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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

samedi 30 août 2014

Roumanie Razoarele-Tulcea du 24 au 30.08.2014

                              Roumanie

Razaorele,le 24.08.2014
Etape:93 km

                                     Orage,pluie matinale,moiteur étouffante,c'est sous un ciel gris et bas que nous quittons Mitko,qui remplit nos sacoches des légumes de son jardin. Abandonnons en ce jour l'idée d'une petite route suivant le Danube,avons suffisamment donné,pour emprunter la nationale menant à Silistra. Campagne vallonnée,où défilent terre noire et labourée des champs à venir,vergers,rassemblement de cigognes en partance pour leur long voyage migratoire toujours aussi émouvant. Dans le petit village de Polyana,un homme nous offrira un plein sac de fruits et légumes,plus avenants et ouverts les bulgares dans cette partie du pays.


                                               Silistra,ville frontalière,n'est pas plus plaisante que déplaisante,juste ordinaire et comme le dit si bien Patrick,une ville reste une ville,le temps d'un café,quelques courses,même pas vraiment celui de réaliser que je suis en train de quitter la Bulgarie.


                               Bulgarie

La Bulgarie fut une découverte totale,je suis tombée sous le charme de sa nature abondante,généreuse et variée,j'y fus enchantée par l'incroyable beauté de ses montagnes,monastères,rivières..... J'y fus frappé par une pauvreté quasiment omniprésente,ces airs d'abandons qu'affichent maintes villages désertés par la jeunesse et où ne vit plus qu'une population âgée,j'y fus bien souvent oppressée par la présence de la mort semblant rôder partout. J'y ai trouvé le plus souvent une population triste et fermée,comme vaincue par les tracas de la vie et survie quotidienne. Les routes furent loin d'être faciles,mais je retiens cependant la grande civilité des chauffeurs bulgares. Bien évidemment j'y fus très heureuse de partager de grands moments de bonheur en compagnie de Anaïs,Florian,Camille,Gabriel,Vesselka,Jérôme,Irina et Léa et je les en remercie encore de tout cœur. Vraiment heureuse que la chance m'ait été donnée de connaître ce pays,je le quitte en ce jour,mais ce n'est qu'un bref au revoir,puisque sous peu,la route m'y ramènera,ce qui n'est pas pour me déplaire.


                                                                Poste frontière ne ressemblant à pas grand chose,bâtiments décatis d'un côté comme de l'autre,annonçant sans doute la couleur de ce nouveau pays. Le passage en douane se résume à un rapide regard sur le passeport,cette fois-ci j'ai bien appris ma leçon,je sais que je me trouve en Europe et ne pose pas la question de mon tampon d'entrée et sortie. Bienvenue en Roumanie,petite route à la croisée des chemins en rase campagne.






                                                         Roumanie environs 22 millions d'habitants,capital Bucarest,sa monnaie,le Lei ou les Leu au pluriel, 1 € équivaut ~ à 4,3 Leu. Le romain langue latine aux sonorités familières bien souvent proche de l'italien. Le pays a fait sont entrée dans l'union européenne,le 1 janvier 2007.


                                              Les premiers coups de pédale roumains s'effectuent sur une petite route,fortement vallonnée, flambant neuve,exempte de trafic à travers forêts et vignobles,quelques beaux points de vue sur le Danube.









                                                         Dès la frontière passée,je ne saurais en expliquer le pourquoi,mais tout paraît plus lumineux,plus gai,les morts sont redescendus de leurs piédestal et se contentent de leurs place dans le cimetière,les rares personnes rencontrées nous saluent d'un grand geste de la main et d'un large sourire.

                                                             La pluie du matin a amené une chaleur tropicale étouffante,suant à grosses gouttes,les kilomètres sont durs à avaler. Côte nique les pattes au sommet de laquelle trône le monastère de Dervent,pris d'assaut par la foule des croyants en cette journée dominicale.





                                                     Razaorele,reclus de fatigue,il est temps de trouver un campement,de nouveaux repères sont à trouver,un homme questionné à ce sujet,nous invite dans sa maison semblant se trouver à quelques kilomètres de là,tout kilomètre supplémentaire est désormais mission impossible. Nous nous rabattons sur l'église du village et l'idée fut des meilleure,nous y sommes chaleureusement accueilli par un jeune prêtre,en partance pour la ville de Constata,il se voit désolé de ne pouvoir nous recevoir chez-lui,mais sommes les bienvenus pour planter notre guitoune à côté de l'église. Avant de nous quitter,il nous offrira,tomates,fromage,pain,une bouteille de raki et une image de la vierge Marie,je suis preneuse cela peut aider !!!!!

