Roumanie
Bucarest,du
31.08 au 3.09.2014
Festival du Danube et
réjouissances sont toujours à l'ordre du jour. Pas fâchés de
quitter Tulcea,qui fut certes un bon port d'attache propice au repos
au cours de ces 3 derniers jours,définitivement moche,désolée
Maya,je peine à lui trouver un quelconque intérêt et pourtant elle
nous réserve deux belles surprises.
Retrouvons Kalin,fait partie du groupe de rameurs descendant le Danube,nous l'avions rencontré bien trop brièvement déjà,lors de notre campement en leur
compagnie. En ce jour il participe au triathlon, nous le voyons
passer et repasser,suant à grosses gouttes sur son vélo,malgré
tout joie et bonne humeur sont au rendez-vous,il fait partie de ces
êtres qui illuminent le monde,savent rendre heureux,rien que par
leur présence,je me sens bien triste que cette nouvelle rencontre
soit encore plus brève que la précédente. Nous pensions les avoir
définitivement perdus,karma en a décidé autrement,vive internet,le
bonheur de revoir Barbarina et Daniel,fraîchement débarqués du
bateau.Le temps d'un café et d'une gâterie avant de nous séparer à
nouveau. Il est temps pour nous d'embarquer à bord du tortillard,un
seul wagon cuisant sous le soleil,à destination de Bucarest,y faire
voyager nos bucéphales sera gratuit,le train en Roumanie étant
beaucoup plus lent et cher que le bus,il est fort peu utilisé. 5 h
30 de voyage,où plaines,champs d'éoliennes et paysages mornes
défilent sous nos yeux,franchement contents d'avoir effectué ce
trajet en train plutôt que sur nos bucéphales,aucun regret.
Gare de
Bucarest,nous y sommes attendus par Cristian(warm showers)et sa
bicyclette,il fait déjà nuit,la traversée d'une partie de la
ville,heureusement brillamment éclairée,à fond de train sans
phare,me donne des sueurs froides,je ne peux que pousser un ouf de
soulagement en étant accueillie par le beau et chaleureux sourire
d'Adèla,tout est prêt pour notre venue,un plat de pâte se mitonne
dès le passage de la porte,le sentiment d'être comme à la maison en compagnie de personnes que je connais depuis toujours.
Bien
reposés après notre séjour vacancier de Tulcea,nous sommes mieux à
même de profiter des charmes de la capitale. Bucarest(2 millions
d'habitants),ville fort étendue que nous avons la chance de visiter
en compagnie de Cristian et Adèla,(tous deux s'exprimant
parfaitement dans la langue de Molière) qui connaît son histoire
sur le bout des doigts. Je ne pensais pas la cité belle,elle saura
me surprendre et me charmer, par la beauté des ses nombreux vieux bâtiments
superbement restaurés,mélange hétéroclite de styles et
périodes,l'ère soviétique y a laissé de nombreuses traces que
nous trouvons intéressantes,les personnes ayant vécu durant cette
époque,les jugent épouvantables chargés de leurs histoire
traumatisante.
2 septembre,journée à marquer d'une pierre blanche,mon poussin,qui
je pense n'accédera jamais au statut de coq,fête en ce jour,ses 60
printemps. Journée à flâner dans les rues de la capitale,avant que
je ne me mette aux fourneaux. Superbe soirée autour d'un bon repas
accompagné de vin(délicieux en Roumanie),sans oublier le gâteau.
Nouveau cap dans la vie de Patrick,pas forcément facile à avaler,un
peu flippant,le temps passe si vite !!!!!! Mais j'ai toujours le
sentiment de vivre avec un jeune Homme et quel Homme !!!!!!
Météo
se détériorant en cette dernière journée sur Bucarest,il est bon
de s'y laisser vivre tout en profitant de la présence d'Adèla et Cristian.
Gaujani,le
4.02.2014
Etape:97
km
Après les orages et la
pluie de la veille,le temps reste maussade,la pluie menace lorsque
nous quittons Adèla,Cristian et Bucarest,tous nous laisseront un
magnifique souvenir. Étrange sensation en enfourchant nos montures
en ce jour,certes Patrick est affublé d'une nouvelle dizaine,mais ce
sont surtout les premiers vrais coups de pédale de notre vraie route
retour,tout semble différent,toujours en voyage,mais notre route
prend des allures de transit,et les kilomètres ne se vivent plus de
la même façon,chacun d'eux nous rapprochant inexorablement de notre
destination finale,et en fonction de l'humeur,ils s'avalent trop vite
ou trop lentement.
10 kilomètres à
parcourir avant que ne s'annonce la sortie de la ville,où nous
trouvons,la route européenne,2 voies et bandes d'urgence sur les
côtés,en vélo nous ne sommes pas supposés l'emprunter,mais qui
s'en soucie vraiment ???? Trafic important,nombreux camions,il
pleuviote par intermittence,nous avançons gaillardement à travers
cette morne plaine revêtant des airs encore plus tristounet sous le
ciel bas et chagrin.
