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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

mardi 25 janvier 2011

Maroc Taghjicht 5.11.2010



Taghjicht,le 5.11.2010
Etape:37kms
Me voilà à nouveau bien en retard dans mes écrits il est parfois dur de garder le rythme et tant de choses défilent devant mes yeux au quotidien qu'il est difficile de garder une trace des plus fiable en mémoire,tout cela a tendance à se mélanger et il semblerait que parfois il n'y a qu'avec un grand recul que les souvenirs reviennent pleinement et correctement en mémoire.Mais il y a tout de même des éléments dont la trace reste fermement ancrée dans la tête comme celui du vent qui pour le 3ème fait partie de notre voyage, compagnon inoportun,mais que nous ne pouvonpas virer comme nous le ferions d'une personne,ce n'est pas l'envie qui m'en manque,mais je ne peux que râler et accepter de faire la route à 3 Eole,bucéphale et moi-même,c'est que le bougre ne me rend pas la vie facile,la route est pourtant belle et quasiment plane mais me voilà obligée de pédaler même en descente et cette étape pourtant courte prend des allures de parcours de combattants.....et je me surprends à lui parler toute seule sur mon vélo tour à tour je le cajole,je lui parle gentiment pour finir, comme il ne veut rien entendre par l'invectiver.Après tout ce bataillage j'en arrive à la conclusion que:tant mieux si celui-ci ne veut pas m'écouter car si il devait écouter tout le monde où irions-nous entre ceux qui l'aiment et en veulent plus et ceux qui le détestent??????Devant mes yeux au gré des kms qui défilent rythmés par mes molets qui s'activent tels des pistons bien huilés,des paysages enchanteurs de désert,platitude d'un erg tantôt pierreux,tantôt sableux parsemé de ci de là de quelques acacias,touffes d'herbes sèches,plus traces d'arganiers on me dira que le sol en ces lieux est beaucoup trop chaud pour que ceux-ci puissent y survivre.Entourant ces grandes plaines, des chaînes de petites montagnes aux couleurs et aux formes sans cesse changeantes.Quel bonheur et celui-ci ne se trouve même pas perturbé par le bruit de la circulation ambiante, il est toujours aussi rare de croiser quelque véhicule que ce soit,c'est pour moi comme une sorte de paradis sur terre que de tanguer au milieu de ces grandes plaines baignée par ce calme tout minéral.Mon poussin pédale devant,lui aussi bien heureux dans son monde et nous nous retrouvons lorsque nous nous arrêtons afin d'échanger notre ressenti et de partager le sempiternel pain,vache qui rit,oeufs durs et mandarines.Depuis que nous avons entamé notre traversée du désert j'ai comme le sentiment que ce voyage en vélo prend toute sa dimension et je me dis qu'il n'y a qu'en vélo où les choses peuvent se vivre de cette façon et à l'heure actuelle je ne voudrais pour rien au monde voyager dans d'autres conditions.Moments dont il faudra que je me souvienne quand les temps seront plus durs.C'est grâce à des instants comme ceux-ci qu'un projet même si il est parfois dur peut perdurer dans le temps!!!!!!Après l'aridité,le vent et la dureté qui reste tout de même relative de cette étape voilà que soudain sous mes yeux ébahis se matériaAlise comme par miracle la première vraie oasis que je peux contempler de ma vie,tout à coup le silence de la nature fait place aux gazouillements joyeux d'une hordes d'oiseaux qui s'abritent dans une abondante et luxuriante palmeraie,la nature s'habille du vert de tous ces palmiers chargés de dattes,des maisons font leur apparition,nous entrons dans le petit village de Taghjicht endormi dans la douce torpeur des plus chaudes heures de la journée.Voilà un lieu où j'ai envie de m'arrêter,un petit thé après l'effort la récompense suprême,un homme vendant des dattes sur le bord de la route viendra à nous afin de nous en offrir une.Un petit hôtel existait auparavent dans la bourgade mais à l'heure actuel il se trouve fermé,certains nous ont raconté qu'une fille y était tombé enceinte d'où des problèmes juridiques qui l'ont obligé à la fermeture pour d'autre c'est un militaire qui y a assuré une mauvaise gestion en plus d'y vendre de l'alcool,je ne découvrirai pas vraiment le pot aux roses,la seule chose que je sache pour le moment c'est qu'aucun lieu n'existe pour nous héberger.La question posée au cafetier celui-ci appelle un ami qui doit arriver tout de suite il y a peut-être une solution;mais ici c'est un peu le temps indien il ne faut pas être pressé,tout vient à point pour qui sait attendre,deuxième appel téléphonique et autre longue attente avant que n'arrive Ali,qui nous emmène non loin de là dans une maison traditionnelle mais qui en est encore à l'état d'ébauche le propiétaire absent pour le moment aimerait en faire une maison d'hôte,mais il reste encore un travail titanesque à accomplir,les douches,W.C et autre commodités sont encore à l'état de rêve,argent et main d'oeuvre manquant sans doûte à l'appel.Le propiétaire étant absent Ali ne peut nous indiquer les prix ni nous montrer la chambre dans laquelle nous dormirons celle-ci est fermée et les clés se trouvent avec le proprio,mais si nous sommes d'accord il n'y a pas de souci,il nous suffit d'attendre et de nous mettre d'accord le moment venu.L'endroit est sympa,Patrick nous fait un petit café et nous passerons l'après-midi dans le jardin en attendant l'arrivée de l'homme qui en ce jour est un peu vécu comme notre sauveur,celui-ci finira par arriver alors que la soirée est déjà bien entamée et que notre patience commence à être mise à rude épreuve,mais nous n'avons pas bien le choix.L'homme dont je ne rappelle plus le prénom parle fort bien le français,un peu hypomane dans un flot de paroles continu,il nous parle de ces divers projets et de son investissement pour la sauvegarde culturelle de la région,à aucun moment il n'est question d'argent pour l'heure ceci correspond plus à du dépannage et nous pasune excellente soirée en sa compagnie ainsi que celle de son oncle,instituteur puis directeur d'école fort instruit qui a fait carrière à Sidi Ifni et est désormais à la retraite,d'Ali et un de leurs amis qui nous concotera un excellent tajine que nous sommes invités à partager avec eux.Moment d'échange des plus instructif avec en fond sonore de la musique traditionnelle berbère.Le temps passe bien trop vite et je mesens fatiguée,quel bonheur que de m'allonger sur mon matelas encore emballé dans sa couche de plastic et qui crisse à chaque mouvement de ma personne.Nous nous lèverons et partirons sans avoir revu âme qui vive en laissant un petit mot dans le cahier de bord,encore une fois nous nous posons la question de savoir si nous aurions du laisser quelque argent,mais comme le sujet n'a pas du tout été mis sur la table nous imaginons et je l'epère justement que cela faisait une fois de plus partie de ce fabuleux sens de l'accueil marocain?????Merci à tout le monde pour ce précieux moment!!!









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