Le Caire-Oasis de Baharya du 24au 27.12.2010
1ère étape:105kms
Le réveil est mis de très bonne heure en ce vendredi matin sans doûte une des première fois où je ne rechigne pas à me lever si tôt et la raison en est simple,en partant dès potron minet qui plus est un vendredi,jour de congé en ce pays musulman,je me donne un peu plus de chance d'échapper à la densité du trafic,certes plus sereine dans ma tête je préfère mettre toutes les chances de mon côté afin de le vivre du mieux possible.Nous sommes chargés comme des bourricots,je pense que mon vélo pèse aussi lourd que moi.Il est vrai que depuis mon départ j'ai laissé quelques kilos sur la route,et je pense qu'à l'heure actuelle je pourrais m'habiller au rayon des adolescentes prépubères.Mesdames et Messieurs les gourmands rien de tel qu'un voyage en vélo pour perdre cellulite et kilos superflus tout en se goinfrant copieusement et sans culpabilité aucune.Certains endroits du Caire ne dorment jamais et c'est le cas du café où nous avons l'habitude de boire notre thé noir sucré(nettement moins bon qu'au Maroc),boisson locale par excellence.Le jour n'est pas encore levé,la terrasse est bondée et pleine d'une joyeuse agitation.Un dernier thé,je respire un bon coup,invoque ma bonne étoile et m'élance vers mon destin.Je peux rapidement me détendre en constatant la faiblesse de la circulation en cette matinale et au final la traversée du Caire se fera aisément.
Notre route passant à côté des pyramides de Gizeh nous décidons de faire un petit tour espèrant apercevoir un bout de ces monstres ancestraux,tellement gigantesques qu'il nous semble naïvement dirai-je après coup, impossible de ne pas pouvoir les voir sans payer bien évidemment.En arrivant sur le site nous sommes dépités de constater que de grandes buttes de terre ont été mises en place afin de cacher aux visiteurs importuns que nous sommes la vue de ces trésors pharaoniques.Alors que Patrick s'avance un peu plus en avant une horde de gardiens accourent vers lui tandis que de mon côté je serai stopper net avant d'esquisser le premier pas,un peu le sentiment que nous sommes de dangereux terroristes,pour ensuite être vertement refoulés.Essayé pas pu,mais aucun regrèt surtout lorsque je vois la cohorte de touristes qui déjà se presse sur les lieux.Effets de la pollution ou autres phénomènes météorologique,nous sommes enveloppés d'une sorte de brouillard humide qui cache les paysages à notre vue.
La route est des plus circulante,mais suffisament large pour ne pas être inquiétés.Nous arrivons en vue de la dernière ville construite au milieu du désert au nom des plus étrange,qui se trouve sur notre parcours,6 of october city,ville tentaculaire et complètement nouvelle,la moitié des immeubles sont encore en construction et le côté anonyme de ces nouvelles bâtisses ne sont pas sans me faire penser aux villes chinoises sans âmes.Sans doûte conçue pour désengorger le Caire menacé d'asphyxie.
On m'avait prédit une route des plus tranquille au milieu de nulle part,et bien apparemment pour ce qui est de la tranquillité,il va falloir attendre un peu,une quantité incroyable de camions circulent en tous sens.Tout heureux de nous voir il
nous klaxonnent de manière tonitruante afin de nous dire bonjour et bien souvent de nous féliciter.L'intention est certes fort louable,mais à la fin de la journée nous n'en pouvons plus de tout ce bruit et aurons la tête comme une citrouille.Par contre pour être au milieu de nulle part nous le sommes bien,une fois la ville dépassée nous nous retrouvons au milieu d'un désert plat et uniforme au milieu duquel la route s'étire tel un serpent en une longue ligne droite et sinueuse,et il en sera ainsi jusqu'à la fin de la journée.Nous longeons de l'autre côté une ligne de chemin de fer minière(présence de mineraie de fer principalement).La route est ponctuée de petites gares ferroviaires,à la première les travailleurs nous appellent et nous invitent à boire un thé.Peu envahissants de nature,ils nous installent,nous apportent un thé et continuent de vaquer à leurs occupations,après avoir essayé de comprendre ce que nous pouvions bien faire là,la communication verbale est assez vite limitée eux ne parlant quasiment pas l'anglais et moi encore moins l'arabe,je sens que je vais me mettre à apprendre quelques mots.En Egypte le français n'est pas du tout parlé,et la langue de communication est l'anglais,notre couple retrouve ainsi son équilibre Patrick pour l'orientation et moi pour les conversations et questions.