                                                           Joyeuse dînette que nous partageons avec les chats du terroir avant de nous glisser bienheureux de pouvoir trouver un juste repos.






Cernavoda,le 25.08.2014
Etape:76 km


                                                       N'avons pas eu à attendre longtemps,avant de faire connaissance avec la race canine roumaine,n'ayant apparemment pas usurpé sa réputation,les clébards semblent être légion dans cette contrée et c'est impuissants que nous assisterons dès la nuit tombée,à un concert puissant d'aboiements continus perturbant une nuit qui aurait pu être de bon sommeil.

                                                                Retrouvons l'homme qui nous avait si gentiment invité chez-lui,la veille,incompréhension totale de notre part,il habitait la porte à côté. Un vendeur de moutons et sa carriole,tentera de m'en refiler un,j'hallucine !!!!!!!


                                                    Au début de chaque étape,je vis avec l'espoir,qu'enfin la route deviendra plate,point n'est besoin d'être devin,pour me rendre compte que cela ne sera pas encore pour ce jour. Coteaux vallonnés plantés de magnifiques vignobles,la route est dure, jalonnée de grosses patates atteignant par moments les 10 %,elle devient piste sur 10 kilomètres,carrossable au départ,elle se détériore pour n'être plus que difficile nous obligeant à pousser nos pauvres montures malmenées et tressautantes. A perte de vue ce ne sont que collines,champs de tournesols,blé,maïs,terres labourées en attente de nouvelles cultures,Roumanie,terre de culture mais d'élevage également,nombreux sont les troupeaux de vaches,moutons,chèvres et oies....la campagne est belle,la circulation quasiment inexistantes,les seuls usagers en sont les carrioles tirées par ânes ou chevaux. Rencontre avec le Danube que nous longerons sur quelques 15 kilomètres de platitude avant que le yoyo incessant ne reprenne son entêtante et obsédante ritournelle. Passants et villageois nous saluent joyeusement,y vont de leur petit mot d'encouragement,enfants joyeux et curieux qui même sans parler l'anglais tentent de nous conter quelques histoires,la joie de vivre semble à nouveau présente,malgré tous les signes extérieurs de pauvreté.






















                                                                Cernavoda(20'000 habitants), port fluvial sur le Danube,la ville est dotée d'une centrale atomique,à part son petit quartier renfermant quelques vieilles maisons et une mosquée,elle n'est guère avenante et nous n'avons pas à cœur de la visiter. Piquons directement en direction de l'imposante église,avons dans l'idée que ce sera notre bon plan de Roumanie. Bingo,n'avons pas droit à un accueil aussi chaleureux que celui de la veille,mais à la permission d'y planter notre guitoune dans l'indifférence générale. Ce sont une fois de plus les escadrons de moustiques qui signent notre retraite dans nos appartements.








Harsova,le 26.08.2014
Etape:62 km

                                                 Sommeil sporadique,le concert canin nocturne n'ayant pas les effets d'une berceuse.


                                                                                    Une envie de platitude devenant obsédante et qui n'est pas encore au goût du jour,un Danube que je n'aperçois que très rarement,même si mon poussin m'affirme que nous en suivons les méandres,en train de crapahuter dans les collines à quelques 20 bornes du fleuve,je l'ai un peu mauvaise intérieurement,l'entreprise étant déjà difficile,j'essaye d'éviter de râler trop ouvertement. Selon Patrick,tout devrait changer à partir de Cernavoda,mais je suis comme ma sœur Anne et ne vois rien venir,je le soupçonne,de m'avoir embobinée pour m'entraîner dans son épopée danubienne. Le prix de notre tranquillité se paye à coups de nombreux kilomètres supplémentaires sur des routes qui bien qu' asphaltées n'en sont pas mois rafistolées et cassantes. Cerise sur le gâteau les clebs,chaque maison en compte un voir plusieurs,tous hurlant sans exception sur notre passage,mais il y a aussi,les solitaires,ceux qui sont en meute,les errants,les paumés,les désœuvrés et les bien trop nombreux agressifs, qui tous crocs dehors déboulent à fond de train sur nos personnes avec la ferme intention de nous boulotter. En ce jour,plusieurs fois au bord de la crise cardiaque,mais dieu soit loué pour l'heure je n'ai pas perdu un seul bout de bidoche.

                                                                      Montées et descentes se succédant sans répit,balade rupestre et bucolique à travers collines,champs,vignobles,nombreux ruchers itinérants,troupeaux de vaches,moutons,chèvres et oies en compagnie de leurs bergers,belle vision sporadique du Danube.....












                                    Chaleur et vent sont de la partie,gagnés par la fatigue,mettons un terme à notre étape,lorsque se présente à nous la bourgade d'Harsova,située sur les rives du Danube,un port de pêche cradingue,quelques vieilles bâtisses abandonnées,nous ne pousserons pas plus avant la visite touristique et trouverons une petite pension en sortie de ville.

