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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

jeudi 20 décembre 2012

Australie Ingomar Nord- Port Augusta du 1 au 3.12.2012


                                     Australie

          
                                  Australie du Sud


Ingomar Nord,le 1.12.2012
Etape : 49 kms






                                                  L'orage et la pluie de la veille ont rafraîchi les températures,il fait presque frisquet ce matin au réveil. Nous nous préparons à pas de loup dans le silence ensommeillé de la maison,tous dorment encore. Les vacances sont terminées,je remets mon bleu de travail qui sent si tellement bon la lessive que je le renifle car je sais que cela ne va pas durer. Un petit bisou à Jalun qui ronflouille sur son canapé. Nous avions au cours de ces quelques jours de repos oublié le vent et ses facéties,ce dernier ne perd pas de temps pour se rappeler à notre bon souvenir,le rêve n'est pas permis,nous allons en baver !!!!!









                                               La mise en jambe est rude,l'étape tiendra ses promesses,ardue et physique,je tangue, louvoie et chavire sur mon bucéphale,nous avançons lentement et péniblement,tels des marins ivres qui se seraient attardés trop longuement au comptoir du bar du port. Le vent violent sera d'une constance désespérante,il nous use jusqu'à la corde piochant allègrement dans nos réserves d'énergie. La nature s'est mise à nue,maquis et arbres ont disparu pour céder la place à un vaste plateau lunaire et désertique. Paysages in variés tout au long de notre trajet,quelques pistes menant à des sites miniers. En ce jour la liberté n'est que d'errance,je me sens prisonnière du vent,des kilomètres,de l'âpreté de la nature qui me fait payer au prix fort l'accès à ses vastes espaces.



                                                                     Nous avions imaginé étape plus ambitieuse,lorsque l'aire de repos Ingomar,un maigre abri,une table et des bancs se présente à nous,nous mettons fin à la bataille pour ce jour. Patrick nous réconforte d'un bon café,après-midi oisif et venté,des températures acceptables et aucune mouche à l'horizon,c'est déjà ça. Pour nous donner du coeur au ventre,un apéritif(nous avons emmené le reste de Stanley)accompagné des légumes au curry que j'ai mitonné la veille. Orage et pluie tout autour de nous. Nous sommes une fois de plus les seuls résidents de l'aire de repos est-ce parce qu'elles sont tellement moches que personne ne s'y arrête.


















Port Augusta,le 2.12.2012
Etape : 32 kms et auto stop






                                                           Malgré la grosse fatigue,impossible de trouver le sommeil,importunés par quelques bestioles ailées,fourmis et le vent qui souffle en violentes rafales,chute drastique des températures,on se les gèle. Mon infortuné poussin ne dormira quasiment pas de la nuit,au matin,je le retrouve l'oeil glauque et le moral en berne manquant de courage pour affronter cette nouvelle journée qui s'annonce guère différente de celle de la veille. Eole déjà à pied d'oeuvre et des températures fraîches,point de hâte à avoir dans nos préparatifs.



                                 Nous avançons cahin-caha  au sein d'une vaste plaine désertique qui semble ne jamais devoir se terminer. Patrick craque et sans trop y croire tente un coup d'auto stop. Un immense camping car de location s'arrête, à son bord un couple de très jeunes Allemands en Australie pour 3 mois,ils sont d'accord pour nous emmener. Yackounet,Bucéphales,nos valoches et nos deux personnes prennent aisément place à bord. Partis ce matin de Coober Pedy,Viviane et Gero comptent rallier Adélaïde en fin de journée,autant dire que nous ne traînons pas. Confortablement installée,je ne tarde pas à sombrer dans un profond sommeil,les lignes droites peuvent se succéder,le désert s'étirer,vent,mouches,fourmis tout ce petit monde peut s'agiter à son aise,je m'en fous royalement les kilomètres défilent et je roupille,aucun risque que cela se produise sur la selle de mon bucéphale!!!!!!!Arrêts pipi éclair,casse-croûte,photos sans lâcher le volant,chacun son voyage.



