Népal
Katmandou,du
17 au 19.09.2013
Petit ombre au
tableau de ce séjour idyllique,Patrick tombe malade,fièvre,bronchite
qui le clouent au lit tout pantelant,il n'a plus qu'à prendre son
mal en patience......
Pendant ce temps les
préparatifs pour le festival à venir vont bon train,on ne peut pas
dire que les Népalais soient très organisés,tout semble se faire
dans la précipitation tranquille à la dernière minute,on
nettoie,dépoussière,repeint ce qui est à repeindre.......
Le Népal pays où la
religion tient une place prépondérante. La majorité de la
population est hindouiste,pratique religieuse étroitement intriquée
dans la vie quotidienne,elle comporte un panthéon,complexe et vaste
de dieux,source de contes et de légendes. Place à l'Indra Jatra
festival qui s'étale sur une durée de 3 jours.
Indra,dieu aryen de la
pluie,fut capturé dans un village alors qu'il volait des fleurs pour
sa mère la déesse Dagini. Il fut emprisonné jusqu'à ce que sa
mère révèle son identité,moment où les villageois le
relâchèrent,en retour la déesse Dagini promit de leur envoyer pour
les mois à venir de la rosée pour les cultures et d'emmener avec
elle au paradis l'âme des personnes récemment décédées. Le
festival rend hommage aux personnes récemment décédées et rend
honneur aux dieux Indra et Dagini pour les futures récoltes à
venir. Le festival débute avec le sacrifice de chèvres et de
coqs,la statue de Seto(blanc)Bhairab est dévoilée,de sa bouche
coule de la bière(dans laquelle nage un petit poisson)apportant
chance et bonheur à ceux qui la boive,celui attrapant le poisson
double ses chances de félicité et de réussite. En ce premier jour
une immense foule joyeuse et colorée se presse sur les
lieux,impressionnant,pujas,offrandes,danses masquées..... vont bon
train,l'escarcelle des marchands du temple se remplit rapidement.
Ambiance bon enfant,l'occasion pour la population de se
réunir,boire,manger....
Bhairab |
Offrandes |
Lingham symbole de fertilité |
Elephant symbolisant la Déesse Dagini parti à la recherche de son fils le dieu Indra |
Au deuxième
jour,sortie de la Kumari Devi(royale),qui parade autour de la ville
sur son chariot de bois tirés par des humains en compagnie des dieux
Ganesh et Bhairab.
Le Népal en plus de
comporter un nombre phénoménal de dieux et déesses,possède
également une déesse vivante la Kumari,contes et légendes abondent
pour expliquer ses origines,plusieurs sont présentes dans le pays.
La déesse est choisie dans une caste particulière,les Newar. Elle
doit être âgée de 4 ans à la puberté,doit rassembler 32 critères
physiques strict(couleurs et forme des yeux,ton de la voix.....),et
doit avoir un horoscope approprié. Une fois les candidates
potentielles trouvées,elles sont rassemblées dans une pièce
noire,concert de bruits terrifiants,les têtes de 108 buffles y sont
disposés,spectacle qui réussirait à effrayer n'importe quelle
petite fille normalement constituée,celle qui réussira à conserver
son calme sera clairement la nouvelle Kumari qui comme test final
devra(même processus que pour le Dalaï-lama )choisir des objet
ayant appartenu à sa précédente consoeur. Le règne de la
Kumari,se termine avec la puberté ou en cas de perte importante de
sang. Une fois son règne terminé,celle-ci redevient une simple
mortelle et quitte ses fonctions en emportant une dote,car qui
voudrait épouser une ancienne déesse,sans doute devenue femme
capricieuse.
La foule gardée par de
nombreux policiers et militaires est à son comble,officiels et
gratin sont tous présents. Patrick n'étant point trop gaillard,nous
fuyons cette foule trépignante,de la Kumari nous ne verrons que le
chariot qui s'ébranle au loin,quel spectacle !!!!!!
Au troisième jour du festival,la foule s'est clairsemée et dieu seul sait ce qu'ils boutiquent,la vie n'a plus qu'à reprendre son cours normal.
