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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mardi 25 janvier 2011

Maroc Goulimine 3.11.2010

Goulimine 3.11.10 
Etape 57kms

Me voilà prête dans ma tête à quitter l'océan et sa côte et je me sens toute excitée de partir à la découverte du désert.Un dernier petit coup d'oeil sur la mer avant de mettre le cap à l'est toute.On nous avait annoncé une route avec de nombreux dénivelés je m'étais donc préparée à ce que l'étape ne soie pas facile, par contre je n'avais pas prévu la présence d'Eole à mes côtés,depuis le temps qu'il ne s'était pas vraiment manifesté j'avais presque fini par l'oublier,grave erreur car ce matin il est là et bien là et d'emblée il nous donne du fil à retordre et par moments j'aurais presque le sentiment de pédaler sur place.En faisant cap à l'est nous traversons le de la chaîne de l'Anti Atlas,ce qui explique les paysages qui jouent au yoyo,les montées raides avec vent dans le nez sont épuisantes,mais l'envie d'avancer étant là,lentement mais sûrement je fais mon chemin à travers des contrées qui déjà ont un avant goût de désert, le sol est aride,la terre pauvre et non cultivable,sur ce sol ingrat poussent en grand nombre figuiers de barbarie,arganiers,acacias , quelques buissons d'épineux et quelques champs d'oliviers.La région est très peu habitée,de temps à autres un tout petit hameau ou quelques maisons isolées,dur,dur de vivre dans de telles conditions.Tout au cours de cette étape les montées et descentes(durant lesquelles il faut aussi pédaler grâce à notre pote Eole)se succèderont à un rythme soutenu,plutôt épuisant,mais par contre quel bonheur que de rouler sur une route en relativement bon état mais surtout désertée de quasiment tous véhicule à moteur, la circulation est quasiment inexistante,il est bien rare de rencontrer une chariote toute ferraillée et si ma foi j'en bave un peu je peux au moins le faire toute seule sans devoir en plus me méfier outre mesure du trafic.De suite cela ajoute une dimension supplémentaire à mon voyage en vélo,c'est exactement comme cela que j'ai envie de rouler seule au milieu de nulle part, avoir ainsi le sentiment que tous ces grands espaces ne sont là que pour moi,un immense sentiment de liberté m'envahit, je me sens totalement en accord avec moi-même,mon vélo et Patrick qui est là quelque part non loin de moi,d'ailleurs nous avons grand besoin l'un de l'autre pour nous soutenir mutuellement dans l'épreuve,chacun prenant le relai de l'autre lorsque la fatigue devient trop importante.On a beau faire ,nous n'avançons pas rapidement,la moyenne est au ras des pâquerettes et les heures de pédalage s'accumulent la fatigue commence à se faire sentir,poupou me semble au bout du rouleau et il me faudra mobiliser toute mon énergie pour le soutenir sur cette fin d'étape.Alors que nous nous posons afin de respirer un peu avant d'arriver à destination,3 jeunes se présentent à nous tous trois accompagnés de bicyclettes,après les échanges de politesse,un des jeunes un peu contrit,nous montre son vélo qui est crevé nous demandant timidement si il nous serait possible de le dépanner,Patrick se met en quête de son matériel,le pneu et démonté et nous ne pouvons qu'être consternés en voyant l'état de la chambre à air qui n'est quasiment plus qu'un trou recollé,réussissons tout de même à trouver la fuite actuelle et Patrick la répare tant bien que mal,un peu le sentiment de mettre un pansement sur une jambe de bois.Je pense que la chambre à air ne sera pas longue à remontrer des signes de grande faiblesse,mais nos jeunes s'en repartent contents et reconnaissants.Impossible de ne pas ressentir un indissible soulagement lorsque nous atteignons enfin Goulimine,qui après la solitude éprouvée dans ces coins de désert m'apparaît dans un premier temps grouillante,bruyante et polluée.L'après-midi est plus que bien entamée et il s'agit encore de trouver un lieu d'hébergement,nous nous faufilons telles des anguilles dans le trafic,à la recherche d'indice afin de trouver le lieu où nous pourrons nous reposer de notre fatigue.Deux petits momes fort sympathiques nous accompagneront dans notre quête.Après plusieurs tentatives infructueuses,trop cher, complèt ou autres Patrick déniche pendant que je poireaute sur le trottoir afin de veiller sur nos montures,l'endroit rêvé et inespéré qui dépasse tout ce que j'avais imaginé,non que ce soit luxueux mais l'endroit est propre et l'acceuil extrêmement chaleureux avec comme surprise non négligeable et fort appréciée une douche chaude,voilà qui déjà va mieux.Ragaillardis par les bienfaits de notre toilette,la faim se fait sentir et nous partons ce coup-ci à la recherche de notre pitance.Goulimine ville de 96'000 habitants me surprendra en bien malgré ce que veut bien nous en dire notre guide de voyage.Certes bruyantes et animée,elle fut jadis la porte du Sahara elle se développa en tant que ville frontière où les paysans de la fertile vallée du Sous commerçaient avec les peuples du désert.A l'heure actuelle,elle ressemble à une ville carrefour où se croisent commerçants de tous poils venus du désert ou autres,ville de transit pour marchandises.Déjà l'endroit ne ressemble plus à rien de ce que l'on connaît,les faciès et l'habillement change, la population semble plus foncée et pas de médina où l'on peut flâner en toute tranquillité loin du bruit des voitures,la conception de la ville est toute autre.La ville sans être désagrèable à mes yeux ne mérite pas que je m'y attarde plus longuement que pour une nuit d'escale. Population des plus sympathique et accueillante








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