                                               Bonnes douche et couche rime sonnant joyeusement à mon oreille et m'assurant une bonne nuit de sommeil à l'abri de la sérénade canine nocturne.











Horia,le 27.08.2014
Etape:85 km

                                                                Nuit de sommeil réparatrice,m'ayant permis de retrouver mes esprits et de redevenir philosophe,à trop me focaliser sur le but et la platitude,j'en suis arrivée à ne plus profiter des beaux paysages s'offrant à moi. En ce jour au guidon de mon bucéphale,je suis pétrie de bonnes résolutions et me sens prête à affronter montées,descentes,à ne pas voir le Danube et tout cela sans rechigner,voilà qui devrait nous faciliter la vie.

                                               Pour nous mettre en jambe 10 kilomètres de route nationale asphaltée de neuf,à travers collines,une énième grimpette avant de bifurquer pour plonger vers une route proche du Danube s'étirant au sein d'une plaine céréalière.40 kilomètres d'une petite route plate,où défilent les villages,vivant au rythme des sabots de chevaux martelant le sol et à celui des cris aigus des troupeaux d'oies jacassantes,les nids de cigognes y sont désormais vides et abandonnés,je m'en sens un peu triste,je m'étais habituée à la présence de ces sympathiques emplumées.

















                                      Apparition de parcs d'éoliennes,nature assoiffée,terrains s'appauvrissant,collines arides balayées par les vents,la nature s'est revêtue de cette austérité que j'apprécie tant,je me sens heureuse comme un poisson dans l'eau.



















                                                 Cerna,rencontre avec un cycliste allemand,sur les routes depuis 3 semaines,ayant beaucoup roulé,il semble en avoir assez d'un peu de tout. Après avoir étudié la carte et récolté ses infos,changement de cap,nous apprêtions à effectuer bon nombres de kilomètres supplémentaires,mais surtout inutiles.



                                                        Chaleur importante,vent contraire,route montagnes russes,nous nous séparons après avoir roulé quelques kilomètres de conserve,il prend la direction de la côte,celle de la mer noire.


                                                            Horia,typique petit village roumain,les maisons y sont colorées,bien entretenue,bordées de jolies barrières de bois,ornées de nombreuses fleurs,la grisaille villageoise de la Bulgarie a désormais disparu. Nous y plantons notre tente,dans le terrain attenant à l'école après autorisation. Les chiens sont certes des plus chiants dans ce pays,mais pas un jour ne passe sans que nous ne partagions notre repas,invariablement composé de salade(tomates,concombres,poivrons....)fromages,salami.... avec l'un d'eux,rituel visant peut-être à nous en attirer la bienveillance !!!!!!!!




Tulcea,du 28 au 30.08.2014
Etape:45 km

                                                        Pluie nocturne,fraîcheur matinale se transformant rapidement en moiteur. Route nous jouant sa partition par trop connue de montées et descentes,fort vent de travers ou dans le nez,collines pelées,plaines ondulantes.......

















                                                                Le retour sur la nationale,un vrai cauchemar,le vent nous malmène et nous fait tanguer sur une chaussée des plus circulante,rendant notre progression périlleuse,difficile voir dangereuse.

                                          Le soulagement est important en atteignant les faubourgs de Tulcea,ville portuaire de 100'000 âmes,se situant à l'embouchure du delta du Danube. Le voilà enfin,le but ultime de notre progression vers l'est,ce fameux delta après lequel nous avons tant pédalé,et là nous en restons comme deux ronds de flan,première impression à froid,dieu que c'est moche !!!!! De couleur terreuse,il est bordé par de gigantesques usines aux cheminées fumantes(production d'alumine et de plastic)la ville industrielle et industrieuse est d'une laideur extrême et ne semble pas avoir grand chose à nous offrir,à part,un lieu peinard où reposer nos fatigues,celui-ci trouvé en la pension Nicole,ne nous reste plus qu'à réfléchir sur la suite à donner à notre aventure. Après un très rapide conseil de famille,nous prenons à l'unanimité la décision de monter en compagnie de nos bucéphales à bord d'un train,direction la capitale,Bucarest,pour l'heure ras la hotte du Danube et de ses méandres.

                                                    Prenons malgré la laideur des lieux,le temps de nous y reposer. En ce moment a lieu le festival du Danube,l'heureuse surprise d'un petit concert de jazz en soirée,duo hongrois fort sympathique,autour d'une bière en mangeant des brochettes,chouette nous faisons comme tout le monde,avant de se carapater à toute vitesse,les moustiques sont de retour !!!!








































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