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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mercredi 26 janvier 2011

Maroc Zagora 16 au 18.11.2010



Zagora,du 16au 18.11.2010
Etape 93kms


Je me sens toute excitée à l'idée de me rendre à Zagora,le nom me plait et revêt quelques résonances mythique,il évoque pour moi les caravanes qui partaient dans le désert vers la nom moins mythique ville de Tobouctou qui nécessitait 52jours de voyage pour l'atteindre,je l'imagine comme un immense souk grouillant de chameaux,d'hommes du désert et je rêve d'y trouver un petit grigri que les nomades se faisaient faire à l'époque pour conjurer le mauvais sort, je ne sais pas vraiment ce que j'y trouverai mais c'est toute guillerette que je prends la route tendant vers ce but tout en sachant que l'étape sera longue.Je m'y étais préparée et j'ai bien fait le trafic routier est important, jour J-1 avant la fête,les gens sont pressés et n'ont plus de temps à perdre plus que jamais il faut que je fasse attention à mes miches!!!!!La route sur toute sa longueur longera la vallée désolée du Drâa,du nom de la rivière qui venant du haut Atlas a établi son lit au pied des contre fort rocheux.Tout au long de notre route nous la suivrons,par moments souterraine et invisibles tandis qu'à d'autres elle se décide à sortir de terre et se montrer au grand jour, source de vie elle laisse sur son passage de belles petites oasis fertiles, par endroits de petits jardinets, et bien évidemment d'importantes palmeraies.La vie attirant la vie,de nombreux petits villages se sont établis le long de ses rives.Certains sontsuperbes,les plus anciens comportent toujours des maisons en pisés(mélange de terre et de paille),qui dans cette région a des teintes de roses,on peut encore y apercevoir quelques Ksar(château fort) en plus ou moins bon état.La route est gentiment vallonnée et ne présente pas grande difficulté, j'ai un peu de peine à apprécier les paysages tant la circulation requiert mon attention.Le début de la vallée est étroit et les montagnes sont proches, plus nous avançons en direction de Zagora et plus celle-ci s'élargit,les montagnes s'éloignent et cela me plaît moins.Circulation et kms accumulés,j'avance un peu comme un robot et me réjouis d'arriver bientôt à destination.A une dizaine de kms de l'entrée de la ville,un point de vue avec vue plongeante sur la gigantesque palmeraie qui entoure la ville, je crois que c'est la plus importante du Maroc,l'occasion pour moi d'y trouver 5DH.Dès mon premier coup d'oeil sur la ville je me sens déçue rien à voir avec les lieux de mon imagination,tout d'abord le joli panneau qui annonçait Tombouctou 52 jours a été retiré de la circulation,et puis c'est une ville aux bâtiments modernes, dotée d'une longue avenue poussiéreuse bordée de café,boutiques et restaurants,cette ville de quelques 35'000 habitants semble au prime abord n'avoir aucune âme, mais j'ai quand même envie de croire que je vais y trouver quelques infimes réminiscences du passé,je repousse mon exploration à plus tard il s'agit tout d'abord de trouver un gîte pour la nuit,et le camping Prends ton temps le nom nous plaît bien et nous inspire,allons y jeter un petit coup d'oeil.Superbement situé à l'écart de la ville jouxtant la palmeraie, l'endroit est superbe et arrangé avec goût cela fleure presque le luxe et nous craignons quelque peu pour les prix,les tentes berbères grand luxe,spacieuse et avec électricité sont annoncées à 120DH,nous arrivons à la négocier à 60DH et les propriétaires,3frères berbères qui semblent âpres au gain, nous font bien comprendre que la seule bonne raison pour baisser ainsi les prix est qu'en ce moment il n'y a quasiment personne.Un thé nous est offert afin de sonder le terrain de nos possibles aspirations et dépenses,serions-nous intéressés par un tour dans le désert,possibilités de dromadaires,4X4et tout le bataclan, nous ne laissons planer aucun doute sur nos intentions et les fins limiers bussinessmen auxquels nous avons à faire ont vite tout compris sans pour cela nous en tenir rigueur,mais je ne m'inquiète pas pour eux, ce n'est pas l'argent qui leur manque!!!La perspective d'un petit séjour ici m'apparaît comme luxueuse et pas grave si la douche chaude annoncée à l'aide d'un immense panneau ne sera que froide.Trouver à manger en cette veille de fête relève du parcours du combattant,boutiques,cafés,restaurants tout ferment et prend des airs de couvre-feu,nous commençons gentiment à désespérer quand un petit bonhomme dont je ne me