre un peu de côté la fatigue accumulée au cours de ces derniers jours.
Retour à l'ambassade de France de bonne heure et là,problème la secrétaire est là mais pas le consul qui doit signer la lettre,nous n'y croyons pas. J'ai les boules et suis de fort méchante humeur,dire que je me suis levée dès l'aube pour devoir faire le pied de grue. Le temps tourne et l'ambassade du Kirghizistan ne se trouve pas à côté,aurons-nous le temps????Il est plus de 10 h lorsque la secrétaire toute fière vient nous annoncer qu'elle a trouvé une solution,la lettre est dûment signée par le vice consul. Retour à l'ambassade du Kirghizistan où nous pouvons enfin déposer notre dossier complet. Il ne nous reste plus qu'à attendre 5 jours avant de pouvoir récupérer nos visas,enfin nous pouvons respirer,que d'énergie négative dépensée pour toutes ces démarches!!!
Une soirée fort sympathique à la maison en compagnie de Maral,Hamid et quelques amis. Nous pouvons relâcher la pression,décidons de passer la journée suivante en compagnie de nos nouveaux amis avant de nous rendre pour 3 jours,en attendant nos visas à Esfahan. Repos,un tour au marché aux puces et papotage en ce jour où enfin nous pouvons ne penser qu'à nous!!!












Esfahan,du 11 au 13.06.2011


Couch surfing,fonctionne définitivement extrêmement bien en Iran,en voyant diverses demandes la veille,j'ai reçu une réponse positive de la part de Mohamed qui nous attend à Esfahan. Je ne suis pas fâchée d'effectuer cette route en bus,le trafic infernal ,les paysages ne sont que longues étendues désertiques,une chaîne montagneuse aride qui semble chauffée à blanc par un soleil de plomb. Un petit coup de fil à Mohamed qui vient nous récupérer à la gare,incroyable!!!!! Mohamed,ingénieur en dilettante vit en compagnie de son épouse Parisa,étudiante en médecine et de leur fille Assal. Il possède deux maisons et l'une d'elle sert à accueillir les nombreux surf coucheurs visitant Esfahan,véritable auberge espagnole lors de notre arrivée 7 autres personnes sont déjà présentes sur les lieux. Désireux de partager et d'échapper à la réalité iranienne quotidienne la famille aime à être entourée de nombreux étrangers, et eux aussi sont en plein processus d'immigration vers le Canada. Là encore,rencontre exceptionnelle,nous sommes non seulement loger mais nourris,Mohamed s'ingénie à cuisiner d'excellents petits plats,faire les courses et s'occupe de toute l'intendance tandis que Parisa étudie et travaille à l'hôpital. Tant de générosité et d'abnégation me laisse interrogative,leçon de vie et d'humilité!!!! Conversation et moments d'échange nous permettent d'en apprendre un peu plus sur les us et coutumes de ce pays.
Esfahan,ville de 1'630'000 habitants est sans aucun doute le joyeau de l'ancienne Perse et une des plus belle ville du monde musulman. En raison de sa beauté est depuis le 16 ème siècle communément appelée la moitié du monde. C'est avec beaucoup d'émotion que je retrouve Imam Square,immense place garnie de fontaines,d'arbres et ses majestueuses Imam mosquée,Cheikh Lotfollah mosquée,l'Ali Qapu palace et son bazar E Bozorg. Un de ces endroit où il n'y a pas besoin de s'agiter,il suffit de s'y assoir tout en se laissant imprégner par sa beauté. J'aurais aimé pouvoir consacrer plus de temps à la redécouverte de cette ville,mais celui-ci nous manque un peu et sans que je n'y ai rien compris il est déjà l'heure de retourner dans la capitale. Mohamed parfait jusqu'au bout nous raccompagnera jusqu'à la station de bus!!!!!!











































































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