Alnif,le22.11.2010
Etape:6Il y a des matins où la question de savoir si je pourrai ou si j'ai envie de remonter sur mon vélo ne se pose même pas,celui-là en fait partie,qu'une envie quitter cet endroit lugubre dont le décors pourrait servir à un film d'horreur!!!!Mais cela nous a tout de même bien dépannés et me permet de repartir à peu près en forme la douleur au niveau de mon genou un peu moins présente.Les paysages une fois de plus me font penser à des paysages pour films de cow boys, et je crois même que certains d'entre eux ont effectivement servi à cela.Au cours des 15 premiers Kms tout semble contre nous,le vent contraire tout d'abord qui nous fait tanguer sur la route bosselée au bitume en charpie,Eole semble jouer avec nous tel un chat avec une souris et les faux plats qui ne sont pas non plus à notre avantage se succèdent rendant notre progression un peu chaotique,dans ces cas-là il est un peu difficile de trouver son rythme et la fatigue pourrait rapidement se faire sentir,Patrick qui avait des fourmis dans les jambes tant il avait envie de pédaler a les jarrets coupés et n'affiche plus une mine aussi réjoui!!!Fort heureusement les conditions climatiques s'arrangerons et Eole nous laissera tranquilles pour le reste de la journée.Les paysages sont pour ma part fabuleux,vaste plaine caillouteuse de couleur noir qui me font penser à des endroits volcaniques,encerclées de montagnes brunes et érodées d'un côté tandis que de l'autre ce sont des montagnes aux formes plus douces et aux couleurs plus claires,vert pâle et rose,superbe en même temps que très dur et austère mais je n'y peux rien j'adore, quant à Patrick il trouve cela un peu trop austère à son goût.Arrivés à Alnif en début d'après-midi, la question de continuer ou pas se pose mais pour ma part cela suffira pour aujourd'hui,ne reste plus qu'à trouver un lieu pour crécher.Prenons tout d'abord un thé pour sentir l'atmosphère l'occasion pour moi de papoter avec ce qu'il me reste d'espagnol,et oui il est marrant de constater que tous les Marocains expatriés de la région le sont en Espagne, je verrai quantité de voitures immatriculées dans ce pays,la population locale étant revenu au pays pour la fête de l'Aid el Khebir.Alnif est une petite ville,bien évidemment poussiéreuse, toute animée par le souk hebdomadaire, à mon avis elle doit retomber dans sa léthargie une fois celui-ci terminé.Nous repérons 2 hôtels mais en voyant leur aspect nous doutons un peu que cela soit pour nous,ils semblent plutôt de haut standing et doivent surtout servir pour les touristes en 4X4 en partance pour le désert.Mais qui n'essaye rien n'a rien,mais nous avons bien senti les choses impossible de les négocier à un prix qui nous corresponde.Alors que je sors un peu dépitée après mes négociations avortées du deuxième hôtel,je tombe sur Mohamed qui me dit de me rendre quelques 700 m plus chez son frère Ibrahim qui a un petit hôtel et sera certainement d'accord de nous faire un bon prix.Sur la route le petit hôtel les palmiers n'est signalé qu'en temps que café,restaurant,mais effectivement il y a des chambres,là encore nous n'y croyons guère l'endroit est luxueux et ne correspond pas à ce que nous avons l'habitude,rouleaux de PQ dans tous les W.C,cutips et savon pour les mains sur tous les lavabos,douche chaude,sopalin et j'en passe,mais Ibrahim est fort sympathique et acceptera de nous louer une chambre des plus spacieuse d'une propreté impeccable pour la somme de 50DH,nous n'en revenons pas il y a tellement longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés dans quelque chose d'aussi smart,je n'en reviens pas de notre chance et me sens infiniment reconnaissante,je me dis que parfois la vie est tout de même vraiment bien faite et qu'elle sait nous mettre sur le chemin des bonnes personnes.Comme à Agdz,le jour de souk ayant eu lieu impossible de trouver un morceau de pain,nous verrons la population s'enquérir de partout et repartir bredouille, cela me paraît incroyable,je me dis que cela doit être habituel et qu'il devrait prévoir mais apparemment pas.Cela faisait longtemps mais nous pouvons à nouveau nous régaler d'une délicieuse harira qui est fort bienvenue,car si les journées sont chaudes,la nuit quant à elle devient vraiment frisquette.Le ventre plein je me glisse avec délice dans ce magnifique plumard sans que je puisse pour autant trouver le sommeil rapidement,mais j'en profiterai pour renouer avec les plaisirs de mon Ipod et de sa musique,le bonheur est presque complet, il me manque juste mon poussin pour dormir à mes côtés,inconvénient du voyage par moments,ces derniers temps impossible de trouver un grand lit,nous sommes obligés de dormir dans des lits séparés.
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