Naubise,le
20.09.2013
Etape:27
kms
Pour moi quitter Katmandou
après ces deux semaines d'excellentes vacances,n'est pas chose
aisée,assaillie par mes vieux doutes,me demandant si je vais y
arriver,me faisant un peu de souci quant au trafic,l'état des
routes.......et puis c'est mon anniversaire. Je me suis bien habituée
à ma petite routine un peu léthargique,des lieux où je peux me
balader les yeux fermés,Aisha dont j'ai fait la
connaissance,quelques bons moments en sa compagnie et du
shopping,voilà qui crée des liens. Si j'y regarde de plus près,je
n'ai plus vraiment grand chose à y faire à Katmandou,ai bien envie
de partir à la redécouverte de ce pays que je connais,mais
connait-on vraiment un endroit ???? Katmandou m'a toujours fait cet
effet,l'envie d'en partir,mais je m'y sens retenue comme par un fil
qui dévide son manque de motivation,et je pourrais si je m'en
donnais la peine trouver énormément de bonnes raisons d'y rester.
Patrick se sent à nouveau bien,les raisons il n'y en as plus
vraiment,rien ne sert d'atermoyer,il est l'heure de larguer les
amarres,je sais qu'une fois les fesses posées sur mon bucéphale,je
me sentirai bien heureuse et toute contente de reprendre la route,car
le Népal,ne se résume pas à Katmandou !!!!!!
Avons laissé dans notre
guest house un sac avec nos effets inutiles,nos bucéphales s'en
trouvent grandement allégés,je m'en réjouis. Derniers thés en
compagnie de Aisha et d'Igor,nous prenons congé de tout notre petit
monde et rendez-vous dans quelques 3 mois. Il est encore tôt et les
rues de la capitale ne sont pas encore trop envahies par le
trafic,ces premiers coups de pédale sans stress,donne le ton de la
journée,je me sens en confiance et ai déjà presque oublié mes
réticences du départ.
Patrick grand maître de
l'orientation devant l'éternel,nous trace la route sans difficulté
aucune,ce ne sont pas les panneaux indicateurs qui abondent. Nous
nous trouvons rapidement sur la route nationale,direction dans un
premier temps Pokhara,trafic chaotique,bus,mini
bus,camions,voitures,motos,piétons,chiens........important, gazés
et empoussiérés dès les premiers coups de pédale. Katmandou,se
situe au fond d'une vallée,rien de plus normal que la
route,trous,bosses,bitume qui s'est fait la malle par endroits, se
mette rapidement à grimper,longuement mais de manière régulière,pas
vraiment dur,le repos de ces derniers temps doit y être pour quelque
chose. La capitale disparaît rapidement sous nos yeux pour céder la
place à ses faubourgs,bourdonnants,marchés et petits commerces,les
maisons se clairsèment,collines déboisées,rizières et
cultures,déjà la ville s'est transformée en hameaux. Apercevons au
loin quelques montagnes,dont certains sommets un peu enneigés se
confondent avec les nuages. Arrivés au sommet de ce que l'on
pourrait appeler un petit col,vue plongeante sur les environs,devant
nous s'ouvre une grande descente et sa longue file de camions
surchargés qui telles des tortures maladroites,partent à
l'ascension cahincaha d'une longue et périlleuse grimpette. Le mot
descente pourrait sonner de façon joyeuse aux oreilles,mais
l'entreprise n'est pas facile,entre route pourrie,éboulements,gaz
d'échappement,poussière,des camions qui peinent à se croiser
lorsque les virages sont trop étroits,avec un peu d'adresse et de
patience,nous finissons par mettre pied à terre à Naubise,cela
suffira pour ma peine en ce jour,non que je soie vraiment
fatiguée,mais la suite du programme consiste en une longue ascension
de plus de 40 kms,nous nous la réservons pour demain.
Naubise,à
l'intersection des routes menant à Pokhara et Daman,quelques maisons
comme jetées là par le hasard au bord de la route
poussiéreuse,gargotes,petits magasins,collines déplumées et leurs
rizières en terrasse,lieu de transit plus que d'arrêt,camions et
bus s'y ravitaillant au passage. Avons une fois de plus abandonné
notre réchaud derrière nous,dans ce pays où les gargotes abondent
il nous serait sans doute d'aucune utilité,le chiya (thé) avalé
dans l'une d'entre elles sera désormais le rituel de fin d'étape. A
notre arrivée quelques villageois curieux s'intéressent un temps à
nous avant de continuer leur chemin,quelques mômes dépenaillés et
morveux nous regardent de leurs grandes billes noires,déjà ce n'est
plus le même Népal. Patrick nous déniche une guest house,pas
vraiment miteuse,mais le basique que l'on connaît celui auquel nous
sommes habitués et nous fait nous sentir chez-nous. Première
urgence et nécessité,une douche,nos visages sont noirs de
crasses,avant d'avaler notre dahl bath quotidien. Quelques gouttes de
pluie mélangée de soleil,berce nos êtres doucement alanguis.
