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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

lundi 22 avril 2013

Nouvelle Zélande Four Mile Creek -Kaka Point(The Catlins Coast) du 10 au 23.04.2013


                                            Nouvelle Zélande

                                 Ile du Sud

Four Mile Creek,le 10.04.2013
Etape: 61 kms

                                                  Des températures avoisinant le zéro degré,le gel n'est pas loin,mieux vaut s'activer dès le lever pour ne pas geler sur pied. Brume matinale,vent polaire qui me transperce jusqu'à la moelle,mais la journée s'annonce belle,c'est bon pour le moral.


                                                  Frankton nous revoilà,quelques grimpettes bien senties,flot de véhicules très important,bonheur de humer les vapeurs diéséliques des travailleurs matinaux. Notre garde manger est vide arrêt au supermarché,j'y retrouve Heather qui y est caissière,boulot pour le moins rébarbatif et fort mal payé, 16,5 NZ $ de l'heure,mais comme elle le dit si bien,au moins c'est un job et ceux-ci ne sont pas faciles à trouver dans le coin. Un brin de papote,avant de nous séparer et de rejoindre Patrick.

                                        
                              Le nom de la gorge dans laquelle nous nous enfilons me fait frémir,«Devil's Staircases» ou escaliers du diable il laisse présumer d'une étape démoniaque,mais comme se plaisent à dire,les néo zélandais, «it's not to bad»,(pas trop mauvais). Route un peu moins circulante que de coutume;montagnes russes au menu du jour avec en prime de splendides paysages. Durant 50 kms,longeons les rives du lac Wakatipu,eaux d'un bleu profond entouré de montagnes déchiquetées aux formes acérées brun chocolat,paysages austères et arides à souhait tels que je les aime. Au bout du lac,la bourgade de Kingston et son train à vapeur touristique.







                                        Fin d'étape plus facile,route plate voir descendante,hérissée de quelques patates à travers collines herbeuses,troupeaux de vaches et moutons refont leurs apparition.


                                    Four Mile Creek,aire de pique nique, une pinède avec vue imprenable sur une belle chaîne montagneuse aux sommets enneigés,endroit de rêve pour mettre fin à cette étape. Vent glacial comme compagnon,soupes de nouilles qui réchauffent et réconfortent,je retrouve cet inénarrable sentiment de liberté qui m'a fait défaut au cours de ces dernières étapes,magnifique voûte céleste étoilée,l'endroit est des plus paisible.












Mossburn,le 11.04.2013
Etape: 63 kms

                                                       Réveillée à plusieurs reprises par d'énormes bourrasques de vent, des températures clémentes,la nuit fut bonne. Réveil sympa,il ne fait pas froid , notre guitoune est parfaitement sèche,le vent se couche en même temps que je me lève,c'est déjà cela de pris sur l'adversité!!!!


                                                      Début d'étape facile,grandes lignes presque droites,platitude,collines et montagnes à perte de vue,retour dans la Nouvelle Zélande rurale et fermière, gigantesques troupeaux de vaches,moutons quelques chèvres,immenses champs de betteraves fourragères,charmantes bourgades,Garston,Athol,Five River. En même temps que le terrain commence sérieusement à onduler,le vent qui jusque là avait soufflé dans tous les sens et par intermittence se met à s’époumoner de manière soutenue et en plein dans le pif,cela faisait longtemps,le parc d'éoliennes ornant la crête des collines parle d'une région ventée. 







                                     Arrivons péniblement à Mossburn,grand bourg pas très joli,tandis que le ciel devient menaçant,la dame du magasin nous indique à la sortie de la ville,un spot pour camper. Endroit pourri à souhait,le sol de la caillasse,impossible d'y planter notre tente,il n'y a plus qu'à continuer. Bousculée par Eole,route qui grimpe,au bout de 5 kilomètres,trouvons éloigné de la route un terrain herbeux sur les rives de l'Oreti River. Planter notre guitoune sous les bourrasques de vent pas une mince affaire,sommes plutôt chanceux,à peine notre maison installée,le ciel déverse sur nos êtres fatigués des trombes d'eau dignes du déluge. En une journée,mis à part la neige, aurons connu les 4 saisons. Pas encore 16 h,presque nuit,je suis dans mon lit,la pluie tambourine furieusement sur le toit de mon logis et ne semble pas prête de s'arrêter,ne reste qu'à croiser les doigts pour que notre guitoune soit toujours étanche,dur,dur,parfois la vie en Nouvelle Zélande!!!!!!






