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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mercredi 26 janvier 2011

Maroc Agdz 14 au 15.11.2010



Agdz 14 au 15.11.2010
Etape:70kms


                                    Nous partons de bonne heure non sans avoir avalé une omelette,cela fait désormais parti du rituel matinal.L'étape commence déjà par une bonne grimpette bien raide,dur dur pour les pattes qui sont encore froide, nous nous enfilons dans une gorge serrée des plus austère qui affiche une couleur brun foncé c'est à la limite du lugubre et je pourrais presque y ressentir comme une sensation d'étouffement.La route est pourrie,tout n'est que trou,ornières,bosses et pour parachever le tout la circulation y est abondante,camion,bus,voitures,cela démarre plutôt mal.Il faut dire que dans 3 jours c'est la big fiesta chez les musulman, c'est la fête de l'Aid El Khebir,que je comparerais un peu au Noël de chez-nous,grand rassemblement familial et le jour du grand sacrifice traditionnel et rituel de milliers de moutons.Un mouton doit être sacrifié pour chaque couple marié,je n'ose imaginer le nombre de moutons que cela va représenter, et je souhaite ardemment me trouver planquée dans un lieu où je n'aurai pas à assister à cette grande boucherie,surtout qu'ensuite il va bien falloir le bequeter tout ce mouton.Au cours de ces derniers jours nous en avons vu passer des camions entiers, je ne sais si les pauvres bestioles se rendent compte du sort qui les attend mais en mon fore intérieur je leur souhaite à chaque fois de bien profiter de leurs derniers instants de vie.Mais pour l'heure ce ne sont pas des camions de mouton que nous croisons mais tous les Marocains, vivant dans les grandes villes ou à l'étranger et qui rejoignent le bled et la famille pour l'occasion.Tous les véhicules sans exceptions ployent sous leur charge d'êtres humains et des marchandises arrimées de manière parfois bien périlleuse sur le toit,par moments je n'en crois pas mes yeux et en plus d'être surchargés ils roulent tous comme des dingues,franchement pas très agrèable,et encore une fois il faut juste que je serre les fesses sur ma selle et fasse avec.Au bout de 15kms nous croisons la fameuse mine de cobalt,qui étale ses gigantesques tentacules poussièreuses au sein de la vallée,l'endroit grouille d'activité,camions et hommes s'agitent en tous sens dans un ballet bruyant dont je ne comprends pas la chorégraphie.Endroit qui semble tout droit sorti d'une autre époque de l'histoire,je n'ai aucune envie de m'attarder dans ces parages et je trace mon chemin le plus rapidement possible ce qui n'est guère possible au vu de l'état de la route.Montées abruptes et descentes se succèderont au milieu du flot de véhicules sur la route cahotiques au cours des 25 premiers kms.Compte tenu des circonstances je ne suis pas du tout mécontente de la manière dont j'avance et sachant que l'étape totalisera à peu près 70kms,je me prépare
psychologiquement dans ma tête à ce que cela soit dur et me fais une raison quand soudain oh miracle au croisement de














