Australie
Australie
du Sud
Ingomar Nord,le 1.12.2012
Etape : 49 kms
L'orage
et la pluie de la veille ont rafraîchi les températures,il fait
presque frisquet ce matin au réveil. Nous nous préparons à pas de
loup dans le silence ensommeillé de la maison,tous dorment encore.
Les vacances sont terminées,je remets mon bleu de travail qui sent
si tellement bon la lessive que je le renifle car je sais que cela ne
va pas durer. Un petit bisou à Jalun qui ronflouille sur son canapé.
Nous avions au cours de ces quelques jours de repos oublié le vent
et ses facéties,ce dernier ne perd pas de temps pour se rappeler à
notre bon souvenir,le rêve n'est pas permis,nous allons en
baver !!!!!
La mise en jambe est
rude,l'étape tiendra ses promesses,ardue et physique,je tangue,
louvoie et chavire sur mon bucéphale,nous avançons lentement et
péniblement,tels des marins ivres qui se seraient attardés trop
longuement au comptoir du bar du port. Le vent violent sera d'une
constance désespérante,il nous use jusqu'à la corde piochant
allègrement dans nos réserves d'énergie. La nature s'est mise à
nue,maquis et arbres ont disparu pour céder la place à un vaste
plateau lunaire et désertique. Paysages in variés tout au long de
notre trajet,quelques pistes menant à des sites miniers. En ce jour
la liberté n'est que d'errance,je me sens prisonnière du vent,des
kilomètres,de l'âpreté de la nature qui me fait payer au prix fort
l'accès à ses vastes espaces.
Nous avions imaginé
étape plus ambitieuse,lorsque l'aire de repos Ingomar,un maigre
abri,une table et des bancs se présente à nous,nous mettons fin à
la bataille pour ce jour. Patrick nous réconforte d'un bon
café,après-midi oisif et venté,des températures acceptables et
aucune mouche à l'horizon,c'est déjà ça. Pour nous donner du
coeur au ventre,un apéritif(nous avons emmené le reste de
Stanley)accompagné des légumes au curry que j'ai mitonné la
veille. Orage et pluie tout autour de nous. Nous sommes une fois de
plus les seuls résidents de l'aire de repos est-ce parce qu'elles
sont tellement moches que personne ne s'y arrête.
Port
Augusta,le 2.12.2012
Etape :
32 kms et auto stop
Malgré la grosse
fatigue,impossible de trouver le sommeil,importunés par quelques
bestioles ailées,fourmis et le vent qui souffle en violentes
rafales,chute drastique des températures,on se les gèle. Mon
infortuné poussin ne dormira quasiment pas de la nuit,au matin,je le
retrouve l'oeil glauque et le moral en berne manquant de courage pour
affronter cette nouvelle journée qui s'annonce guère différente de
celle de la veille. Eole déjà à pied d'oeuvre et des températures
fraîches,point de hâte à avoir dans nos préparatifs.
Nous avançons cahin-caha au sein d'une vaste plaine désertique qui semble ne jamais devoir se
terminer. Patrick craque et sans trop y croire tente un coup d'auto
stop. Un immense camping car de location s'arrête, à son bord un
couple de très jeunes Allemands en Australie pour 3 mois,ils sont
d'accord pour nous emmener. Yackounet,Bucéphales,nos valoches et nos
deux personnes prennent aisément place à bord. Partis ce matin de
Coober Pedy,Viviane et Gero comptent rallier Adélaïde en fin de
journée,autant dire que nous ne traînons pas. Confortablement
installée,je ne tarde pas à sombrer dans un profond sommeil,les
lignes droites peuvent se succéder,le désert
s'étirer,vent,mouches,fourmis tout ce petit monde peut s'agiter à
son aise,je m'en fous royalement les kilomètres défilent et je
roupille,aucun risque que cela se produise sur la selle de mon
bucéphale!!!!!!!Arrêts pipi éclair,casse-croûte,photos sans
lâcher le volant,chacun son voyage.