Waiau River,le 12.04.2013
Etape: 68 kms


                                                       Bourrasques de vent et pluie s'acharneront durablement sur notre humble demeure,loyale,elle nous défend toujours contre vents et marrées. Nuit pas trop pourrie au vue des conditions,j'ai comme l'impression que plus le temps passe et plus je me contente de peu,bientôt bonne pour le couvent!!!!!!


              Vent sur pied de guerre,environnement pour le moins humide, ciel à la grisaille, il ne fait pas trop froid. Dès les premiers coups de pédale,attaquons les grimpettes,pas des plus rudes,mais avec le vent dans le nez,l'effort est soutenu.
Univers tout de douceur et de rondeurs,collines mordorées où les tussok(grandes herbes),ondulent au vent,champs de betteraves fourragères,gigantesques fermes,troupeaux de moutons et de vaches,élevages intensifs de cerfs,je me sens attristée de savoir que ces élégants animaux termineront leurs vie dans les assiettes carnivores.





Une fois les cars touristiques passés aux premières heures matinales,je suis heureuse de trouver une route plus paisible et bientôt le soleil ajoutera une touche de bonheur supplémentaire à cette splendide étape,c'est un peu comme cela que j'imagine les paysages d'Irlande et d’Écosse. 

                            Gorge Hill(500 m d'altitude),arrivons au sommet de ce qui ressemble à un petit col et la grimpette est récompensée par des vues sublimes,sur les chaînes montagneuses des Fiordland,montagnes rocheuses,denses forêts au pied desquels s'étale le lac Te Anau,la route plonge,l'effort n'est plus nécessaire,je suis comme au cinoche et n'ai pas assez de mes 2 yeux pour admirer le spectacle,même le vent qui joue toujours les troubles fête ne réussit pas à gâcher le plaisir.




                                                      Te Anau,bourgade des plus touristique qui ne doit son existence qu'à cette manne nourricière,porte d'entrée vers le Milford Sound et les Fiordland,des lieux qui doivent être sublimes,mais pour nous cela représente beaucoup de kilomètres et une fois sur place,la croisière s'impose pour pouvoir vraiment en profiter. Le nombre de cars et autres véhicules s'y rendant,argument béton pour que nous évitions l'endroit. Plus que partout ailleurs,les panneaux,No Camping abondent,la sympathique dame de l'office du tourisme nous explique que l'invasion est telle que la chasse est devenue féroce,mais nous suggère,même si cela reste illégale de sortir de la ville..... En attendant un succulent café concocté par mon poussin,en admirant les montagnes qui se mirent dans les eaux bleues du lac Te Anau.







                                                    Quittons la ville à la recherche d'un campement,pour la nuit. Une dizaine de kilomètres,un petit chemin,bordé d'arbustes qui s'enfile à l'intérieur des terres,Patrick et son nez de fin limier nous y dénichera un sublime campement, surplomb dominant la rivière Waiau avec à perte de vue les chaînes de montagnes du Fiordland,gratos et rien que pour nous,pas belle la vie!!!!












Clifden,le 13.04.2013
Etape: 78 kms

                                                     Couchés comme des poules à 4 h du matin,Patrick est déjà sur pied de guerre à se préparer son café,je ne bouge pas une oreille,surtout ne pas montrer que je suis réveillée,des fois qu'il aurait des velléités de décoller avant l'aurore. Une fois son café consommé,il décide qu'il fait décidément trop froid et reprend le chemin de son lit,ouf,je suis sauvée,encore un moment de répit. Au lever,le brouillard a mangé tous les paysages,râpé pour les beaux clichés,déjà que hier soir la luminosité n'était pas belle. Navigation à vue au cours des 10 premiers kilomètres,route facile pour rejoindre la petite bourgade de Manapouri et son lac enfouis sous une épaisse couche de brouillard,nous les devinons à peine et ce n'est pas notre poireautage d'une demie heure qui y changera quoi que ce soit,essayé pas pu.



