Népal
Dum
Kibas,le 28.09.2013
Etape:63
kms
Toujours difficile
de quitter le cocon douillet d'un lieu sympathique. L'hôtel emploie
un certain nombre d'enfants pour les travaux ménagers,mon coeur se
serre en les voyant assis en rang d'oignons mangeant leur plâtrée
de riz,quel avenir pour ces mômes ?????? Aujourd'hui samedi,jour de
congé hebdomadaire pour le Népal,les enfants ne vont pas à
l'école,administrations et banques affichent portes closes,pour ce
qui est du commerce locale,pas de jour de repos,sur pied de guerre 7
jours sur 7.
Etape agréable
le long de la «plaine»du Teraï,route point trop circulante et
surtout en bon état,le trafic se composant principalement de
bus,truck,tracteurs,quelques motos,vélos et de rares voitures
individuelles,la population est trop pauvre pour se permettre ce
genre de luxe. Région très habitée,succession de hameaux,leurs
étals de fruits et légumes,échoppes où de temps à autres il fait
bon s'arrêter pour se désaltérer d'une boissons fraîche,il fait
si chaud. Tout l'espace cultivable est occupé par des
rizières,bordées sur notre droite par les Mahabharat Range,longue
chaîne montagneuse qui court sur toute la longueur du Népal,les
paysages sont beaux. Longeons le parc national de Chitwan. Une chaine
de colline se trouvant au milieu de notre route lui fait prendre des
formes de montagnes russes,montées et descentes se succèdent tandis
que nous traversons de belles forêts de tek.
Chaleur et moiteur
sont très importantes nous suons à grosses gouttes,et nous ne
sommes pas à la saison la plus chaude. La peau de la population se
fonce au fur et à mesure des kilomètres qui défilent,physionomie
bien différente des habitants de la vallée de Katmandou. Quelques
rivières sources de vie,la population s'y lave,y fait sa lessive
tandis que les morpions font trempette. Des mômes il y en a une
quantité impressionnante,le planning familiale,ils ne connaissent
pas vraiment dans la région,plus les gens sont pauvres et plus ils
ont de mômes,mettant en eux tous leurs espoirs d'un avenir
meilleur,mais beaucoup d'entre eux travaillent dès leur plus jeune
âge,dans les gargotes,vendant boissons et snack dans les bus de
passage pour les garçons tandis que les filles s'occupent des
travaux ménagers et de la récolte du bois,je me sens un peu triste
d'observer tous ces mômes malgré tout joyeux qui ont un avenir sans
avenir,destin tout tracé mais qui peut-être n'est pas si désespéré
!!!!! Toujours difficile de savoir si de penser ainsi est juste
arrangeant ?????
Dum Kibas,quelques
maisons qui se courent après en bord de nationale et des
rizières,échoppes et gargotes qui survivent principalement grâce
aux bus et trucks de passage. Un lodge inespéré,nous en avons plein
les bottes,chambre simple et propre,douche et lessive avant d'accéder
à un juste repos. Une énorme pensée pour Christiane et Richard
tandis que j'écris cette étape accompagnée de leurs douce voix,
mon poussin dormant à mes côtés que du bonheur !!!!!!
Les murs ont tout au cours
de la journée emmagasiné la chaleur qui le soir venu est exsudée
par les murs,notre chambre ressemble à un four, il y a bien un
ventilateur,mais sans électricité il n'est pas d'une grande
utilité. Camions et bus roulent principalement la nuit,nous sommes
si près de la route que je les imagine dans notre chambre à
coucher,pas évident de trouver le sommeil dans ces conditions.
Lumbini,du
29.09 au 1.10.2013
Etape:87
kms
Au matin,le ciel est
aussi gris et bas que notre oeil est glauque,mon lit ne se laisse pas
facilement quitté. Pluie fine et grondements de tonnerre nous
accompagnent au départ de cette étape. En guise de petit
déjeuner,une grimpette ardue de 8 kilomètres à travers une belle
forêt de tek,mais quel est le con qui a écrit que le Teraï était
plat comme une crêpe,je l'étranglerais volontiers,pour parachever
ce tableau idyllique,des pluies torrentielles s'abattent sur
nous,transformant la route en une véritable piscine,formant des
cascades boueuses en fonction du terrain. Une pluie qui ne semble
jamais vouloir s'arrêter,nous trouvons refuge tout d'abord dans un
petit temple où le saddhus gardien des lieux fument son énorme
shilom.
