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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

jeudi 17 mars 2011

Jordanie sur la route de Petra 5 au 6.03.2011


Sur la route de Petra 5-6.03.2011
1ère étape:73 kms
A rester 3 jours au même endroit,nous avons pris nos aises et refaire nos valises n'est pas une mince affaire,de plus il nous faut ranger notre petite maison,certes pour beaucoup de personnes cela prendrait sans aucun doute beaucoup plus de temps..... Je me sens privilégiée,même si par moments je ne suis pas étouffée par le confort,de pouvoir me balader avec toutes mes possessions sur mon bucéphale,qu'il me semble loin le temps où je hantais IKEA et Conforama pour trouver une table,un matelas ou toutes autres choses nécessaires à une vie européenne et sédentaire. A posséder si peu de choses l'esprit s'allège également de manière proportionnelle!!!
Le retour sur la King Highway toute en descente ne pose aucune difficulté,j'imagine que c'est juste un petit échauffement avant ce qui m'attend pour la suite,et je ne me trompe pas du tout. A peine avons-nous retrouvé la route principale que nous sommes dans le vif du sujet,trafic infernal, et comme précédemment principalement des camions,et en regardant la route au loin,mon premier réflexe serait de fermer les yeux si je ne devais pas nous emmener moi et mon bucéphale à bon port en toute sécurité,tant la route est pentue, tout n'est que longue patate zigzagante. Encouragés par les routiers,moins bruyants qu'en Égypte,mais également moins rassurants,ils ont comme des tendances à lâcher le volant afin de nous applaudir. Cependant loin d'être évident de faire route commune,poussifs dans les montées,ils nous asphyxient de leur gaz d'échappement et par moments il est difficile entre effort et odeurs de garder le souffle. Avec Patrick nous nous soutenons mutuellement, nous arrêtant fréquemment pour boire un coup,la chaleur est importante,ou casser la croûte,mais malgré tout la fatigue est bien présente,et il nous faut puiser au fond de nous-même pour trouver l'énergie nécessaire pour continuer. Nous sommes cependant récompenser par des paysages superbes,traversons d'immenses gorges bordées de montagnes déchiquetées,austérité absolue comme je l'aime.
La route restera dans cette veine tout au long de l'étape,mais nous trouverons cependant un peu de répit en quittant la route principale et en retrouvant le calme de la nature sauvage. Là les montagnes deviennent plus douces et arrondies,quelques points de vue plongeant sur les vallées colorées et pierreuses en contre bas. Le temps tourne et il faut que nous songions à trouver un bivouac pour la nuit, une ferme plus ou moins abandonnée avec une grande tente bédouine nous servira de refuge après avoir demandé l'autorisation à son propriétaire qui nous y accueille fort gentiment. Les Jordaniens sont comme les Marocains, une chaleur et un accueil sans faille sans pour autant devenir envahissant,en soirée notre hôte nous apportera une couverture avant de s'en aller aussi discrètement qu'il est venu. Nous nous sentons les rois du pétrole sous notre petite tente berbère et pour fêter la fin de cette magnifique étape une bonne plâtrée de pâte un succulent cake dégustés à la lueur d'une bougie,n'est-ce pas romantique tout cela????







2ème étape:Petra:44 kms
A peine l'oeil ouvert je m'assied sur la petite terrasse qui jouxte ma tente berbère d'une nuit, avec vue plongeante sur les montagnes sublimes qui prennent des tons orangés au moment du lever de soleil et c'est un café à la main,que j'admire le spectacle de la nature qui se réveille à la vie,tandis que de mon côté j'ai les mirettes gonflées et peine à retrouver mes esprits. Remettre la machine en marche demande un effort certain,mais je sais qu'au bout de la route se trouve Petra ,la fameuse ville rose qui m'attire comme un aimant depuis le temps que j'en rêve.
Côté grimpette,la route est sans surprise et s'avère aussi difficile que durant les étapes précédentes,la chaleur est toujours de la partie et nous sommes rapidement ruisselants sous l'effort. Les paysages quant à eux sont à nouveau changeants,nous suivons la crête des montagnes aux couleurs grises et bordeaux profitant des majestueux points de vue que nous offre cette route panoramique. Quelques tentatives plus ou moins fructueuses d'agriculture,champs de blé,je me demande comment on peut imaginer faire pousser une quelconque herbette sur une terre aussi aride et ingrate,mais apparemment de temps à autres cela semble donner quelques résultats.
Juchés sur le sommet d'une crête le bazar d'Ali vendant souvenir et autres babioles touristiques,il nous y accueille chaleureusement nous offrant généreusement un thé,tout en papotant le bout de gras,il n'en revient pas de nous voir arriver en vélo. Nous sommes bientôt cernés par un car de Français de passage dans la région qui nous assaillent de questions et semblent envieux de ce que nous vivons,mais lorsque nous leur proposons d'enfourcher nos bicyclettes plus personne ne répond présent.
A Petra nous apprêtons à vivre une nouvelle expérience. Sur internet il existe un site nommé couch surfing,partout dans le monde des personnes offrent gratuitement un hébergement,l'occasion de se rencontrer et d'échanger au sein de cultures diverses. Sachant Petra des plus touristique nous avons fait appel à ce fameux site et y avons trouvé Ghassab, un Bédouin jordanien prêt à nous accueillir. Une fois arrivés sur les lieux il nous suffit d'un petit coup de fil,effectué par un Jordanien des plus obligeant rencontré en cours de route,et nous sommes attendus au village bédouin où vit Ghassab,notre bédouin rasta. Le premier contact est des plus agréable et le feeling passe tout de suite,et c'est comme si je le connaissais depuis toujours. Nous aurions bien besoin de nous reposer et de retrouver nos esprits mais il y a aussi Franco péruvien couch surfer comme nous et nous sommes rapidement pris dans le tourbillon de cette maison qui grouille comme une ruche. Une belle surprise nous attend,Ghassab possède une grotte où vivait son grand-père dans le Wadi Araba et c'est là que nous irons passer la nuit,mais avant cela il nous faudra un peu de patience,la maison ressemble à une auberge espagnole,chassé croisé de personnes allant et venant en tous sens et décidément Ghassab est des plus populaire et hospitalier puisqu'un couple grec cette fois-ci de couch surfers se joint à nous. La nuit est déjà largement présente lorsque nous prenons la route pour nous rendre dans la fameuse grotte,difficile dans la nuit noire de se rendre compte de la beauté de l'environnement mais une chose est sûre la grotte est un lieu magique,nous aurons tout loisir de l'apprécier à sa juste valeur demain matin,la fatigue nous rendant quelque peu abrutis.






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