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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

jeudi 20 janvier 2011

Maroc Tanger 25.09.2010



Le temps passe des plus vite entre sieste,lecture,musique.Au petit matin grand moment d'émotion lorsque nous passons le mythique Détroit de Gibraltar,qui n'est pas sans me rappeler le magnifique livre de Marguerite Duras, le marin de Gibraltar.Le passage de ce dernier signifie également que nous sommes presque arrivés à bon port puisque Tanger se situe non loin du fameux rocher.L'agitation commence à être fébrile les valises sont rassemblées,l'excitation se lit sur les visages de toutes ces personnes rentrant au pays. Pour ma part je rassemble mes valises me demandant à quelle sauce je vais être mangée en sortant du bateau,tout se passe dans le calme et la sérénité,et je me retrouve sur le sol marocain avant d'avoir réalisé ce qui m'arrivait.Les formalités de douane ayant été faites à bord du bateau, nous n'avons plus qu'à passer au poste de contrôle des bagages, et là ma foi, une douanière bien intentionnée nous demandera de bien vouloir faire passer au scanner toutes nos sacoches qui venaient juste d'être installées sur notre vélo,c'est bien notre veine,surtout qu'elle n'y jettera qu'un coup d'oeil des plus discrèt.Une chose est sure devant les autorités qu'une chose à faire s'incliner.Chaud et chaleur nous accueille dans le port de Tanger, magnifique port de pêche où règne une activité intense,nombre impressionnant de bâteaux et de pêchoux en train de ranger le produit de leur nuit de travail.Afin de me remettre de toutes ces émotions un premier thé à la menthe s'impose; histoire de se poser et prendre pied dans cette nouvelle réalité.La première impression est des meilleures les regards se montrent curieux et interrogateurs en voyant notre équipage et les sourires sont francs et amicaux.Le monde est petit nous papoterons le bout de gras avec un Marocain qui retourne en France,il habite Ferney Voltaire ce qui permet de parler de choses connus de nous tous. L'heure est venue d'enfourcher nos vélos afin de dénicher une petite chambre quelque part,je suis fortement surprise de trouver les lieux si calmes rien à voir avec l'agitation asiatique que nous connaissons tellement bien.La nonchalance semble être de mise,pas d'affolement,ni le bruit tonitruant de la circulation et autres klaxons.Construite sur une petite butte la médina,partie ancienne de la ville,de Tanger étale ses maisons d'un blanc lumineux,premières visions des plus agréables et première mise à l'épreuve puisque les chambres les moins chères se situent dans la médina,il faut donc que nous accedions en haut de la butte afin de dégoter le joyeau rare qui fera notre bonheur sur cette nouvelle terre.Ca y est c'est parti mon regard court dans tous les sens afin d'intercepter l'obstacle qui pourrait se mettre en travers de mon chemin et je me trouve toute étonnée de débouler dans la grande avenue sans encombre.J'attaque la grimpette et là encore tout se passe bien je suis prête à crier au miracle.Le stress aidant c'est à moitié morte d'étouffement que je m'arrête en haut de la grand rue et mon poussin courageux comme toujours part à la recherche de notre bercail.Pendant que je l'attends sur le trottoir les passants m'interpelle et tous en espagnol certains interpelés par nos vélos chargés et tous me souhaitant la bienvenue dans leur pays.Patrick revient victorieux et plusieurs choix s'offrent à nous semble-t'il.En chemin il aura perdu sa casquette, il s'en trouve tout déconfit;cadeau offert par son amie Julie.Là une difficulté s'offre à nous,pour entrer dans la médina il faut hisser nos vélos par une rampe et la chose n'est pas aisée tant ils sont lourds et là encore surprise le premier homme venu s'offre d'emblée à nous aider, et il s'en repart souriant et nous souhaitant la bienvenue, j'en reste comme deux ronds de flan rarement eu d'emblée un accueil aussi chaleureux dans un quelconque pays visité auparavent.Notre chambre se situe dans un ancien riad marocain,chambres construites autour d'un petit jardin tout carrelé, l'endroit fut certes beau un jour,mais là l'endroit se trouve un peu décrépit et manque de soin et d'entretien, mais toujours est'il que notre chambre plus que sommaire est immense et nous pouvons y faire rentrer nos bucéphales qui dormiront en notre compagnie.Je me sens heureuse en même temps que très excitée de me trouver là.Au pays du marchandage nous avons négocier le prix de la chambre sur 3 nuits ce qui me laisse le temps de sentir l'atmosphère des lieux avant de me lancer sur ma bicyclette.Tanger une ville de 1 000 000 d'habitants ,bordée par le détroit de Gibraltar a tiré partie de plusieurs cultures et
civilisations,islam,tribus berbères et colonisation européenne,d'une situation stratégique;d'un port dynamique et désormais du tourisme.Nous sommes d'emblée attirés par les petites terrasses de café où l'homme est roi, ils sont là assis à papoter et deviser fumant cigarettes sur cigarettes en buvant thé à la menthe et café(j'en suis fort étonnée je ne pensais pas les marocains consommateurs de ce nectar),mais pas une femme à l'horizon.Pas mieux comme poste d'observation qu'une terrasse d'où nous pouvons voir la population locale évoluée.Effectivement le café est excellent servi au lait et abondamment sucré,thé et café sont tellement sucrés au Maroc qu'ils transformeraient n'importe qui en diabétique.Tanger fut longtemps la destination phare des Occidentaux désireux d'échapper aux conventions et d'explorer la marge,au moins par procuration/Aventuriers mais aussi intellectuels et artistes y séjournèrent.Tanger inspira des peintres comme Henri Matisse,attira les représentants de la Beat generation à la suite de Paul Bowles et de son épouse et vit passer des personnalités comme les Rolling Stones.Malheureusement la scène culturelle y a disparu depuis belle lurette et la ville ne compte à ce jour plus une seule biblithèque publique.Nous passerons 3 jours à flaner dans la médina
aux ruelles étroites et tortueuses,inutile de dire qu'il m'est impossible de m'y repérer,nous ferons nos achats de fruits et légumes dans le souk, boirons maints thés à la menthe et café aux terrasses de divers cafés et nous visiterons la superbe casbah,(qui signifie fort,citadelle ou centre administratif),le dimanche sur la place du grand Socco les femmes du Rif vêtues de jupes rayées et chapeaux traditionnels,viennent vendre leurs légumes,fromages,oeufs.Au bout du troisième jour nous commençons à être impatients de remettre le pied à l'étrier, Patrick qui a le sentiment de manquer d'action et moi pour enfin me rendre compte de ce que cela va être de pédaler au Maroc et je me rends bien compte qu'à un moment ou un autre il va bien falloir se lancer alors mieux vaut ne pas trop retarder l'échéance.Je me sens sereine à l'aube de cette nouvelle aventure et une fois de plus j'aurais tendance à m'étonner moi-même,j'ai d'ores et déjà comme le sentiment que cette nouveau mode de vie va m'amener encore plus loin dans le lâcher prise,en fait il vaudrait mieux si j'ai envie de pouvoir profiter un tant soit peu de ce voyage.








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