Poursuivons jusqu'à Daunen petit hameau qui marque le sommet
de la montagne,chiens mouillés,grelottant,trouvons refuge dans
l'abri relatif d'une échoppe de thé,nous y attendrons quelques 3
heures avant que le déluge ne se calme. Le dieu des petits riens
semble nous avoir abandonné en ce jour,le compteur kilométrique de
Patrick ne fonctionne plus et la gaine de mon câble de vitesse a
une allure bizarre,il ne m'est plus possible de changer de
vitesse,fort heureusement,grande descente avant de nous attaquer à
la platitude du Teraï. On ne compte plus le nombre de trucks et bus
tombés en panne entre montée et descente,sans parler des
autres,gisant dans le fossé.
Du haut de la
montagne,superbe vue plongeante sur la plaine du Teraï et l'Inde.
Véritable balade campagnarde,la nature est superbe,rizières
éclatantes,bananeraies,hameaux
grouillant,briqueteries,cimenteries,troupeaux de
chèvres,vaches,buffles d'eau,zébus,route tranquille où roulent
principalement bicyclettes,chars à boeufs et tracteurs,spectacle
hautement coloré. Dans un petit village,j'emmène mon bucéphale
dans une clinique,l'homme est fort sympathique et se démène mais
n'est pas en mesure de le réparer,les vélos indiens du Népal n'ont
pas de systèmes de vitesses et malgré sa bonne volonté il ne sait
pas comment s'y prendre. Je repars en compagnie de mon bucéphale
toujours aussi malade,mais tant que la route reste plate,pas de
souci. Je me marre de constater que les mâles de ce pays
n'apprécient apparemment pas du tout de se faire gratter par une
femme,ils entament alors une sorte de course poursuite,appuyant sur
leur pédale de toute la force virile de leurs mollets,lorsqu'enfin
ils arrivent à me dépasser un grand sourire inonde leur face,et
lorsque je les dépasse à nouveau..... j'ai un peu le sentiment de
jouer au chat et à la souris.
Plaine du Teraï |
Bhairawa,grande ville
frontalière avec l'Inde,l'endroit est des plus chaotique et
poussiéreux,rues en terre battue,une foule des plus nombreuse s'y
presse,étrangement un grand nombre de maisons sont en passe d'être
détruites,projets immobiliers ?????
Les montagnes enneigées
des Annapurnas,du Machapuchare scintillent dans le soleil couchant
alors que nous donnons nos derniers coups de pédale de la journée.
Lumbini,une arrivée un peu cafouilleuse,pas de panneau
indicateur,nous ne rêvons que d'en finir et nous nous fourvoyons.
Rencontre avec un bonhomme juché sur sa moto,nous indiquant le nom
et l'adresse de son lodge situé dans le vieux village de Lumbini,les
prix semblent correspondre à notre budget n'avons plus qu'à nous y
rendre. D'emblée nous tombons sous le charme de ce village,coin de
campagne certes des plus pauvre mais qui n'a rien perdu de son
authenticité,la vie rurale y bat son plein. Lumbini lieu de
naissance de Bouddha,nous sommes stupéfaits de siroter notre thé
sous l'appel du muezzin........plusieurs mosquées trônent dans le
village où l'on peut voir déambuler,femmes voilées et hommes à
barbiches. Hindous,bouddhistes,musulmans semblent cohabiter
pacifiquement,la tolérance pas un vain mot dans ce coin du monde
????
Chambrette,simple et
propre,repas avalé sans oublier le décrassage de rigueur,nous nous
effondrons cassés cuits dur sur nos couches.
Grâce matinée
éhontée,enfin le sentiment d'être reposée,il était temps.
Troquons bucéphales contre chaussures et partons pour une balade à
travers la campagne. Érigé au centre même de Lumbini,le Maya Devi
Temple, lieu exact de la naissance en l'an 563 avant JC de Gautama
Siddhartha ,le bouddha historique,endroit d'apparence kitsch entouré
d'un petit jardin qui ne paye pas de mine. En ce jour peu de pèlerins
s'y pressent. Les alentours ont été transformé en zone de
développement de Lumbini,les communautés bouddhistes du monde
entier y ont donné des fonds afin d'y construire monastères et
centres d'étude,ceux-ci ne sont que de pâles ressemblances des
lieux d'origine,les travaux battent leur plein mais sont toujours en
cours,rien ne semble jamais devoir être terminé au Népal.