                                                   Route parfaitement tranquille nous avons semé les convois de véhicules de location,plate voir descendante,vent dans les fesses. La nature se déshabille imperceptiblement mais sûrement,telle une effeuilleuse elle se débarrasse de ses voiles successifs pour qu'enfin nos yeux puissent apprécier à sa juste valeur la beauté du spectacle. Au loin,les chaîne de montagnes Eyre et Fiordland décroissent et perdent de leurs hauteur au fil des kilomètres. Autour de nous tout n'est que collines arrondies,pâturages d'un vert éclatant tranchant magnifiquement sur l'austérité des montagnes se dessinant à l'horizon. Nos compagnons habituels,champs de betteraves fourragères,troupeaux de moutons ressemblant à des flocons de neige s'égayant joyeusement sur notre passage,troupeaux de taureaux,vaches,cerfs,la nature dans toute sa beauté bucolique. Ponts à une voie,véritable patate enjambant une rivière coulant tranquillement au bas d'une paroi vertigineuse,premier véritable écueil de ce jour,négocié aisément,je me sens pousser des ailes,c'est surtout bon pour le moral et aidant lorsque se présentent les Jéricho Hills,long raidillon tortueux serpentant à travers montagnes déchiquetées d'une austérité absolue,paysage de fin ou début du monde,un endroit où le diable pourrait bien se cacher. Longue descente vertigineuse,forêts d'exploitation,fermes et troupeaux,collines arborées,tiens on dirait la Suisse,sur nos têtes,vols d'oies sauvages dessinant d'élégantes arabesques.






                              Clifden,petit bourg endormi,son vieux pont suspendu en réfection sur la Waiau River,une aire de camping gratuite,non loin d'un troupeau de cerfs,tout de même bon de pouvoir planter notre guitoune de manière licite. Un camper van se pointe,nous sommes tout contents nous nous sentons l'âme sociable,pas de bol ce sont des Français et ils s'engueulent. Le vent glacial nous fera gagner nos appartements de très bonne heure.
























Thornbury,le 14.04.2013
Etape: 73 kms

                                                        Tout au long de la nuit,le brame guttural des cerfs. Incroyable,mais vrai,même pas froid,le brouillard devient notre compagnon matinal quotidien,il envahit tout,efface formes et contours nous rendant aveugles à la nature qui nous entoure,troisième jour de météo potable,cela tient presque du miracle dans ce pays. Vent violent,mais plutôt contente,en direct dans les fesses et comme la route descend,j'avance comme une fusée. Lorsque le brouillard se retire ce sont des herbages,troupeaux de moutons,vaches,champs de betteraves fourragères qui s'offrent à mon regard,4 millions d'habitants en Nouvelle Zélande,les moutons sont à n'en pas douter plus nombreux que les kiwis.             


                                                                Tuatepere,ville qui fit sa fortune,jadis,grâce au commerce du bois,aujourd'hui bourgade fermière,capitale de la saucisse,complètement endormie,l'office du tourisme est déjà fermé pour l'hiver,même le boucher et ses fameuses saucisses sont absents,ne nous reste plus qu'à passer notre chemin.

                                              Colac Bay,nous y retrouvons la mer et le détroit de Foveaux(jamais entendu parlé de celui-là). Le vent,toujours constant dans sa frénésie,mais la route a tourné et dans le nez,ce n'est plus du tout la même chanson,la mer n'est plus que furie,embruns et crêtes blanches,boucan d'enfer lorsque les vagues se fracassent sur la grève. Déjà extrêmement difficile de tenir debout sur ses deux pieds,la route se vallonne fortement,je n'en mène pas large sur mon bucéphale,je perds pied,Eole me désarçonne,remonter en selle au milieu d'une côte des plus pentue,pas vraiment évident. Circulation éparse,mes zigzags au milieu de la chaussée ont moins de chance d'offenser un conducteur pressé.





                                              La bataille se poursuit,Riverton Aparima,petite ville complètement désertée en ce dimanche après-midi,me verra débarquer,épuisée et échevelée. L'office du tourisme,une femme d'une gentillesse extraordinaire se met en quatre pour nous trouver les renseignements dont nous pourrions avoir besoin,elle poussera même l'amabilité jusqu'à appeler Garry notre contact couch surfing de Invercargill,afin de noter son adresse bien compliquée. L'appel d'une douche,lessive,d'un bon lit se font criants,mais en ce jour,au vue;de la distance,route et conditions météorologiques,Invercargill reste désespérément hors de notre portée.


                            Bataille rangée toujours entre vent et ondulation du terrain pour nous rendre à Thornbury et son aire de camping gratuite. Visibilité qui s'amoindrit,trafic qui s'intensifie,fatigue bien installée,je suis ravie d'arriver enfin à bon port,je n'en peux plus. Grande étendue herbeuse,WC, sur les berges de l'Aparima River,on ne peut plus basique,mais on peut y planter notre tente et nous n'y serons pas gênés par les voisins,nous sommes les seuls occupants de l'immense terrain.