                                                             Nous débarquons à Port Augusta en milieu d'après-midi,décalage,retour à la civilisation trop rapides pour moi,le choc est brutal,je me sens complètement perdue et azimutée et mettrai un certain temps pour retrouver mes esprits,pour compléter ce sentiment d'irréalité un policier posté sur le trottoir à bord de son véhicule nous interpelle vertement,port du casque obligatoire,la première fois en 5 mois et demi !!!!!



                                             Port Augusta,petite ville,une vraie de quelques 10'000 âmes,située sur les bords du golf de Spencer ne manque pas de charme. Vieilles maisons de pierre datant du début du 19 ème siècle,cela me fait beaucoup de bien de revoir des bâtiments dotés d'une âme et d'un peu d'histoire. Nombreux espaces verts,parcs aménagés,aires de jeux pour les enfants,appareils de gymnastique pour les grands,tables,bancs,BBQ,douches,c'est le côté incroyable des villes australiennes. De vieilles jetées de bois traversent le golf de Spencer. Revoir après toutes ces semaines d'aridité et de sécheresse autant d'eau et de verdure,un vrai bonheur pour les sens et pour l'âme. Aujourd'hui dimanche,les rues de la ville sont vides.



                                 Un petit tour d'horizon,les endroits pour nous installer ne manquent pas encore faut-il en trouver un où nous puissions dormir paisiblement en jonglant avec les interdits placardés de partout. Le vent souffle toujours d'importance,les températures ont chuté,nous sommes frigorifiés,les petites laines sortent de nos sacoches,les couches s'empilent. Demain,jour de repos nous ne sommes pas pressés pour nous coucher,nous devisons en mangeant gâteaux et chocolat,qu'il est bon de traîner,c'est beau une ville la nuit.












                                                                       En véritables SDF que nous sommes,nous jetons notre dévolu sur un banc éloigné des éclairages publics en bord de jetée. Mon petit gabarit me permet de m'installer sur le banc tandis que mon poussin et ses grandes pattes de sauterelle s'installe à même le sol.



Port Augusta,le 3.12.2012


                                                            Les écarts de températures diurnes et nocturnes sont impressionnants et la nuit fut franchement froide. Patrick est réveillé depuis longtemps lorsque j'ouvre l'oeil. Agitation sportive le long de la jetée, joggeurs,gymnastes,cyclistes et même des nageurs j'hallucine certains se baignent dès 5 h 30 du matin,comment font-ils,je suis morte gelée avec ce vent glacial digne de la bise helvétique.


                                                Jour de repos certes,mais place tout de même à un peu d'organisation,office du tourisme,pêche aux informations pour la suite de notre parcours. Librairie municipale,accueil formidable et accès internet gratuit,shopping,de quoi remplir notre garde manger. Après-midi paresseux au bord de l'eau à observer la vie s'agiter mollement autour de nous. En fin d'après-midi,Igor au guidon de son vélo couché fait son apparition. Nous l'avions rencontré il y a quelques 2 mois dans l'ouest australien,rencontre qui m'avait marquée et que j'avais trouvé bien trop brève,heureuse d'avoir l'occasion de faire plus ample connaissance. Nous passons un excellent moment en compagnie d'Igor,jeune extraordinairement ouvert et généreux,avant que chacun ne regagne ses quartiers,pour la nuit,pas plus que nous adepte de camping,il s'est trouvé de l'autre côté du pont un endroit à l'abri des regards tandis que nous retrouvons notre banc de la veille.




2 commentaires:

  1. et moi qui vous imaginais galérants au milieu du désert depuis 3 semaines!

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    1. Hello mon globicéphale!!
      Je te rassure nous galérions mais juste pas dans le désert!!!!! la suite est à venir!!!

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