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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

dimanche 27 avril 2014

Turquie Golyaka- Kosucu Petrol du 14 au 20.04.2014

                              Turquie

Golyaka,le 14.04.2014
Etape :40 kms

                                    Pas  plus tard que hier nous nous félicitions d'être à nouveau dans un monde moderne où les immeubles sont dotés d'ascenseur,bien nous en a pris,en ce jour ce dernier est en panne et nous nous coltinons,valoches et bucéphales tout au long des 6 étages,un bon échauffement pour entamer cette étape après des vacances bucéphaliques qui n'auront jamais été aussi longues tout au cours de ce voyage. Comme pour fêter le début de cette nouvelle aventure,un superbe soleil nous fait cadeau de sa présence,même si les températures matinales restent bien fraîches.

                               Mon poussin véritable GPS sur patte,m'emmène sans encombre à travers le dédale des rues stanbouliotes,jusqu'à l'embarcadère des ferry,quel Homme. Trafic intense,les villes ne sont définitivement pas drôles à dos de bucéphale,mais je me surprends moi-même à être aussi relaxe au sein de cette avalanche de véhicules en tous genres,que de chemin parcouru durant ces 3 ans,même le temps d'admirer chemin faisant,la mosquée bleue,Aya Sophia toutes les beautés que la ville a à nous offrir,d'ores et déjà contents de savoir que nous allons y revenir,nous ne nous en lassons pas.

                               Notre retour vers l'Europe,à peine entamé que déjà déjà nous avançons en reculant,cape à l'est,destination Ankara,où nous nous proposons de rendre visite à nos amis Mustafa et Nihal, avant cela petit crochet par une réserve ornithologique repérée dans une revue. Embarquons à bord d'un ferry,destination Bandirma,2 h 30 de traversée sur la mer de Marmara.

               Aucune envie de nous attarder à Bandirma,bourgade moderne construite à flanc de colline. La couleur est rapidement annoncée,montées et grimpettes se présentent dès les premiers coups de pédale,mémoire et guibolles n'avaient pas oublié que la platitude en Turquie n'existe pas vraiment,les deux seules options étant montées ou descentes,une grimpette en cachant une autre. Belle balade bucolique à travers champs de colza,maïs,fermes d'élevage,vaches,moutons,magnifique patchwork aux tendres couleurs printanières,une nature qui a des airs de chez-moi,qui fleure bon le purin...j'avais presque failli oublié à quel point c'est beau. Malgré la difficulté de la route,je suis heureuse,de retrouver le calme et la beauté de ces paysages ruraux.










                                    Golyaka,petit village sis sur les rives du lac Kay,au centre de ce dernier trône le café,véritable institution en Turquie,les hommes y devisent en regardant passer le temps. Accueil des plus chaleureux,merhaba(bonjour) et bienvenu sonnent haut et fort,on nous apporte chaises,thés...les quelques mots de turc appris lors de mon dernier séjour,remontent sans peine de ma mémoire,je suis impressionnée de constater les trésors que celle-ci peut renfermer. Ces thés de fin d'étape nous seront offerts,on nous indique quatre murs et un toit,une cabane de pêcheur sur les rives du lac,où nous pouvons nous installer pour la nuit. Beau coucher de soleil en dégustant notre succulent plat de pâtes,cela commence à cailler.

















Susurluk,le 15.04.2014
Etape :60 kms






                                             Pleine lune nous éclairant comme en plein jour,la nuit fut très froide,nous nous réveillons congelés. Sommes accueillis comme des rois au café du village,thés(nous pourrions en boire jusqu'à plus soif),gâteaux,nous sont une fois de plus offerts,tant de chaleur humaine,me réchauffant le coeur avant qu'un superbe soleil ne prenne le relais pour ce qui est du corps. Quittons rapidement,le lac en empruntant une petite route très ondulante,bosselée et cassante à travers une superbe campagne,champs de maïs,orge,cultures intensives,immenses fermes d'élevage,vaches vivant le plus souvent en stalle et ne pouvant guère profiter des bienfaits de l'air pur,figuiers,oliviers,marronniers et cerisiers en fleur,cigognes,troupeaux de moutons et leurs bergers et le grand retour de mes amis les cadichons.





                                        Manyas,bourgade sympa en pleine expansion,population des plus accueillante,des travailleurs du bâtiment nous y offrent le thé. Le relief devient de plus en plus agressif,serpent de bitume fissuré hérissé de grosses patates,dur,dur pour les guibolles qui ne sont plus habituées à un tel traitement.