Invercargill,le 15-16.04.2013
Etape : 38 kms

                                    La pluie s'est mise à tomber en milieu de nuit, au matin,c'est le déluge. Nous traînassons,patientons,mais cela ne change rien,nous cédons avant la pluie qui semble partie pour durer toute la journée,rangeons notre campement sous de fortes averses. Etape peu sympathique,pluie,vent,visibilité peu importante,fort trafic(camions de bois et de lait) à travers pâturages,gigantesques fermes,les sempiternels troupeaux de moutons et de vaches. Dans ma tête je me passe en boucle le film,de la douche,lessive,lit,chaleur qui m'attendent,cela rend l'épreuve supportable.


                      Nous réussissons à trouver sans trop de difficulté la maison de Garry,mais ce dernier est absent lors de notre arrivée,et oui si l'on veut que notre monde tourne il faut bien qu'il y en ait qui bosse. Nous ferons le pied de grue pendant 4 heures en compagnie de Regie,le chine joueur de Garry,qui finit par arriver en fin d'après-midi en compagnie de Deirde,une auto stoppeuse canadienne,qu'il a recueillie sur le bord de la route. 








                                                             Sa maison,véritable palace équipé de toute la technologie moderne,dont peut rêver toute ménagère accomplie(c'est tout moi). Présentations accomplies,je papote un brin(je ne suis tout de même pas une sauvage)avant de me précipiter sous la douche et d'enfourner notre linge qui hurle de bonheur dans la machine à laver,voilà qui va déjà beaucoup mieux. C'est au tour de Sylvie,couch surfeuse française de faire son apparition,la famille s'agrandit. Pour l'occasion,Garry nous a mitonne un excellent ragoût de bœuf accompagné de pomme-de-terre,un vrai festin.


                         Je l'avoue humblement je me sens déçue,lorsque mes rêves de grâce matinée et luxueuse glandouille pour le lendemain tournent court,Garry,travaille et n'a pas envie que des étrangers occupent sa maison durant son absence,pas grave,chacun voit midi à sa porte,déjà super sympa de nous accueillir,il faut juste que je réécrive le scénario. Je suis tellement heureuse d'être dans un bon lit que je peine à m'endormir, j'ai tant envie d'en profiter.


                                                          Au matin,Garry nous dépose en ville sur le chemin de son boulot. Invercargill,50'000 habitant,ville étendue,pas vraiment agitée,quelques beaux vieux bâtiments bien rénovés style art déco,de beaux parcs(il pleut et fait froid). La ville est loin d'être moche,mais il s'en dégage une atmosphère étrange et triste,mélange de zone et de misère sociale,nous sommes heureux d'y découvrir l'immense et confortable librairie municipale et sa wifi gratuite,nous y passerons quelques heures bien au chaud. Retour chez Garry,pour une dernière soirée,représentant de commerce,il s'absente à partir de demain pour plusieurs jours. Cette dernière nuit à bord d'un bon lit n'en n'est que plus appréciable.








Fortrose(The Catlins Coast),le 17.04.2013
Etape : 59 kms



                                                             L'heure des au revoir a déjà sonné,heureuse de me sentir propre de partout,mais le séjour m'a paru un peu court,tellement de choses à faire,que je n'ai pas le sentiment d'en avoir pleinement profité,de plus la pluie est à nouveau au rendez-vous.

                                                      Route chiante,pluie,brouillard qui mange les paysages,trafic,à perte de vue,pâturages et troupeaux de bestioles. De loin en approchant,j'aperçois Patrick,qui démonte son yackounet,pas bon signe,pas bon du tout, pneu avant et chambre à air ont éclaté,tête de mule trop confiant dans son matériel et qui ne veut jamais m'écouter,il n'a plus de chambre à air de rechange,il n'a plus qu'à retourner d'un coup d'auto stop,tandis que je fais le poireau(je suis ravie)au bord de la route. L'attente ne sera pas longue avant qu'un couple de personnes âgées ne l'embarque. Soulagée,ça caille et il pleut et étonnée au bout de plus d'une heure et demie,de le voir revenir en compagnie du même vieux monsieur,Brown(90 ans),écossais d'origine,a absolument voulu raccompagner Patrick car pas facile de la ville de trouver un véhicule pour venir jusqu'ici, et comme il est à la retraite,il a tout le temps. Pendant que Patrick remonte son vélo,il se plaît à me raconter sa vie,son départ d’Écosse,sa traversée du Canada,des U.S.A en 1947 et son arrivée en Nouvelle Zélande,je pourrais l'écouter pendant des heures et je me demande à quoi pouvait ressembler le monde dans ces années là et le voyage sans doute une autre paire de manches. Brown,prend congé de nous,une fois assuré que nous pouvons reprendre la route sans souci. Magnifique rencontre,que c'est veau d'être aussi âgé et d'encore se préoccuper du sort de son prochain,belle leçon de vie !!!!!!!!!




