Laos
Ban
Kiukacham,le 22.01.2012
Etape:81
kms
Remise de mes turbulences
intestinales c'est avec des pattes flageolantes que je me prépare
pour cette nouvelle étape,tandis que nous conditionnons nos
bucéphales,se déverse des cieux une bonne ondée tropicale. Est-ce
un signe????Dernières provisions faisons le plein de baguettes et
de vache qui rit non sans ingurgiter un dernier et délicieux café
lao,avant d'emprunter la route nationale 13,axe principale du pays et
fil conducteur de notre périple laotien. Quittons momentanément le
Mékong,que nous retrouverons dans quelques 350 kms. Une circulation
peu dense,une campagne rapidement atteinte,un dernier regard sur le
somptueux et mythique fleuve avant d'entamer notre première
ascension de la journée,faux plat plutôt régulier. La mise en
jambe sera toutefois longue à se faire. Yoyo régulier à travers
une petite vallée avant de rejoindre la rivière Nam Kham aux rives
verdoyantes de jardins potagers et dans laquelle barbotent des
pêcheurs,immergés dans la rivière,certains,armés d'un pic et d'un
masque partent à la chasse aux petits coquillages de rivière.
Tandis que nous y casse-croûtons,rencontre sympathique avec un
couple de cyclo suisse,en vacances dans la région,qui nous annonce
comme plat de résistance de cette étape un col à 1'700 m
d'altitude,Luang Prabang que nous venons de quitter se situant à
300
m d'altitude cela promet de belles grimpettes!!!!
Dès la remontée en selle,les
premiers lacets se présentent à nous et ne trompent pas,la chaleur
est intense nous suons à grosses gouttes et dans nos têtes avons
envie d'imaginer que la montée ne durera guère et sera rapidement
suivie d'une belle et bonne descente,grossière erreur le scénario
durera 25 kms!!!!!!!! La route bien qu'un peu maladive,pansements
grossiers,nombreux écueils,reste praticable,la circulation toujours
aussi peu dense, principalement des mini vans et bus V.I.P charriant
des flots impressionnants de touristes.
Aux
4 points cardinaux,montagnes intriquées qui se superposent,petits
villages aux sommets des crêtes et en bord de route,où marmailles
s'époumonant dans les rituels saa-baai-dii tout en se postant au
bord de la route pour toper dans nos
mains,cochonnailles,volailles,tout un petit monde auquel il faut être
attentif tant il peut dans son inconscience traverser subrepticement
la chaussée,la vigilance est de rigueur,les pièges ne manquent
pas!!!!!
La descente salvatrice tant
désirée,véritable bol d'oxygène se présente enfin,le rêve 15
kms de descente en roue libre,s'achève bien trop rapidement,nos
réserves de nourriture et de boisson s'épuisant tout autant que
nous. Notre long serpentin d'asphalte reprend son ascension,jouant à
cache cache avec les tours et détours de la route il se montre
invisible et imprévisible. Sans repaire,les doux rêveurs que nous
sommes en ce jour,se plaisent à imaginer que la remontée ne sera
que fugace et qu'au bout la descente finale se présentera tout
soudain. Il nous reste 15 kms à effectuer,nous avançons à 5 km/h
et Patrick qui parfois ne manque pas d'humour,prédit l'arrivée pour
bientôt et fait fi du seul village que nous croisons en cours de
route alors que la nuit est déjà bien avancée,nous n'avons plus
rien à boire et il y a bien longtemps que la faim m'a quittée,par
excès de fatigue!!!!
Les raidillons casse-pattes
se succèdent sans que nous ne voyions,la queue d'une descente,la
nuit a déployé son grand voile noir et désormais les seules
lumières qui nous accompagneront seront celles de la magnifique
voûte céleste étoilée et d'une myriade de vers luisants. Nous
sommes proches de l'épuisement physique et au bord de la crise de
nerf,mon prince est définitivement déchu pour ce jour,l'occasion
dans la nuit noire et profonde au bord de cette chaussée fort
heureusement complètement désertée,d'une magnifique scène de
ménage où les noms d'oiseaux pleuvent avant que nous ne retrouvions
notre bon sens et faisions front commun pour affronter la fin de
cette épreuve,qui ne durera pas moins de 3 heures,les arrêts, pour
cause de crampes, jalonnant de plus en plus fréquemment ce chemin du
calvaire. Finalement au vue des conditions pas si mal que la route ne
s'aventure pas dans une folle descente,comment aurions-nous fait,nous
n'y voyons goutte???
Quel soulagement lorsque enfin
se présentent les premières lumières de ce qui semble être une
bourgade,c'est tout d'abord une échoppe dans laquelle nous pouvons
enfin nous désaltérer,puis quelques maisons,je commence cependant à
me demander si le lieu est bien réel,à chaque fois que nous
demandons notre route la réponse est dans 1 kilomètre,je
commencerais presque à désespérer. Coqs et poules sont couchés
depuis fort longtemps lorsque nous finissons, à 21 h 30 par
atteindre le patelin de Ban Kiukacham et un petit guest basique qui
pour la somme de 4 € abritera pour cette nuit nos fatigues
incommensurables. Cafés,casse-croûtes,douche avant de nous écrouler
sur notre couche bancale qui elle aussi a connu des jours meilleurs.
Phoukoun,le
23.01.2012
Etape:
51 kms
Nuit agitée,tirée brutalement
et à plusieurs reprises de mon sommeil par des crampes au niveau des
jambes (ma faute aurais du faire comme mon père et croiser mes
chaussettes au pied du lit,ai oublié cela m'apprendra!!!!! C'est
avec un oeil de merlan frit et pas du tout fraîche comme un gardon
que j'aborde cette nouvelle étape,un ravitaillement impossible à
trouver,mais nous possédons l'essentiel la boisson,beaucoup plus dur
de souffrir de la soif que de la faim!!!
