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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

dimanche 20 février 2011

Egypte Désert oriental(arabique) du 29 au 31.01.2011



Désert oriental(arabique)

Edfou-Marsa Alam du 29 au 31.01.2011

1ère étape:Barramiyah 103kms
C'est tout excités,reposés et guillerets que
nous reprenons la route en ce jour pour la traversée du désert oriental(arabique),vaste étendue désolée bordée par les montagnes de la mer route à l'est et par la vallée du Nil à l'ouest ,était jadis traversé par des routes commerciales ancestrales jalonné de peuplement qui jouèrent un rôle vital dans le développement de nombreuses grandes civilisations de la région.
Comme il est des plus difficile d'avoir des renseignements en Égypte,la journée s'ouvre sur une grande inconnue et ne sachant pas ce que nous allons trouver au
niveau approvisionnement,nous avons fait le nécessaire pour ne pas mourir ni de faim,ni de soif, est-ce l'habitude ou sommes-nous devenus plus raisonnables,mais mon bucéphale ne me semble pas aussi lourd que lors de la
traversée du désert occidental et ses oasis. Nous croisons un peu les doigts au passage du premier check point,il fut une époque,pas si vieille,il y a 2 ans, où cette route était interdite aux étrangers et au vu de ce qui se passe actuellement au Caire,je m'interroge???Mais le passage se fait sans aucune espèce de difficulté.
Le Nil étend encore ses bienfaits sur une vingtaine de kilomètres,champs de cannes à sucre,jardins potagers,troupeaux
de chèvres,de vaches. Petit à petit la terre est plus pauvre,champs de colza et des figuiers de barbarie,troupeaux de dromadaires qui marquent la fin de la zone cultivable,c'est le retour du désert de son silence et de sa tranquillité,j'exulte de bonheur,villages avec leur hordes de mômes crieurs et circulation cessent de manière brusque.

Tout d'abord nous retrouvons le désert dans sa forme la plus simple et austère,vaste plaine rocailleuse parsemée de petites collinnettes dans les tons bruns,un peu tristounet et uniforme,mais cela me permet de me vider la tête et de juste apprécier le silence et le calme qui m'entourent. Le vent est peu présent et la chaleur,que la plupart des Européens nous envieraient en ce moment est intense,avec elle nous retrouvons également les mouches importunes,un vrai fléau,elles n'ont de cesse de me harceler,me rentrant dans les yeux,les narines,j'ai tout intérêt à garder la bouche fermée en pédalant..La route quant à elle n'est pas vraiment en bon état,mais au vu du peu de circulation il nous est facile de louvoyer sur les 2 côtés de la chaussée afin d'y trouver le meilleur endroit pour rouler. Première surprise,sur notre carte un petit bled était noté à 40kms,inexistant. Un check point cependant,où l'on nous invite à faire le plein d'eau,les policiers nous informent que nous ne trouverons plus rien en cours de route. Chemin faisant la visite du petit temple bien délabré,mais en cours de restauration d'Al Kanais,quelques peintures murales et bas-reliefs,le tout gardé par 2 gardiens oisifs.


Au milieu de toute cette désolation sans nom,une maisonnette,c'est le petit tea shop de Mustapha,qui y vit en compagnie de sa mère,un frère et une soeur .Il commence par nous demander un prix exorbitant pour le thé puis se ravisant nous demande le prix local et finit par vouloir nous l'offrir après que nous ayons passé un moment en sa compagnie. Nous ne sommes certes pas d'accord pour payer le prix fort,mais n'avons pas non plus envie de profiter de son immense gentillesse. Par la même occasion il nous propose même un toit pour la nuit,mais n'ayant pas encore parcouru suffisamment de route,nous déclinons l'offre. Mustapha dans un anglais hésitant nous parle de la difficulté de vivre en Égypte à l'heure actuelle,pas d'argent,pas de travail d'où l'impossibilité de pouvoir se marier, comme la grande majorité des Égyptiens nous parle du désamour qu'il éprouve à l'encontre du gouvernement de Mubarak et approuve ce qui se passe à l'heure actuelle dans les grandes villes du pays. Je reprends la route en me sentant définitivement chanceuse d'être née là où je suis née.
Petit à petit sous mes yeux émerveillés le désert se transforme,couleurs et formes s'adoucissent,les paysages prennent des tons pastels,les collines
s'arrondissent,présence de quelques acacias. Jadis,présence de mines d'or,carrières de quartz,puits,mais tout cela semble faire partie d'un passé définitivement révolu,pour ce qui est de la région traversée. Les journées sont courtes en Égypte quelque soit la saison, il fait nuit aux alentours de 18h,vers 16h nous nous mettons en quête de notre lieu de couchage pour la nuit. En voyant un bel acacia qui se dresse sur le côté un peu éloigné de la route,je sais que c'est là que nous passerons la nuit,ce matin en partant me suis dit que ce soir nous dormirions à l'abri d'un arbre,deviendrai-je comme Bernadette Soubirou??????En tous cas l'endroit est splendide et nous semble idéal,situé au creux d'un wadi(cours d'eau du désert asséché,sauf durant la saison des pluie),dont le sol est impressionnant,tellement dur et craquelé que l'on dirait de la terre cuite,notre arbre dénudé qui semble pleurer des larmes de sang,à son pied des gouttes rouges,nous invite à le rejoindre,il faut toutefois faire attention à ses épines acérées qui jonchent le sol,je ne pense pas que les pneus de nos montures apprécieraient. Petit café avant d'installer notre campement pour la nuit.Nous calquons notre rythme de vie sur celui de la nature,une soupe de nouille au coucher du soleil,avant que la nuit ne nous invite à gagner nos couches,bien méritées me semble-t'il après ces nombreux kilomètres parcourus. Fatiguée mais pleinement heureuse,je retrouve le ciel magnifiquement étoilé comme compagnon. Au-dessus de ma tête les branches dénudées de mon acacia dans lesquelles semblent s'accrocher comme des guirlandes de Noël,les étoiles. Moi qui me sentais tristounette de ne pas avoir eu de sapin de Noël cette année,beau cadeau dont j'ai peine à détacher les yeux,que la nature m'offre!!!!