L'impression d'être à nouveau chez-moi,craintes et doutes de la
matinée ayant cédé la place à une agréable excitation.
Pas vraiment de quoi fêter
dignement mon anniversaire,mais ce n'est que partie remise,Pokhara
dans mes souvenirs recèle de savoureux gâteaux.
Palung,le
21.09.2013
Etape:
41 kms
Ahanant
dans les montées,crissant dans les descentes le ballet continu des
camions tout au long de la nuit,ne nous permettra guère de fermer
l'oeil,comble de malchance,au matin,je me réveille malade,bronchite
carabinée,nez qui coule.....la totale pas vraiment la forme
olympique,mal digéré mon année supplémentaire,mais plus
probablement l'orgie de vapeurs diéséliques poussiéreuses
ingurgitées la veille. Je ne me sens pas très vaillante en
enfourchant mon bucéphale, le patelin est bien trop bruyant pour que
j'imagine y passer une journée supplémentaire.
N'avons pas choisi la
route la plus facile ni la plus courte pour nous rendre à
Pokhara,quittons la Prithivi Rajmarg Highway pour emprunter la
Tribuvan Highway,nom bien pompeux pour cette étroite bande de bitume
même pas suffisamment large pour que deux camions puissent s'y
croiser décemment que nous espérons beaucoup moins circulante,cela
ne doit pas être bien difficile. Naubise 830 m d'altitude,étape
sportive qui nous emmènera en 30 kilomètres de rude grimpette au
col de Tistung 2030 m. La route en meilleur état qu'imaginée,est
quasiment exempte de toute circulation,de temps à autres un truck
pétaradant et fumant,une moto,une voiture bien souvent
neuve,importée tout droit d'Inde,à part cela une paix royale. Après
3 kilomètres de douce grimpette,notre serpent de bitume se veut plus
montueux,l'effort est rude. Vallées,montagnes escarpées,cultures en
terrasse,rizières,légumes,accrochés sur les crêtes petits hameaux
fermiers. Croisons femmes et enfants s'adonnant à la récolte du
bois,bergers et leurs troupeaux de chèvres,enfants marchant sur de
nombreux kilomètres pour se rendre à l'école, chiens gueulards
mais trouillards,tout un monde qui semble vivre hors du temps au
rythme de la campagne et de son dur labeur,un monde certes pauvre,ici
rien de superflu juste le nécessaire qui rime avec survie.
Disséminées le long de notre chemin gargotes bienvenues,l'occasion
d'y boire un thé et de papoter avec la population locale,qui ne
s'étonne point de nous voir en compagnie de nos montures,ils ne
s'extasient pas non plus devant nos exploits physiques,la rudesse de
la nature,ils connaissent bien et eux n'ont pas le choix,leurs
quelques mots d'anglais servant à poser telle une ritournelle les
questions rituelles décrivant tout notre
pédigrée,provenance,nom,âge,nombre d'enfants(toujours aussi
effarés d'apprendre que nous n'avons pas de fils)......les mêmes
interrogations qui sévissaient déjà il y a fort longtemps,Népal
pays immuable où rien ne semble vraiment changer. L'accueil est en
général sympathique,même si bien souvent on essaye de soutirer à
ces blancs, forcément riches quelques roupies supplémentaires,c'est
de bonne guerre,dans l'une d'entre elle,accueil particulièrement
chaleureux,on nous y offrira le thé,geste toujours aussi émouvant
et touchant. Quelques mômes joyeux nous pousseront tout en
effectuant une vaine tentative de chapardage,les chenapans !!!!