Contre toute attente
l'ascension se poursuit. L'étape de la veille semble m'avoir
définitivement niqué les pattes, les problèmes musculaires ne
tardent pas à pointer le bout de leur nez,et chaque coup de pédale
me met au supplice. Mère nature ne se souciant point d'équité en
ce jour,distribuera,généreusement,de longues et rudes
montées(certaines parties vraiment raides et douloureuses)et
chichement de petites descentes incapables de m'apporter un réel
soulagement. Patrick,rachète-t-il son erreur de jugement de la
veille, fera preuve d'une patience exemplaire et m'attendra
régulièrement tandis que je lanterne au fil des lacets le long de
notre route serpentine;capricieuse,fatiguée,rafistolée,trous,goudron
fondu,se transformant en piste mais toujours aussi peu encombrée de
véhicules,les points de vue sont attrayants,elle nous emmène à
travers une belle petite gorge à la végétation équatoriale,forêts
de tek,petites rivières,rizières en préparation,bananeraies.
Région fort peu habitée,nous réussirons tout de même à nous
sustenter d'un bon riz collant accompagné de courgettes,pousses de
bambou en sauce, dans un des rare village croisé sur notre chemin.
Le
ciel se montre chagrin en cette fin d'après-midi,il se charge de
lourds nuages,tandis que le vent se met à nous souffler de fortes
rafales dans le nez,vraiment hâte d'en finir!!!!
Phoukoun,bourgade
carrefour,Patrick après quelques recherches nous y trouvera un petit
guest basique mais à l'accueil des plus sympathique pour la somme de
4 €,encore un guest où la douche est en option!!!! Nous nous y
restaurerons au petit marché,d'un délicieux poulet et riz collant.
En soirée,une fraîcheur à nouveau bien présente(nous sommes à
1'600 m d'alt),beaucoup de vent,une pluie qui tombe par
intermittence. Tandis que nous savourons nos dernier café et clope
de la journée,nous voyons apparaître dans la nuit noire,un cycliste
coréen,qui profite de la fin de journée,pour lui la nuit n'est pas
encore tombée,pour avancer encore un peu!!!!!!! Finalement nous ne
sommes pas les plus oufs!!!!
Kasi,le
24.01.2012
Etape:
45 kms
Nuit désastreuse,suite au
débarquement en milieu de nuit,d'une famille nombreuse peu soucieuse
du confort nocturne des occupants de ces lieux. Le guest,maison
traditionnelle toute en bois,cela couine au-dessus de nos
têtes,Patrick se verra obligé d'intervenir afin de rétablir
quelque tranquillité. La surprise d'un dense brouillard au petit
matin,quelques ravitaillements au marché local avant que nous
entreprenions fatigués et sans grande conviction,cette nouvelle
étape qui débute dans une visibilité des plus réduite. En
apéritif une grimpette avant de plonger dans une vallée qui danse
sous nos yeux au gré du brouillard. L'occasion de quelques clichés
sympas dans les villages traversés avant que nous ne rencontrions
deux cyclistes belges,deux frères,jeunes gaillards forts et
sympathiques qui effectuent le trajet inverse du nôtre,échanges de
quelques informations pratiques,la meilleure nouvelle étant
l'annonce d'une belle descente de 30 kilomètres et une route qui
devrait se montrer plus magnanimes,je les prendrais pour le moment
presque pour des anges de la providence,mais aurai bien l'occasion de
les maudire,lorsque patates et raidillons se présenteront sur ma
route.
La descente de 30
kilomètres annoncée n'en fait que 20 et la route presque plate est
une succession de raidillons sévères qui coupent rapidement court à
nos plans de rejoindre Vang Vieng en ce jour,Kasi,village beaucoup
plus proche fera l'affaire!!!
Le
brouillard se dissipera au cours de la journée pour céder la place
à un superbe soleil,apparition de pics karstiques(formations
calcaires sur lesquelles poussent une belle végétation),dont nous
sommes entourés. Une route désormais circulante,des convois de
voitures chinoises ont pris possession de la chaussée,elles sont
tellement nombreuses que nous nous croirions de retour chez nos amis
les Chinois(vacances en raison de leurs nouvel an)qui mitraillent de
leurs appareil photo dernier cri,les bestioles exotiques montés sur
deux roues que nous sommes tout en klaxonnant bruyamment. Chemin
faisant nous croiserons un groupe de cyclistes asiatique,qui tout en
pédalant,nous tirent le portrait,un vélocipédiste anglais,lui
aussi en vacances dans la région,l'occasion de papoter un
brin,quelle débauche de cyclistes en un seul jour,jamais vu autant
depuis notre départ.
Patrick semble lui aussi touché
par le même mal que moi,les jambes se font lourdes et ont du mal à
répondre,l'entrain fond comme neige au soleil,la volonté seule ne
suffit plus,le village de Kasi,une grande avenue bordée de
restaurants et d'échoppes,rien de bien extraordinaire arrive à
point nommé. Quelques hôtels aux prix exorbitants et à l'accueil
peu sympathique,il faudra que nous bataillions un peu avant de
trouver un guest à la chambre douillette munie d'une douche chaude
et pleurions un peu pour l'obtenir au prix de 5 €. Au programme de
cet après-midi une bonne sieste salutaire qui nous permettra de
retrouver quelque peu nos esprits,faute de la grande forme
physique,mais demain est un autre jour!!!
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