                                             Söve,village agricole,les vieux attablés à l'incontournable café du village,dissertent tandis que le temps s'écoule paisiblement,accueil des plus chaleureux,les questions vont bon train,érigé tel un rituel de bienvenu,le thé nous est offert. Mot turc pour désigner une côte,rampa,plutôt bien choisi,sommes cueillis dès la sortie du bourg,par une véritable rampe de lancement pour sauteur à ski affichant un pourcentage de 10%,qui s'achèvera par un grand plongeon et la grande ville moderne de Susurluk,atmosphère relaxe et tranquille,contacts plus distants allant de paire avec le monde urbain.


















                                             Air de pique nique à quelques kilomètres de la sortie de la ville,tables,bancs,WC,eau,les hommes s'y réunissent pour écluser bières et autres alcool. Je suis lessivée,l'endroit est tout indiqué pour y planter notre guitoune. En soirée,tandis que je suis déjà couchée,un couple interpelle Patrick,il semblerait que nous soyons invités pour le thé matinal ?????



Pamukcu,le 16.04.2014
Etape:67 kms


                                 A la regarder avec ses arceaux blessés,sa fermeture éclair ne fermant plus que dans un sens,ses nombreux pansements... notre guitoune ne respire pas la santé,inutilisée au cours des 8 derniers mois,elle est malgré tout bien présente,fidèle au rendez-vous,nous offrant la chaleur,certes relative en cette saison,de son ventre protecteur et le luxe d'une nuit beaucoup plus confortable.

                                                         Nous avions bien compris,dès notre réveil,Bayran est là qui nous attend pour nous emmener dans sa ferme,où nous sommes joyeusement et chaleureusement accueillis par Rabia,sans oublier,poules,coqs,canards,moutons,chiens....arche de Noé hautement coloré. Un gargantuesque petit déjeuner composé des produits de la ferme nous est servi,langage du coeur et de l'estomac,papotage sans idiome commun,cartes,atlas sont de sortie,nous comprenons tout de même que notre idée de rallier Ankara par les petites routes et villages est pure folie,la route semble être rudement longue et monter diablement. Conseil de famille,changeons nos plans,cape sur la côte et la ville de Izmir,qui pour l'heure nous tente bien. Rabia m'étreint comme si nous nous connaissions depuis toujours,elle aimerait nous garder longuement,la proposition est bien tentante,mais la route nous attend.










                                  Notre petite route de campagne tressautante a cédé la place à une grande et magnifique nationale très circulante dotée d'une large bande de sécurité. Cernés par les collines,fort vent dans le nez,toboggan sur lequel nous avançons péniblement. Champs de blé,fruitiers en fleur,troupeaux de moutons et leurs bergers,nombreuses usines.


                                               Balikeshir,grande ville moderne,y rencontrons un fort sympathique cuisinier juché sur sa bicyclette rêvant d'un grand voyage en vélo,en attendant de pouvoir le réaliser,il se nourrit un peu de notre vécu autour d'un thé qu'il nous offre. Incursion dans le vieux quartier de la ville,artisans,petits commerçants tous plus chaleureux les uns que les autres ils se battraient presque pour nous offrir un thé,ce breuvage qui sait si bien créer des liens,héritons par la même occasion d'une carte générale de la Turquie.





                                        Route ardue,vent se renforçant,fatigue, point de lieux où se poser chauffeur de camion nous offrant des concombres. Pamukcu,bourgade agricole,un café restaurant en bord de route,je suis morte,l'accueil y est chaleureux,je tente ma chance et permission nous est donnée d'y planter notre tente dans la pelouse,nous pouvons enfin nous poser et profiter de merveilleux moments passés en compagnie de Nesrin,Ilyas et Sibel charmante bulgare qui,de sa voix merveilleuse nous fait cadeau d'une chanson remuant le coeur tout en mouillant les yeux. Nos valoches regorgent de nourriture,mais Nesrin tient absolument à offrir le repas aux moussafirs(voyageurs) que nous sommes.














Gelembe,le 17.04.2014
Etape:47 kms

                                         Tant de bonnes conditions réunies que la nuit ne put être que bonne,nous ne saurions partir sans avoir avalé,la délicieuse soupe de Nesrin. Beau temps,vent moins présent,relief très accentué,côtes affichant des pourcentages allant jusqu'à 7% au sein de paysages superbes,devenant de plus en plus arides au fil des kilomètres. Crêtes des collines hérissées d'éolienne,champs d'oliviers,troupeaux de moutons,étals de fruits et légumes encore fermés en cette saison jalonnent les bords de la route. Les coups de klaxon ont miraculeusement disparu de notre paysage auditif,seuls ceux de chauffeurs sympas fendent l'air pour nous encourager et nous saluer.
















