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Le vrai domicile de l'homme n'est pas une maison mais la route,et la vie elle-même est un voyage à faire à pied. Bruce Chatwin

lundi 25 avril 2011

Turquie Ankara du 3 au 17.04.2011


Ankara,du 3 au 17.04.2011

Nuit en demi teinte entre les ronflements, les allers et venues des différents occupants de la chambre,les joies de la vie communautaire,c'est toujours un plaisir!!!!!!Voisins de chambre avec qui nous n'avons partagé que le sommeil,bienvenu dans notre monde moderne et anonyme. Monde de la communication par excellence,tout le monde est désormais doté d'un ordinateur,téléphone portable et entre deux visites de monuments ou shopping,passe son temps à tapoter sur les divers claviers,parler avec l'autre bout du monde,un peu comme si chacun vivait sa vie en différé ou par procuration!!!!Communication par écran interposé où il n'y a plus guère de place pour l'instantané ou le direct,peu de mots échangés,tout juste un bonjour et encore,ceci m'interroge et je me demande si nous européens avons perdu le sens de l'intérêt réel de l'autre de celui qui n'est pas dans notre monde. Moi qui suis après tous ces mois d'errance habituée à parler à tout un chacun,à voir les autres venir vers moi,à échanger ne serait-ce que des banalités,je me sens un peu décalée parmi toute cette froideur urbaine. Envie de retrouver la route,ses belles rencontres,ses moments d'exaltation,ses galères et j'en passe,tant pis si il faut pour cela que je sacrifie bien souvent au confort. C'est accompagnée par toutes ces pensées et réflexions que j'enfourche mon bucéphale pimpant,tournant comme une horloge bien réglée afin d'affronter à nouveau l'enfer du trafic urbain et tous ses dangers potentiels,pas vraiment une partie de plaisir mais j'en ressors juste un peu ébouriffée et gazée définitivement convaincue que mégapole et vélo ne riment pas du tout.,là non plus pas vraiment de place pour les vélocipédistes que nous sommes.
La gare d'Istanbul est gigantesque,la concurrence est rude y trouver un transport qui accepte nos vélos sans surcoût,un jeu d'enfant. Le bus, ultra moderne ,engloutit dans son ventre sans difficulté aucune nos bucéphales, eux aussi pour une fois pourront voyager en toute sécurité et confortablement.
Habituée à me déplacer sur mon deux roues,je vois les paysages défilés au rythme de mes mollets,j'ai le temps de m'en imprégner un peu comme si ils faisaient partie de ma personne de l'intérieur du bus,ce n'est qu'un enchaînement d'images qui tout à coup défilent un peu trop vite,ma rétine n'a pas vraiment le temps de les imprimer, il y manque les odeurs,les bruits,et pourquoi pas le vent,je suis comme enfermée dans un caisson étanche aseptisé,mais luxe et confort en cette journée grise et pluvieuse digne d'un mois de novembre ne sont pas pour me déplaire!!!!
Les déserts sont pour l'heure à ranger dans le tiroir des souvenirs,c'est une Turquie verdoyante et trèèèèèèèès vallonnée aux fruitiers en fleurs qui défile sous mes yeux. La route monte encore et les vertes collines cèdent la place à des paysages plus alpins et rocailleux,des conifères,quelques troupeaux de vaches et la neige qui n'est vraiment pas loin,je n'imaginais pas la revoir de sitôt. Je pense que le pays va être sportif et je m'installe bien confortablement dans mon siège en pensant à toutes les rudes côtes que j'évite à mes petites gambettes en ce jour. Il ne nous faudra pas moins de 7 heures pour rallier Ankara.