La nuit tombant tôt,environ 17H30,nous nous sommes fixés comme limite de pédalage 16H.Les kms commencent à se faire sentir et il est temps pour nous de trouver un endroit pour passer la nuit.Peu avant que nous nous arrêtions une voiture stoppe sur le bas côté,un homme en descend afin de nous offrir une bouteille d'eau,nous souhaitant par la même occasion un joyeux Noël,c'est l'homme qui ressemblera le plus au père Noël pour moi cette année un grand merci!!Nous repérons un tas de briques avec ce qui semble être les débuts d'une construction en y regardant de plus près nous décidons que ce sera l'endroit idéal pour nous poser à la fin de cette première étape.Sitôt arrivés sur place nous nous empressons d'eménager notre petit endroit afin d'y être le plus confortable possible,avec les briques nous construisons de petits murs afin de nous abriter du petit vent frisquet qui souffle,notre chambre est digne de l'étable de Bethléem,mais j'ai beau chercher pas de boeuf ni d'âne gris pour nous réchauffer de leur souffle.nous nous construisons une petite table et Patrick se met à l'oeuvre pour nous préparer un délicieux nescafé,nous sommes les plus heureux du monde et nous n'avons rien à envier à IKEA.Etalons nos matelas gonflables et duvets à même le sol décidant qu'il fait encore suffisament chaud pour pouvoir nous passer de notre tente de camping et avec les murs montés par nos soins!!!!En ce soir de réveillon mes pensées s'envolent forcément vers les gens que j'aime,un brin nostalgiquque,ils me manquent plus que de coutume et j'aimerais partager ce moment en leur compagnie de préférence à côté d'un beau sapin de noël,mais je me sens heureuse au milieu de ce désert en compagnie de Patrick et comme toujours tout n'est que compromis.Alors que l'Europe se gave de repas orgiaques inhérents à ces fêtes de fin d'année,le nôtre consistera en une soupe de nouille chinoise,du pain et de la vache qui rit, au moins nous ne risquons pas l'indigestion,ni la gueule de bois.
Il fait nuit noire,un vent frisquet continue de souffler et fatigués par notre journée de pédalage nous n'avons qu'une envie nous mettre bien au chaud dans nos duvets,il est 18h30.Couchés dans nos lits nous ne pouvons qu'être admiratifs devant la voûte celeste qui s'offre à nos yeux,quel spectacle enchanteur,du bonheur à l'état pur que je mets de côté pour les moments de galère qui forcément tôt ou tard ne peuvent s'empêcher de venir.Moment d'éternité qui restera à jamais gravé dans ma mémoire!!
2ème étape:112kms
Au réveil pas de petits souliers remplis avec un cadeau du père Noël,visiblement il ne connaissait pas le chemin,par contre nous sommes entourés d'un épais brouillard qui laisse à peine entrevoir les paysages alentours et tout est détrempé,nos vélos ruissellent d'humidité,nos duvets sont détrempés mais fort heureusement d'une efficacité redoutable malgré leur nombreuses années,nous sommes bien au sec à l'intérieur!!!!Petit café et cigarette tandis que le soleil tarde à pointer le bout de son nez,et nous sommes obligés d'attendre pour partir,trop dangereux de rouler dans ces conditions,nous pouvons d'ailleurs entendre les véhicules sur la route non loin de là mais impossible de les apercevoir,c'est in-
croyable et semble complètement irréel,je ne m'attendais pas du tout à cela hier soir en me couchant sous ce magnifique ciel étoilé.Leskms défilent et les paysages sont égaux à eux-même pas de changement dans l'immense platitude désertique,.Pour Patrick un peu trop monotone à son goût pour ma part,j'aime bien cela a comme un côté apaisant qui me libère l'esprit et me permet de laisser errer mon esprit au gré de ses fantaisies.Les camions sont toujours fort nombreux en ce jour, surtout du à la présence de puits de pétrole,de gravière,mineraie ou autres.C'est pour moi le seul bémol,j'aimerais avoir cette infinité rien que pour moi et surtout qu'elle soie silencieuse!!!!Chemin faisant un petit atelier mécanique,un tente avec quelques matelas sans doûte pour le repos des routiers,là encore nous sommes invités à partager thé et repas,je suis toujours fortement émue devant les marques d'une telle gentillesse et met toujours un moment à m'en remettre,leçon de vie et d'humanité!!!