                                                   Fin d'étape toujours aussi ennuyeuse,Fortrose,petite bourgade situé au début de « The Catlins Coast »,nous y retrouvons le détroit de Foveaux,une aire de camping gratuite non loin de la plage,la nuit est en train de tomber,un vent à décorner les boeufs,il pleut,en résumé des conditions idylliques. Une petite cabane déglinguée,abri bienvenu pour le café de fin d'étape à même de nous donner le courage de mettre en place notre campement à la lueur de notre lampe torche. Repas avalé,je n'ai qu'une envie,me pelotonner dans la chaleur de mon duvet tout propre.












Waikawa (The Catlins Coast),le 18.04.2013
Etape : 38 kms











                                           Temps toujours aussi maussade, mer et paysages se teintent des couleurs de la nostalgie,vent encore bien présent. Aujourd'hui route toute bitumée ou partiellement composée de piste,Patrick m'ayant laissé le choix,ai bien évidemment choisi le bitume.

                                              Petite route sans circulation,hérissée de pentes ardues, à travers pâturages,troupeaux de vaches et moutons. Il fut un temps où la côte des Catlins,n'était que forêts,petit à petit les compagnies d'exploitation forestière ont tout déboisé et les fermiers s'y sont installés en compagnie de leurs bestioles. Zut et crotte,il semblerait que nous nous soyons fourvoyés de route, piste à bâbord,vraiment pas bonne du tout,amas de caillasses,terrain qui colle aux roues et qui freine,montées,descentes,génial,c'est dur même sur le plat,la tête dans le guidon,le nez sur la piste,plus du tout envie de me préoccuper des paysages,au cours des 12 prochains kilomètres,je peste et je râle où sont mes copines lorsque j'ai besoin d'elles,sûrement en train de faire du shopping. 









                                                  Je retrouve avec bonheur le bitume en atteignant le patelin de Waikawa,une information touristique,3 bicoques. Non loin de la plage un grand terrain herbeux,aire de camping gratuite. L'endroit est beau et sauvage,douces collines aux formes arrondies arborant de tendres couleurs,paisible à souhait,exactement ce dont nous avons besoin. Contre toute attente,le soleil nous fera même l'honneur d'une brève visite. En soirée,rencontre avec un fort sympathique couple suisse de Genève,en vacances en Nouvelle Zélande pour un mois en compagnie de leurs petite fille de 2 ans,cela me fait du bien de retrouver un peu de ma Suisse. Rendez-vous est pris pour le café du matin.
























Papatowai(The Catlins),le 19.04.2013
Etape : 38 kms

                                                                          Dès le matin,il pleut des cordes,il y a des jours comme cela où je resterais au fond de mon lit en compagnie d'un bon bouquin,ou alors je m'installerais au près d'une cheminée au feu crépitant pour rêver de voyage,mais voilà le voyage,je ne le rêve pas,je le vis et il y a des jours où il prend des allures de cauchemar,plaisir en différé,ces moments difficiles,qui immanquablement deviendront des tu te rappelles,les pires galères font bien souvent partis des souvenirs les plus vifs.

                              Moment des plus agréable en compagnie de mes compatriotes,café et tartines,mais quand il faut y aller il faut y aller. Pluie battante qui ne cède pas d'un pouce,route peu circulante et fortement vallonnée à travers de magnifiques forêts pluviales. Cela doit être magnifique sous un beau soleil !!!!!! Encore une fois pas vraiment envie de m'attarder sur la beauté de l'environnement qu'une hâte,arriver à destination,nous sommes,malgré nos vêtements de pluie trempés jusqu'au os et transis de froid. J'avance tant bien que mal le long de cette route serpentine,pas la peine que Patrick m'attende pour une fois,c'est un peu le sauve qui peut.