Le soleil cogne,la lenteur de
notre progression me sape par moments le moral,les heures passant,la
fatigue s'installe pleinement.......c'est avec un grand soulagement
que j'entends un Patrick tout joyeux qui me crie au loin que ça y
est nous y sommes,le col de Tistung(2030 m) est atteint,bien que
l'étape ne soit pas terminée,j'en pleurerais presque de Bonheur.
S'amorce ensuite une descente de quelques 10 kilomètres que je ne
vois pas d'un très bon oeil,d'une part,le bitume miteux nous oblige
à la prudence la plus extrême et d'autre part je sais qu'il va
falloir regagner tous les mètres perdus!!!!! Superbe vallée de
Palung qui étale devant nos yeux,ses cultures en terrasse d'un beau
vert éclatant( riz,choux,courge...),sa petite rivière en fond de
vallée,ses crêtes,paysages au relief découpé où l'Humain y a
petit à petit et inexorablement grignoté la forêt.
Un premier guest
house se présente miraculeusement sur notre chemin,je me vois déjà
déposer armes et bagages pour ce jour,l'accueil y est
chaleureux,quant à la chambre la réponse est négative,les lits
sont trop petits pour nous!!!!!! Celle là on ne me l'avait jamais
faite !!!!!
Palung,première
vraie bourgade rencontrée en ce jour,nous sommes morts et comptons
bien nous y arrêter. Le Ganga Lal Momo Hotel,pourrait bien faire
l'affaire,gargote au rez-de-chaussée et en fait d'hôtel,la famille
loue ses propres chambres aux visiteurs qui se sont égarés dans le
coin,chambre des plus basique,sans douche ni WC,mais nous n'en
n'avons cure n'aspirons qu'à nous poser. Rapidement nous devenons
l'attraction du village,les questions fusent de partout,la foule
s'attroupe autour de nous,pas facile de rester attentif à tout un
chacun,répondre aux questions avec patience et sourire alors que
nous n'aspirons qu'à une chose,la tranquillité en savourant notre
thé de fin d'étape avant de nous enfouir sous la couette.
Repas avalé,ventre
repu,nous pouvons enfin nous réfugier dans notre chambre et laisser
s'abattre sur nous ce sommeil tant désiré et mérité,rideaux
!!!!!!
Daman,du
22 au 24.09.2013
Etape:12
kms
Pas un bruit n'est venu
perturbé notre superbe nuit de sommeil,5 h 30 du matin,réveillés
en fanfare par les adolescentes dont nous occupons la chambre,grands
préparatifs pour se rendre à l'école,les boules!!!! Au réveil je
me sens dans un état pitoyable,mal partout,nez et bronches en
déroute,Patrick quant à lui n'est pas non plus complètement remis
de ses propres mésaventures. Je sais l'étape point trop longue,cela
me donne le courage de remonter en selle.
Superbe route montueuse,nous
offrant des vues spectaculaires sur la vallée de Palung en contre
bas,c'est avec des trémolos d'admiration et d'émotion que nous
voyons timidement poindre entre les nuages toute la chaîne de
l'Himalaya,dieu que c'est beau. Superbes forêts,hameaux,cultures
avant que nous n'atteignons Daman ( 2322 m d'alt.),bourg éparpillé,le
centre du village ne compte guère que 3 guest house
restaurant,l'endroit respire calme et sérénité. Patrick nous
dénichera un peu à l'extérieur de celui-ci,une maison décatie qui
a connu des jours meilleurs,le Sherpa lodge,chambre basique et propre
entourée d'un carré de verdure,endroit idéal pour tenter de
retrouver un peu figure humaine.
Séjour des plus
agréable qui s'organise au rythme tranquille de siestes dont nous
avons grand besoin,petites balades. Malgré l'altitude les journées
sont encore chaudes et les nuits pas encore froides,derniers vestiges
de la saison des pluies,les nuages envahissent le ciel en milieu de
journée,pour s'accrocher aux montagnes et les cacher à notre vue.
Pas besoin de déborder d'activités pour se sentir heureux dans un
tel cadre,passons de longs moments à observer la vie villageoise,le
ballet des femmes ramenant leurs immenses sacs de feuillages servant
de litière aux animaux, bergers qui de bon matin emmènent leurs
troupeaux de chèvres pâturer. Comme bien souvent encore au
Népal,les maisons n'ont pas l'eau courante,vaisselle et lessive se
font à l'extérieur,tandis que chiens,poules,chèvres,mômes
s'égaillent aux alentours. Une vie peut-être rude,mais qui pour se
vivre prend tout son temps,le temps ce luxe,que nous avons chez-nous
perdu depuis bien longtemps déjà.