la route les données changent du tout au tout,la route pourrie fait place à une route flambant neuve où il n'y a quasiment plus trace de véhicule et comme par enchantement le relief est complètement plat voir même légèrement en descente,je me dis qu'il est impossible que cela dure et m'attend à tout moments à un changement drastique de la situation,mais comme toujours je me dis que ce qui est pris n'est plus à prendre,et tous les deux nous pédalons comme des fous sur cette route qui ressemble à un boulodrome,et contre toute attente, les 45 derniers kms seront de cette veine, il nous faudra d'ailleurs moins de temps pour couvrir ces 45 dernières bornes que les 25 premières,c'est pour toutes les fois où les surprises vont dans l'autre sens.Agdz, à première vue petite ville poussièreuse où toute l'activité frénétique de ces jours préfestifs se concentre sur la petite place centrale;S'y bousculent vendeurs de fruits (principalement des dattes),légumes,fringues au milieu de la cacophonie des véhicules en tous genres,quantité incroyable de bus,ânes,carioles et j'en passe.Après le calme et la solitude des grandes plaines désertiques traversées,je pourrais presque ressentir toute cette agitation comme une agression pour mes sens assoupis,tout à coup je me sens presque perdue au milieu de tout ce tohu bohu et ai besoin de me poser devant un bon thé afin de retrouver mes esprits.Mais il semblerait que les prix aussi sont à la fête,celui du pot de thé a doublé en l'espace de 24h?????Mais peut-être le simple fait que nous soyons touristes y est-il pour quelque chose.L'endroit semble être un de ces lieux de passage rapide pour touristes,on y trouve d'ailleurs les incontournables hommes bleus faisant le pied de grue devant leur boutique vendant bijoux berbères,fringues et autres curiosités.A l'affût du moindre blanc ils fondent sur lui tels des vautours proposant avec maints sourires et salamalec,un thé afin de parler des traditions et tout cela sans obligation d'achat,mais difficile le pied une fois dans la boutique de s'en dépatouiller et de ressortir sans rien du tout.Il me font vraiment penser au Cashemeere d'Inde tout aussi détestable, pour notre part nous en avons vu d'autres et ce n'est pas les hommes bleus qui nous perturbent.Quelques petits hôtels jouxtent la place,mais il nous paraît assez inconcevable de loger au milieu de tout ce tintamarre.Un petit camping est signalé un peu en dehors de la ville au milieu d'une petite palmeraie.Nous y sommes accueillis par Said,jeune Marocain rasta des plus cool,autour d'un petit jardin quelque peu négligé quelques chambres basiques et quelques petites tentes berbères des plus sommaires,c'est sur l'une d'elle que nous porterons notre choix pour la somme de 50DH,l'endroit revêt des airs de petit paradis après l'agitation urbaine,il fait bon s'y poser, mais dommage l'endroit est magnifique et mériterait d'être mis un peu plus en valeur,mais l'endroit est suffisamment plaisant pour que nous nous imaginions y passer le journée du lendemain aussi.Patrick est pris d'une envie subite de faire peau neuve en se faisant couper les cheveux mais peut-être n'a-t'il pas choisi le bon jour tout le monde semble avoir la même idée, du coup galère pour payer un prix correct et longue queue d'attente mais il me reviendra tout beau et comme tout neuf!!!!En ville les terrasses ne désemplissent pas et c'est l'heure des grandes retrouvailles pour beaucoup de gens, tout le monde rigole ,s'embrasse,plutôt sympathique, un peu moins pour le personnel qui s'affaire à nourrir et abreuver toutes ces panses impatientes, la fille chez qui nous buvons le thé et mangeons le tajine, n'en peut plus elle est sur pied de guerre presque 24H/24 et n'a qu'une hâte que la fête arrive et tout cela se termine.En soirée au camping petit thé en compagnie de Mohamed et Helka,Allemande de Hambourg d'un certain âge qui semble complètement décalée mais extrêmement sympathique,tous deux fument force pétards tandis que Mohamed nous régalera de quelques chansons de son cru.L'endroit est également un petit paradis pour animaux y vivent à demeure 2chats qui miaulent en continu et se comportent en enfants gâtés et il y Patrick lui ressemble étrangement.Une des minette se faufilera d'ailleurs dans mon lit afin d'y passer la nuit bien au chaud.Une journée de pure glandouille et petite balade dans la palmeraie rempliront aisément notre journée du lendemain.Said nous invite à rester pour passer la fête d'Aid El Khebir en sa compagnie,mais la route nous appelle et nous repartirons au matin du 3ème jour.Petit lieu dont je garderai le meilleur des souvenirs!!!J'avais oublié de signaler qu'Agdz est la première ville qui marque l'entrée de la vallée du Draa la chaîne de montagnes qui l'entoure est d'ailleurs superbe.

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