En début d'aprés-midi le trafic routier commence à se tarir nous devons avoir dépassé le dernier puits de pétrole et je commence enfin à trouver la tranquillité tant attendue,que du bonheur!!!
Nous approchons de l'heure fatidique et il ne faut pas trop que nous tardions car nous avons toutes nos affaires à faire sécher,une petite gare se présente à nous,nous nous y rendons et y sommes accueillis à bras ouverts par le chef de gare et ses acolytes qui nous invitent à passer la nuit à l'intérieur,le chef de gare précisant bien que c'est au nom d' Allah qu'il nous reçoit.Un coup de balai dans une pièce des plus crasseuse empestant le fuel et nous pouvons nous installer certes pas un palace,mais cela fera la route pour la nuit,un brin fatiguée, tout de même après tous ces kms avalés.En voulant m'aider à rentrer mon vélo
nos deux hôtes réussiront à entortiller le tendeur qui attache ma tente de camping dans le pédalier,un vrai sac de noeuds dont nous mettrons un temps certain à débar-
rasser mon bucéphale qui n'en ressort pas indemne.Le dérailleur déjà pas très en forme en prend un coup de plus dans le nez,il est tout branlant et je me demande par quel miracle il tient encore.Sur le coup je me sens complètement abattue et ai le sentiment d'être poursuivie par le mauvais oeil,j'aurais peut-être dû faire l'acquisition d'un de ces grigris même bidon dont le Maroc regorgeait????Patrick tente de me rassurer comme il peut,mais l'inquiétude est bien présente et l'ombre noire de la panne plane sur nous,mais il est vrai que nous ne sommes pas seuls perdus au milieu de nulle part et quoi qu'il se passe il y aura toujours une solution.En me couchant je me rends compte que nous allons avoir une compagne de chambre une toute petite souris bien mignone,je ne peux m'empêcher de penser à mon ami Serge en me demandant si cela lui ferait le même effet qu'un rat????
3ème étape:84kms
Patrick n'est pas au mieux de sa forme toujours un peu fiévreux par moments il a le nez qui coule comme une fontaine tout de même un peu gênant pour pédaler.C'est circonspecte que je m'élance cheveux au vent sur mon bucéphale blessé,certaines vitesses ne passe pas et il a comme des tendances à faire des bruits bizarres,encore une fois je m'en remets à la providence,j'ai par moments le sentiment de beaucoup lui en demander,mais qui ne demande rien n'a rien.En son début notre serpentin de bitume par endroits mis à mal,trous,fissures.... est toujours aussi rectiligne au milieu de paysages uniformes dignes de Paris Texas,mon esprit vogue librement au milieu de ces espaces infinis qui baignent dans la quiétude d'une chaussée quasiment sans véhicule.Au km 55 grand changement au niveau des paysages qui petit à petit commencent à s'arrondir pour former de petites dunettes,mélange de pierres et de sable,paysages lunaires d'une beauté à couper le souffle sauvage et étrange,nous en restons pantois d'admiration,là j'ai le sentiment d'être dans le film Priscila folles du
désert.En même temps que les paysages se modifient la route devient moins plane,
grimpettes et descentes se succèdent,mes fesses commencent à se ressentir de cette orgie kilométrique et j'ai peine à m'assoir sur ma selle quant à Patrick toujours un peu fiévreux par moment,la grosse fatigue le gagne inexorablement.Sur la route une café-