Home sweet home le Sherpa lodge |
Le cantonier du billage |
Hetauda,le
25.09.2013
Etape:
58 kms
Après avoir pendant 3 jours
craché mes poumons tandis que ma cervelle s'échappait de mon nez,je
me sens un peu mieux pas encore totalement remise loin s'en faut,mais
ce n'est pas en restant perché un jour de plus sur ma montagne que
les choses s'arrangeront définitivement,suffisamment en forme pour
reprendre la route.
Soleil peu présent jouant à
cache avec les nuages,brume s'accrochant aux pics montagneux
élevés,je n'aurai pas le bonheur de pouvoir les contempler
pleinement une dernière fois,mais les savoir là suffit à mon
bonheur. Prenons congé de notre petit monde et de ces lieux plus que
plaisant en compagnie d'un bon chiya avant que ne s'amorce la
grimpette de 3,5 kilomètres nous emmenant au col de Simbhanjyang (
2488 m). Au fur et à mesure de notre ascension la forêt se raréfie
pour céder la place à quelques pâturages,chemin faisant
rencontrons grand nombre d'enfants se rendant à l'école,pauvres
bergers en compagnie de maigres troupeaux de biquettes et de
vaches,l'arrivée au col est annoncée par de nombreux drapeaux
tibétains qui flottent au vent,énormes massifs de rhododendrons qui
ne sont pas en fleurs ce n'est pas la saison. Un petit hameau y est
perché sur les hauteurs,la brume ne nous permet malheureusement pas
d'accéder aux magnifiques vues qu'offre la situation panoramique.
Comme tout
bon col qui se respecte,le vent y souffle et la fraîcheur
s'installe,le temps d'enfiler une petite laine avant d'entamer le
grand plongeon,descente de 50 kilomètres entrecoupée de quelques
brèves petites grimpettes niquent les pattes. La circulation reste
toujours aussi erratique,principalement constituée de voitures
importées d'Inde,nous sommes vraiment étonnés de trouver une route
aussi praticable et en bon état,certes un peu bosselée sur certains
tronçons,mais pas vraiment de quoi se plaindre. La nature en ce jour
nous offre son plus beau spectacle,montagnes recouvertes de denses
forêts(cela est devenu tellement rare au Népal),vallées qui se
chevauchent,brume s'accrochant telles des guirlandes à la cime des
arbres,cascade. Tous les 5 kilomètres,des cantonniers habillés
d'orange,munis d'une brouette et son drapeau orange et d'une pelle
s'affairent mollement dans les caniveaux,arrachant les mauvaises
herbes à la main,rebouchant par ci par là un trou,au vu de la
fébrilité qui accompagne tous leurs actes ils ne doivent pas être
payé cher!!!!
Vu d'en haut la route
dessine d'impressionnants lacets,virages en épingle à cheveux qui
rapidement nous font perdre de l'altitude. Les paysages changent au
gré des kilomètres qui défilent,la dense forêt a cédé la place
à des forêts de pins plus clairsemée,pins sur lesquels sont
pratiquées des entailles et suspendus des gobelets afin d'en
récupérer la résine qui servira à la confection d'encens ou de
bonbons et autres sucreries. Sur le bord de la route s'égaillent
tout une tribu de langhurs argentés qui s'effrayent sur notre
passage et disparaissent en sautant de branches en branches. Une
petite gargote fera le bonheur de nos ventres affamés,succulents alu
chop(beignets de pomme-de-terre),l'occasion d'une rencontre très
touchante avec son jeune propriétaire,âgé de 21 ans,il nous
raconte qu'il a été travaillé au Koweït durant un an,expérience
pas vraiment des plus plaisante,a du revenir au pays lorsque ses deux
parents sont décédés en l'espace de peu de temps,étant l'aîné
d'une fratrie de 5 enfants il a désormais la charge de ses frères
et soeurs,pour lui le destin semble déjà tout tracé.
Seule ombre au
tableau,une attache du porte bagage avant du yackounet de
Patrick,cède,usure et secousses ont eu raison de lui,avec le temps
va tout s'en va........ Réparation de fortune avant de reprendre la
route.
