Tata 9-10.11.2010
Etape:64kms
Akka,me laissera cependant un excellent souvenir,le matin nous avons enfin trouvé une petite échoppe où nous pourrons déjeûner de la sempiternelle omelette,mais vu le peu que j'ai mangé au cours de ces derniers jours elle me semble divine.Assis à côté de moi, 2hommes costars,cravates qui détonnent un peu dans le paysage urbain, avec qui j'entame la conversation, je ne sais pas très bien quel est leur job,mais ils viennent de Rabat et font une tournée dans les environs,intrigués par notre épopée ils nous posent bon nombre de questions et nous devisons sur l'état du monde et la vie au Maroc,franchement très sympa, au moment de partir l'un d'eux me dit avec votre permissions nous nous sommes permis de payer votre petit déjeûner,même si ce n'est pas rare, comme à chaque fois je suis soufflée par de tel geste et c'est le coeur plein de reconnaissance (Oh combien j'aimerais que nous nous comportions de la sorte en Europe)que je remonte en selle.La route est toujours aussi plate et Eole toujours aussi endormi,les paysages traversés sont de plus en plus arides,grandes plaines de cailloux où ne survivent que quelques rares acacias, je croise au départ quelques petit troupeaux de chèvres et peux apercevoir quelques dromadaires,mais petit à petit toute vie humaine disparaît pour ne laisser place qu'à la seule aridité et aux mouches,que de désolation dans ce coin qui semble oublié par les dieux,d'ailleurs quasiment aucun trafic routier ce qui n'est pas pour nous déplaire, nous pourrions nous assoir au milieu de la route afin de casse-croûter,voir de loin la route qui dessine un long serpent sinueux est proprement impressionnant. La chaleur est telle que parfois je peux apercevoir sous la forme d'une flaque d'eau,l'esquisse d'un mirage.J'ai comme le sentiment que l'être humain n'est pas le bienvenu au sein de cette nature inhospitalière,mais de passage je m'y sens bien,toujours ce sentiment de liberté qui m'accompagne comme au cours de ces dernières étapes,dans ces moments là rien de ce qui se passe dans le monde ne peut m'atteindre ou avoir la moindre importance,ce sera ainsi tout au long de cette étape.Cependant 5kms avant d'atteindre Tata,voilà que notre ennemi Eole se réveille et il ne fait pas semblant,nous nous trouvons carrément scotchés sur le bitume,gagnant chaque mètre au prix d'un effort monstrueux,car bien évidemment nous l'avons dans le nez.Région où la bicyclette est reine,tous les jeunes aussi bien filles que garçons se rendant à l'école semblent utiliser ce mode de transport,mais à ce moment là pour eux la route est plus facile car le vent est en leur faveur, eux rigole tandis que nous,nous peinons comme des damnés,mais la récompense est au bout de la route car à première vue Tata nous semble être une petite ville des plus sympathique,une petite rue principale joyeusement animée,un petit souk vendant de tout et de rien.Patrick qui est je ne cesse de le dire champion en la matière à vite fait de nous trouver à nous loger dans un petit guest propret qui ne paye pas de mine aux abords du petit souk vendant des vêtements.L'accueil y est des plus chaleureux,la douche inexistante, mais nous pouvons aisément nous laver dans les W.C,un de ces petits endroits où l'on se sent bien et qui me donne presque le sentiment d'être dans le luxe, quand j'y pense il ne nous faut vraiment pas grand chose!!!!Les villes de l'intérieur ne fonctionnent pas du tout de la même manière que celles de la côte et il est parfois difficile d'y trouver une petite terrasse de café où les hommes sont assis buvant force thés ou autre en devisant gentiment,je suis fort heureuse de noter la présence de 2ou3 cafés le long de la rue principale, attirés comme des aimants c'est là que nous nous rendons avant d'imaginer quoi que ce soit, sans aucun doute la meilleure manière de prendre la température d'un lieu,excellent poste d'observation il nous permet de sonder l'âme de la ville,et l'accueil qui nous est réservé dans ce genre de lieux dépeint en général assez bien le degré d'accueil qui nous sera réservé, et ici le serveur est des plus sympathique nous apportant assiettes,couteaux alors que nous mangeons nos propres provisions,toujours touchés par ce genre