taria où s'arrêtent bus et autres véhicules,attrouppement de 4X4,minibus,où l'on n'y croise nombre de touristes,pour beaucoup escapade familiale à l'occasion de ces vacances de fin d'année.Le thé me fait du bien mais n'ai qu'une hâte fuir toute cette foule jacassante et retrouver la sérénité du monde désertique.Quelques kilomètres plus loin éloigné de la foule un autre petit café où nous sommes accueillis des plus chaleureusement,on nous y offre même la possibilité d' y dormir,mais il est encore tôt dans l'après-midi et il vaudrait mieux pousser encore un peu ce qui nous permettrait de racourcir la dernière étape.Une gare ferroviaire et un poste sanitaire nous ne l'apprendrons que plus tard, représenteraient à nos yeux la bonne opportunité pour cette nuit.Là encore accueil des plus sympathiques,tous semblent un peu éberlués de nous voir arriver en vélo et encore plus lorsque nous leur disons que nous venons du Caire.L'endroit est en fait une antenne sanitaire où le personnel y est formé pour les premiers secours,doté d'une ambulance flambant neuve chargée d'amener les patients dans un hôpital du Caire au besoin.Nous ne tardons pas à recevoir l'invitation d'y passer la nuit, et cette fois-ci c'est le garage qui sera balayé à notre intention.Nous
nous conconctons notre petite popotte rien de bien original,soupe de nouille,pain,vache qui rit (je n'en n'aurai jamais autant mangé dans ma vie qu'au cours de ce voyage)avant de nous glisser dans nos duvets reclus de fatigue,en espèrant que Morphée veuille bien m'accueillir dans ses bras.
4ème étape:Bawiti,oasis de Baharya:73Kms
Il nous faut quelque courage ce matin pour réenfourcher nos montures,le popotin douloureux je me demande si il va tenir le coup jusqu'au bout de cette étape.Retour de notre sournois ennemi Eole qui tout au long de cette journée,nous soufflera en pleine face et nous donnera du fil à retordre.C'en est fin de la platitude et la route joue les montagnes russes en alternance avec les faux plats.Nos vélos ne sont définitivement pas au top et cela se ressent particulièrement dans les montées.Patrick est à la peine et gémit dès qu'il aperçoit une montée un peu plus sévère,mais nous nous arrêtons fréquemment,prenant notre temps et anticipant déjà les plaisirs d'une bonne douche et d'une bonne couche.Les paysages sont beaux et me distrayent de la difficulté de la route.Le trafic se veut un peu plus intense en ce jour,c'est un défilé constant de 4X4 convoyant sa charge de touristes.Les yeux sans cesse rivés sur le compteur,ce qui n'est pas bon signe,les derniers kilomètres s'égrennent à une allure plutôt tortuesque.A l'unisson nous ressentons un grand soulagement à la vue des premières maisons qui s'offrent à notre vue,mais il nous faudra encore rouler une dizaines de kms avant d'atteindre notre réelle destination,la ville de Bawiti où nous échouons au desert safari home,endroit des plus plaisant doté d'un beau petit jardin agrémenté de fleur et de magnifiques bougainvilliers véritable plaisir pour les yeux que d'apercevoir ce scintillement de couleurs après l'aridité du désert.Nous réussissons à négocier une chambre qui prend des apparences de palace à mes yeux à 50EL au lieu des 80 demandées au départ,le propriétaire nous précisant bien que c'est un cadeau qu'il nous fait à nous les voyageurs en vélos.
Bawati ville poussièreuse et plutôt laide aux constructions anarchiques et sans style bien défini jamais achevée,dans mon imagination débridée,je l'aurais plutôt imaginée telle une ville d'un récit des 1001nuits.Mais pour l'heure tout ce qui m'importe est de pouvoir me poser tranquillement dans la quiétude de ce petit havre de paix!!!Malgré moi je ne peux m'empêcher de me sentir fière de la route parcourue,jamais je n'aurais imaginé être capable de cela et malgré tous les kilomètres déjà parcourus depuis ce début de voyage à chaque fois le même émerveillement d'arriver à me déplacer de la sorte!!!!!
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