Moiteur et végétation
(bananiers....)tropicales s'installant en perdant de l'altitude,les
hameaux se font plus nombreux,en fond de vallée les cultures
reprennent leurs droit,patchwork déclinant toute une palette de
vert,une population chaleureuse qui nous accueille de leur tonitruant
namaste. La traversée des Mahabharat Range est ainsi terminée.
Forte présence militaire marquant l'entrée d'une petite gorge,avant
que les signes de la civilisation toute proche se font de plus en
plus présents,voitures,bus,tuk tuk,tracteurs,rickshaw wallah.....
Hetauda,ville
bourdonnante et vibrante de couleurs,après le calme de la montagne
il y règne un joyeux chaos et comme dans toute chose chaotique il
n'est finalement pas difficile d'y trouver sa place,le trafic est
beaucoup plus inquiétant vu de l'extérieur,les véhicules ne
roulent pas vite,il suffit de se préoccuper de ce qui se passe
devant en suivant le flot et Inch Allah!!!!! La ville regorge de
magasins de tissus et de tailleurs,à voir toutes ses couleurs,j'en
remplirais volontiers mes sacoches !!!!!!
Patrick,nous déniche(et
oui c'est son job),un guest sympa,chambre basique et propre,arrangée
autour d'une petite cour intérieure. Patrick n'est toujours pas
vraiment en forme,à nouveau de la fièvre et grosse fatigue,de mon
côté,il semblerait que les choses s'arrangent un peu. Flânons le
temps d'un thé,pas besoin de s'inventer des tonnes d'activités pour
être au spectacle. Repas avalé,notre couche de fakir(les matelas
dunlopillo,ils connaissent pas vraiment dans ce pays),nous tend les
bras,mais voilà,les choses ne se passent pas vraiment comme
espérées:quelques piqûres et gratte,Patrick met cela sur le compte
de moustiques,mais mon instinct aiguisé pour ce genre de choses(la
force de l'habitude),me fait plutôt pencher pour des bed bugs(puces
de lit),après nous être bien fait piquer,tourner,virer nous
repérons enfin une de ces infâme petite bestiole,il est
minuit,branle bas de combat,nous réveillons le gardien et
déménageons de chambre,maintenant je peux vraiment dire que je suis
au Népal !!!!!
Narayangath,du
26 au 27.09.2013
Etape:79
kms
Nuit un peu courte,mais
finalement pas si mauvaise,la tête un peu de travers au réveil,mais
le Népal est un pays que nous avons envie de savourer avec
lenteur,petit il ne nous oblige pas à la précipitation.
Nous abordons désormais la
plaine du Teraï,grenier à riz du Népal,une étape bien différente
de celle de la veille,route praticable de qualité variable(les trous
sont bouchés à l'aide de grosses caillasses,pas suffisamment
d'argent pour de l'asphalte),circulation plus importante mais tout à
fait raisonnable. Notre serpent de bitume ondulant,nous emmène à
travers rizières d'un vert éclatant,hérissées de quelques
bananiers,forêts de tek,hibiscus...... et de nombreux hameaux(après
Katmandou,le Teraï est l'endroit le plus peuplé du Népal). La
chaleur est importante,les kilomètres défilent allègrement mais
notre forme n'est toujours pas olympique et la fin d'étape vent dans
le nez nous met un peu à la peine.
Narayangath,ville
importante,carrefour routier,endroit où l'on passe plus que l'on s'y
arrête. La ville affiche des airs de prospérité,bâtiments
flambant neufs qui dénotent avec les rues commerçantes,marchés
poussiéreux,petits artisans,échoppes....grouillante de monde et
bruyante elle n'a rien à envier à ses voisines indiennes,la
frontière n'est guère éloignée.
Chambre vraiment
sympa,dénichée par ma tendre moitiée,tranquille selon les
standards népalais et propre,inspection consciencieuse des oreillers
et matelas,mais pas facile de les repérer ces foutues bed bugs qui
sortent et se mettent sur leur 31 avec la chaleur de notre corps
!!!!! Patrick a à nouveau de la fièvre et se sent très fatigué,il
m'inquiète cet homme qui a de la peine à s'écouter.....
Journée de repos à
flâner,se reposer,juste être et se sentir heureux !!!!
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