rappelle malheureusement plus le nom se présente gentiment à nous ,nous proposant si nous avons un peu de patience de nous préparer un tajine pour la modique somme de 40DH,proposition que nous nous empressons d'accepter tant nous avons faim.Le petit restaurant de chez Saâid est un petit lieu des plus sympathique et le patron plein de prévenance nous bichonne aux petits oignons,une salade marocaine en entrée et un succulent tajine de kofta(boulette de viande) accompagnés d'un pot de thé et de quelques petits gâteaux qu'il aura la gentillesse d'aller nous chercher et nous offrir,plus que touchée par ce genre d'attention qui fait tellement chaud au coeur!!!!!Il nous proposera même comme tout sera fermé le lendemain de venir exprès pour nous afin de nous préparer à manger,mais nous refusons lui aussi a droit à sa fête,mais nous lui promettons de revenir le surlendemain si il est ouvert.Petite balade dans la ville qui me fait perdre à tout jamais les illusions que je pouvais encore avoir au sujet de l'endroit, Zagora restera pour moi un lieu insignifiant et manquant d'âme encore un mythe qui s'écroule.Petit café sur une terrasse avant de rentrer dans notre home sweet home qui lui ma foi valait tout de même le détour.Nous y faisons la connaissance de Giorgio Italien fort sympathique,capitaine de bateau à ses heures et qui voyage de manière tranquille au Maroc en moto ainsi que celle de Catherine une Parisienne d'un certain âge qui a beaucoup bourlingué dans le monde.Le jour de la fête tant attendu arrive enfin, moi qui appréhendait de devoir assister au massacre de tous ces moutons n'ai aucun souci à me faire, les invitations ont plu tout au long de la route mais là nous ne voyons rien venir,les hommes ayant revêtu leurs beaux habits de fête vont et viennent,se pavanant tels des coqs dans une basse-cour,discutent,sont pendus à leur portable,se tapent sans aucun doute la cloche dans leur maison,on ne nous offrira que dalle,vu l'état d'esprit qui règne en règle général au Maroc,je me serais attendue à une petite attention mais rien, nous ne sommes pas au bon endroit!!!!!Les 2jours à part une lessive seront fait de glandouille pure,même pas envie d'aller visiter la palmeraie, nous passerons notre temps à papoter,échanger nos expériences de voyage et nos visions de la vie en compagnie de Giorgio et Catherine,cela fait du bien.Si pour les Marocains ces jours festifs sont synonyme de ripaille pour nous c'est plutôt la disette tout est fermé et les prix pratiqués au camping sont par trop prohibitifs,nous nous rabattons sur le menu habituel vache qui rit et pain,même pas un oeuf à se mettre sous la dent,dur,dur,mais comme nous ne faisons pas de vélo nous nous sentons tout de même un peu moins affamés.Le lendemain de la grande fête tout tourne encore au ralenti Catherine reste coincée faute de transport, mais nous arrivons tout de même à trouver au matin une omelette à se mettre sous la dent et tandis que nous la mangeons nous rencontrons notre petit restaurateur qui nous propose un tajine pour le soir,cette fois-ci il sera de mouton les bouchers étant tous fermés c'est tout ce qu'il peut nous proposer encore une fois nous acceptons sans nous faire prier et avec joie.Lorsque nous arrivons il nous a dressé une petite table, recouverte d'une nappe,nous sommes les seuls clients il n'a ouvert que pour nous.Le tajine est mirifiquement bon quel bonheur que de manger à satiété.Notre petit bonhomme qui ne s'exprime pas mal du tout en français nous explique que son restaurant porte le nom de son fils, qu'il a ouvert il y a quelques 2 ans a fermé pendant un temps pour aller travailler dans un autre restaurant et qu'il vient de rouvrir, souhaiterait que beaucoup d'Européens comme nous se donne la peine de se rendre chez lui qui est en dehors de l'artère commerciale,il travaille tout seul en compagnie de sa femme et les affaires ne sont pas toujours faciles,nous lui promettons dès que l'occasion se présentera de lui faire de la publicité,notre petit bonhomme a vraiment égayer notre séjour à Zagora et restera pour ma part mon meilleur souvenir de l'endroit!!!!! Au camping nous pourrons tout de même nous régaler de bonne musique touareg, la famille formant un petit orchestre joue superbement bien.A noter tout de même qu'un pot de thé nous sera offert le dernier soir!!!Glandouille et bonne compagnie auront rendu ce séjour agréable quant à la ville,je n'aurai pas de peine à l'oublier,elle ne valait d’ailleurs même pas une photo!!

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