de petites attentions et de plus les prix pratiqués sont des plus doux pour le porte-monnaie alors que demande le peuple???Les touristes ne sont pas légion par contre nous pouvons en apercevoir un grand nombre tous à bord de 4X4 et en partance pour le désert,ils ne s'arrêtent que le temps d'un thé,d'une photo,j'en entendrai certains tenir un véritable conseil de guerre sur les dangers encourus dans la région avant de reprendre la route qui les emmène tout droit au paradis pour blancs.Nous ne sommes pas assis depuis 5 min. qu'un homme bleu(Touareg),aussi bleu que moi, surgi de la boutique de souvenirs tataouines située non loin de là se pointe, après le discours de rigueur sur les hommes du désert et leur traditions qu'il faut absolument préservées,je pense qu'il y a longtemps déjà que lui-même ne connait plus grand chose de la vie de nomade dans le désert,nous sommes invités à boire le thé et bien évidemment visiter la boutique et encore plus évidemment sans obligation d'achat.Nous déclinons gentiment l'offre disant que de toutes manières nous ne sommes aucunement intéressés,mais ce dernier s'en va sans avoir apparemment compris le message.Au cours de la soirée et tout au long de la nuit le vent redoublera de fureur,soulevant des nuages impressionnants de poussière,faisant tout voler sur son passage, au cours de la nuit je pourrai l'entendre rugir tel un lion en cage.Au matin il est toujours présent peut-être de manière un peu moins forte,je me sens un peu flemmarde et l'idée de devoir me battre contre lui ne me tente guère, j'aurais plutôt envie d'une petite journée tranquille dans cette petite ville que j'aime bien,mais cela n'engage que moi et j'en touche deux mots à Patrick qui à priori n'est pas contre, décision est donc prise de passer une journée à Tata.Par la suite Patrick se montre un peu moins d'accord avec la chose, et est à même de pouvoir exprimer ses doutes et ses craintes, se demande si nous allons être capables d'aller là où nous voulons aller,voit le temps qui tourne et a le sentiment que nous n'avançons pas,joli petit coup de blues.Cela aura au moins le mérite de remettre les points sur les i de pouvoir chacun à notre tour exprimer les choses sur lesquelles nous aimerions que l'autre fasse des efforts afin de continuer sur de bonnes bases.Je dois dire que jusqu'à maintenant je n'ai pas grand chose à dire sur la manière dont se déroule ce voyage, je me sens pleinement en accord avec Patrick et ce projet dans lequel je me sens heureuse et j'ai comme le sentiment suite à notre discussion que Patrick aussi y trouve son compte,donc pour l'heure il n'y a pas lieu de faire de grosses remises en questions.Poursuivis par notre homme bleu qui tient absolument à nous faire visiter sa boutique et s'accroche comme une sangsue, il a le sentiment que nous sommes fâchés contre lui et nous sommes obligés de lui dire clairement que nous n'aimons pas être pourchassés de la sorte et que nous sommes en mesure de décider par nous-mêmes ce que nous voulons faire, du coup c'est lui qui s'en repartira fâché et ne nous saluera plus lorsque nous le croiserons,pas vraiment une grande perte pour nous et au moins maintenant nous sommes tranquilles.En fin d'après-midi prendrons le temps pour une balade dans la belle palmeraie qui entoure Tata,l'heure est à la cueillette des dattes,et l'image de cette marocaine,emballée de ses voiles en haut d'une échelle cueillant des dattes d'une main tandis
que de l'autre elle est suspendue à son portable restera longtemps gravée dans ma mémoire,télescopage de deux mondes.Au Maroc il est parfois difficile de faire des photos, les gens aussi bien hommes que femmes n'aimant pas être photographiés.En soirée le vent semble se calmer et laisse augurer d'une étape relativement cool pour demain???????Tata aura été une petit étape fort sympathique et je ne regrette pas d'y avoir passé un peu plus de temps que prévu!!!J'ai failli oublié nos sympathiques petits voisins de chambre, marchands ambulants de bijoux berbères antiques bien évidemment qui m'ont gentiment fait cadeau d'un de leur bracelet, je pense qu'il ne vaut pas tripette mais le geste est des plus louable et touchant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire