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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

dimanche 12 décembre 2010

Chevry en Sereine-Marsens du 3 août au 14 août 2010


Chevry en Sereine(France)-Marsens(Suisse) du 3 au 14 août 2010

                                                            Malgré un semblant d'organisation,tant d'inconnues restent posées que seule la date probable du départ fixée au 3 Août me sert de référence.La découverte se fera donc en chemin au travers des régions traversées pour rejoindre la Suisse.
Moment crucial en ce jour affiché,le visage des proches en dit long et les regards semblent quelque peu inquièts.Il me tarde de partir tant la séparation n'est pas facile,dernier geste de la main,dernière parole, les voix s'estompent dès le premier virage et s'impriment dans ma mémoire.
Cette première journée dans l'Yonne traversée sous un soleil de plomb devrait nous familiariser avec nos montures mécaniques chargées de l'indispensable minimum qui devrait trouver sa fonction au fil du temps.La moisson bat son plein,tels des fourmis les agriculteurs juchés sur leurs monstrueux tracteurs, tirant des bennes remplies de blé dans le ronronnement diéséliste des moissonneuses-batteuses visibles à l'horizon rendu trouble par la poussière.Les bottes depaille prennent le relais jalonnant nos petites départementales écrasées de chaleur,villages et hameaux du Gâtinais somnolent dans la torpeur estivale.Brienon sur Armançon,son camping municipal sans prétention deviendra le terrain de notre gîte.Installation sommaire mais viable.Nous attendons notre vieille Nanou accompagnée de Gaelle et Patrice avec lesquels nous partagerons une excellente pizza offerte par notre doyenne familiale!!!L'aurevoir toujours aussi difficile est cette fois-ci définitif,et malgré les émotions bien présentes cette première nuit sera de plomb.
Peu méthodique de nature le départ prend à mon goût un certain temps.Doit-il en être autrement?Le canal de Bourgogne est rejoint,prisé de patients pêcheurs concentrés sur leur bouchon fluorescent.L'image du jour est changeante,le paysage bien plus vallonné,l'ombre des platanes est un plus et tempère un peu la chaleur.Des collines boisées,patchwork céréalier dominé par les tournesols et le maïs,le canal ne s'agitant qu'au passage des quelques péniches croisées.La ville de Tonnerre sera le terme de l'étape pour le bonheur de nos culs pas encore endurcis!Pédalant toujours sur le chemin de halage du canal,vision changeante et parfois féerique dans ce calme de l'Auxois où la nature se transforme.Les céréaliers laissent place à des pâturages verdoyants où le bétail(charolais)est roi,jetant un regard incrédule lors de notre passage.Les écluses se succèdent dans cette virée de la Côte d'Or qui défile tranquillement.Région d'élevage,vallonnée et boisée,au fil des kilomètres un château,un moulin,une église, une chapelle, une ferme ravivent un passé toujours présent aux abords de la ville de Dijon.

Plaisante à l'oeil,une halte casse-croûte dans le port fluvial avant d'entamer le dernier tronçon du canal rejoignant la Saône.Dépaysant au possible,platitude et rectiligne à l'excès les champs de céréales sont de retour.Partie quelque peu ennuyeuse à mon goût durant plusieurs heures, le plaisir des yeux reprend son droit dès la Saône rejointe.Par une petite départementale rendue aux cyclistes,longeant les rives de ce fleuve attrayant une pause café y prend toute sa saveur.C'est le département du Jura qui nous souhaite la bienvenue et l'idée d'une journée glandouille dans cette belle ville fortifiée de Dôle commence à germer.Camping oblige idéalement placé sur les bords de la Loire et du Doubs,le cadre est enchanteur malgré la horde des derniers aoûtiens.Ce sera l'occasion d'une rencontre éphémère d'un cyclo de Düsseldorf et d'échanger nos impressions pédalesques!Les interrogations s'estompent un peu même si l'inconnu demeure.
La glandouille se prolonge d'un jour dans cette ville fortifiée.Au départ annoncé un problème technique au niveau du frein sur le vélo de Chantal nous retarde une bonne partie de la journée et mon sens du bricolage n'aide bien évidemment en rien.C'est par un dédalle de petites départementales non fréquentées quelque peu accidentées où l'altitude commence à pointer son nez que cette région forestière se traverse souffle court, les descentes attendues comme un sauveur.
Peu habité le Jura prend le relais et nous rapproche de la Suisse.Au niveau architectural,la pierre domine, fermes et villages.Le bétail bien présent ainsi que l'agriculture se partagent le monde rural plutôt pentu dans le coin ainsi que l'élevage de chevaux.Quelque peu fatigués par cette longue étape nous plantons la tente au bord de la Loue,revigorés d'une platrée de pâtes et d'un café brûlant,ma couche du soir me tend les bras.
Tout autant que les fermes jurassiennes aux porches pierreux bien particuliers,la palettes des verts domine dans l'immensité des espaces peu habités rencontrés,bien souvent notre repère reste ce long serpentin de bitume qui tranche sur les verts entourant.Le Doubs prend le relais avec en toile de fond les montagnes jurassiennes.Gagnant en altitude,rejoindre Pontarlier n'est pas aisé sous les averses du jour,la température chute avec comme indicateur la présence de forêts de sapins.Ville peu attrayante et grise à notre goût,seule l'odeur du chocolat émanant d'une usine urbaine la rend presque sympa pour dire.
Nuit pluvieuse et fraîche le duvet est de rigueur dans cette ambiance humide.Le lendemain prend des allures hivernales et restons bloqués sous la pluie.La Grisaille humide du surlendemain entame quelque peu les premières bornes du matin.Un flot interrompu de frontaliers nous dépasse pour se rendre au boulot dans le pays voisin.Nous bifurquons rapidement pour rejoindre la frontière et le col des Etroits.L'ascension régulière dans les essences des divers conifères laisse parfois place aux troupeaux de vaches que le son des cloches matérialise bien avant de les voir.
D'un plateau herbeux,la croix blanche sur fond rouge oscille dans la brise matinale sans l'image du douanier absent depuis les accords de Shengen!Immortalisé d'une photo le col des Etroits nous plonge avec mérite sur les rives du lac de Neuchâtel.Malgré les bornes avalées nous poussons jusqu'à Yvonand pour y planter notre guitoune sur le rivage lacustre.Camping aux tarifs prohibitifs,nous profitons tout de même de la vision enchanteresse et du calme de ce petit coin.
La dernière étape se profile dans la fraîcheur annoncée d'une journée bien mitigée.Rejoindre Marsens ne sera qu'une longues séries de vallons où les raidillons se succèdant laisse rapidement place à la fatigue.La menace pluvieuse sur la tête n'aide en rien et mes soit disants raccourcis plombent le moral.Le yoyo continuel laisse des traces et l'humeur en pâtit.Est-ce l'idée d'arriver chez ses parents il n'en reste pas moins que Chantal rote tour à tour les difficultés qui se présentent.Jambes lourdes,souffle court, nez bien souvent dans le guidon les dernières bornes tiennent plutôt du purgatoire malgré les points de vue sur les Alpes et comme un avertissement 




pour les novices que nous sommes 

encore la pluie se décide franchement à tomber dès nos montures mécanisées lâchées.









1 commentaire:

  1. coucou,super contente de pouvoir suivre vos peripeties.Mais qui ecris le texte? Si c'est toi patrick tu ecris mieux que tu ne causes lol...bisous

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