                                          Papatowai,tout petit bourg,pas âme qui vive aux alentours,pas fous les gens,restent bien planqués chez eux. Une bonne surprise nous y attend ,une aire de camping(DOC)avec quel bonheur,une immense cuisine fermée et des WC. Il fait froid, sommes dans un piteux état, prenons possession des lieux étalons nos fringues (aucune chance de sécher). Je ne sais pas quelle sorte de miracle,mais le moral reste bon.


                                                     Après-midi bien à l'abri,Patrick trouve je ne sais comment le courage d'une balade le long de la plage. Plantons notre guitoune en soirée sous une pluie toujours aussi insistante. Il n'y a plus qu'à fermer les yeux en se disant que demain est un autre jour !!!!!
















Hill View(The Catlins),le 20.04.2013
Etape : 36 kms

                                                                             Eole donne de la voix et la pluie s'est tue !!!! Finalement nous avons le choix entre un borgne ou un aveugle !!!!! Nos fringues sont toujours aussi trempées et à force de froid et d'humidité,j'ai les panards complètement en compote,notre situation s'améliore de jour en jour !!!!!!

                                                              Notre journée commence avec de magnifiques paysages,la Clutha River dans laquelle se reflètent les paysages alentours,que c'est beau. Route plus vallonnée que jamais,longues et raides montées,rencontre avec quelques moutons en liberté et complètement égarés,paniquant à notre approche. Collines,pâturages,quelques forêts, paysages des plus plaisants qui me divertissent de la dureté de la route.



















                         Owaka, toute petite bourgade rurale, principale ville de la côte des Catlins,c'est dire à quel point c'est le cul du diable. L'incontournable office du tourisme et son personnel des plus accueillant qui une fois de plus se décarcasse pour nous trouver les informations nécessaires. Beaucoup d'endroits intéressants et certainement magnifiques, le long de la côte mais avec les conditions météorologiques ce n'est même pas la peine d'y songer.


                                    Hill View,terrain de camping des plus basique ,Kevin,un particulier sympa,qui a envie de faire la guerre aux hébergements trop chers, 5 NZ $ par personne,plus que correct,par contre ce n'était pas prévu 3 NZ $ par personne, pour la douche,pas grave de toutes manières,fait bien trop froid pour se laver !!!! Chevaux,poneys,poules,coqs,canes une vraie ménagerie,un bus déglingué qui nous protègera comme il peut des intempéries,elle est pas belle la vie,que demande le peuple ??????














Kaka Point(The Catlins Coast),le 21-23.04.2013
Etape : 8 kms

                                 Nuit tempétueuse,bourrasques de vent impressionnantes s'acharnant sur notre guitoune qui plie mais ne rompt pas,encore un miracle !!!!

                                                            Au matin,Eole est toujours d'une violence rare,en plein dans le nez,étape des plus courte,qui prend des allures de marathon, plus j'avance et mieux je recule,Eole réussira même à arracher mon casque,8 kms seulement,à l'arrivée,nous sommes cassés cuits dur,lessivés,essorés.

                             

                                                                     










Kaka Point,petite bourgade de bord de mer,paradis des surfeurs,nous y avons rendez-vous avec Marc(warm showers),absent lors de notre arrivée,trouvons refuge dans les vestiaires des toilettes publics,juste en face de sa maison. Tandis que le temps passe nous commençons un peu à nous inquiéter,et si il nous avait oublié. En fin de journée,Marc et son amie Cindy font leurs apparition. Accueil des plus chaleureux et sans chichi,une chambre aménagée dans un petit cabanon à l'extérieur de la maison rien que pour nous. Chaleur d'une cheminée,excellente douche, il n'en faut pas plus pour oublier,momentanément, les tracas de la route et les facéties météorologiques.


                                                                                   Marc est avocat,Cindy gardienne de prison,couple recomposé,ils sont à eux deux les heureux parents de 6 enfants,absents en ce moment,en raison des vacances scolaires. Un brin de causette en regardant le petit écran,avant que nous ne sautions à pieds joints dans notre lit douillet.


                                                                  Marc,absent la majorité du temps nous laisse sa maison,j'admire la capacité de certaines personnes à faire aussi absolument confiance à de parfaits inconnus. Pour moi journées tranquilles durant lesquelles j'essaye de mettre le moins possible le nez dehors, météo toujours aussi pourrie,tandis que Patrick,bravant froid pluie et vent s'en va pour de petites balades solitaires.

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