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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mercredi 26 janvier 2011

Maroc Ait Ali 4.12.2010


Aït Ali(Gorges de Dadès),le 4.12.2010
Etape:44kms


                                     Pas vraiment récupérée je me sens toujours aussi épuisée au réveil,dur,dur,mais le petit guest où nous nous trouvons nous plaît moyennement,de plus un des proprio s'est permis de déplacer nos vélos et de les mettre dehors sans rien nous demander,franchement pas cool.Je sens que Patrick n'au qu'une envie quitter les lieux,c'est donc décidé destination les gorges de Dadès,en mon for intérieur je croise juste les doigts pour que ce ne soit pas trop ardu.Nous prenons notre temps pour le petit déjeuner,faire nos courses.Patrick qui me sent fatiguée est aux petits soins pour moi,me déchargeant au maximum.Dès le petit pont franchi nous entrons dans la vallée de Dadès,du nom de la rivière qui la longe sur toute sa longueur.Au départ large et très habitée,village de bonne importance, qui semble vivre essentiellement de culture,petits jardins,beaucoup de fruitiers,pêchers,amandiers,noyers,figuiers,oliviers.....magnifique d'autant plus qu'ils ont revêtu en cette saison des couleurs automnales.Nombreuses variétés d'arbres également,bouleau,quelques palmiers,peupliers,et autres arbres d'eau.Au gré des kms les paysages sont sans cesse changeants autant dans les formes que dans les couleurs.
L’érosion a façonné des paysages aux formes parfois hallucinantes,pics hérissés,douces rondeurs d'une colline,là un empilement de rocs éboulés qui prennent des formes de glands et j'en passe.Les couleurs elles aussi varient en fonction du terrain et de la luminosité,et la palette est vaste,du rose clair au grenat en passant par l'ocre,le gris,le doré et j'en passe un spectacle féerique pour mes yeux émerveillés.Beaucoup d'anciens Ksour (forteresses)en pisé malheureusement bien souvent abandonnés et en fort mauvais état,remplacés par des bâtisses de ciment plutôt moches.Là aussi présence de nombreux hôtels,cafés,restaurants mais les villages étant plus grands ils se diluent mieux dans la masse et j'ai le sentiment qu'une vraie vie locale y subsiste toujours.Heureusement qu'il y a ce fabuleux spectacle pour me divertir de ce qui se passe sur la route,et oui beaucoup plus rude que la vallée de Todra,qui montait certes mais de manière régulière,ici je me retrouve face à ce qui me paraît être des murs à escalader,les patates sont énormes et au-delà des 10% c'est sûr,je n'ose regarder devant moi,c'est l'horreur et si je m'écoutais,je pourrais être prise d'un immense découragement et jeter mon vélo dans le ravin,mais je n'en ferai rien,je l'aime bien tout de même mon bucéphale,je n'ai qu'à mettre la tête dans le guidon et surtout ne pas réfléchir,fort heureusement Patrick s'arrête fréquemment pour des prises de vue,ce qui me laisse le temps de reprendre mes esprits.Plus nous avançons et moins il y a d'habitations,la nature peut s'étaler plus à son aise.Arrivés à Aït Ali un petit café et sa terrasse au soleil nous fait de l'oeil,nous nous y arrêtons le temps d'un succulent thé fait d'un mélange de nombreuses herbes,nous sommes à quelques 12kms de la fin des gorges,le petit gars du café et sa maman nous plaisant bien,nous suivons une impulsion subite et lui demandons si il n'aurait pas un petit salon marocain pour nous loger,la réponse est négative,mais il appelle un de ses amis Mohamed qui passe justement par là.Apparemment cela ne pose pas de problème,Mohamed nous invite à le suivre et comme c'est un jour de chance au moment où nous arrivons chez-lui,on lui apporte justement son déjeuner,un couscous qu'il nous invite à partager,succulent.Maintenant il faut parler prix, et ma foi Mohamed nous demande 130DH pour dormir dans son salon,j'avoue qu'en train de me taper la cloche avec ce délicieux couscous je ne me sens pas très à l'aise pour négocier les prix et Patrick qui est beaucoup plus