Pigeonnier |
Bouses de vaches séchées servant de combustible |
Le centre
de Lumbini,petite ville «moderne»,qui a délaissé sa destinée
fermière pour celle sans doute plus lucrative du tourisme,guest
houses,boutiques,restaurants..........les européens ont pris place
en terrasse. Nous lui préférons de loin notre petit village rural
de Pralyia. Une rue principale,poussiéreuse,bordée ,d'échoppes(les
hommes s'y rassemblent pour regarder la T.V lorsque l'électricité
est présente),de gargotes d'un bric à broc de maisons,beaucoup sont
limite insalubrité,la population y vit dans une promiscuité
extrême,marmaille en pagaille,chèvres,canards,poules,boeufs.....
tout un petit monde vivant dans une joyeuse cacophonie,au rythme du
muezzin,étonnament les lieux sont surtout investis par des
hindouistes et musulmans,très peu de bouddhistes,une population
cordiale sans être intrusive,nous nous y sentons bien.
Maya Devi Temple lieu de naissance de Bouddha |
Patrick tentera en vain
de réparer mon bucéphale,il y a du progrès,mais ce n'est pas
cela,mon ami Pierrot et ses doigts de fée manquent à l'appel !!!!!
Entre balades,lecture,scrabbles...les jours passent bien trop vite et
il est déjà temps de refaire nos valoches et partir plus avant dans
l'exploration de cette contrée,le séjour fut des plus agréable et
nous avons largement eu le temps de nous imprégner de ces lieux.
Butwal,du
2 au 3.10.2013
Etape:46
kms
Il a plu au cours
de la nuit et le ciel est bien gris ce matin au réveil,des
températures beaucoup plus agréables.
Jusqu'à
Bhairawa même route campagnarde qu'à l'aller,deux superbes grues à
tête rouge s'égayent parmi les rizières,avant que quelques
macaques nous régalent de leur présence,nous ne sommes pas
pressés,prenons notre temps,d'autant plus que Eole fait un retour en
force,directement dans le pif,soulevant une monstrueuse poussière
sur son passage.
Bhairawa,je n'y
croyais pas,un magasin de bicyclettes,des vélos avec dérailleurs,je
suis sauvée,en deux coups de cuillère à pot,mon fidèle compagnon
pète à nouveau le feu,voilà qui est rassurant pour les futures
étapes de montagne.
La route devient plus
circulante,étroite,les véhicules ne peuvent y rouler bien vite,il
faut à nouveau slalomer entre trous, bosses, bouses de ruminants,
enfants et chèvres prenant toutes leurs aises au bord de la
chaussée. Les scènes sont plus urbaines,les lieux plus
habités,succession de petites bourgades. Au loin les montagnes se
rapprochent inexorablement.
Butwal,grande cité
prospère et étalée,entourée de montagnes,une rue principale
poussiéreuse,bordée de
boutiques,grossistes,échoppes,hôtels......ville carrefour de
passage,signe la fin de l'étape,nous nous réservons les grimpettes
pour demain. Patrick tourne et vire avant de nous trouver un fort
sympathique hôtel que je pourrais presque qualifier de
luxueux,endroit idéal pour un bon après-midi de repos. A
l'extérieur un vent tempétueux tandis que tombent quelques gouttes
de pluie,demain est un autre jour !!!!!!
Vent tempétueux
toujours de rigueur,menace de pluie, préfère attendre un jour en
espérant que les choses s'arrangent éventuellement,coup de poker
car demain cela pourrait tout à fait être pire !!!!!! Difficile de
se balader avec Eole qui sévit toujours aussi fort soulevant
poussière,détritus rendant la respiration difficile. Ville
sympathique et grouillante,population musulmane toujours aussi
présente,petits marchands,bouchers,échoppes,ballet des rickshaw
wallah transportant population et marchandises(que ce métier doit
être dur)une belle rivière servant malheureusement de dépotoir
municipal,de baignoire,de lavoir sépare,la nouvelle ville de
l'ancienne. Une journée où nous déplaçons notre fessier d'une
gargote à une autre en passant par notre lit.
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