2ème étape:99kms
C'est avec quelque regret que je quitte cet endroit magique,mais je ne me vois pas passer la journée sous mon arbre avec comme seules compagnes les mouches qui s'agitent dès le soleil levé.A peine avons-nous parcouru 5 kms que nous nous retrouvons à Barramiyah,qui se résume à un petit complexe touristique,(une boutique et un café où le thé est à 1 euro),nous passons notre chemin.Un peu plus loin cependant,une maisonnette emplie de tout un bric à broc inimaginable qui fait office de tea shop pour les routiers et Osama, qui nous invite pour un thé accompagné de petits gâteaux,ne veut pas entendre parler d'argent.Séance photo qui le réjouit,il est heureux comme un môme de se voir sur l'écran de l'appareil photo.Là aussi nous aurions pu y passer la nuit.

Le vent souffle d'importance en ce jour,mais en fonction de la direction que prendra la route,il est tantôt notre ennemi tantôt notre allié.Encore une fois le désert se transforme sous mes yeux,je commence à apercevoir les montagnes noires du Djebel Hamata qui pour certaines culminent à près de 2'OOOm,j'espère juste ne pas devoir les escalader les unes après les autres.Mais pour mon plus grand bonheur à part quelques petites grimpettes,la route ne sera quasiment que descendante et dans ces folles descentes je peux entendre le chant de mes roues,(à partir d'une certaine vitesse j'ai le sentiment que les roues de mon bucéphales chantent).Les choses se corsent lorsque nous arrivons au dernier check point de la journée,où l'on nous signifie que nous allons être escortés pour le reste du trajet jusqu'à Marsa Alam,lorsque nous en demandons la raison,on nous répondra que la route est trop pentue,la dernière fois le long du nil,il y avait trop de virages.........Nous refusons poliment,les policiers s'agitent sortent leur téléphone portable et nous demandent d'attendre.Tandis qu'ils sont tous en train de délibérer,nous buvons tranquillement un thé.Au bout d'un certain temps la réponse tombe enfin,nous pouvons y aller seuls à condition que nous dormions à Marsa Alam,il va sans dire que nous acquièssons même si nous savons que nous n'en ferons rien,nous montons sur nos bucéphales et prenons la poudre d'escampette.
4 murs de pierre en retrait de la route,entourés de rocaille devient notre home sweet home pour une nouvelle nuit étoilée dans le désert.Je me couche en pensant à demain et à la mer que je vais retrouver.






3ème étape:Marsa Alam 25kms
Nous sachant pas très éloignés de Marsa Alam,je me sens un peu triste ce matin en remontant sur mon vélo,car je sais qu'avec cette étape va se terminer la traversée du désert oriental,c'est tellement beau que pour moi il aurait pu durer encore 1'000kms.Etape toute en descente,à travers de hautes montagnes noires à l'aspect parfois inquiétant et menaçant si ce n'est les nombreux accacias qui y ajoutent une touche d'humanité.Petit à petit la chaîne de montagne s'estompe,pour faire place à la plaine côtière avec en toile de fond la mer rouge.

Marsa Alam,ville côtière nouvelle et en pleine expansion,plutôt moche à première vue,elle ressemble à un vaste chantier,les panneaux des restaurants et magasins s'affichent en russe.Hors saison touristique tout est fermé et la ville semble bien endormie.Prenons un thé à la terrasse d'un café quelque peu hébétés par ce changement brutal de décor.Nous ne voyons rien qui pourrait ressembler à un hébergement potentiel,nous faisons l'approvisionnement dans le but de poursuivre notre route.Sans trop y croire je me renseigne alentour quant à l'éventualité d'un lieu où loger lorsque je tombe sur Thomas un Egyptien parlant parfaitement le français qui possède un studio qu'il est prêt à nous louer pour la somme de 150 livres,après d'âpres négociations nous réussissons à l'obtenir pour le prix de 60 livres(8euros).Ce n'est pas vraiment que nous ayons envie de rester ici,mais le besoin d'une bonne douche se fait sentir,et de plus la mère Denis ayant pris de trop longues vacances,il est temps de refaire peau neuve à tous les niveaux!!!!
Petite journée de transition entre les beautés du désert et les étapes suivantes,je ne me sens pas particulièrement enthousiaste à l'idée de faire connaissance avec les villes tentaculaires et touristiques de la côte,mais qui sait peut-être y aurai-je droit à de belles surprises???






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