Au milieu de nulle part,auberge les Dattes 13.11.210
Etape:69kms
Derniers petits papotages avec Caroline et Antoine avant de reprendre la route,décidément une rencontre fort sympathique qu'il ne m'aurait pas déplu de prolonger mais ainsi va la vie chacun sa route chacun son chemin,nous les recroiserons le long de la route et attention des plus touchante à l'arrière de leur camion il avait scotché un petit message à notre intention.La petite ville de Foum Zguid est encore une fois une garnison militaire,grouillante de monde, elle semble être avant tout un lieu de passage et de transit pour tous les véhicules se rendant dans le désert ,nous apercevrons bon nombre de touristes tous accompagnés de leur guide en grande préparation pour leur expédition ,étals de fruits et légumes,terrasses de café elle a tout du lieu où l'on se ravitaille avant de partir vers nulle part,mais elle a l'odeur du touriste qui ne fait que passer et paye sans se poser aucune question,ce qui veut dire que pour nous la négociation serrée est de rigueur.Nous quitterons la ville en compagnie d'une ribambelle de jeunes à bicyclette qui feront un bout de chemin en notre compagnie.D'emblée je sens qu'au cours de cette étape nous allons quitter le désert pur pour nous retrouver dans d'autres formes de paysages, les montagnes sont plus proches et laissent moins de place aux grandes plaines caillouteuses,la route devient elle aussi plus vallonnée et nous fera jouer du yoyo tout au long de ces 69kms,les 40 premiers étant d'ailleurs plutôt ardus, la route est pourrie,trous,ornières et enrobage qui se fait la malle,je suis secouée comme un prunier ce qui met mes bras et ma nuque à rude épreuve.,une piste de contournement est aménagé tandis qu'ils refont un tronçon de la route,nous préférons cependant emprunter la route,avantage d'être en vélo ,même si cela demande un effort supplémentaire, un enfant m'y accompagne me parlant dans un arabe que dans l'ensemble je ne comprends pas,mais comme un leitmotiv, les mots dirhams et stylos,ponctués de temps à autres par des bravos madame, reviennent sans cesse,sans doute suis-je trop gentille ,il a été faire un tour du côté de Patrick qui a dû lui faire comprendre avec le bon ton qu'il n'avait rien à en tirer,il s'en revient vers moi égrenant jusqu'à plus soif sa litanie,une fois la route retrouvée il me serre la main et s'en retourne d'où il est venu.La vision d'une petite gorge,avec en son milieu un petit oued entouré de palmier et au fond duquel coule toujours un peu d'eau me coupe le souffle c'est grandiose, nous perdrons le temps de nous y arrêter un moment pour profiter de cet endroit idyllique,cadeau des dieux au milieu de ces paysages désolés.Nous arrivons enfin à la fin de cette étape qui fut tout de même bien physique et aboutissons au croisement de la route,là où demain nous devons bifurquer en direction d'Agdz.A l'embranchement est signalé un petit camping qui semble des plus sommaires et je dirais même complètement abandonné au premier coup d'oeil,mais s'y trouve également la petite auberge des Dattes.A côté de la maison une sorte de petite tente berbère des plus sommaire,mais je me dis qu'au pire des cas cela fera la route pour cette nuit de toutes manières aucun bled avant bon nombre de kms.La maison semble déserte ,mais un quidam faisant du stop sur le bord de la route vient à notre secours en frappant à la porte et oh miracle c'est une petite fille qui lui répond, sa maman est présente mais comme le papa n'est pas là il nous faut attendre son retour.Il commence à faire froid et Patrick toujours aussi attentionné sort tout son attirail pour nous faire un bon petit café que nous jugeons bien mérité.Sur ces entrefaites arrive une voiture avec à son bord un guide marocain et un couple de Parisiens qui restent un peu interloqués devant le spectacle que nous présentons.En réponse à leurs multiples questions nous leur faisons part de notre projet et de notre trajet déjà effectué ils en restent comme deux ronds de flan, et au bout d'un moment nous disent avoir un peu honte,eux sont venus,profitant du pont du 11 novembre au Maroc que pour 4jours,Madame a offert à son mari en guise de cadeau d'anniversaire une nuit dans le désert,à nous de rester comme deux ronds de flan nous n'en revenons pas qu'une telle chose puisse se faire,mais là encore comme pour pas mal de choses nous sommes complètement décelés par rapport à la réalité de bon nombre de citoyens de ce monde.Toujours est-il que cette petite rencontre éphémère fut fort sympathique.Le fort sympathique frère de la propriétaire se pointe se qui nous permet de tirer au clair la situation,plusieurs possibilités s'offrent à nous, la tente berbère de l'extérieur,mais il fait un peu froid mais surtout très bruyante,située au bord de la route très passante dans la nuit, le salon marocain pour 50DH ou une chambre pour 60Dh finalement nous réussissons à négocier la chambre pour le prix du salon marocain, ainsi qu'un tajine de légumes pour le prix de 50DH pour 2,voilà qui est parfait en plus de la bonne surprise d'une douche chaude.Le frère nous explique qu'il y a une immense mine de bauxite située à 15kms de là,exploitée au départ dans les années 1920,par les Français
elle fonctionne toujours mais à l'heure actuelle ce sont les Marocains qui la gère,lui y travaille en tant qu'ingénieur.Le père finira par rentrer fort sympathique lui aussi, il vit d'un peu de tourisme,de son petit jardin et cela lui suffit,à la tête d'une famille de 4 enfants il n'exclut pas d'en avoir d'autres.Il me paraît tout de même rude de vivre comme cela au milieu de nulle part,j'ai toujours le sentiment qui n'appartient qu'à moi que les gens doivent s'y ennuyer.Tandis que la maman est occupée derrière les fourneaux les enfants se régalent apparemment de dessins animés qui passe à la minuscule T.V noir et blanc qui trône dans le salon.Une fois les enfants endormis c'est le père qui prend le relai devant la Téloche.Une fois le délicieux tajine englouti,je n'aspire qu'à une chose me coucher et dormir et c'est ce que je fais sans tarder!!!
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