clair que moi quant aux questions pécuniaires se charge des transactions et fixe le prix à 50DH ce qui semble tout de même lui convenir,nous décidons de passer la nuit ici après être monté pour voir les gorges;et je ne peux que nous féliciter de cette merveilleuse idée qui nous permet de laisser nos bagages chez Mohamed et de faire la route légers.Voilà une éternité que je n'ai pas bougé avec mon bucéphale à vide et la différence est phénoménale,au départ d'ailleurs je tangue sur ma monture si légère mais rapidement j'ai le sentiment d'avoir des ailes et pourrais vaincre n'importe quel sommet,d' ailleurs je ne vais pas tarder à devoir m'y coller.Plus nous avançons vers les gorges plus la route grimpe,les parois rocheuses se rapprochent et le défilé se profile à l'horizon.Des parois vertigineuses au pied desquelles coule le Dadès,présence de troupeaux de chèvres et de moutons en compagnie de leurs 
 bergers qui vivent dans des grottes, impressionnant grandiose les mots me manquent pour décrire de tels paysages.Les lacets sont en épingle à cheveux et la route des plus pentue mais sans ma charge habituelle elle se fait presque sans difficulté.L'après-midi n'étant pas encore très avancée nous avons le temps de nous arrêter en route pour admirer dame nature sous ses plus beaux atours,vraiment envie d'imprimer dans ma rétine de tels joyaux de la nature,et Patrick mitraille de plus belle,il ne sait plus où donner de l'objectif.Au début du défilé je reste stupéfaite en apercevant un petit Marocain emmitouflé de son burnou en train de fabriquer des chaussures,vision irréelle,un grand bonjour ponctue notre passage et lorsque je lui demande si il n'a pas froid d'un grand sourire il me répond que cela va!!!!La nuit commence à tomber et avec elle le froid s'installe il faut que nous songions à rentrer,le défilé est désormais dans l'ombre et la perspective sur les montagnes est encore plus impressonnante au retour qu'à l'aller.Il ne me reste plus qu'à serrer les fesses sur ma selle tant la descente me paraît vertigineuse,et une fois de plus je m'impressionne d'avoir réussi à grimper de tels dénivelés!!!!!!Nous arrivons enfin chez Mohamed,qui en vraie fée du logis nous a préparer pour le dîner un tajine de mouton,putain que cela sent bon,que du bonheur....Mohamed homme d'environ 40ans a longuement vécu en étant guide touristique, avant il trouvait les touristes à la sortie du bus,sur la route et au gré des rencontres il faisait affaire ou pas,à l'heure actuelle, la chose n'est quasiment plus possible, les touristes avec leur voyage clé en main,n'ont plus la nécessité de trouver un guide sur place,ils sont déjà dotés de tout le nécessaire à leur arrivée.Mohamed vit désormais d'expédients,vente de petits objets,un peu de jardinage,de troc,ce que l'on pourrait appeler
pele de la survie.Célibataire,aimerait bien se marier mais n'en n'a pas eu l'occasion,nous parle de ses relations amoureuses éphémères avec une Australienne et une Italienne,et de sa peur de quitter son pays,nous dit être certainement un des rare Marocain qui ne rêve pas de s'expatrier.
Alors qu'il nous parle de tout cela je sens poindre chez Mohamed une grande tristesse,il est tellement rare dans ces pays musulmans où l'homme a une fièrté bien particulière qu'il puisse s'exprimer sur de tels sujets en laissant transparaître des sentiments qui pourraient laisser présager d'une certaine faiblesse.Je commence à franchement bâiller,un dernier thé brûlant et il est pour moi l'heure de me coucher.A quelques 1'600m il fait un froid de canard et je ne tarde guère à m'enfiler sous les couvertures au près de la chaleur de Patrick qui pendant un certain temps mènera le bal, il se tourne,se retourne,pisse par la fenêtre,fume,ça zébulone sec dans sa tête et il peine à trouver le sommeil,je plonge rapidement dans les bras de Morphée ne sachant pas ce qu'il advient de lui.Pour moi la nuit fut bonne!!














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