                                        Guibolles en compote,mal aux fesses,la bourgade de Gelembe arrive à point nommé. Un grand routier,les gens s'y restaurent tandis que des employés,russes,macédoniens.... y lavent voitures et camions. On nous y offre moult thés et la possibilité de dormir dans la mosquée,le ciel état menaçant,nous acceptons la proposition avec gratitude. J'ai parfois honte de voir,comment chez-nous,nous traitons nos immigrés,montée de l'extrémiste,lois racistes...il serait bon pour tout un chacun de faire un petit tour dans un pays tel que la Turquie,capable de nous donner de magistrales leçons de vie et d'humanité. Aurions-nous perdu notre coeur en cours de route ????













Akhisar,le 18.04.2014
Etape:32 kms

                                                 La nuit dans la mosquée ne fut pas un bon plan,fervents se succédant tout au long de la nuit,lumières éteintes,allumées,bruit de gymnastique,nous nous faisons tout petits derrière le rideau,nous réveillant mutuellement pour cause de ronflements,ça la fout mal,il faut tout de même pas exagérer !!!!! Pluie au petit matin,l'oeil glauque,nous nous caillons les miches et cerise sur le gâteau,vent tempétueux dans le nez. Terrain un peu plus plat,collines hérissées d'éoliennes à perte de vue,déforestation massive,nombreuses oliveraies mettant un peu de couleur dans l'aridité de l'environnement massivement déforesté. Akhisar(127'000 habitants),arrivons juste au moment où éclate un violent orage,coups de tonnerre,grêle,pluies diluviennes. Au café,rencontre avec Fouad et ses amis,Fouad baragouine quelques mots d'anglais mâtiné d'un peu d'allemand,après force thés autour desquels il partage avec Patrick sa passion pour le ballon rond,il nous accompagnera dans un petit hôtel au coeur de la vieille ville commerçante,il nous quitte après nous avoir aidé à monter nos bagages dans notre chambre. Chambre simple,douillette et confortable, douche qui n'est pas du luxe,avant de gâter nos estomacs avec de délicieux pide(pizza turque). Après-midi de repos,j'en ai grand besoin,tandis que la pluie s'est arrêtée. Ayan,le veilleur de nuit vient nous souhaiter une bonne nuit tout en nous offrant un thé. Que du bonheur !!!!!!


















Kosucu Petrol,le 19.04.2014
Etape:61 kms



                       Excellente nuit de sommeil dans un lit fleurant tellement bon la lessive. Réveillée en pleine forme,il pleut des cordes,Ayan vient nous offrir notre thé matinal,insiste pour que nous restions en raison de la pluie,la femme de ménage,les consommateurs du petit café,tout le monde s'y met,les questions vont bon train,on nous offre le thé,personne ne veut nous laisser partir,mais quand il faut y aller il faut y aller. Vent absent,partons sous une pluie battante. Avons une fois de plus changé d'option,le temps est tellement pourri que les envies de mer nous ont désertées et Izmir,3ème plus grande ville du pays nous paraît beaucoup trop grande. Petite route départementale plate et peu circulante jalonnée de patelins, au sein d'une vallée plantée d'oliviers,vignes,fermettes,troupeaux de moutons et de vaches paissant paisiblement en compagnie de leurs bergers. Un chauffeur de camion,me propose de nous embarquer mon bucéphale et moi à destination directe d'Ankara.




                                  Gölmarmara,charmante bourgade où l'on nous offre le thé,rencontre sympa avec quelques mômes parlant l'anglais. La pluie ne cessera qu'en début d'après-midi,cédant la place à un vent un peu moins soutenu que la veille mais tout de même bien emmerdant car toujours de face. Les ondulations se font plus importantes,champs de fleurs sauvages,coquelicots,pavots,paysages tout en rondeur,chaîne de moyennes montagnes aux sommets recouverts de neige bordées de collines.























                                             Superbe étape,aux magnifiques paysages variés,une nature qui me remue et m'émeut profondément. Kosucu Petrol,j'ai la bonne idée d'y demander notre route,on y met à notre disposition un local,restaurant fermé pour la nuit,on nous y offre pain et thés. Pas belle la vie !!!!!







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