Au vu des tarifs pratiqués pour les hébergements dans les grandes villes nous avons encore une fois recours à couch surfing,Mustafa et Nihal nous attendent,nous avons leur numéros de téléphones mais pas l'outil,et pas de cabines téléphoniques,je pense à tous mes potes qui me serinent depuis des années que nous devrions avoir un portable,mais voilà........Grâce à la gentillesse des gens nous tentons à plusieurs reprises de contacter nos futurs hôtes,mais personne au bout du fil,le temps passe et la nuit commence gentiment à tomber et n'ayant pas d'adresse nous ne savons absolument pas où diriger nos pas,décidons de nous rapprocher de la ville,au pire des cas nous serons tout proches pour rechercher un logement. Nous nous installons à une terrasse au près d'une cabine téléphonique, qui après deux tentatives infructueuses décide de disfonctionner,après un passage dans un internet café afin de voir si par hasard Mustafa ne nous aurait pas laissé un message(que nenni),nous nous décidons à lever le camp et passer à l'action,il commence à se faire tard. L'épicier qui a observé mes allers et venues entre cabine et internet café se doute bien que nous avons quelques difficultés,il tente dans un anglais incertain(beaucoup de Turcs ne parlent absolument pas l'anglais) de comprendre la situation,une fois toutes les données en main il nous propose d'appeler Mustafa depuis son portable et oh miracle ce dernier est à la maison et nous attend. Tout est bien qui finit bien!!!!
Dès le premier contact je ressens un élan de sympathie pour Nihal et Mustafa,les choses se passent le plus naturellement du monde et leur maison est la nôtre pour la durée de notre séjour,qui pour eux ne doit pas excéder 2 nuits au moins cela a le mérite d'être clair,c'est un peu comme si je les connaissais depuis toujours. Nihal douce et tranquille,Mustafa provocateur et gentiment ironique mais tous deux chaleureux et hospitaliers,je pense que nous avons fait le bon choix. Excellente soirée à papoter,écouter de la bonne musique,rire et boire du raki qui a un effet quelque peu dévastateur sur nos neurones qui ne sont plus du tout habitués à ingérer ce genre de breuvages.
Le lendemain la valse hésitation des ambassades peut commencer un vrai casse-tête chinois. Iran accueil fort sympathique et le bonhomme est d'accord pour que nous fassions directement notre demande à l'ambassade plutôt qu'en ligne ce qui m'arrange car impossible de rentrer dans leur site,nous remplissons les formulaires,payons la somme de 50 € par personne et l'attente d'au minimum 8 jours peut commencer,une fois notre visa approuvé il va falloir attendre encore 2 voir 3 jours pour l'obtention de notre visa. Si le visa est refusé impossible de récupérer notre tune. Le Pakistan impossible la demande de visa ne peut se faire que dans son pays d'origine!!!! Tout de même un peu dépités après cette nouvelle qui n'est pas des meilleure,nous nous creusons la tête pour imaginer une autre route. En attendant j'entreprends en ligne les démarches pour l'obtention du visa Arménien après quelques cafouillage nos demandes sont enfin acceptées 2 jours d'attente pour la réponse. Après une deuxième nuit chez Nihal et Mustafa nous déménageons tout notre barda en direction de chez Baris qui vit à moins d'un kilomètre de là,une autre personne trouvée grâce à couch surfing et qui accepte fort gentiment de nous accueillir. Nihal et Mustafa sont tout tristes de nous voir partir et nous font promettre de revenir chez eux si nous nous ennuyons chez Baris. Baris nous accueille chez-lui,nous fait visiter la maison avant de nous donner les clés et de s'en repartir travailler,incroyable la confiance que certains humains peuvent éprouver envers d'autres bipèdes. Là encore le contact est des plus sympathique et chaleureux,Baris est peu présent et travaille beaucoup,il nous emmènera tout de même déjeuner en sa compagnie sur le campus de son ancienne université qui doit au moins être aussi grand que la ville de Bulle où j'ai grandi.