Nous
débarquons à Port Augusta en milieu d'après-midi,décalage,retour
à la civilisation trop rapides pour moi,le choc est brutal,je me
sens complètement perdue et azimutée et mettrai un certain temps
pour retrouver mes esprits,pour compléter ce sentiment d'irréalité
un policier posté sur le trottoir à bord de son véhicule nous
interpelle vertement,port du casque obligatoire,la première fois en
5 mois et demi !!!!!
Port
Augusta,petite ville,une vraie de quelques 10'000 âmes,située sur
les bords du golf de Spencer ne manque pas de charme. Vieilles
maisons de pierre datant du début du 19 ème siècle,cela me fait
beaucoup de bien de revoir des bâtiments dotés d'une âme et d'un
peu d'histoire. Nombreux espaces verts,parcs aménagés,aires de jeux
pour les enfants,appareils de gymnastique pour les
grands,tables,bancs,BBQ,douches,c'est le côté incroyable des villes
australiennes. De vieilles jetées de bois traversent le golf de
Spencer. Revoir après toutes ces semaines d'aridité et de
sécheresse autant d'eau et de verdure,un vrai bonheur pour les sens
et pour l'âme. Aujourd'hui dimanche,les rues de la ville sont vides.
Un petit tour
d'horizon,les endroits pour nous installer ne manquent pas encore
faut-il en trouver un où nous puissions dormir paisiblement en
jonglant avec les interdits placardés de partout. Le vent souffle
toujours d'importance,les températures ont chuté,nous sommes
frigorifiés,les petites laines sortent de nos sacoches,les couches
s'empilent. Demain,jour de repos nous ne sommes pas pressés pour
nous coucher,nous devisons en mangeant gâteaux et chocolat,qu'il est
bon de traîner,c'est beau une ville la nuit.
En
véritables SDF que nous sommes,nous jetons notre dévolu sur un banc
éloigné des éclairages publics en bord de jetée. Mon petit
gabarit me permet de m'installer sur le banc tandis que mon poussin
et ses grandes pattes de sauterelle s'installe à même le sol.
Port
Augusta,le 3.12.2012
Les
écarts de températures diurnes et nocturnes sont impressionnants et
la nuit fut franchement froide. Patrick est réveillé depuis
longtemps lorsque j'ouvre l'oeil. Agitation sportive le long de la
jetée, joggeurs,gymnastes,cyclistes et même des nageurs j'hallucine
certains se baignent dès 5 h 30 du matin,comment font-ils,je suis
morte gelée avec ce vent glacial digne de la bise helvétique.
Jour de
repos certes,mais place tout de même à un peu d'organisation,office
du tourisme,pêche aux informations pour la suite de notre parcours.
Librairie municipale,accueil formidable et accès internet
gratuit,shopping,de quoi remplir notre garde manger. Après-midi
paresseux au bord de l'eau à observer la vie s'agiter mollement
autour de nous. En fin d'après-midi,Igor au guidon de son vélo
couché fait son apparition. Nous l'avions rencontré il y a quelques
2 mois dans l'ouest australien,rencontre qui m'avait marquée et que
j'avais trouvé bien trop brève,heureuse d'avoir l'occasion de faire
plus ample connaissance. Nous passons un excellent moment en
compagnie d'Igor,jeune extraordinairement ouvert et généreux,avant
que chacun ne regagne ses quartiers,pour la nuit,pas plus que nous
adepte de camping,il s'est trouvé de l'autre côté du pont un
endroit à l'abri des regards tandis que nous retrouvons notre banc
de la veille.
et moi qui vous imaginais galérants au milieu du désert depuis 3 semaines!
RépondreSupprimerHello mon globicéphale!!
SupprimerJe te rassure nous galérions mais juste pas dans le désert!!!!! la suite est à venir!!!