Giurgiu,grande ville
industrielle,sise sur les rives du Danube,n'a rien de vraiment très
engageant,nous passons notre chemin. Retrouvons une route parallèle
au Danube,que nous ne voyons toujours pas,plate et sans
trafic,jalonnée de nombreuses stèles mortuaires, elle nous emmène
au sein d'une très vaste plaine, à travers de nombreux villages
agricoles aux énormes nids de cigognes désormais abandonnés,de
temps à autres la vision d'une cigogne esseulée,nous laisse
songeurs,que va-t-elle devenir,pourquoi est-elle toujours
là,carrioles à cheval et ânes composent la majorité du trafic,les
villageois toujours aussi avenants ne manquent pas de nous saluer au
passage y allant même d'un petit mot d'encouragement.
Gaujani,la
fatigue commence à se faire sentir,les ondées se font plus
importantes,il est temps de mettre fin à cette étape,nous plantons
notre tente dans l'enceinte de l'église,non sans avoir demandé la
permission à la mairie. Qu'elle n'est pas notre surprise,lorsqu'en
soirée,débarquent,le curé,sa blonde et leur fille,nous signifiant
agressivement que nous sommes en situation illégale,nous demandant
de quitter les lieux tout en nous menaçant d'appeler la police.
Haussement d'épaule,accablée par cette agressivité
gratuite,haussement d'épaules,il se fait bien trop tard pour
déménager tout notre barda. Notre blonde outrée s'en va furibonde
!!!!!! Inch Allah !!!!
Turnu
Magurele,le 5.09.2014
Etape:92
km
La
maison poulagat n'a pas pointé le bout de son nez,malgré tout nuit
agitée entre mauvais rêves et concerto canin interrompu. Matin
humide,ciel jouant à Jean qui rit,Jean qui pleure,vent de travers.
Route bosselée,cassante,parallèle au Danube,toujours
invisible,région rurale et agricole,plate bordée de quelques
collines,les kilomètres défilent bucoliquement égrenant,troupeaux
de moutons,chèvres,vaches,patelins où le contact avec la population
est toujours aussi chaleureux,les seuls usagers de la route étant
comme bien souvent les carrioles. Chiens toujours,esseulés ou en
meute,finalement rares sont les attaques,ma peur disparaît pour
céder la place à la pitié,mon cœur se serre bien souvent devant
ces animaux abandonnés,efflanqués,galeux,apeurés .......
Orage
tonitruant,trombes d'eau,route inondée,visibilité avoisinant le
zéro,trempés jusqu'aux os.... Turnu Magurele,un seul hôtel 3
étoiles,pas vraiment le choix,négociations rondement menées(100
Leu~15 €),c'est le grand luxe,dehors cela pisse dru,mais qu'importe
!!!!!
Orjahovo(Bulgarie),le
6.09.2014
Etape:90
km
Ciel toujours
gris,il pleuviote mollement. Turnu Magurele,bourgade sympa,nombreux
espaces verts,maisons joliment cossues,samedi jour de marché
hebdomadaire,l'occasion d'y acheter miel et légumes. A perte de
vue,plaine agricole,un peu lassante au fil des kilomètres,les
villages traversés sont pauvres,la vie semble les avoir
quittés,maisons abandonnées et délabrées,une population
majoritairement âgée,immenses complexes d'usines textiles affichant
portes closes,images attristantes de lieux sinistrés.
Village
d'Orlea,notre compteur kilométrique affiche 50'000 km!!!!! No
comment cela gâcherait l'instant !!!!!!!
Bechet,bourgade
portuaire et douanière,sans vie,seuls quelques chiens errants
semblent y avoir élu domicile. Je me sens vraiment triste à l'idée
de quitter la Roumanie,mais que ferions de plus en ce jour à Bechet
???? Passage de douane éclair,nous sommes les seuls clients,ticket
de ferry(en fait une barge)en poche(5 Leu~1 €),nous n'avons plus
qu'à attendre longuement sous le crachin en compagnie des chiens et
escargot,que nous fasse traverser,la barge,aux horaires capricieux,ce
fameux Danube,servant de frontière entre Roumanie et Bulgarie,nous
revoilà.
Traversée
d'une vingtaine de minutes,un passage de frontière toujours aussi
rapide et aisé,Orjahovo,Bulgarie répétant le même scénario que
sa consoeur roumaine,ville
portuaire,maisons,usines,grues,entrepôts......des airs d'abandon,une
histoire qui se répète à l'infini. Un hôtel restaurant
inachevé,un accueil chaleureux,un café offert,une chambre
confortable........pansement pour mon cœur serré d'avoir vu tant
d'images attristantes en ce jour.
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