Remue-ménage cérébrale qui nous fait aboutir,tout d'abord à l'ambassade de Azerbaïdjan,l'accueil y est des plus surprenant,chaque visiteur y reçoit à son arrivée un numéro et l'attente se fait dehors,on y entre les uns après les autres,un gardien doté de clés ouvre et ferme les portes à chaque entrée et sortie,pas très engageant et la suite n'est guère mieux,l'intérieur est complètement dépouillé et un cerbère aux airs de K.G.B trône rigidement dans son fauteuil et en 3 mots enlève le peu d'espoir que nous aurions pu avoir,impossible l'application doit se faire dans son propre pays et de plus nous avons besoin d'une lettre d'invitation du ministre des affaires étrangères,comme si celui-ci en avait quelque chose à faire de nous!!!! Une chose est sûre aucune envie d'argumenter,nous prenons nos cliques et nos claques et partons sans demander notre reste. Ensuite ambassade du Kazakhstan,la porte est close l'ambassade n'ouvre que 2 jours par semaine,il faudra revenir demain. Ambassade de Géorgie enfin une bonne nouvelle pas besoin de visa,tampon à la frontière et possibilité d'y rester 3 mois. Nous avons tout de même un peu l'humeur morose d'autant plus que le temps est toujours aussi pourri,il fait un froid de canard,et le ciel hésite toujours entre pluie et nuages. Mais bon ce coup-ci je ne me laisse pas abattre et soutiens mon poussin au moral vacillant qui se sent quelque peu angoissé par la situation.
Le lendemain retour à l'ambassade du Kazakhstan,accueil des plus chaleureux,la demande de visa semble des plus simple,nous nous lançons remplissage des formulaires,acquittement de la somme de 30 $ et attente d'au minimum une semaine.
Nous avons fait tout ce que nous avions à faire et il ne reste plus qu'à attendre. Nous recevons une réponse négative de l'ambassade d'Arménie,nous avons fait notre demande trop tôt,mais ils sont sûrs que si nous la faisons en temps voulu,l'obtention du visa ne posera aucun problème.
Retournons passer une soirée en compagnie de Nihal et Mustafa,et nous sommes plus que cordialement invités à retourner chez eux aussi longtemps que nous le désirons.
En fin de semaine laissons toutes nos affaires et nos bucéphales chez Baris et réaménageons chez Nihal et Mustafa. Sentiment d'être de retour à la maison,il ne nous reste plus qu'à être patients et passer le temps de la manière la plus agréable possible.
Ankara, 4,5 d'habitants,capitale du pays n'offre aucun des attraits d'Istanbul,pas vraiment de sites remarquables,ville nouvelle peuplée de fonctionnaires pressés,de magasins,galeries marchandes,boutiques de mode,retour un peu brutal à la société de consommation et à l'agitation urbaine. Il y subsiste cependant un tout petit et vieux quartier qui à n'en pas douter est en train de vivre ces derniers jours.
Le séjour chez Nihal et Mustafa est des plus agréables et s'organise entre balades,jeux de carte,T.V,musique et finalement le temps passe plutôt rapidement. La météo quant à elle ne s'arrange pas du tout,nous aurons même droit à quelques flocons de neige.
L'attente sera couronnée de succès puisqu'au final,
obtention des visas kazakh et iranien,ce n'est déjà pas si mal,il va juste falloir trouver une solution pour celui de l'Azerbaïdjan et Patrick fouinera plus que de raison sur le net sans pour autant trouver de véritable solution,affaire à suivre....
Il est temps pour nous de rejoindre la Cappadoce où Anaïs,Florian,Camille et Gabriel nous rejoignent dans une petite semaine. Un petit serrement au coeur en quittant Nihal et Mustafa,rencontre d'une extraordinaire chaleur,merci encore de nous avoir procuré une maison loin de la maison......
Lorsque nous levons l'ancre,il pleut des cordes et le froid est intense,en ce jour nous contenterons de rejoindre la gare en vélo et d'embarquer dans un bus à destination de la Cappadoce!!!!  

  















 






1 commentaire:

  1. IL me semble que decidemment il est de plus en plus dur partout d'obtenir des visas... freakcontrol...
    le minou est adorable...
    belle continutation et plein de becs
    sonia

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